Au sujet de la dopamine

Ces derniers temps, les neuro-transmetteurs sont l’objet de toutes mes attentions…. Et voici donc cet article de Science Daily  paru en mai 2010 et qui mentionne que le système dopaminique chez les personnes hautement créatives est similaire à celui que l’on peut observer chez les schizophrènes.  Une étude publiée par le Karolinska Institutet de Stockholm (Suède).

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Il a déjà été démontré qu’une très grande capacité de création se trouvait en général plus facilement chez les personnes dont un membre de la famille est atteint d’une maladie mentale. La créativité est également liée à un risque un peu plus important d’être atteint par la schizophrénie ou des troubles bipolaires.

Certains traits psychologiques telle la capacité à faire des associations inhabituelles ou bizarres sont en effet partagés à la fois par les schizophrènes et par les gens hautement créatifs. Désormais, le lien entre créativité et santé mentale a un fondement scientifique.

« Nous avons étudié le cerveau et les récepteurs de dopamine D2, et nous avons montré que le système dopaminergique des créatifs en bonne santé est similaire à celui des schizophrènes » explique le professeur associé Fredrik Ullén du Karolinska Institut de Stockholm (Suède)- Département de Santé Femme et Enfant, co-auteur de l’étude parue dans le Journal PLoS ONE.

Le mystère reste cependant encore de savoir quels mécanismes cérébraux sont responsables de cette corrélation, mais le Dr Ullén estime que la fonction des systèmes qui utilisent la dopamine dans le cerveau est significative ; par exemple, des études ont montré que les gènes de récepteurs dopaminergiques sont liés à la capacité de pensée divergente*. L’étude du Dr Ullén a mesuré la créativité de sujets en bonne santé en recourant à des tests psychologiques dans lesquels la consigne était de trouver différentes solutions à un problème.

L’étude montre que les gens hautement créatifs qui ont performé sur ces tests avaient une densité moindre de récepteurs D2 dans le thalamus par rapport aux gens moins créatifs” dit le Dr Ullén. « Les schizophrènes sont aussi connus pour avoir une faible densité de D2 dans cette partie du cerveau, ce qui laisse penser qu’il y a un lien entre maladie mentale et créativité. »

Le thalamus sert en quelque sorte de centre de relais, filtrant les informations avant qu’elles n’atteignent les différentes aires du cortex, et est responsable, entre autres, des activités de cognition et de raisonnement.

Peu de récepteurs D2 dans le thalamus signifient probablement un signal de filtrage moins fort, et de ce fait un plus grand flux d’information en provenance du thalamus »dit le Dr Ullén. Et celui-ci d’expliquer qu’il pourrait y avoir un mécanisme commun derrière la capacité des individus hautement créatifs à voir de nombreuses connections inhabituelles en situation de résolution de problème, tout autant qu’à faire des associations bizarres chez les malades mentaux.

Penser en dehors de la boîte pourrait être facilité par le fait d’avoir une boîte un peu endommagée » dit le Dr Ullén au sujet de ses nouvelles découvertes.

*Structures et mécanismes cérébraux sous tendant la créativité : une revue de la littérature (Pages 20 et 21)

27 thoughts on “Au sujet de la dopamine

  1. Je me permets de vous faire remarquer la présence d’une faute d’accord dans la phrase suivante :
    « Certains traits psychologiques telle que la capacité à faire des associations inhabituelles… »
    « Tels » doit s’accorder avec « traits psychologiques » et s’écrit donc « tels » (masculin pluriel) et non pas « telle » (féminin singulier). Il était tentant de l’accorder avec « capacité », mais c’est une erreur…

  2. Bonjour Cécile
    Dans ce questionnement passionnant sur les relations entre neurophysiologie, neurotransmetteur et le surdouement, permettez moi de vous signaler cette avancée majeure dans le traitement de ce fléau majeur qu’est l’alcoolisme, de la découverte par le pr Ameisen du bénéfice du baclofene , seule molécule donnant environ 80% d’efficacité dans la libération de l’addiction et du craving(compulsion à la consommation de molécules addictives).
    Je vous met ce lien http://www.serpsy.org/detour/barbier.html
    Et je ne peux que vous conseiller de lire le « dernier verre » d’Olivier Ameisen »
    Qui explique son processus « cognitif » .
    Pour moi cette histoire est extraordinaire à plus d’un titre
    – un famille au destin extraordinaire « multi gifted » cf Wikipedia
    Jean CLaude Ameisen le frère aine immunologiste ayant mis en évidence le rôle de la mort cellulaire programmée (apoptose) ,qui permet le développement de la vie,
    Président du comité national d’éthique
    Écrivain et chroniqueur « sur les épaules de Darwin »
    Olivier A. Passant son bac à 15 ans
    Pianiste hors pair mais qui fait plaisir à ses parents en faisant médecine
    Compositeur ( dans le dernier verre raconte les félicitations d’énio Morricone pour ses compositions)
    Etc
    Manifestement il présente toutes les caractéristiques d’un alterdoué

    Il présente tous les signes d’une souffrance chronique hyperemotionnalite ,hyperanxiete ,timidité ,mauvaise image de lui même, et certainement des troubles que l’on peut qualifier de psycho généalogie ( déportation de ses parents juifs polonais… ) selon les quelques lignes que j’ai pu lire.
    Le seul » traitement  » efficace de cette anxiété massive est la prise d’alcool ,avec les conséquences tragiques de la dépendance en terme professionnels et sociables.

    Il va se rendre compte de cette dépendance et chercher a s’en tirer.
    Les cures de désintoxication ,la psychothérapie, les anxiolytiques sont inefficaces
    Il va alors utiliser ses compétences médicales et son intelligence pour rechercher une solution à cela , et va jusqu’à se mettre « en danger » sur le plan pharmacologique en prenant des doses au delà du codex de baclofene,par analogie avec les études sur les rats rendus addicts .
    Il va surtout se battre pendant 10 ans contre les addictologues pour faire reconnaître les bénéfices du baclofene, seul agonistes des récepteurs GABA B, permettant de rendre les gens inappetents a la prise d’alcool sans nécessité d’abstinence absolue, seule possibilité prônée jusque-là par les facultés de médecine et les AAR.

    Surtout cela ouvre un champ gigantesque de perspectives du traitement de l’anxiété et des addictions qu’elles qu’elles soient, en effet en cherchant sur le net, on s.aperçoit que la communauté des différentes addictions telles les TAC(troubles alimentaires compulsifs) les différentes drogues mais aussi les gens souffrant de TOC (troubles obsessionnels compulsifs) qui sont en fait des moyens de gérer l’anxiété et les différentes peurs, et peut être aussi de gérer la souffrance très fréquentes chez les HQI ., et )et enfin de façon potentielle être aussi la fibromyalgie dans sa composante de tension musculaire (pour moi rhumatologue).

    Tout cela à partir d’une molécule utilisée depuis 40 ans pour traiter la spasticite musculaire dans le cadre de la SEP (sclérose en plaque ) et des AVC (accidents vasculaires cérébraux ) valant 3 francs six sous
    Chapeau Professeur
    Et quel courage d’oser parler de ses propres dépendances à découvert dans l’unique objectif de rendre service et de sauver la vie à ses compagnons de galère, en faisant fi de sa propre image.
    Personnellement ,je trouve que cette histoire est un formidable raccourci de ce qu’ un Hqî peut ,malgré sa souffrance personnelle , apporter au genre humain de par sa sensibilité ,de sa capacité d’observation, de par sa capacité de discrimination de signeaux de faible bruit arriver là ou des machines pesant plusieurs millions de dollars(cf les labo pharmaceutiques) avaient échouer à faire des avancées probantes dans une pathologie faisant plus d’une centaine de morts par jour rien qu’en France.

    Pas je ne savait pas comment l’introduire dans votre site, mais je trouve que cela pourrait faire l’objet de votre part d’un « papier » à lui tout seul!

  3. En fait, le cerveau d’un schizophrène, bien qu’il affiche une hyperdopaminergie par la voie méso-limbique (de l’aire tegmentale ventrale (où tout corps de neurone est le corps d’un neurone dopaminergique), située (à quelque chose près, évidemment) au centre de la partie ventrale du mésencéphale, au nucleus accumbens septi (« noyau appuyé contre le septum« , le septum (pellucidum) étant la « cloison (diaphane) » reliant, notamment, le fornix (« voûte ») au corps calleux) entre autres, ainsi qu’à l’amygdale (appartenant au système limbique) et au bulbe olfactif), présente une hypodopaminergie par la voie méso-corticale (de l’aire tegmentale ventrale à tout le cortex du lobe frontal). Tandis que l’hyperdopaminergie par la voie méso-limbique serait à l’origine (au moins, partiellement) des symptômes positifs de la schizophrénie (entre autres, une hyperémotivité, une irritabilité…), l’hypodopaminergie par la voie méso-corticale serait à l’origine (au moins, partiellement) de ses symptômes négatifs… En outre, une certaine hyposérotoninergie expliquerait la grande impulsivité du schizophrène comme elle expliquerait, peut-être, la grande susceptibilité du « surdoué »… (Mais c’est fortement hypothétique.)

    Une idée qui me vient au sujet de la dopamine relativement à la dépression, bien que ce soit certainement insuffisant pour comprendre tout le mécanisme de dépression (d’autant qu’il est loin de n’exister qu’une dépression…), est que le cerveau d’un dépressif, en majorité, ferait en sorte de concentrer l’apport de dopamine sur les aires du cortex préfrontal qui sont responsables des fonctions « supérieures » (comme l’aire 10 de Brodmann, par exemple, qui, d’après ce que rapporte Stanislas Dehaene, est responsable de la capacité d’introspection) ; une telle concentration se ferait au détriment de l’aire 11 (l’aire orbitaire), notamment, et de certaines aires à l’entour (dont les implications dans les fonctions « supérieures » sont moins importantes, indirectes, voire (presque) nulles). Je me dis qu’une telle « configuration » de la voie méso-corticale s’accompagnerait tantôt d’un déficit dopaminergique par la voie méso-limbique tantôt d’un déficit (dopaminergique) par la voie nigro-striatale (de la pars compacta (« partie compacte ») de la substantia nigra (« substance noire »), où tout corps de neurone est le corps d’un neurone dopaminergique (à la différence de la pars reticulata (« partie réticulée ») de la substantia nigra, où tout corps de neurone est, plutôt, le corps d’un neurone GABAergique (c’est-à-dire un neurone délivrant de l’acide gamma-amino-butyrique (en anglais, « Gamma-Amino-Butyric Acid »))), à la partie dorsale du corpus striatum (« corps strié »), soit la partie dorsale du putamen (« coquille ») et du noyau caudé) tantôt aussi d’un déficit par la voie qui va de l’hypothalamus à l’hypophyse, tantôt deux d’entre eux, tantôt les trois… Tandis que par la voie méso-cortico-limbique la dopamine entraîne une inhibition des cellules pyramidales, par la voie nigro-striatale elle induit (cela passe par une stimulation du thalamus…) une augmentation de l’activité de ces dernières.
    Un tel jeu au sein du système dopaminergique s’accompagnerait peut-être, dans certaines circonstances (telles que celles d’une très grande anxiété), d’un taux « anormalement » élevé de sérotonine (d’où les comportements de rigidité mentale observés chez certains dépressifs), taux de sérotonine que la noradrénaline « chercherait », par moments, à contrebalancer (Un fort taux de noradrénaline est-il à corréler avec la timidité ?)…

    Par exemple, ma dépression se manifeste surtout par une apathie (ou, du moins, un « aplatissement » émotionnel) ; du coup, j’ai tendance à penser que « ma » voie méso-limbique a été partiellement abandonnée… (Vraisemblablement, il en serait de même de « ma » voie nigro-striatale : naguère encore (actuellement, je suis sous Ziban, qui est un inhibiteur de la recapture de la dopamine et, avec une moindre efficacité, un inhibiteur de la recapture de noradrénaline), je me sentais moins vif qu’ordinairement au point de vue « moteur » ; etc.)

    1. Et qu’en pense Lançon ?

      Voici une réponse très technique Edgar – qui va bien au delà de mes compétences – je me dis parfois qu’un petit schéma serait bienvenu d’ailleurs.
      Ce qui m’intéresserait, cependant, serait que ce genre de proposition puisse faire débat : y a-t-il parmi vous, lecteurs de Talentdifferent, des spécialistes (ou amateurs éclairés) en neurosciences ?
      Qui pourraient apporter une réponse constructive / qui fait avancer la réflexion ?

      1. @Cécile,

        Faire avancer la réflexion/apporter une réponse constructive, comme vous le souhaitez, c’est peut -être compléter votre requête avec votre commentaire, autre post, je cite : »J’ai voulu produire cet article car effectivement, à mes yeux il renvoie à la notion de norme.
        La folie renvoie à ce qui est hors norme : l’ »inhabituel » peut-être dans la norme mais rare – le « bizarre » est hors norme. »
        Il faudrait alors ici, avec les neurosciences entrer dans l’interdisciplinarité des sciences: psychologie, psychanalyse, psychiatrie, sociologie, ethnologie, sciences politiques, écologie, mais tout ce qui concerne aussi les arts, la philosophie, etc.
        C’est en jonglant avec toutes ces boules, en travaillant en méta-synthèse et analyse, que peut-être, on va arriver à avancer. Décloisonner, ne pas simplifier, travailler avec la complexité du vivant, comme aurait dit l’ami Jacquard.
        Et certainEs d’entre nous THPI\HPI sommes pas mal douéEs dans le domaine…

        My 2 cents…
        Bonne journée.
        Chan

      2. pas moi ! 🙂
        je lis « soit la partie dorsale du putamen (« coquille ») et du noyau caudé) » mais j’ai eu l’impression que tout le message était caudé, euh codé 😀

        (ok, je sors)

          1. Chan,

            Tout d’abord, ma première intention était d’apporter une précision à l’article publié par Cécile. Ensuite, je ne néglige nullement le point de vue d’une science telle que la psychologie, etc. (Sachez que je suis surtout philosophe de formation…) Cependant, étant donné qu’il était avant tout question de dopamine, mon intervention s’est essentiellement située à un point de vue neuroscientifique. Enfin, quel réductionnisme ai-je fait ? (Je n’ai parlé que d’un aspect de la personne humaine ; en outre, j’ai pris soin de préciser que « [c’était] certainement insuffisant pour comprendre tout le mécanisme de [la] dépression ».) En fin de compte, je dirai que vous avez extrapolé. Extrapoler à partir de mes propos est ordinairement une chose qui m’agresse beaucoup (d’autant lorsque ça vient d’une personne THPI\HPI).

            Edgar

        1. Mais c’est facile : Demandez-moi, plutôt, de faire un dessin par exemple (comme Cécile, qui me suggérait de présenter un schéma) ! (D’autant que j’ai un très bon coup de crayon 😀 )

          En revanche, je m’efforcerai de donner quelques éléments imagés dans les prochains jours. (À présent, j’ai besoin de me détendre par une occupation sans importance.)

          Edgar

          1. Edgar, je n’ai pas compris ta réponse, mais ce n’est pas grave. Je plaisantais mais vraiment sans méchanceté, tout le texte me dépasse et je n’ai pas du tout le courage ou l’envie d’approfondir, les histoires de molécules qui se baladent ne m’ont jamais intéressée, même si je sais que j’ai tort. Mais bon, nulle n’est parfaite et je m’intéresse déjà à trop de choses, et mon cerveau est usé et voilà.
            Bonne journée 🙂

          2. Je veux dire que je pense que je me moque surtout de mon incapacité à me pencher sur un texte aussi dense, et pas du tout de la personne capable de l’écrire. Surtout que moi, je suis scientifique de formation (et biologiste) 😉

    2. @edgar,

      En fait, votre plaisante logorrhée me laisse sur ma faim. Mais je suppose que votre but ici n’était pas de nous régaler, nous humbles lectrices et lecteurs. Donc autant pour moi, je vais aller chercher ma pitance ailleurs.
      So, pour faire simple mais pas simpliste et surtout sans vouloir noyer notre si élusif poisson du dîner, je me demande pourquoi vouloir à tout prix réduire notre kaléidoscopique personne humaine à une simple succession de réactions chimiques ? Alors que nous savons très bien qu’en rien la partie n’explique le tout…
      Si c’était aussi simple, il y a longtemps que nous le saurions !
      Si vous-même Edgar, prenez des SRRI et autres quickfix pour dépression, vous devez savoir ou commencer à savoir tout au moins, que loin de régler des symptômes, ils vous laissent avec des questions bien plus complexes que celles qu’on bon plombier peut prétendre réparer. Du genre: où et quelle est la source du symptôme ?

      Mais là, bien sûr, l’interrogation se situe à un autre niveau: du pourquoi vivre, souffrir, lutter, comprendre avec notre complexité de THPI\HPI…

      Au plaisir,
      Chan

      1. « En fait, votre plaisante logorrhée me laisse sur ma faim. Mais je suppose que votre but ici n’était pas de nous régaler, nous humbles lectrices et lecteurs. Donc autant pour moi, je vais aller chercher ma pitance ailleurs. »
        Chan, je vous trouve franchement agressif avec moi. Par ailleurs, je suis comme les lectrices et lecteurs de ce blog : « surdoué » (et, tout ce que je sais en neuroscience, je l’ai appris en (bon) autodidacte (que je suis) : que l’on n’ait pas les mêmes centres d’intérêt que moi, je peux comprendre ; en revanche, ça ne donne pas le droit de se moquer, par exemple).

      2. @surdoué Edgar,
        en tant que tel, vous devez donc savoir aussi que THPI\HPI ont un sens de l’humour bien particulier, non ?
        Bon OK, comme dirait ma collègue Tournevis Je sors !

        Chan

    3. Bonjour,

      @Edgar, je suis impressionné par votre niveau de connaissance dans le domaine des neurosciences. Je suis vraiment un béotien dans ce domaine, comme dans beaucoup d’autres d’ailleurs. Et je suis désolé de ne pouvoir apprécier à sa juste valeur la profondeur de votre étude.

      Je crois que Tournevis a fait dans un de ses posts une petite allusion à l’effet de l’âge sur les capacités cérébrales. Si ce n’est pas le cas svp @Tournevis je vous prie de bien m’en excuser. Ma mémoire me joue des sales tours parfois.
      Au moins cela me permet-il de vous faire part d’un sujet qui me préoccupe énormément ; en l’occurrence je parle du vieillissement du cerveau.
      Cela me ronge (le cerveau … 😉 ). Ainsi la déchéance mentale est pour moi la pire chose qui puisse arriver. Je pense à des maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzeimer.
      Récemment est passé à la télévision un film qui m’a secoué : « Se souvenir des belles choses » de Zabou Breitman avec Isabelle Carré et Bernard Campan. Je me suis effondré en larmes devant ce film. C’était horrible, je ne sais décrire par les mots la profondeur et la force de l’émotion que j’ai ressentie…
      Je suis aussi conscient que mon comportement d’angoisse face au vieillissement cérébrale peut être perçu comme une absurdité, ou un caprice de nanti du cerveau,… que sais-je…

      Avez-vous des remèdes pour positiver le vieillissement cérébral ?
      J’ai 42 ans, je me dis que ma déchéance mentale a commencé depuis longtemps, probablement accélérée par la prise de substances nocives pour le cerveau (traitements pour combattre une dépression, conduites addictives avec l’alcool…), accélérée aussi par l’anxiété chronique, la dépression elle-même, …

      J’essaie quand même de positiver, je me dis qu’avec le temps je deviens plus modéré, les émotions sont moins fortes, … mais qu’est-ce que je m’ennuie …
      @Chan, désolé, ce n’est pas très marrant ce que j’écris, mais tant pis ; une fois encore je passerai pour un rabat joie.

      1. @supernova
        Ne vous excusez, pas nécessaire. Ici il y en pour tous les goûts, les humeurs, les parcours de vie. Et si notre vie était tout le temps rose, nous ne serions probablement pas qui nous sommes, ici à essayer de nous comprendre, nous soutenir, nous exprimer.
        Au plaisir,
        Chan

      2. à Supernova : je comprends, le vieillissement cérébral et la perte de mes capacités est ma hantise depuis pas mal de temps (j’ai 51 ans) et ne cesse d’empirer. Déjà à 15 ans j’étais hantée par la peur de la folie qui au fond en est une autre version, non ?
        Mais parfois, je me dis qu’avoir la maladie d’Alzheimer, quand on ne sait plus qui on est et qu’on ne se voit pas mourir, ne plus penser à rien, c’est peut-être pas si horrible que ça ? Ce le serait pour les gens qui m’aiment, mes fils en particulier, mais pour moi ? De toute façon, que faire à part continuer de nourrir le machin vorace là-haut pour éviter que les neurones ne se grippent de trop, ce qui m’est difficile en ce moment (je m’ennuie ! je m’ennuie je m’ennuie je m’ennuie… ce n’est pas un hasard si je passe autant de temps à écrire des bêtises ici…)

  4. A lire cet article, je me demande : en quoi la créativité est elle une activité « normale » ? De quoi la « santé mentale » est elle la gardienne ?
    Des réflexions de très hauts QI ont postulé déjà que dans la relation entre divergence et créativité, il est « bon » d’obtenir un algorithme avec une terminaison et si possible au sein d’un groupe de pairs… Autrement dit : il me semble que pour être créatif ET efficient, ie aboutir à une œuvre créative, il faille obligatoirement obtenir une convergence. Mais la créativité permet peut être d’inventer son propre cadre référentiel où « çà » va converger (par un changement de niveau adéquat ?)… Au sein d’un groupe de pairs, la convergence peut sans doute être assimilée à une « normalité » ad hoc, ie arbitraire aux yeux d’autres groupes. Ces relations entre divergence et créativité peuvent alors être analogues à des règles sociétales et in fine « normatives » si tant est qu’on s’autorise une définition de la norme autre que statistique…
    Je suis très perplexe, dubitatif voire très interrogatif sur le sens à donner aux réflexions du Dr Ullén : qu’est ce donc que la différence pour ce scientifique entre « bizarre » et « inhabituelle » ? La dernière phrase de l’article n’est elle pas la preuve d’une réflexion plongée dans une logique binaire exclusive ? De fait, s’il est aisé de comprendre quel bénéfice social peut retirer une population de « malades mentaux » à s’allier la corrélation de ce qui la définit avec la créativité, je me demande au juste quel est le bénéfice ici du « haut créateur » à se comparer par analogie avec la maladie mentale ? (étant entendu ici que cet individu sait déjà que la société le tolère à la marge…)

    1. J’ai voulu produire cet article car effectivement, à mes yeux il renvoie à la notion de norme.
      La folie renvoie à ce qui est hors norme : l' »inhabituel » peut-être dans la norme mais rare – le « bizarre » est hors norme.
      S’il n’y a, évidemment, aucun bénéfice pour un « haut créateur » à être comparé à un malade mental (et vous faîtes justement remarquer cette tolérance à la marge avec les remarques et haussements d’épaules ou de sourcils associés), en revanche, à mon sens, il pose la question du regard, ouvre la porte à l’absolue nécessité de ne pas se laisser enfermer dans la norme, au risque de perdre une substance précieuse.
      Même si ce plaidoyer ressemble fort à un prêche dans le désert.

      Cet article et vos interrogations me renvoient au dernier mot à la mode l »‘innovation de rupture » (disruptive innovation en anglais), présenté par un texte de l’Europe comme étant une nécessité pour permettre à l’Europe d’avancer? L’innovation de rupture, comme son nom l’indique, suppose des sauts d’habitudes, des modifications profondes de comportements, d’approches.
      Ces « hauts créateurs », ceux qui sont justement vraisemblablement les seuls capables de faire de telles propositions.. combien se sont entendus répondre « Mais vous êtes fou ?! » quand ils ont énoncé une proposition qui relevait de la disruptive innivation ?

      1. OK pour vos définitions.
        En revanche, je n’ai pas écris que je ne crois pas qu’il n’y ait aucun bénéfice pour le « haut créateur » à prendre avec lui certaines analogies normatives reliées à la maladie mentale : je me contente de poser la question, d’une manière …malicieuse j’en conviens. Car je crois exactement le contraire ! Hum…La malice revient ici à poser une question dans le cadre proposé ie exclusif, ie encore à faire croire au lecteur qu’il s’agit de proposer comme évidence une évidence antagoniste. Alors même que mon propos est ici de questionner l’évidence…reliée au paradigme dans lequel est immergé le travail de ce professeur. Ma dernière question est donc une …véritable question à investiguer il me semble par une pensée divergente et créatrice. Par exemple : En quoi, si je me définis comme créateur, suis je également aux yeux d’un autre, un « malade mental » ? En quoi la dopamine, ici dt il est question, me relie t elle à ce concept de « santé mentale » ? Que puis je interroger in fine ? Je ne connais pas ce terme « politique » de « disruptive innovation » mais je l’associe volontiers à certaines postures intellectuelles qui croient comprendre ce qu’est la 3D quand manifestement elles restent engluées dans la 2D. Je veux dire par là que le créateur est « par définition » sociale « fou » puisque sa pensée évolue dans un « monde » souvent étranger au reste de la société. L’analogie ici avec le HQI et THQI est fortuite bien évidemment…
        Je prends acte de vos définitions : je me demande juste quand le bizarre peut être autorisé à devenir inhabituel ds ce référentiel d’acceptions ?
        Enfin, « prêcher dans le désert » est il me semble, selon ma culture, assez « habituelle » : n’y a t il pas une telle habitude originelle chez les prophètes les plus « autorisés » aujourd’hui sur Terre ( ie dans nos religions monothéistes dominantes..) ? Ce comportement n’est il pas d’ailleurs analogue à un rite ? N’est ce pas comme une sorte de passage obligé pour expérimenter l’antagonisme du « prêche parmi ses frères » ? Expérimenter les deux prêches ne permet il pas enfin de prendre avec soi une « autre vision » basée ni sur le premier comportement ni sur le dernier ET à la fois basée sur les deux ?
        Enfin, qu’est ce donc pour vous que « la norme » puisque vous y renvoyez la genèse de cet article ?

  5. “Penser en dehors de la boîte pourrait être facilité par le fait d’avoir une boîte un peu endommagée » dit le Dr Ullén au sujet de ses nouvelles découvertes.

    > Heureux les félés car ils laissent passer la lumière 🙂

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