Un article du Figaro met en lumière la sensibilisation croissante des entreprises aux photes d’ortografe.
Mes notes en dictée ont toujours été au top. Et effectivement, lire un texte avec une mauvaise orthographe me laisse une mauvaise impression.
Pourtant, au fil de mes recherches, j’ai appris à regarder au delà des apparences : et les dyslexiques dans tout ça ?!
– chez les adultes de plus de 30 ans, il est évident que le système scolaire n’a jamais pris en compte leurs difficultés. Eux-mêmes, quand ils ont compris ce qui se passe, sont susceptibles de vivre dans le déni de ce qui est un véritable handicap. Quand ils ont un travail, passe…. Mais quand ils doivent trouver un emploi, et que l’orthographe est un critère déterminant d’embauche ?
La mise en oeuvre d’un logiciel d’évaluation de l’orthographe décrite dans cet article doit à mon sens impérativement être associée à l’identification d’une possible dyslexie ou dysorthographie !
– pour les plus jeunes, j’ai découvert les dégâts provoqués par l’apprentissage de la lecture par la méthode globale. C’est ainsi que l’un de mes enfants à lu « internet » alors qu’il fallait lire « intérieur » (sans nul doute, l’apprentissage syllabique lui eût évité ce genre d’erreur). Mais il semblerait que cette méthode d’apprentissage continue à sévir – on parle désormais de méthode semi-globale, elle ne facilite pas la vie aux enfants dyslexiques.
A mon sens, les orthophonistes ont de beaux jours devant eux ! Et les enfants dyslexiques beaucoup de souffrances…
Des souffrances qui ont un impact fort sur l’estime de soi, l’envie de progresser avant même de parler de courage (que de temps passé pour de piètres résultats : la difficulté à lire et à comprendre ce qu’on lit, (dont la compréhension des consignes écrites), la mémorisation qui est une horreur… et bien sûr l’orthographe !… et des observations qui pointent le manque de travail, tous les manques, toutes les faiblesses, et jamais les progrès, si ténus soient-ils). Comment fait on pour suivre un programme de lycée quand on a un niveau de lecture de 6° ou de 5° ?…
Pour beaucoup d’enfants, la dyslexie s’accompagne de la disparition de rêves et de vocations, parce que leurs résultats scolaires les empêchent de progresser comme ils le voudraient. Ils sont pourtant loin d’être stupides.
A l’âge adulte, ces humiliations, ces blessures restent – elles sont le terreau d’autres difficultés car l’enfant s’est construit sur une image de lui-même dégradée.
Il existe des outils pour pallier partiellement les difficultés associées à la dyslexie : correcteurs orthographiques, logiciels de saisie de texte sous la dictée (exemple ici de ce qui peut exister), logiciels de lecture de texte par synthèse vocale (regarder ici ce qui peut être utilisé).
L’utilisation de schémas heuristiques (qui associent formes, images et couleurs) peut aussi être un outil utile (ici, des exemples de schémas heuristiques)
L’article du Figaro :
http://www.lefigaro.fr/emploi/2010/04/25/01010-20100425ARTFIG00250-quand-l-orthographe-devient-un-critere-de-recrutement-.php
Les sources que je retiens parmi d’autres :
Les étudiants qui connaissent des difficultés d’apprentissage réussissent mieux au sub-test d’abstraction verbale du WISC – c’est celui qui est le moins en lien avec l’école(1990) : http://ldx.sagepub.com/content/23/8/491.abstract
Université du Connecticut – Neag Center for Gifted Education and Talent Development sur les étudiants « Deux fois exceptionnels » – trois groupes se distinguent :
– ceux qui ont été identifiés comme surdoués mais pas comme ayant des difficultés d’apprentissage – ce sont les « underachievers », ceux qui malgré leur surdon ne réussissent pas – on les prend pour des paresseux.
– ceux qui ont été identifiés comme ayant des difficultés d’apprentissage mais pas comme surdoués (car ces difficultés occultent leurs talents académiques) – ces derniers sont peu « nourris » comme il importe que puisse l’être un surdoué
– ceux qui ne sont reconnus ni comme surdoués, ni comme ayant des difficultés d’apprentissage, alors, pourtant, qu’il le sont – leur intelligence compense leurs difficultés, mais ils ne sont jamais à l’aise avec l’école : http://www.gifted.uconn.edu/nrcgt/newsletter/spring98/sprng984.html
Sur les enfants identifiés comme hautement intelligents mais avec difficultés d’apprentissage il est également démontré un profil particulièrement émotif (1981) –
http://ldx.sagepub.com/content/14/7/400.abstract
Pour montrer combien il est difficile d’être correctement accompagné quand on est à la fois dyslexique et surdoué, un document bien documenté et très clair de 15 pages de la John Hopkins University… : (pages quotées 284-285) … et les tests de QI sont depuis longtemps remis en cause dans l’évaluation de l’intelligence des individus qui connaissent des difficultés d’apprentissage (années 1990 – dernière colonne de la page quotée 285) :
http://www.cty.jhu.edu/bin/y/h/ld.pdf
Bonjour,
Les derniers postes date de 2013, alors j’arrive sûrement un peu tard.
Je souhaiterai vous parler d’une expérience. J’ai appris le code de la route à une dame de 40 ans, dyslexique. LE DESSIN, dessiner. Associer un mot à un dessin, une image.
Code de la route, une ligne blanche à ne pas franchir, dessin : Un mur.
Une signalisations : Gibiers sur 1.200 KM… : Gibiers, on dessine, un lapin. Et le chiffre 1.200, j’ai pris avec moi un double-mêtres, je l’ai posé au sol, j’ai fait deux pas, Madame, là c’est environ 2 mètres. Ensuite, visuellement 2 mètres c’est acquis. D’ici à la gare, nous avons, à votre avis… en double-mètres… Un sourire, elle m’a regardé, compris.
Je l’ai remercié, pourquoi ? J’apprends autant que vous.
Cordialement à vous
Il n’est jamais trop tard pour partager des expériences constructives ! Merci de votre témoignage.
Témoignage de dyspraxique (qui ne sait être hp et dyspraxique que depuis l’âge de 50 ans) : ce qui m’a « sauvée », c’est d’avoir appris à lire à 5 ans avec ma mère et la méthode Boscher (toto a été têtu, papa a tapé toto, la pipe de papa etc.), j’en garde un très bon souvenir. Je suppose que, du coup, en CP j’ai passé l’année à apprendre à écrire pendant que les autres apprenaient à lire ET à écrire ? (là aussi, souvenir agréable de m’appliquer tranquillement sur des lignes de rond, de boucles, de a et de o… ; mais aussi souvenir de la difficulté à tracer des « 5 ») Je ne sais pas si j’aurais pu faire les deux en un an ? De fait, j’ai mis deux fois plus de temps que les autres à apprendre à écrire ? En tout cas, depuis au moins le CE2 j’ai une orthographe parfaite (mais j’ai trouvé par hasard, avant de savoir tout ça un cahier de mon CE1, bourré de fautes ! j’en ai été tellement choquée que je l’ai remis en place sans creuser la question, je rêve de le retrouver maintenant !)
Et je suis sûre que si j’avais dû apprendre à lire avec cette atroce méthode globale, je n’aurais jamais pu. Ma soeur, plus jeune que moi de seulement 19 mois, hp dépistée sur le tard aussi, a été une des premières victimes de la méthode globale (Poucet et l’écureuil, « leçon » du premier jour…) est la personne la plus dysorthographique que je connaisse, elle se reconnaît maintenant dans les descriptions de la dyslexie, et elle a vécu une scolarité épouvantable. Elle s’en est tirée grâce à la foi absolue de ma mère en son intelligence, et grâce à un curieux déclic en re-passant le bac français.
Je regrette de n’avoir pas su tout ça quand mes enfants étaient petits. J’ai essayé de les intéresser à la lecture avant le CP, pour éviter les dégâts de la méthode (semi)globale, malheureusement ça ne les intéressait pas, ils ont appris en CP et sont tous les trois plutôt mauvais en orthographe/grammaire/conjugaison et n’aiment pas lire, alors que je suis sûre qu’avec de bonnes méthodes ils pourraient être en ce domaine aussi doués que moi.
Pour en revenir à ma dyspraxie, je comprends maintenant pourquoi, épuisée par diverses causes depuis qqs années, je ne parviens plus à lire de ces livres « sérieux » que j’appréciais tant autrefois et que je continue à acheter parce que mon hp a besoin de se nourrir de ça. Je parviens à lire des polars, captivée par l’intrigue ou, plus récemment, les livre sur la douance qui me parlaient de moi, mais tous les autres livres m’épuisent rapidement, et je prends conscience que pour moi, la lecture est finalement un gros effort (je crois que c’est la difficulté à coordonner correctement les mouvements des yeux pour la lecture). C’est très frustrant.
j’habite la région Laurentides et Lanaudière (Québec)
et je suis à la recherche de ressources – programmes de formation de la main-d’oeuvre en milieu de travail par exemple –
Je ne sais pas à qui nous adresser :
Fils beau et intelligent – dyslexique – pas d’estime de soi – il est intelligent mais éprouve des difficultés d’apprentissage depuis la maternelle (dyslexie entre autres) qui ont fait des ravages énormes sur son estime de soi au moment de devenir un adulte.
Il a passé les 2 dernières années à se refaire tranquillement – il a obtenu son permis de conduire drenièrement et envisageait une formation comme conducteur d’autobus de ville – impasse – il doit avoir 2 ans d’expérience au Québec et il doit avoir 25 ans pour s’inscrire à la formation – il aimerait être facteur mais ne sait comment s’y prendre – emplois rarissimes –
que faire pendant les 2 prochaines années à attendre de pouvoir prendre une formation dans le domaine qui l’intéresse?
Malgré les belles paroles, incompréhension totale pour les dyslexiques – il a besoin d’un encadrement et d’une formation pour reprendre confiance en lui et en la vie – c’est un caractère tranquille, il ne consomme rien (c’est déjà beaucoup) et a de belles qualités.
D’avance, si l’un ou l’autre d’entre vous a des idées, elles seront les bienvenues – merci à vous !
Merci de la confiance que vous témoignez à Talentdifferent en y déposant votre message Line.
Bienvenue à ceux qui auront des idées, des pistes, des suggestions…
bonjour Line,
je n’ai pas de piste mais un témoignage qui sera peut-être surprenant : mon fils aîné, certainement hp mais je ne le savais pas, traumatisé par le système scolaire, en poche un CAP sans intérêt après avoir réussi facilement son brevet, ensuite deux années de galère et de souffrance, très basse estime de soi (je ne sais pas s’il est dys-qqchose), a finalement trouvé un emploi… chez McDo ! et à l’autre bout de la France. Motivé par le fait qu’il avait une petite amie (trouvée sur internet !) et souhaitait vivre avec elle donc en indépendance financière. À mon grand étonnement, et à ma grande satisfaction, j’ai constaté au fil des années (il est maintenant manager, il est là -bas depuis six ans environ) qu’il gagnait en estime de lui, apprécié de ses collègues qui l’ont élu délégué, et de sa hiérarchie qui le fait monter en grade. Sans doute que de constater qu’il est capable de tenir le coup dans ce milieu impitoyable a aussi fait beaucoup pour qu’il gagne en confiance en lui ? Je n’en sais rien. Simple témoignage.
Voilà , je n’aurais jamais rêvé cet emploi pour lui, j’espère qu’il en sortira un jour (il le souhaite aussi ; c’était un petit garçon très rieur et créatif, avant que le collège et l’adolescence ne le détruisent) mais je suis heureuse de voir tout le bien que ça lui a fait quand même, il est maintenant un jeune homme de 27 ans que je sens tranquillement sûr de lui.
Pour les jeunes (et moins jeunes) il existe le wwoofing qui peut permettre de belles expériences (http://www.wwoof.fr/).
Pendant ces deux années de galère, mon fils a passé quelques jours chez un couple de ma connaissance recevant des jeunes de tous les pays en wwoofing, je crois que ça lui a fait du bien aussi : il avait très peur de partir seul, loin de la famille, et qqs expériences de ce genre l’ont rassuré (autre exemple : un séjour à Paris, hébergé par ma soeur mais en autonomie les journées, passées à sillonner seul la capitale)
Comme il aimait l’infographie, il avait aussi suivi des petites formations dans ce domaine, surtout seul car pas grand chose d’intéressant pour les jeunes chômeurs de moins de 25 ans sans diplômes ni expériences, hélas…
Je souhaite un bel avenir à votre fils. Votre amour et votre sollicitude lui sont précieux, même s’il ne le dit pas. Puisque la société ne prend pas soin de nos enfants hypersensibles, nous nous devons d’être tout particulièrement attentives et tant pis pour ceux qui croient que nous sommes des mères poules.
Merci de ce témoignage utile tournevis 🙂