Emotions et indépendance d’esprit – une réflexion personnelle

Altaïr, jeune adulte surdoué, m’a fait parvenir ce texte (que je me dépêche de publier car il en est déjà à m’en adresser la 3° version au motif qu’il faut être précis…).

J’ai trouvé sa réflexion intéressante car elle s’inscrit dans ma démarche qui est de comprendre comment la mécanique intra-cérébrale (neurophysiologie) peut se traduire en attitudes et réactions (psychologie et sociologie).

« Je pense que ceux qui pensent qu’il y a les gens cons et les gens intelligents, se trompent.

Les gens ne sont pas cons. Ils sont potentiellement gentils et intelligents. En effet, la nature nous enfante, non pas pour la détruire, mais pour lui construire un avenir.

 Cependant : la société influence les hommes. Et les rends mauvais. Pourquoi ?

De base, on part du principe que la société est mauvaise. (On s’intéressera au pourquoi plus tard). Les gens alors influencés, deviennent mauvais à cause d’elle. La réponse au « pourquoi » serait la suivante : car les gens ne sentent pas ce qui est bon pour eux.

Pourtant il existe des gens qu’on nomme, les « surdoués », qui pour une bonne partie d’entre eux sont humanistes, philanthropes, pour certain philosophes. Qui ne sont pas des personnes entièrement intégrées dans la société à laquelle ils participent, justement parce que celle-ci est mauvaise et qu’ils recherchent ce qui est bon.

Une nouvelle question se pose alors : pourquoi existe-t-il des gens plus ou moins influencés par la société ? Pourquoi tout le monde n’est pas influencé par l’effet de masse, à égalité ?

Je propose cette réponse :

Il faut accepter que la population de gens dits « surdoués », soit une population dont le corps est formé pour qu’ils puissent sentir et percevoir l’environnement avec force. Ce qui les rend alors émotionnellement plus instables que beaucoup de gens qui n’ont pas été faits de la sorte. (Le hasard, la nécessité…)

Ces émotions les rendent plus sensibles à ce qui doit être fait, et ce qui est juste pour tous. (J’en rediscute plus tard).

Donc « Pourquoi tout le monde n’est pas influencé par l’effet de masse, à égalité » ? Parce que suivant la personne, la sensibilité à l’environnement est différente. Et puisque la société est l’environnement quotidien de l’homme, les gens sont plus ou moins sensibles à la société. Ceux qui la « ressentent » moins, se rendent moins compte de son changement et donc des effets de masse. Le contraire pour ceux qui la ressentent avec force.

L’hypothèse supplémentaire c’est que « plus on est sensible à son environnement, plus le souci de justice, plus la volonté que l’environnement se réalise pour le mieux, se fait entendre émotionnellement par l’individu, sujet à ses émotions», alors c’est l’individu sensible qui aura tendance à remettre en cause le monde dans lequel il vit, pendant que d’autres suivront la pensée dominante du moment.

Quelques auto-critiques. J’ai écrit que :

 -« La nature nous enfante, non pas pour la détruire, mais pour lui construire un avenir »

> En effet, si la nature nous enfantait pour la détruire, alors pourquoi nous enfanterait-elle ? Pour l’anéantir ? Cela sonne faux.

 -« La société est mauvaise »

> Cette hypothèse est assez radicale. La société n’est pas mauvaise, elle est plutôt comme un enfant qui se laisse mener par ses désirs faciles, et préfère rester inconsciente de ses actes pour ne pas en être responsable, plutôt que de les assumer et alors devoir se confronter à un tas d’embuches.

 -« Les émotions rendent plus sensibles les gens à ce qui doit être fait, et ce qui est juste pour tous. »

> Cette hypothèse-ci n’est pas entièrement vraie, je pense. Je connais des personnes sensibles dont la justice personnelle prédomine sur une justice de groupe. De plus, en quoi la sensibilité impose-t-elle le souci de justice ? Je ne sais pas trop. Peut-être est-ce parce la sensibilité d’une personne la rend plus ou moins réceptive, ou susceptible, aux petites erreurs du quotidien. Ou encore, la rend plus ou moins réactive à la grossièreté d’une action qui frappe son être, quand elle se réalise, et qu’il la comprend.

Réaction ? »

46 thoughts on “Emotions et indépendance d’esprit – une réflexion personnelle

  1. Personnellement je ne crois pas aux theses rousseauistes que l’homme est bon a la naissance.
    Je crois que les gens peuvent etre mauvais mais sont en general paisibles, mais la société les rend encore plus mauvais.
    un chien calme et paisible seul peut devenir feroce en bande. on a pour la plupart connu enfants le risque en bande d’outrepasser sa propre securité ou ses convictions.

    La psychologie des foules (voir a ce sujet Gustave Lebon ) est edifiante. les politiciens sont d’ailleurs avant tout des manipulateurs et menteurs patentés (beaucoup sont des psychopathes pour cette raison)

    Par ailleurs je trouve un scandale que la problematique des surdouées ne soit pas plus abordée dans les medias generalistes. J’ai decouvert ce site de Mme Bost avec tous les articles plus interessants et remarquables le uns que les autres, bref un ilot dans un ocean de mediocrité et de conformisme social d’abrutissement des masses.
    Il semble que dans notre société le terme « scientfique » ou « intello » soit une insulte pour certaines personnes, ca demontre le niveau !

    « Pourtant il existe des gens qu’on nomme, les « surdoués », qui pour une bonne partie d’entre eux sont humanistes, philanthropes, pour certain philosophes.  »

    certains surdoués sont aussi rationnels, utilisent plus leur neurones que la moyenne de la population et par definition plus intelligents que la masse pour les HQI (meme chose en entreprise voir sur ce site) et voyent ce qui ne fonctionne pas dans notre société et comment elle pourrait mieux fonctionner. Ils voyent mieux les injustices, le ridicule de certains situations. Un peu comme quand un quidam observe des animaux en cage.
    Mais ca derange l’ordre etabli. Comme les premiers scientifiques etaient pourchassés par l’eglise qui avait le pouvoir au moyen-age car on remttait en cause les dogmes fondateurs du pouvoir.

    Mais actuellement, en sciences sociales (le politique ne s’occupe plus des sciences exactes), en France actuellement il est encore impossible de debattre de certains sujets.
    Simplement car les gens au pouvoir ont bati leur pouvoir sur un certain credo qui n’a aucune valeur scientifique.
    Il est interessant de constater aussi que l’elite des scientifiques (grands physiciens par ex) a souvent des idées avant-gardistes en matiere politique

    1. Un suédois, Roland Persson, a écrit un article sur l’utilité sociale des surdoués. Tous ceux qui remettent en cause l’ordre établi sont perçus comme une menace. Ce qui, fondamentalement, peut se comprendre : personne n’aime s’entendre dire qu’il doit changer ou qu’il va perdre des avantages.

  2. Bonjour, j’ai bien aimé cette réflexion qui mène à un débat sur la personnalité, la sensibilité et les émotions. Pour ma part, je pense que la personnalité peut jouer sur les actes effectués par les différentes personnes et il est parfois difficile de les faire changer.
    Cependant avec de la volonté cela peut se faire.

  3. Bonjour, je lis avec bcp d’intérêts tous vos commentaires, et j’aimerai apporter quelques observations concernant le PN, dont je ne pense pas qu’il soit surdoué, il lui manque la sensibilité, la créativité et l’empathie. J’en ai connu deux très beaux spécimens, ce que j’ai constaté c’est qu’ils avaient une intelligence spécialisée et aiguisée dans un domaine précis mais moyenne dans bcp d’autres, contrairement au surdoué qui a une intelligence large et globale avec une capacité de ‘toucher à tout’. Tous deux étaient des virtuoses de la manipulation, pourtant pas suffisamment intelligents dans leurs mensonges, car il suffisait de gratter un peu et de poser une ou deux questions pour déceler les petites incohérences. ils se pensent trop malins pour faire attention à certains détails, et surtout ils n’imaginent mm pas que nous puissions vérifier leurs dire ailleurs. Ils n’anticipent pas comme le fait un surdoué en envisageant toutes les conséquences possibles et toutes les hypothèses possibles dans tous les secteurs de la vie, « Mes PN » n’anticipaient que dans son intérêt et particulièrement dans la nuisance et la manipulation. Au boulot j’ai constaté qu’au niveau logistique c’était une catastrophe, au niveau abstraction à plusieurs niveaux imbriqués idem, leurs visées sont restreintes, malheureusement ils savent parfaitement utiliser ceux qui ont les compétences qui leurs font défaut. Si ce n’était pas le cas ils ne feraient pas illusion très longtemps.
    Concernant l’intelligence, les études réalisées en neurosciences montrent que le cerveau du surdoué ainsi que système nerveux diffèrent de la « norme », l’hypothèse génétique est de plus en plus probable au vues des récentes recherches. Il perçoit et ressent davantage (donc il reçoit plus d’informations) et peut les traiter plus rapidement. Ce n’est pas la seule différence, mais déjà, ne serait ce qu’en regardant celle ci, on voit bien que « plus d’informations traitées plus rapidement » donne un avantage de base dans la réflexion, donc il n’y a pas que le facteur environnemental et éducatif, il y a une réelle différence physique et puis physiologique au départ.

    1. Bonjour,

      S’il y a l’aspect génétique qu’il ne faut pas négliger (oui, bien sûr, et ceci est avancé depuis une bonne vingtaine d’années), il y a aussi l’environnement. La personnalité se construit à partir de l’inné comme de l’acquis.
      Je ne crois pas aux surdoués « bisounours », même s’il est vraisemblable qu’effectivement l’empathie et le gêne de « éviter de faire du mal » sont bien présents (cf mon billet sur le Déficit d’Inhibition Latente » – Creativity and personality – Rosa Aurora Chávez-Eakle, M.D., Ph.D. (Washington International Center for Creativity and The Johns Hopkins University) – Neurobiological findings (page 250) )
      Pour autant, le manque d’estime de soi favorise les comportements tyranniques, atteinte à l’égo, blessures narcissiques.
      je ne suis pas une spécialiste des pervers narcissiques.
      Mais il me semble que l’on finit par classer sous cette appellation tout comportement de harcèlement (j’ai croisé quelques beauix spécimens en matière de harcèlement, que ce soit dans le domaine professionnel ou dans le domaine privé… et dans le domaine privé, ce sont des surdoués patentés, donc rien n’interdit de penser qu’ils peuvent se conduire de la même façon en milieu professionnel).

      1. « ils avaient une intelligence spécialisée et aiguisée dans un domaine précis mais moyenne dans bcp d’autres, contrairement au surdoué qui a une intelligence large et globale avec une capacité de ‘toucher à tout’ »
        Je suis surdouée avérée, mais très hétérogène, et donc brillantes dans certains domaines et moyenne pour ne pas dire nulle dans d’autres. Il y a des surdoués de tous types, depuis le spécialisé jusqu’au touche-à-tout, depuis celui qui réussit brillamment tout ce qu’il essaye à celui qui rate tout et surtout sa vie…

        1. Les touches-a-tout meme brillants c’est pas bien vu en entreprise (mais déjà mieux vu au niveau academique). les gens trop brillants ca fait peur aux superieurs, on prefere des cretins dociles (j’ai connu des directeurs qui avaient a peine le bac). Les cv a rallonge ou surdiplomés ca fait pas « dans le moule » du petit fantassin du capitalisme qui montera les échelons a force d’obeissance et d’integration des valeurs de l’entreprise aussi pourries soyent-elles (c’est comme ca que ca marche et rarement autrement).
          La grande entreprise capitaliste qui exige la plus grande loyauté de ses employés (on est facilement viré actuellement pour avoir critiqué l’entreprise sur FB) sera la premiere a virer ses employés meme les plus méritants pour reduire les couts, comme on jette une serviette usagée !

          Au niveau academique (je connais plusieurs prof d’université/grandes ecoles qui m’ont dit etre d’accord avec moi) l’interdisciplinarité est peu developpée (mais o combien interessante).
          La raison en sest simple, meme au niveau de l’université le probleme du pouvoir se pose ! Car chaque faculté defend sa chapelle et son pouvoir au sein de l’organisation trop souvent bureaucratique qu’est l’université.

  4. Bonjour,

    comme ça a été dit, le « surdon » peut être la cause de maladies mentales, alors pourquoi pas le cas d’un pn aussi? (au passage, le terme « pervers narcissique » est encore une définition très récente, une de plus!)

    Et que dire justement des maladies mentale, comme les psychoses, avec perte du sens de la réalité?(heu par définition, un psychotique en état de perte de réalité est évidement dans le déni de son état)

    …et la psychopathie, sociopathie, qui elles aussi sont des maladies mentale?

    Et si comme certaines autres maladies mentales, elle n’était qu’un processus de défense psychologique?

    Je crois que ça n’empêche donc pas du tout d’avoir un « surdon ».

    Reste à savoir si un « état d »être » psychotique (ce qui inclus le pn(psychopathe) et psychopathe) est compatible avec le système dans lequel il évolue?

    Je ne sais plus dans quel reportage, il a été mis en évidence que le fonctionnement d’une multinationale a tous les critère de la psychopathie…ça donne une idée de l’intégration possible pour ces individus.

    Et même « normal »(parce qu’est-ce la normalité??lol), pourquoi le surdon ne devrait servir qu’a faire le bien (ça c’est pour les clichés!)

    Au passage, si on s’en réfère au dsm, le lobbiyng pharmaceutique à plutôt tendance actuellement à créer des maladies pour leurs médicaments, que des médicaments pour les maladies, surtout en ce qui concerne la psychiatrie.

    1. Tout à fait en phase,
      je crois que la vidéo à laquelle tu fais référence est « the corporation » : http://www.dailymotion.com/video/x6dba5_thecorporation1_news#.UM4xT6z3RTA
      Même si ma psy a bien voulu reconnaître que mon manager était un « petit » « PN » admettant qu’il pouvait éventuellement en faire partie, ce type là a failli me laisser pour de bon sur le carreau, à cent mille années lumières de mes valeurs, de ma famille, de tout ce qui compte pour moi sur terre et me raccroche à la vie (l’amour, cette blague). Alors oui il sont intelligents (très). Et dangereux (très). C’est notre côté face. Tout pile.

    2. La psychopathie et la sociopathie concerneraient 4 à 5% de la population, selon Lobaczweski. Toutefois la psycho et sociopathie se caractérisent essentiellement par un déficit d’empathie difficilement conciliable avec les caractéristiques HQI.

  5. Petite question qui me taraude depuis un moment… A part une différence en terme de QI (quantifiable), pourquoi devrait-on administrer du Prosac au borderline et non pas au surdoué, alors que les caractérstiques, voire même les mécanismes décrits sont, il me semble (au travers de mes lectures), similaires ?
    Mon opinion perso : je suis contre l’administration de médicament… a priori. Mais que penser d’une conception qui attribue un médicament à l’un et pas l’autre sous le seul prétexte – apparemment – que le QI diffère (ou ai-je mal résumé) ? En parlant des émotions…

        1. Au sujet des médicaments, un petit témoignage : les psychiatres qui suivaient l’un de mes frères il y a une dizaine d’années avaient bien pensé à lui faire passer des tests de QI… qui n’ont pas révélé de surdon… alors qu’il était traité avec des doses importantes de neuroleptiques (Risperdal)… apparemment, ça ne leur a pas posé problème.

        2. Il me semble que nous avons pu passer sur le tchat ou ce blog des surdoués ayant été d’abord diagnostiqués borderline… ?
          Le borderline non-hp existe-t-il vraiment ?

          Quand les psy de tous types prendront-ils en compte l’éventualité de la douance avant d’étiqueter n’importe comment leurs patients et de les détruire avec des drogues dangereuses ?

          1. Quand les psy de tous types prendront-ils en compte l’éventualité de la douance
            C’est tout l’enjeu de l’étude qu’a entreprise le Pfr Lançon et dont j’ai fait l’annonce avant hier

          2. Quand les psys sauront la détecter, et l’accepter, et sauront quoi en faire.

            Pour ma part suivie par différents psychiatres depuis 19 ans déjà, au gré de mes déménagements, il a fallu que je fasse en mai2011 un burn out magistral, que je consulte au pôle psy de Ste Marguerite à Marseille où j’habite (chance pour moi), que je sois orientée vers un psy de ce pôle, qui travaille avec le professeur Lançon, qui m’a d’abord détectée bipolaire.
            Je suis sous traitement, a priori stabilisée enfin depuis 3 mois (eh oui ce fut long), et mon psy (génial, je précise) a fini par suspecter un surdon, au vu de mes résistances sur certains points, et de mes hyper ceci et cela.
            Hop, direction le cabinet du professeur Lançon, test et confirmation en décembre 2012, je suis surdouée (j’ai presque 50 ans).
            Question pour moi : suis-je vraiment bipolaire alors ?
            Réponse de ma grande fille surdouée elle aussi suivie elle pour grave dépression par le professeur Lançon « oui, aucun doute, rappelle-toi ça et ça et ça », réponse du psy « oui, votre humeur est bien stabilisée avec le traitement. Si vous n’étiez pas bipolaire, vous ne réagiriez pas au traitement ».
            Exact. Je suis donc les deux. Ouf, je ne suis pas sous traitement à vie pour rien !

            Ma fille, et mon fils tous deux surdoués et le sachant depuis décembre 2012 seulement, ont eux aussi été et sont encore suivis depuis de longues années par différents psy/chologues/chiatres, et aucun n’a vu.
            Rien dans la définition du surdoué que la société a ne paraissait. Et Dieu sait si j’étais déjà au fait de pas mal de choses côté psychologie, mais pas le surdon.

            Il faut vulgariser le surdon, l’expliquer, le détailler, et il sera mieux reconnu.

      1. Je vais donner ça à une amie dont le fils surdoué est diagnostiqué bipolaire. Elle m’a dit qu’il est suivi par un psychiatre qui l’envoie chez un psychologue (ou l’inverse qu’importe j’ai trouvé ça bizarre). Pour avoir un collègue également surdoué actuellement au fond d’un hosto dont il ne sort plus, je lui ai demandé de vérifier que ces gens là connaissant la douance. Elle m’a dit que non, elle a confiance. Je crois rêver, le mec ne s’en sort pas depuis dix ans avec son fils, mais la confiance reste, elle est belle notre soumission à « l’autorité » médicale quand même. J’ai remis deux ou trois trucs à l’endroit, mais que le chemin est compliqué, que de tabous avec ça, punaise, je n’en reviens pas!!! Aller voir des psys qui prennent pas en compte ce fonctionnement différent, qui plus est qui vont partir de leur préjugés et de ceux de leurs collègues et de toute la famille qui ont enfermé la personne dans une prison mentale, je crois que c’est absolument destructeur. La douance est dès lors une anecdote, une bizarrerie sur un papier oublié depuis des années dans un tiroir face aux difficultés rencontrées, ça ne rentre pas dans les cases, quel travail il y a à faire, alors qu’avec deux trois bons prozacs, zou, on entend plus personne, et tout rentre dans l’ordre…et que de souffrance pendant tout ce temps…Oui, il a été testé quand il était jeune, mais il est bipolaire…Ah bah oui, bipolaire, ça on comprend, ça, ça se soigne, alors que le reste, il faut faire des efforts, se remettre un peu en question…

  6. « J’ai trouvé sa réflexion intéressante car elle s’inscrit dans ma démarche qui est de comprendre comment la mécanique intra-cérébrale (neurophysiologie) peut se traduire en attitudes et réactions (psychologie et sociologie). »

    Je me demande si nos attitudes et nos actions ne reflètent que notre type neurophysiologique ou si elles sont également conditionnées par d’autres facteurs, comme l’approche de la spiritualité de l’individu par exemple.

    Je soulève la question du fait que le texte d’Altaïr ouvre la porte d’une pensée ésotérique et qu’il y aurait moyen de creuser bien plus loin dans ses réflexions (et affirmations), avec cependant la vigilance nécessaire dans ce domaine ; tout n’est jamais tout blanc ou tout noir.

    Ce n’est sans doute pas pour rien que les réponses qui ont suivi se sont orientées vers les pervers narcissiques.

  7. Cécile, je ne sais pas où mettre ce commentaire, je m’en excuse, mais après tout le titre de cet article me va bien pour ce que j’ai à dire, et surtout, je voudrais mettre les gens en garde. Pardon, il est très en colère, je suis très en colère.

    Je ressens énormément de choses, j’ai du mal à dire non, j’adore faire plaisir, mais curieusement (enfin pour beaucoup, je crois que c’est curieux, car le fait de ne pas aimer les rapport de force va forcément de pair avec un esprit faible pour nombre de personnes), je ne suis pas influençable. Je trace ma route, en essayant d’apprendre avec ce que je trouve sur mon chemin, bon ou mauvais, de grandir avec ça à chaque fois.

    Je l’ai déjà raconté, dans une des plus difficile période de ma vie, ma route a croisé celle d’un pervers narcissique qui était mon manager, et j’étais accompagnée d’une thérapeute que j’ai récupérée en crise maniaque sur le bord de la route avec les pompiers.
    Récemment, pour en avoir le cÅ“ur net et ne pas emmener ma petite famille sur un faux chemin, j’ai passé des tests de QI suite à la lecture de plusieurs ouvrages dont le tien, qui semblaient donner enfin du sens à tout ce que j’avais vécu. Comme je n’aime pas les questions sans réponse, je voulais savoir si mon hypothèse était la bonne, oui ou non.
    Et c’est tout.

    Je ne suis plus dans la période des remises en questions, mon travail se porte sur le yoga, l’acceptation de ce que je suis, ça me semble déjà pas mal pour commencer à accepter le reste du monde, charité bien ordonnée, etc.
    Je suis tombée sur une psy pour passer mes tests qui visiblement ne l’entendait pas de cette oreille, et n’entendait pas qu’on puisse se charger seul de sa bonne santé psychologique et se passer de son aide et de ses jugements.

    Elle m’a tout d’abord proposé des tests complémentaires que j’ai refusé. Merci, j’ai le yoga. Elle m’a demandé si je savais ce que les autres pensent de moi, j’ai dit que je m’en foutais un peu (j’ai écrit un commentaire sur le sujet et ai reçu une très jolie réponse, disant qu’en effet, question stupide, comment pourrais-je le savoir, et surtout, en quoi est-ce que ça m’appartient et que pourrais-je bien y faire?!!).
    La dame ne devait pas l’entendre de cette oreille, elle devait avoir vraiment très envie de m’apprendre des choses, et ne comptait pas s’arrêter là.

    Donc, elle m’a ensuite demandé « comme un service » (manipulation) d’accepter un déjeuner « gratuit » avec trois de ses amies, morphopsychologues et graphologues de leur état, me disant qu’elle me remettrait son rapport ce jour là (chantage).
    Par curiosité, parce que je ne sais pas dire non, et parce que je voulais mes tests (tsss j’aurais jamais du faire comme ça) je me suis rendue à ce déjeuner.
    J’ai d’abord été photographiée, analysée et décortiquée comme un objet (écart entre les yeux, les oreilles, j’en passe de meilleures).
    Puis elle m’a entraînée dans une pièce et m’a fait passer le test de TAT sans me dire ce que c’était. Je l’ai trouvé ennuyeux et plombant, je crois que ça s’est vu.

    Puis j’en ai pris plein la figure., sur ma sensibilité infantile, mon besoin énooooorme de reconnaissance dû à mon statut de fille unique (merci pour le poncif de cour de récré d’école primaire), le fait qu’elles n’avaient jamais vu quelqu’un comme moi, j’étais, je cite « un cas », le fait que je ne prenais pas assez en compte la sensibilité des autres malgré le fait que je me percevais comme « sensible » (autrement dit, t’es mytho ma grande), le tout cautionné par cette psy de bazar qui leur lisait tout ce que j’avais dit sur les planches, sans aucun respect de ma présence ni de mes émotions et de mon humiliation. Mais comme j’étais celle qui ne tiens pas compte des émotions des autres, j’étais totalement coincée pour me rebeller (double contrainte)!
    J’ai essayé de dire que les enfants uniques ne veulent pas être reconnus, mais reconnus pour ce qu’ils sont, justement parce qu’il ne sont pas forcément été vus, en proie aux projections de leurs parents (et pour ce qui me concerne, ils n’avaient vraiment pas le temps de ne s’occuper que de moi, loin de là), que nombre de caractéristiques me semblaient correspondre à celle des surdouées (être mu par son émotivité autant que par son intellect par exemple), ce à quoi elles me répondaient : « Oh! On en a vu d’autres, vous c’est très particulier! ».
    Je n’en reviens encore pas!!! Stupéfiant!

    Je suis ressortie humiliée, rien de moins. Très très mal à l’aise, l’impression d’être un monstre était revenue en grand, moi qui l’avais patiemment effacée depuis tout ce temps.

    Pour la première fois de ma vie, je suis dans une démarche qui est de m’accepter telle que je suis, sans ma conformer au jugement des autres ni à leur grille de lecture, et je tombe sur un groupe de « sachantes » ou plutôt de bonnes femmes en manque d’amusement, qui dénigrent ce que je suis, jouent avec moi un jeu pervers où je ne suis qu’une proie destinée à les amuser, et tout ça sous couvert d’aider l’autre ?!!

    En parcourant les forums, j’en ai lu deux ou trois qui sont sortis avec certes, un test de QI excellent, mais un TAT leur prouvant qu’ils étaient des psychopathes. Un test où on vous montre des planches inchangées depuis 1935, totalement orienté pour vous plomber le moral et vous donner une image de névrosé!
    Je suis indignée, révoltée, et si ce n’était ce que j’ai appris, encore une fois, sur l’impérieuse nécessité que j’ai d’apprendre à poser ce foutu : NON, et sur la dangerosité de nombreux psys, empêtrés dans leurs propres projections et névroses, je regretterais amèrement ma démarche, bien que je me sois fendue d’une lettre acérée, qui reflétait je crois assez bien ma pensée sur les graves manquements déontologiques de sa démarche et l’extrême dangerosité de ce que j’ai vécu.

    Si j’écris ce commentaire, c’est pour mettre en garde, que mon expérience serve à d’autres, parce que je trouve tout ça réellement dangereux, hope it helps.

    1. Bonsoir Lechalote

      Cette approche psychométrique que tu racontes m’a fait froid dans le dos en me renvoyant à des images épouvantables.

      Je pense que cette histoire doit être très vite rapportée aux services sanitaires et sociaux de ton département et de ta région, à la Société Française de Psychologie (http://www.sfpsy.org/ pagecontact) et au Syndicat National des Psychologues (contact régional sur le site : http://www.psychologues.org/).

      1. Le TAT, ma psy me l’a fait passer, eu un mal de chien à trouver des trucs à dire, je ne sais pas inventer des histoires. Et, en effet, j’ai trouvé ces images plombantes, ptêt pour ça que je me suis bloquée d’entrée de jeu, je ne suis pas mauvaise pour l’auto-défense, en fait. Ce fichu test m’a coûté bonbon, je ne sais pas ce qui en est ressorti (que j’étais bloquée de partout, je crois, ce qui n’est pas faux, quoique…)
        En fait, les psy te font payer, cher, un test qui LEUR permet de savoir qui tu es… Euh… Y’a pas qqchose d’illogique là-dedans ? Ils ne feraient pas mieux de MÉRITER notre confiance par leur talent, leurs compétences à elleux ? Bon, j’dis ça, j’dis rien…
        Et puis marde, mais quand je vois ce que coûte un psy ou un coach, à qui il faut expliquer comment nous aider, et qui prétend de toute façon que le vrai travail se fait entre les séances, et le prix que je vends mes confitures… Ben je me dis qu’il y a clairement de l’abus !

        1. Ahem… Le psychologue ne pourra jamais se mettre dans la tête de son patient, et même si le test, parce qu’il est passé à un instant « t » peut être sujet à caution, il donne beaucoup d’indications sur ce qui se passe dans la tête.

          Quant aux prix… Oui (et hélas), il est plus facile d’acheter un pot de confiture qu’une prestation d’accompagnement… Mais parle-t-on vraiment de la même chose, en dehors du réconfort que chacun procure ?
          Il y a quelques limites aux mises en perspective, non ?
          D’autant que le travail entre les séances, c’est tout ce travail de réflexion induit par celui de remise en ordre effectué par le psychologue. Et là, quoiqu’on en dise, sauf si on tombe sur quelqu’un qui fait mal son boulot, et oui, ça arrive, ce n’est pas donné â tout le monde de procéder à cette remise en ordre… Il faut se rappeler enfin qu’on parle toujours d’alliance thérapeutique : le thérapeute aide à faire avancer mais l’avancement ne se fait que si le patient le veut vraiment. Personne ne peut changer s’il ne le souhaite vraiment, et c’est là qu’est l’écueil. Il y a bien souvent beaucoup de bénéfices secondaires à ne pas changer. Le thérapeute ne peut vouloir et faire à la place de son patient. Il ne peut qu s’efforcer de l’encourager. D’où l’importance de l’alliance pour que le patient passe au travers de ses peurs.

    2. J’écris pour vous suggerer, peut-être, une piste de travail, en dehors de l’experience pénible que vous rapportez et de tout rapport immediat à la surdouance.
      Vous dites  » je ne sais pas ce que les gens pensent de moi et je m’en fous ».

      je suis tres mal avec mon hypersensibilité, au point que finalement, je l’ai quasiment détruite. j’essaye de la retrouver, entre autres à travers un travail de rappel des rêves et en suis venue, naturellement, à m’interesser à Jung et Marie Louise Von Franz, dont vous trouverez de superbes entretiens sur youtube.

      Deux rêves récents. Dans le premier, je « squattais » un cours de philo, tandis que les deux profs, hommes, émigraient en fond de salle, échangeant des propos derrière leur main.
      Dans le second rêve, je suis dans une salle de bains, deux hommes entrent se laver les mains, m’écrasent contre le mur sans me voir, et finalement, pour pouvoir respirer, je me retrouve le dos au mur.

      Dans les rêves, c’est toujours avec des aspects de nous que cela se passe. Manifestement, l’animus et moi ne sommes pas en tres bons termes ces temps. De la même façon que l’anima, selon le modele jungien, est ce qui permet à l’homme d’acceder à son intériorité, l’animus est ce qui permet aux femmes la communication avec l’extérieur, entre autres vecteur de créativité, d’expression artistique, intellectuelle etc. Finalement, ce qui nous aide à poser des actes, à « rendre visible » des choses que l’on porte en soi. Et donc à être reconnue.
      Votre « homme » a peut-être des choses à vous dire. Et vous à lui. Cela semble dommage de s’en foutre. Mais soyez sure, de toutes façons que « cela », ne vous foutra pas la paix.

      En vous souhaitant de l’apaisement, comme nous avançons vers le solstice, oui, la nuit la plus sombre… Et la joie, peut-être.

      Sinon, les fleurs de Bach Walnut ( pour se protéger quand on est trop à fleur de peau) et Holly ( permet de « voir » nos émotions violentes sans être trop emporté par leur flot) marchent assez bien conjointement à une pratique méditative.

      1. Je suis déroutée par votre réponse, certes pleine de bienveillance, mais qui m’exprime une piste comme quoi « mon homme  » aurait des choses à me dire, sur la base de vos rêves. Pardon, mais en quoi vos rêves me donneraient-ils une piste de réponse à une question que je n’ai pas posée? Ce que je dis n’est pas méchant mais probablement vexant et je m’en excuse par avance, mais il se trouve que j’ai du mal à trouver le ton, car en ce moment , j’essaie précisément de me libérer des projections d’autrui, et il me semble que c’est ce que vous venez de faire. Je comprends votre l’intention de m’aider, et que ma réponse puisse être blessante. Les morphopsychologues que j’ai rencontrées m’ont d’ailleurs dit que j’avais une part de masculin aussi forte que mon féminin, j’avoue de ces deux réflexions, je ne sais quoi faire. Encore une fois, je veux, simplement, m’ac-ce-pter comme je suis, et c’est tout, et j’y arrive plutôt bien, et je constate avec une surprise immense à quel point cela semble difficile à accepter pour les autres. Si ma réponse du « ce que pensent les autres de moi je m’en fous » vous dérange, je le comprends très bien aussi par ce qu’elle a de radical dans sa forme, mais cette radicalité n’exprime qu’une volonté de me défaire d’un jugement sur lequel je n’ai pas prise, et qui, pour moi comme pour nous tous, nous a pourtant été ancré depuis toujours : « qu’est-ce que les autres pensent de moi »? La vérité est que ça n’a, strictement, fondamentalement, aucune importance, parce que nous n’avons strictement aucune prise sur le jugement d’autrui. La réalité de cette phrase dont la forme semble vous avoir choquée au point de me proposer des solutions pour me sentir mieux est : je ne peux rien changer à ce que les autres pensent de moi, je n’ai pas de prise sur leurs sentiments, je ne peux donc strictement rien faire de cette question. Je n’attends justement plus des autres d’être reconnue et j’en suis incroyablement libérée, ils ne peuvent pas me donner cette reconnaissance, moi seule peut le faire, tout cela est parfaitement clair pour moi. Je vous souhaite également que ça le devienne pour vous.

        1. Je vous cite : « La vérité est que ça n’a, strictement, fondamentalement, aucune importance, parce que nous n’avons strictement aucune prise sur le jugement d’autrui. La réalité de cette phrase dont la forme semble vous avoir choquée au point de me proposer des solutions pour me sentir mieux est : je ne peux rien changer à ce que les autres pensent de moi, je n’ai pas de prise sur leurs sentiments, je ne peux donc strictement rien faire de cette question. »

          Permettez-moi de ne pas être d’accord.
          Si, nous avons prise sur les sentiments des autres, si, nous pouvons changer ce qu’ils pensent de nous.
          La seule question à se poser est : désire-t-on que ce que pensent les autres de nous évolue ?
          Et quand je dis évoluer, je ne dis pas changer, personne ne peut changer, mais tout le monde peut évoluer. Il suffit de le vouloir, puis de le pouvoir.
          Par contre, il ne faut pas aller à l’encontre de sa nature profonde, elle doit s’exprimer, mais elle peut s' »adapter un peu, ou plus.
          Le plus difficile reste bien comment y parvenir sans se renier. Cela pourra être matériel, relationnel, créatif que sais-je ? Et la reconnaissance d’autrui sera à l’avenant du domaine dans lequel on se sera exprimé Soi.
          J’ai vécu, je vis cela, je suis devenue Moi, sur le plan relationnel cela a eu des répercussions inimaginables.
          A défaut d’être reconnue comme j’en aurais besoin dans le travail, je le suis sur le plan humain par des tas de personnes de conditions variées : mon empathie extrême, ma sensibilité exacerbée, mon humour, ma serviabilité, la psychologie que je fais malgré moi avec certains, mon professionnalisme prononcé, tout cela m’est renvoyé par un merci sincère, un sourire, des mots, parfois des cadeaux à Noël (je suis en clientèle tout le temps), des échanges amicaux…
          Ca dure ce que ça dure, mais c’est bon à prendre. Et chez moi cet échange est naturel, et ça c’est cadeau, j’en conviens, je suis Moi, après bien des errements.

          Oh j’aurais aimé ne pas dépendre de ce besoin de reconnaissance, ne pas avoir besoin des autres, mais pas moyen.
          Par ailleurs cela ne n’empêche pas d’être atypique, vraiment, dans le « look », et ma façon d’être. En cela je ne me renie pas.

    1. Les pervers narcissiques n’ont aucun problème existentiel(déni), ils n’ont qu’un problème leur image qu’ils soignent, le contraire d’un surdoué.
      Peut-être faites vous une confusion entre « vie » et « bonheur apparent » les grecs anciens pensaient que le vrai, le beau et le juste conduisaient au bonheur, depuis Kant nous savons que ce n’est pas vrai, ainsi avons nous vu des foules nationales socialistes rayonnantes de bonheur alors que la haine de la vie du vrai, du beau et du juste les animaient, peut-être croyez vous aussi que Hitler était un surdoué?

      1. Bonjour Gilou

        Vous posez de très bonnes questions et j’espère qu’Altaïr sera en capacité de vous répondre.

        Depuis quelques commentaires, vous soulevez à raison la question des pervers narcissiques.
        Les surdoués en souffrance en sont souvent une proie idéale.

        … Pour autant, je ne fais pas partie de ceux qui pensent que les surdoués sont parés de toutes les qualités et donc incapables de faire du mal à quelqu’un (même si une étude montre qu’effectivement, il pourrait y avoir une corrélation : voir « Creativity and personality » dans le billet relatif au déficit d’Inhibition Latente : http://www.talentdifferent.com/le-deficit-d%E2%80%99inhibition-latente-mecanisme-de-la-creativite-1126.html

        Je note qu’il peut exister chez un même surdoué les penchants suivants : besoin de maîtrise, parano plus ou moins développée (sur le mode anticipation anxieuse), très fort besoin de justice, personnalité charismatique, sensibilité artistique, sensibilité mystique.
        je note aussi que le surdon n’empêche pas le développement de certaines pathologies mentales.
        Tout ceci pour dire que je ne suis pas bien placée pour affirmer si Hitler était ou non surdoué.

        Mais quand se développent certaines idées grandioses sur la base d’un certain idéal, qu’on est doté de charisme et d’un grand sens de la justice (la justice selon son point de vue personnel) et qu’on veut tout maîtriser, associé à une instabilité mentale… alors oui, je pense qu’un surdoué peut devenir un grand tueur, ou peut-être un pervers narcissique ou quelqu’un y ressemblant.

        Je vous invite à lire le roman d’Eric Emmanuel Scmhitt intitulé « La Part de l’Autre » – exercice qui a consisté à se poser la question de savoir ce qui aurait pu se passer si Hitler avait été admis à l’Académie des Beaux Arts de Vienne.
        Oui, bien sûr, avec des « si » on pourrait mettre Paris en bouteille…
        Pour autant, l’exercice est vraiment intéressant, qui montre (ou rappelle) qu’une personnalité, c’est non seulement une part d’inné, mais aussi une part d’acquis, en provenance de l’environnement.

        Merci de vos apports sur les personnalités narcissiques – alerter, c’est fondamental.

        1. Je voulais tout d’abord vous remercier pour votre livre que je viens juste de terminer, en conclusion vous citez l’excellent livre d’Henri Laborit (L’éloge de la fuite) qui n’était autre que mon livre de chevet préféré lorsqu’il y a 35 ans (j’ai 59 ans) jeune bardé de diplôme j’étais terrifié d’affronter le monde affublé comme je le croyais à l’époque d’une personnalité peu vraisemblable, si j’avais su que c’ était « être surdoué » la fuite que fut ma vie en aurait été changé.
          Qu’un surdoué soit un ange j’en doute fort bien sûr, jeune je suis passé par des états de torpeur triomphale à la hauteur des frustrations, des humiliations en retour de mes délicatesses mais heureusement la violence c’est toujours retourné contre moi d’abord et après quelques bonnes rencontres improbables, la pratique de l’alpinisme, du yoga, je me suis forgé une philosophie qui a peu à peu dissipé le sentiment d’être un monstre.
          J’ai aussi fait une mauvaise rencontre probable pour un surdoué en la personne d’un pervers narcissique que j’ai fui .
          Je citerais F. Nietzsche : »Quiconque combats les monstres doit s’assurer lui-même qu’il ne devient pas monstre, car lorsque que tu regardes au fond de l’abîme, n’oublie pas que l’abîme regarde au fond de toi »
          A lire : »Les pervers narcissiques » de Jean-Charles Bouchoux, édit. Eyrolles

      2. Je pense pouvoir dire, sans être psychologue, qu’un surdoué peut parfaitement être un manipulateur, un pervers narcissique ou un psychopathe.
        Lorsque la personnalité est mal construite, la « surdouance » n’est pas un rempart qui évite les déviances…
        Les manipulateurs et autres gourous en sont un bel exemple car pour attirer à eux des personnes (surdouées – proies privilégiées – il faut savoir qu’avoir emprise sur un surdoué rempli leur vide narcissique), il faut être capable de leur servir un discours qui trouvera résonance intellectuelle chez eux, et si tous les pervers manipulateurs ne sont pas des surdoués, il y en a parmi eux, c’est une certitude.

        1. La manipulation fait parti du jeu social normal et elle peut être bienveillante, être psychopathe pour un surdoué peut survenir dans un contexte social particulièrement toxique, pour ma part je correspond plus au trouble de la personnalité de type schizoïde du DSM IV ( http://www.schizoide.net/ ), quant au pervers narcissique de part mon expérience et à la lecture du livre  » Les pervers narcissiques « de Jean-Charles Bouchoux (édit.Eyrolles) c’est une personne parfaitement socialisé, soignant son image, sans grande imagination ni originalité, rigide et routinier, ce n’est qu’ insidieusement , petit à petit , à huit-clos qu’il va exprimer pleinement sa perversité sur sa victime.

      3. Il est vrai que le XXème et ses catastrophes à mis à mal l’humanisme , mais ce que je vois et ressent du monde d’aujourd’hui ne me fera jamais renoncer à cette « utopie »…Meme si l’homme n’est qu’un etre faillible et capable du pire, le seul chemin possible n’est-il pas celui qui tend( je dis bien qui tend,en sachant que trébucher est incontournable) vers le meilleur? Kant était certe rigoriste, mais il a dit que le beau était nécessaire , le beau sans volonté de possession….. Ces foules, dont vous parlez, étaient -elle vraiment animées par le bonheur, ou n’était-ce qu’une exaltation passagère? Je n’aime pas cette résignation actuelle, ou beaucoup s’adonne à une sorte de fatalisme face au coté animal de l’humain, se qui permet un retour en force de l’obscurantisme . Et si on se reveillait?

        1. ….un retour en force de l’obscurantisme, et d’un ancrage dans un capitalisme decomplexé, l’un et l’autre aux antipodes de l’humanisme de la vieille Europe…

  8. Pour ma part, voici mon raisonnement…

    Ce que les gens font dans leur intérêt propre ne rejoint pas naturellement ce qui est bon pour l’intérêt des autres, en tant que collectif ou en tant qu’individus distincts (là encore c’est un double débat). Prenons l’exemple de deux individus distincts. La société naît de l’existence de plusieurs êtres qui ont à « jongler » avec des intérêts à la fois communs et dissemblables. Les premiers comme les seconds peuvent être à la source d’une compétition (potentiellement activable, par définition, à partir de deux individus) soit pour s’arroger l’exclusivité de l’intérêt commun (par exemple, certaines ressources) soit pour faire dominer son intérêt divergeant sur celui des autres (par exemple, la survalorisation du rationnel contre l’intuitif). Certains individus vont se lancer dans une lutte acharnée pour devenir celui qui est dominant, avec pour croyance de base qu’il est meilleur que l’autre et qu’il va le lui prouver ; d’autres individus vont refuser de rentrer dans cette lutte acharnée, qui relève d’un non sens (pourquoi ma vie vaudrait-elle plus que la tienne?), et vont se mettre à coopérer. Mais même dans cette deuxième situation hypothétique, ce n’est pas parce que deux êtres partent d’une bonne intention que la coopération va se faire sans aucun malentendu… Là encore tellement de choses rentrent en compte ! Prenons l’exemple d’un couple où la bienveillance est le maître mot. Cependant, l’un des deux, avant l’autre, se verra adopter un comportement qui, dans son ignorance, va blesser son/sa compère… Compère qui y verra un « coup de canif » dans le contrat établit préalablement. Soit qu’il l’exprimera d’emblé et la personne ignorante devient alors « conscientisée », et spontanément fera le nécessaire pour réparer (avouons-le, c’est un scénario idéal qui ne prévaut pas dans la vie quotidienne, pas que je sache…) ; soit qu’il l’exprimera mais le message ne sera pas entendu à sa juste valeur (pour diverses raisons), ou/et il n’y aura pas réparation… ; ou encore, dernier scénario envisagé ici, ce « coup de canif » ne sera pas « mis en mots », ne sera pas exprimé à l’autre et s’en suivra, probablement, une accumulation de rancune qui deviendra le motif éventuel d’une, voire de plusieurs vengeances… Faut-il poursuivre ? Il est aisé de concevoir la spirale infernale, consciente pour certains, inconsciente pour d’autres… Ainsi, vivre ensemble « n’est plus naturel »… (est-ce bien, est-ce mal ? …) Nous reproduisions et réinventons notre propre monde, les deux à la fois, où certains refusent de voir la violence érigée en valeur, quand d’autres la défendent, et encore, si seulement c’était aussi simple… Des choses alors acceptables deviennent inacceptables et vice et versa. Comment dès lors croire qu’il n’y ait qu’une seule réalité défendable ?

    Il n’y a ni bien ni mal, mais il y a des élans destructeurs et d’autres constructifs… qui sont eux-mêmes insaisissables dans leur essence, changeant selon les situations, sinon selon les points de vue… Si je tue pour manger, ou me situe-je ? Les deux coexistent. Je détruis pour me permettre de vivre… En ça, je ne vois pas en quoi la nature nous engendre pour la construire… Visiblement, dans l’ensemble, et jusqu’à présent, il semble que la vie prévaut, mais laquelle ? Là aussi, c’est sans mentionner celles qui ont disparu. Nous sommes tout à fait capable de déchéance… Rien n’est prédéterminé. Et même si nous en arrivions à trouver le remède miracle pour vivre ensemble (dans la diversité) en harmonie, ça ne nous protègerait pas du cataclysme… et de disparaître ainsi à notre tour. La vie est absurde. Excusez mon pessimisme (réalisme ?). Dès lors, à quoi faut-il s’accrocher ?

    Ce qui fait le plus « mal », c’est de voir sa propre espèce capable du pire… La société ne perverti pas plus l’homme que l’homme ne perverti la société. De toute façon, il n’y a pas l’un sans l’autre. Notre défi (ou celui que j’ai fait mien), c’est celui de donner pour mission à la société de faire co-exister des différences dans une inégalité « tout à fait supportable » pour tout un chacun… Mais là je rejoins mon côté idéaliste (mais pas « trop », cette fois…). Et c’est ce côté idéaliste « préservé » qui me rallie à notre discutable « humanité ». Comment sortir d’une certaine forme de dégénérescence engendrée par nous-mêmes (êtres-humains) ou par la nature elle-même (aussi belle sait-elle être, elle sait être tout l’inverse également) ? Telle est la question… (pour moi) (Sans partir dans les questionnements du type : pourquoi le faudrait-il, d’abord ?)

    Celle qui est engendrée par nous-mêmes est subséquente à celle qui est engendrée par la nature (elle est vie et mort en même temps) et provient de notre méconnaissance, de l’ignorance que nous assumons si mal par rapport à nos origines, à ce que nous sommes, à notre état d’évolution… Ce cerveau en questionnement, chacun à sa manière, s’invente ou adopte des croyances pour se rassurer. Croyances à leur tour qui ont justifié bien des barbaries… (guerres de religion, etc.)

    J’ai longtemps cru que chacun était libre de choisir de croire… d’où mon horreur de constater que ce « chacun » croyait des choses que je trouvais horripilantes. Le lien entre sensibilité et capacité de réflexion accrue pour expliquer une conscience elle-même accrue me semble plutôt plausible. Là encore, comme pour tout, tout dépend de l’usage qu’on en fait, tant ceux qui s’y identifient, que ceux qui « cachettent » les autres… Et finalement, comme tant d’autres pour des raisons diverses, une certaine reconnaissance manque cruellement. La réalisation de soi est une norme ambiante… et nous ne sommes pas indépendants des conditions dans lesquelles nous avons grandit. Contemporains mais a-normales : on cherche à modifier les normes pour plus d’humanité… ? Sinon à les modifier, au moins les questionner…

    1. contrairement a ce qu’on croit la nature ce n’est pas la lutte de tous contre tous
      Il existe des relations mutualistes parfois complexes, particulierement repandues par exemple entre plantes et animaux.

      1. Bonjour à tous!
        Je sens que je vais boucler sur mon sujet du moment, je m’en excuse par avance, qui sont les lectures de Christophe Dejours sur la souffrance au travail. Il fait le lien très clair entre la perte de sens et de lien dans le monde du travail et ce qui se passe dans « la cité », et cela m’a semblé être une évidence, jusqu’aux relations dégradées dans le monde scolaire puisque les enfants reproduisent les comportements des adultes.
        Il semble que nous acceptions toutefois de moins en moins cette violence.
        Sur conseil d’une thérapeute, j’ai commencé à écrire pour me décharger de mon expérience professionnelle. Je me suis arrêtée à la première, déjà épuisée (procès, décès, isolement, etc).
        Pourtant, en 20 ans, je ne vois pas en écrivant que ce ce soit finalement tellement dégradé comme je le croyais, c’est juste tout aussi affreux : harcèlement sexuel et moral, problèmes de santé en tous genres, comportements agressifs, etc.
        On nous répète en boucle que c’est la guerre économique depuis plus de 20 ans, qu’il faut se battre, qu’il y va de notre survie. Les entreprises nous bombardent de messages institutionnels auxquels plus personne ne croit mais qu’on lit pour adopter le discours officiel. Et les modes de management et d’évaluation sont devenus la norme souvent en dépit de toute réalité du contenu du travail en lui-même (si on appliquait les process stricto sensu, plus rien ne marcherait) et de l’aspect collectif du travail, renforçant l’absence de cohésion et le sentiment de solitude.
        Sur certaines chaînes, on est allé jusqu’à mettre des personnes de nationalité différentes pour que les gens ne se parlent pas! C’est totalement contre productif, et ça coûte une fortune aux entreprises!

        On part du principe que laissés à eux-même, les salariés ne foutraient rien de leurs journées et rendraient un travail de merde (pardon), mais c’est totalement faux! Tout le monde a besoin de faire un travail de qualité, d’être fier de ce qu’il a produit ou conçu! Personne ne veut passer son temps à s’ennuyer ou produire sciemment quelque chose de médiocre!

        Mais remettre ce système néo libéraliste en question (j’aime beaucoup le film « the corporation » qu’on trouve facilement sur youtube pour regarder en face le fonctionnement des entreprises), comme le dit si justement Dejours, c’est être immédiatement taxé naïveté crasse avec un haussement de sourcil, comme remettre en question les lois de l’apesanteur.
        Pourtant, dans ce qui me touche spécialement, ce sont des environnements où TOUT pourrait être idéal pour travailler dans la joie, mais non. Il y a toujours un con, généralement choisi pour ses postures de killer parce qu’il fait semblant d’avoir confiance en lui, alors que c’est généralement l’inverse, qui manage en mode militaire, comme si l’équilibre du monde en dépendait, comme si la bonne humeur était synonyme de je m’en foutisme et de fainéantise.

        Pire, chacun se reporte derrière les process ou les ordres pour s’absoudre de sa responsabilité personnelle face à la violence au travail, ce qui malheureusement a un écho certain dans l’histoire…ni plus ni moins.
        Or, mon éthique personnelle a toujours voulu que pour moi, rester et se taire soit cautionner, ce que je ne peux pas faire. Ca n’est pas une question de courage en fait, je ne peux pas, et franchement j’aurais adoré pouvoir acheter ma tranquillité de temps en temps.

        Remettre ce système terroriste en question, c’est s’isoler, et s’isoler c’est être « mort », placardisé ou viré et dans nos société, pas de revenu, pas d’existence. Nous pensons donc tous ne pas avoir le choix, et c’est simplement tragique. Et en effet, les options sont réduites, sauf à monter son entreprise.

        Pour finir, je ne crois pas que les hommes prennent plaisir à adopter ces comportements (à part les deux trois pervers/paranos à la tête des grandes structures et qui dictent les règles), il me semble qu’ils mettent juste en place des systèmes de défense pour protéger leur santé physique et mentale dans un environnement absolument toxique, qui devra bien finir par être remis en question un jour où l’autre. Et ça ne passera que par le retour du lien entre les gens je pense.

        1. Comme vous dites les methodes actuelles c’est une regression enorme, ca se rapproche du management militaire ou primitif avec une vision simpliste de l’humain.
          Il faut savoit que tout ceci, eminemment deplorable est rendu possible par le chomage de masse.
          Neanmoins il faut etre aussi conscient qu’il y a un regain de conflits sociaux en ce moment ( a ce propos voir les salariés d’AirFrance recemment qui se sont rebiffés contre leur management)
          L’attitude des pouvoirs publics francais a d’ailleurs ete scandaleuse dans cette affaire. leur role normal aurait du etre la mediation, ils ont choisis la repression feroce (comme dans les republiques bananieres)
          par ailleurs a cote de monter son entreprise pas mal de professions permettent d’exercer en individuel/profession liberales sans hierarchie et relations de pouvoir importantes .
          Un specialiste de la douance m’a dit qu’un veritable surdoué n’est pas fait pour travailler dans des grandes entreprises hierarchisées ou bien alors comme consultant independant, ou alors en profession liberale.

  9. je trouve ce texte intéressant pour débattre et réfléchir

    il ne prétend pas être la vérité mais donne des pistes à suivre

    la question de « nous sommes faits par la société » est déjà un élément probant

    en effet, si le caractère « intelligent » est acquis et non pas inné, il est forcément appris de la « société ». Perso, j’aurais plus dit « environnement » car je pense qu’on est bien plus façonné par nos proches que par les éloignés. La société nous influence mais l’environnement immédiat nous influence plus que l’environnement lointain. Et si parfois un personnage charismatique très éloigné, nous influence on peut aussi dire qu’il devient en réalité très proche (comme un père, un frère, etc …).

  10. 🙂

    Juste un avis : je pense que les personnes dites « pervers narcissiques » sont des surdoués : il faut être très subtil et intuitif pour réussir à détruire comme le font les « pervers ». Donc les surdoués ne sont pas tous « humanistes et philanthropes ».

    Mais ce texte est très intéressant et je le relirai à tête reposée plus tard avec plaisir 🙂

    1. Un PN (pervers Narcissique) n’est pas un surdoué, car il a une haine de la vie même si il présente une complexité comparable au surdoué comme fonctionner sur plusieurs niveaux , cela reste un illusionniste talentueux tant il est vital pour lui de rester dans le déni de psychose et de s’approprier la créativité qu’il n’a pas des vrais surdoués.

    2. le pn narcissique est avant tout un …narcissique. et le narcissisme est quand meme pas trop difficile a deceler :

      1) ne supporte pas la moindre critique et parviens meme a rejeter ses propres fautes meme evidentes sur les autres
      2) accorde beaucoup d’importance a l’apparence. le paraitre l’emporte totalement sur l’etre.
      3) aucune empathie pour les autres, comme le psychopathe qui est totalement indifferent a la souffrance qu’il inflige

      Sur ces 3 points je crois que le surdoué, epris de justice (idealiste en fait), sensible, perfectionniste etc differe totalement
      on est tous narcissiques dans une certaine mesure (on prend heureusement un peu de soin de notre apprence) mais chez le narcissque on verse dans l’exces, a en devenir pathologique
      par ailleurs nous vivons dans une société narcissique et la est le piege, le PN ou meme l’ hypernarcissique sont relativement bien vus (en tout cas pas rejetés) dans une société du spectacle (Guy Debord) ou l’apparence est une dimension premiere. la société francaise etant particulierement narcissique.
      Dans d’autres sociétés, plus inclusives et plus tolerantes, moins basées sur le paraitres, le nombre de PN baisserait car il seraient rejetés socialement pour leur manque d’empathie etc

      1. Juste, petite remarque en passant, qui ne remet au demeurant rien en cause de ce qui a été écrit.

        Je crois qu’on a tendance à mettre du narcissique à toute les sauces…
        Pas besoin d’être pervers narcissique pour être manipulateur.
        …. Et un surdoué, tout autant qu’un autre, peut être un manipulateur.

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