The Journal of Epidemiology and Community Health a fait paraître le 14 novembre dernier un article qui mentionne que les enfants à haut QI seraient plus que d’autres susceptibles de se droguer à l’âge adulte, avec un effet plus prononcé chez les filles que chez les garçons.
Ici, un abstract de cette étude intitulée : « Intelligence across childhood in relation to illegal drug use in adulthood: 1970 British Cohort Study« .
Sur le site « NHS Choices » créé et piloté par le Ministère britannique de la Santé, j’ai trouvé les éléments suivants :
Ces résultats proviennent du suivi longitudinal d’une cohorte de 8.000 enfants britanniques nés entre le 5 et le 11 avril 1970, effectué par les chercheurs du UK Clinical Research Collaboration DECIPHer Project de Cardiff associés au University College de Londres. Une partie de la collecte des données a été également assurée par une équipe de chercheurs de l’Université de Bristol.
La cohorte étudiée comptait 16,571 bébés à la naissance – des évaluations de suivi ont été ensuite menées à des âges déterminés : 5, 10, 16, 26 et 29-30 ans. (ce qui explique que 30 ans plus tard, cette cohorte ait pu diminuer en taille : décès, déménagements, refus de répondre sont des causes de perte de population – ici, c’est apparemment le refus de répondre qui conduit à une réduction importante de la cohorte – les raisons de ce refus ne sont pas claires).
L’usage de la drogue a été évalué à l’âge de 16 ans et ensuite à l’âge de 30 ans.
A noter,
– pour les adolescents, afin de tester la réalité de leur consommation, une liste de drogues était proposée (cannabis, amphétamines, barbituriques, LSD, cocaïne or heroïne), dans laquelle était glissée une drogue imaginaire (le semeron). Par précaution, tous les questionnaires indiquant l’usage de cette drogue imaginaire ont été écartés.
– Pour les trentenaires, la liste des drogues était allongée, augmentée des suivantes : ecstasy, champignons magiques, Temazepam, Ketamine, crack, nitrite d’amyle (poppers) et méthadone.
Les chercheurs ont ensuite séparé la population de la cohorte en 3 groupes : un groupe au QI élevé, un groupe au QI moyen, un groupe au QI faible.
Ils ont élaboré un coefficient de régression pour calculer la probabilité que la population des enfants du premier tiers (les QI les plus élevés) arrivés à la trentaine, consomme ou non plus de drogue que les enfants du dernier tiers (les QI les plus faibles). Ce coefficient a été pondéré par l’appartenance à telle ou telle classe sociale à l’âge de 5 ans, un possible état de détresse psychologique à l’âge de 16 ans, et leur statut social, leurs revenus et leur niveau de diplôme à l’âge de 30 ans.
Il apparaît que ceux qui ont un QI élevé sont en général plus enclins à consommer de la drogue (dont le cannabis ou la cocaïne) arrivés à la trentaine, sans que ceci soit pour autant connecté à une quelconque question de statut social ou de détresse adolescente.
Cette corrélation apparaît particulièrement forte chez les femmes qui étaient dans cette étude deux fois plus nombreuses à consommer du cannabis ou de la cocaïne que leurs consoeurs dotées d’un QI moins élevé.
Voici un peu plus en détail ce que donnent les résultats :
A l’âge de 16 ans,
- 7% des garçons et 6,3% des filles avaient consommé du cannabis
- 0,7% et 0,6% des filles avaient consommé de la cocaïne
Les consommateurs de cannabis avaient à 10 un QI mesuré plus élevé que ceux qui déclaraient ne consommer aucune drogue.
Il n’y avait aucune différence de niveau de QI chez les adolescents qui avaient touché à la cocaïne et chez ceux qui n’y avaient pas touché.
A l’âge de 30 ans :
- Les femmes dont le QI était parmi les plus élevés à l’âge de 5 ans étaient près de deux fois plus nombreuses à avoir essayé le cannabis ou la cocaïne que celles qui avaient un QI moins élevé.
- On remarque la même tendance pour les hommes, mais à un degré moindre (pas de doublement, mais une augmentation de 83% pour le cannabis et une augmentation de 73% pour la cocaïne)
- C’est chez les hommes dont le QI était parmi les plus élevés à l’âge de 5 ans qu’on trouve la plus forte probabilité de prise d’amphétamines ou d’ ecstasy ou plus généralement, la prise d’au moins trois drogues (parmi celles listées) comparé aux hommes dont le QI était moins élevé au même âge.
# Avoir un QI élevé augmente de 46% la probabilité de prise d’amphétamines,
de 65% celle de prise d’ecstasy et de 57% le prise de drogues multiples.
# Pas de corrélation constatée chez les femmes
Quand on compare les deux groupes extrêmes (QI parmi les plus élevés vs QI parmi les plus faibles à l’âge de 10 ans) :
- A l’âge de 16 ans, les QI les plus élevés ont eu tendance à consommer du cannabis à 16 ans, mais pas de cocaïne.La proportion était trois fois plus importante pour les garçons et près de 5 fois plus importante pour les filles par rapport au groupe dont les QI étaient les plus faibles.
- A l’âge de 30 ans femmes et hommes dont le QI était le plus élevé, avaient en général déjà consommé cannabis, cocaïne, ecstasy, amphétamines ou étaient consommateurs de plusieurs drogues quand ceux dont le QI tait parmi les plus faibles n’étaient en général pas consommateurs. Ici encore, ce sont encore les femmes chez qui la différence est la plus marquée (3 fois plus de femmes au QI élevé par rapport aux femmes au QI le moins élevé, et 2 fois plus d’hommes au QI élevé par rapport aux hommes dont le QI est le moins élevé, chez les consommateurs de cannabis et de cocaïne)
Les chercheurs rapportent au passage que de précédentes études avaient pointé une corrélation entre QI élevé et dépendance à l’alcool à l’âge adulte.
Enfin, les chercheurs ont également constaté que ces résultats étaient indépendants des notions de classe sociale pendant l’enfance, de détresse psychologique à l’adolescence, ou de position sociale à l’âge adulte.
Ils notent donc que « les chemins potentiels qui lient un QI élevé durant l’enfance avec l’usage de de drogues illégales à l’âge adulte sont variés et demandent des recherches plus approfondies »
Parmi les points restants également à étudier :
– La raison pour laquelle il y a eu autant de refus de réponse
– Comment la consommation de drogue a évolué entre 16 et 30 ans à corréler avec l’évolution de la facilité d’accès aux drogues.
– Comment les modèles de consommation ont évolué et l’impact que ceci a pu avoir sur les enfants et adolescents d’aujourd’hui
Il faut cependant se rappeler que les raisons du recours à la drogue n’étaient pas le point central de l’étude.
La recherche, malheureusement, ne dit pas pourquoi on constate ce penchant pour la drogue, mais parmi les raisons qui peuvent conduire des enfants au QI élevé à être plus grands consommateurs de drogues :
– Plus grande probabilité que ces enfants fassent des études supérieures – et se trouvent ainsi plus facilement confrontés avec la mise à disposition de drogue.
– Plus grande ouverture d’esprit à l’égard de la consommation de drogue moins diabolisée que dans d’autres groupes sociaux.
– Plus grande capacité à prendre des risques
… Pour ma part, je suggère d’ajouter à la liste qui précède : volonté de transgresser les règles (jouer au gendarme et au voleur pour tromper l’ennui), envie par tous les moyens d’arrêter ce cerveau qui n’arrête pas de tourner, faible estime de soi et volonté de s’oublier, souffrance de l’ostracisme, besoin de résister à la pression générée par le décalage, volonté d’échapper à un monde dont on ne comprend pas le fonctionnement ou dans lequel on s’ennuie, tentatives d’échapper à une vie qui n’a pas de sens… .
Bonjour,à tous! Depuis toujours je me sens unique,à pars,c’est après le suicide d’un ami de 30 ans que le jour de l’enterrement, je me suis pour la première fois poser des questions, je n’ai été triste que pour moi ça m’était égal les autres tous des faux-cul,à pleurer alors que personnes ne la aider avec l’argent qu’ils ont mis pour les fleurs, il aurait pu rembourser ces dettes,après son frère voulait acheter une pierre pour son anniversaire, pff après c’est sur qu’un mp3 enfin voilà!pour arriver au sujet cela fait 20 ans que je suis pas un modèle de vertu quoi que!mais depuis 3 ans j’ai une légère addiction au amphétamines,ben tout les jours en fait!voilà ce que moi je ressent j’ai l’impression que mon cerveau suis mes pensées, qu’ils sont accorder, et sur 2 ans j’ai compris l’électronique, condensateur, transistors etc…,j’ai étudier tout les cours d’ingénieur en bâtiment,suite a des souci dans la maison ,gratter tout les joints des murs de la cave et tous les refaire a cause euh…..ça je peux pas raconter!j’ai un peu décoder mais passer des heures à lire les codes java,HTML,pour comprendre le lien entre la réponse donnée et celle de réponse automatiques,mais il y a un moment où je me suis tellement épuisé à essayer de convaincre mes « amis »pour des choses qui me paraissait énorme, que c’était inconcevable de pas le voir!après le café à été un peu limite ,mais je me sens bien !mais bon on appelle ça drogues quand tu le trouve toi même, avec un papier en plus, on appelle ça médicament! J’ai déjà essayer de stopper mais la descente est dur et je me demande si les pneus vont résister à un tel freinage! Mais je suppose que la bonne ou meilleure solution,aurais été d’essayer de ralentir mes pensées plutôt que d’accélérer mon cerveau,
Compliqué de lâcher…
Il existe un peu partout en France des centres spécialisés en addictologie. Mais pour quoi faire si on ne sait pas son mode de fonctionnement.
Tout un ensemble de choses à réorganiser en profondeur. Ca prend du temps…
Merci de votre témoignage Scot 🙂
« Mais je suppose que la bonne ou meilleure solution,aurais été d’essayer de ralentir mes pensées plutôt que d’accélérer mon cerveau »
Je suppose que l’amphétamine accélère le « système ». Des substances tel que l’alcool ne ralentissent pas vraiment, ça mets juste un popup pour te dire que le « système » va redémarrer, sans bouton « ok » ou « annuler » bien sûr…au redémarrage, tu as un drôle de virus, à l’insu de ton plein gré.
Dans ton cas, ton « système » doit être aussi infecté. C’est la même famille de virus.
Ce serait bien de mettre la main sur son ghost d’origine, pour tout réinitialiser.
Intéressant le parallèle 🙂
Limite hors sujet : ces jours-ci, j’ai regardé la série Sherlock (celle avec Benedict Cumberbatch et Martin Freeman) et je trouve qu’y est particulièrement bien rendu l’ennui qui dévore le cerveau et rend dingue à petit feu. Et cette excitation quand enfin qqchose vient nourrir ce fauve perpétuellement affamé tapi dans notre boite crânienne.
Pour en revenir aux addictions, quand j’ai eu fumé des herbes exotiques, c’était clairement pour calmer la souffrance et le petit vélo là-haut : j’étais étudiante et fumer me permettait de travailler très bien les matières ennuyeuses sur lesquelles je butais autrement, ça me donnait une capacité de concentration que je crois n’avoir jamais retrouvé depuis.
Désolé de faire un déterrage.
Je n’ai pas l’étiquette officielle de « sur ». Mais en tout cas j’ai bien une étiquette d’addict, via l’alcool.
« Tu parles également Cécile du refuge dans la drogue pour arrêter son cerveau de penser… mais justement, les récits des personnes se droguant vont dans le sens d’une hyperstimulation du cerveau, et non d’un arrêt. »
Dans mon cas, c’était pour la seconde raison, au départ. Le soir, je voulais que ça soit comme avec n’importe quelle machine, mettre le bouton sur « Off ». Maintenant, parfois, c’est pour ces 2 raisons.
Je ne me prétends pas être un artiste, qqn d’intelligent etc…Je ne suis que moi, càd pas grand chose.
Je souhaitais juste apporter ma pierre à l’édifice.
« Je ne suis que moi, càd pas grand chose. »
Rien ne vaut une vie…. 🙂
Je me présente en quelques mots: je me suis reconnu tardivement adulte HP; j’ai un QI à 144, ce n’est qu’un marqueur, c’est comme la fièvre chez un malade. Après,il faut afiner le diagnostic! Ma théorie, c’est que les adultes HP ont beaucoup plus de « capteurs » (neurotransmetteurs dans le cerveau?) que la moyenne, de telle sorte qu’ils reçoivent beaucoup plus d’information sur le monde et les gens qui les entourent. Ils sont donc mieux renseignés et comprennent plus rapidement, bien avant les autres, ce qui les marginalisent très vite. La solitude, et surtout l’immense angoisse qui l’accompagne, c’est le lit rêvé de l’addiction ! Je suis persuadé l’adulte HP est plus enclin à être dépendant. Curieusement, sur ce blog, on en parle très peu; et seulement de dépendance aux substances. Or il existe une dépendance sans substance, souterraine, dont on ne parle pas. J’ai moi-même été dépendant à la pornographie sur internet. C’est une addiction très forte dont je me sors progressivement. Mais c’est une vrai galère. Sur le forum « dependance-sexuelle.com ». (forum d’entraide , actuellement 1569 adhérents!), j’ai rencontré quelques internautes qui sont également adultes HP. QI élevé et addiction, c’est une question qui m’interpelle. Je serai très intéressé d’avoir quelques témoignages sur ce site. Civado
Merci de votre commentaire
Le blog vient compléter le livre que j’ai publié (Ed Vuibert) – les premiers articles viennent détailler certains points que j’ai présentés, ce sont en particulier toutes les sources qui étayent mon propos et que je n’ai pu citer en fin d’ouvrage faute de place (2 pages attribuées par l’éditeur pour 19 pages de références ! – vous les trouverez à la page Sommaire en catégorie Sources); les articles suivants (quand j’en trouve qui sont à mes yeux dignes d’intérêt… et quand j’en ai le temps et l’énergie) viennent en complément – celui relatif aux addictions en fait partie.
Pour (en partie) les spécificités du cerveau surdoué, je vous invite à lire le billet Surdon et Hormones
Surdoué et addict : un grand « classique », rappelé dans le billet Surdon et addiction paru en juin 2011
… Les témoignages supplémentaires sur les addictions sont les bienvenus !
… de nombreux liens sont défectueux sur les billets – dès que je suis en mesure de m’y atteler, je répare tout ça !
Bonjour,
Enfin un article qui parle de surdon et addiction! J’ai toujours pensé que mes multiples addictions étaient dues à mon surdon, mais pourquoi? (pourquoi dans le sens pour quelles raisons, comment éviter les causes…)
En effet, même si ça va mieux aujourd’hui (ça fait quelques années que j’ai passé la phase 5 de la désintégration positive, que j’ai découvert sur ce site récemment -pourquoi on m’a pas donné le mode d’emploi avant?-) Je suis passé par des périodes d’addiction sévères:
-Alcool (heureusement je suis pas alcoolique, mais je suppose que c’était pas loin)
-Drogues (Je vais pas détailler mais j’étais polytox, j’ai certainement consommé toutes les drogues que vous connaissez, voir plus)
-Jeux vidéos
-Vitesse excessive sur la route
Mais rassurez-vous, aujourd’hui, je ne consomme de cannabis et d’alcool que le soir, Dans des quantités (relativement) raisonnables, je roule (un peu) moins vite, mais par contre je suis devenu addict au travail.
La réponse que je cherchais en lisant cet article, c’est pourquoi ?
Malheureusement, pas de réponses à cette question ici, quelques éléments qui ne sont pas satisfaisant tout au plus.
Je me permets donc de poster ici quelques unes de mes pistes de réflexion personnelles.
Tout d’abord, il faut distinguer deux choses qui paraissent paradoxales : ouverture sur de nouvelles expériences et addiction.
Comme il est souligné dans le post précédent, pourquoi se lancer dans le sport extrême et la drogue tellement les sens sont déjà hyper stimulés au quotidien, pourquoi les stimuler davantage ?
On ne parle pas ici d’addiction, ni de refuge, mais bien de curiosité. Il s’agit par ailleurs à mon sens, d’un des traits de caractère des HP.
Il en va tout autrement pour l’addiction, cette fois, il s’agit d’une situation confortable qu’on souhaite prolonger, réitérer. Il n’est pas question ici d’exposition à la drogue, d’expérimentation, d’ouverture d’esprit etc, cette étape est déjà franchie…
Alors pourquoi l’addiction?
Parce qu’on a expérimenté. Réponse classique, mais partielle (100%des gagnants ont tenté leur chance). De plus, on s’aperçoit dans certains des posts précédents, que l’essayer, ça n’est pas forcément l’adopter. Mais…
Peut-être que les HP l’adoptent quand même plus que les autres?
Je ne sais pas quel est ce dénominateur commun, mais je peux énumérer les raisons qui m’ont personnellement poussé à l’addiction selon le type d’addiction.
Sédatifs: (cannabis, héroïne et opiacés, alcool à fortes doses, certains médicaments)
Dans des situations ou j’avais le « cerveau qui mouline », parce que je voulais que ça s’arrête, respirer un coup. Au final, j’ai compris assez vite que ça n’était pas une solution, mais quand je m’arrêtait, re-moulinage…
Psychostimulants: (cocaïne, crack, amphétamines, jeux vidéos, vitesse sur route, travail, certains médicaments, café)
Là c’est à cause de la dépression, parce qu’on se sent fatigué, qu’on a envie de rien, et que les psychostimulants apportent un peu de pep’s à la vie. Malheureusement ça va pas mieux quand on s’arrête, au contraire c’est bien pire.
Hallucinogènes: (LSD, kétamine, champignons, mescaline)
Dans ce cas, je ne sais pas si on peut parler d’addiction, puisque même si je réitérais souvent l’expérience, les prises de ces drogues ont toujours été espacées dans le temps. D’ailleurs je n’ai jamais connu quelqu’un d’addict à ce genre de drogues (sauf peut-être pour certains la kétamine?). Quand on prend ce genre de choses, c’est toujours pour une expérience nouvelle, c’est de la curiosité, c’est vouloir gagner des points de vues nouveaux. Je me suis tout de même parfois surpris à penser « vas-y détruit un max de tes neurones, t’aura moins de problèmes ».
Enfin bref, pourquoi l’addiction, je sais pas, mais la seule manière que je connaisse pour s’en débarrasser, c’est de la remplacer par une autre. Donc j’essaie aujourd’hui de me trouver des addictions utiles, ou au moins qui ne nuisent pas, pour l’instant j’ai trouvé le boulot et le sport extrême, mais si vous en connaissez d’autres je suis preneur parce que gros consommateurs d’addictions.
@+
Piero
D’accord avec vous sur l’addiction comme « véhicule » de fuite, en particulier pour arrêter de penser.
C’est d’ailleurs là, à mon sens, que se situe l’enjeu : arriver à cohabiter avec soi-même en paix.
… Cela dit… « addiction utile »… mmmm, la jouissance de sentir son cerveau tourner quand on bosse comme un dingue, parce qu’on en a envie…
Et l’addiction au tchat du Loup ?
L’addiction au travail est-elle une addiction utile ? N’est-ce pas elle qui conduit au burn out ? Fait que certains négligent leur famille ? Conduit d’innombrables technocrates à faire n’importe quoi de notre belle planète et surtout rien de beau ni d’utile ?
Ça pourrait ressembler à un sujet de bac de philo 🙂
Bien que le mot travail dérive du mot latin torture, a contrario de ce que tu sembles penser au travers de ton commentaire, je fais partie de ceux qui pensent que ce peut être une addiction utile et non pas seulement une souffrance (le burnout qui résulte d’un travail sans reconnaissance) ou encore un moyen de satisfaire ses seules ambitions personnelles, égoÏstes et à courte vue.
… Mais c’est vrai que comme toute addiction, ça n’est pas très compatible (me semble-t-il) avec des relations sociales équilibrées.
je pensais autrefois comme Tournevis, et puis je me suis rendu compte qu’on pouvait travailler ET garder son intégrité, j’ai pas de famille, et maintenant je suis tellement blindé que j’ai vraiment pas peur du burn-out (je bosse entre 10 et 12 heures par jour depuis 3ans). Par rapport aux relations sociales, je vais p-ê vous surprendre, mais je les ai conservées. Bien sur le problème maintenant, c’est que j’ai plus assez d’heures dans une journée. Du coup, je dois bien avouer que je néglige absolument tout ce qui n’est pas boulot et relations sociales. C’est un sérieux problème que je ne pourrai résoudre que si je me soigne pour mon addiction au travail (mais comme c’est une addiction utile 🙂 , je ne souhaite pas la supprimer, mais juste la remplacer partiellement).
@Tournevis, tu parles de « tchat du Loup », j’ai fait une recherche vite fait sur google, et je n’ai rien trouvé, excuse mon ignorance, mais de quoi s’agit-il? Tu es sûr que c’est une addiction utile?
Merci,
@+
Piero
@ Piero : Le chat du loup est un lieu virtuel.
http://www.le-loup.info/meow/index.php?L=frenchhttp://www.le-loup.info/meow/index.php?L=french
@Cécile merci, en fait je l’avais trouvé, mais comme c’était pas orthographié pareil j’ai cru que je m’étais planté. Et puis j’ai vu que c’était un chat, et pour moi c’est à priori une addiction inutile et chronophage. De plus, mon boulot c’est précisément le web, donc si je pouvais ne pas remplacer partiellement une addiction utile sur le web, par une autre inutile sur le web aussi, ça m’arrangerai.
Maintenant, peut-être que mon jugement est à l’emporte-pièce, mais les addictions inutiles informatique, j’en suis revenu.
Enfin bref, une subtilité m’échappe, sans doute? merci d’éclairer ma lanterne.
Piero
Je m’auto-réponds, à cause de vous j’y suis allé faire un tour. Du coup j’ai compris la subtilité. P-ê une nouvelle addiction?
Merci,
@+
Piero
Merci à Piero qui m’a permis de trouver la réponse : son mot d’addiction inutile concernant le tchat m’ayant indigné, j’en conclus que je juge cette addiction utile. 🙂
Néanmoins, j’aimerais être LIBRE et ne plus avoir besoin de ça pour me sentir à peu près bien…
Quoi qu’il en soit, bienvenue à Piero 😀
Merci Tournevis de m’avoir fait découvrir cette nouvelle addiction, car discuter avec des HP, c’est une expérience agréable qu’on souhaite finalement réitérer. Je reste persuadé que les autres chats restent une addiction inutile, disons qui fait pas vraiment avancer dans la vie… Mais de toute manière ça fait du bien de parler,
@+ sur le chat du loup
Piero
au fait, et l’addiction à la lecture ? parce que par moments, pour moi c’est vraiment une addiction, en plus d’un besoin de se nourrir le cerveau
« L’addiction désigne l’asservissement d’un sujet à une substance ou une activité dont il a contracté l’habitude par un usage plus ou moins répété. La toxicomanie désigne l’usage habituel et excessif, nuisible pour l’individu ou pour la société, de substances toxiques, ce qui engendre un état de dépendance psychique et/ou physique. Les addictions les plus courantes concernent des substances peu toxiques (caféine), toxiques (nicotine) ou des drogues dures (héroïne). L’addiction à une activité est probablement liée à une libération d’endorphines dans la circulation sanguine en rapport avec le plaisir procuré par cette activité, et on peut généralement la différencier du comportement obsessionnel compulsif. » (Source : site Futura Sciences)
Si à la question « est-ce que ça vous fait plaisir de lire ? » vous répondez oui, je suppose, à la lecture de la définition ci-dessus, que vous pouvez avoir une amorce de réponse à votre question…. 😉
Bonsoir, je vous laisse ce commentaire pour vous donner mon point de vue, alors, j’ai 21 ans et j’ai de très sérieux doutes sur mon surdon, je n’ai pas encore fait de test, je ne suis même pas sûre de pouvoir faire le WAIS ( celui pour les adultes non? ), la tendance logique mathématicienne me rebute plus qu’énormément ( pour dire, le test mensa me paraît insurmontable ), j’ai arrêté de prendre du cannabis il y a 1 mois, j’ai arrêter pour me sortir de la léthargie, de ce qui fait que la vie file très vite, sans que je n’ai le temps de travailler mes cours, quel bonheur de ne plus penser qu’à ça dès le réveil, c’est la 3ème tentative et je la pense réussie au vu du peu d’effort fourni et du sentiment de manque presque inexistant, alors, après, quand j’ai des crises, ça peut être très dur, mais chercher de quoi fumer me fatigue, l’argent vient à manquer et au final, je préfère mon moi alerte et plus sereine.
J’ai commencé à fumer quand le frère de mon ex m’en a proposé, j’ai accepté, je n’ai presque rien senti, puis en soirées, j’en prenais très souvent et à force de demander aux autres, j’ai préféré m’acheter ma consommation, j’ai non seulement apprécié ce moment de détente, hors de tout stress ( sauf quand le temps pressait, que ce soit des démarches administratives, reprendre un rythme de vie normal, là je stressais et pour ne plus souffrir, je refumais par-dessus tout ça ), fumer ne permet pas l’arrêt du petit vélo dans la tête, mais il atténue l’emprise du réel sur les pensées, on prend plus le temps de se regarder, sans culpabiliser, c’est d’ailleurs grâce à ça que j’ai commencé à réfléchir sur mes idées, comme si je prenais conscience de ma conscience, de mes pensées, je les évaluais, j’étais fière, puis j’ai repris les études, le cycle de sommeil ne suivait plus avec le rythme scolaire, j’ai décidé d’arrêter, mais aussi par la peur de ne plus pouvoir redescendre, je remarquais que même « sobre », je gardais les habitudes de la drogue.
Je connais un surdoué qui était accro à l’alcool, par déprime également, enfin, ce sentiment de spleen qui fait partie de nos personnalités ^^
Merci de votre témoignage namy.
Une WAIS (Wechsler Adult Intelligence Scale) se passe dès l’âge de 16 ans – si vous en ressentez le besoin, je pense que ça peut-être utile de le passer.
Elle ne prend pas en compte les seuls tests logico-mathématiques et surtout, ce qui sera intéressant, bien au delà des résultats, ce sera leur analyse par le/la psychologue avec qui vous passerez ce test.
C’est toujours bien de mieux se connaître – tourner en rond, un peu fatigant…
Bonne continuation pour vos études – heureuse de lire cette reprise de dynamique !
quand j’avais dix-huit ou dix-neuf ans, j’ai été addict au cannabis pendant une année, je fumais dès le réveil, ça me permettait d’atténuer la souffrance intense que je ressentais alors
mais au bout d’un an, ça m’a collé des crises d’angoisse, brusquement je n’ai plus supporté du tout ; encore maintenant, rien que l’odeur me met mal à l’aise…
la ou les années suivantes, ça m’est arrivé de picoler quand je faisais la fête avec les copains, je maîtrisais parfaitement mon degré d’ivresse, ça me permettait d’être plus zen et de m’amuser avec les autres
et maintenant, depuis pas mal d’années, ben je ne supporte absolument plus tout ce qui s’apparente à un état second ou artificiel 🙁
Merci beaucoup pour ce rapport détaillé sur cette étude.
A la liste des raisons, moi je verrais tout simplement le besoin d’échapper à la pression de la réussite, parce que l’on a un QI élevé et qu’on attend toujours le meilleur de vous. Cette pression qui peut exister dès l’enfance (faire plaisir aux parents), doit devenir insupportable au fil des ans, non ? (Voir les études de Carol Dweck)
Faire plaisir aux parents.. et puis ensuite aux professeurs.. et puis ensuite à la structure qui vous a embauché.. et puis qui sait aussi, à votre moitié et à vos enfants ?
Et constater, jour après jour, inexorablement le fossé qui existe entre ce qu’on attend de vous et ce que vous êtes vraiment ?
Quand l’idée de faire autrement est peut-être le fondement de ce qui mettra votre être en danger ?
Alors s’évader ?
…. Et puis il y a aussi ceux qui vous diront qu’eux n’ont jamais réussi à faire plaisir à qui que ce soit…
Avant d’aller découvrir Carol Dwek, j’ai fait un petit détour par là : http://www.revolutionpersonnelle.com/2011/04/como-el-viento/ 🙂
Un écho à cette réflexion, non ?
« Et constater, jour après jour, inexorablement le fossé qui existe entre ce qu’on attend de vous et ce que vous êtes vraiment ? »
Que veux-tu dire par là ?
Qu’on attend trop de nous ?
Si c’est cela, et bien non, je pense qu’on pense qu’on attend beaucoup de nous, alors qu’en fait, on attend pas autant de nous, et que c’est nous qui nous imaginons cela, qui nous mettons cette pression.
Oui, je suis en partie d’accord avec toi : il y a pour partie projection, croyance.
Pour autant, il n’est pas simple (et de moins en moins au fil du temps) d’être soi-même, au regard de l’ensemble des interactions que nous vivons.
Il est facile de dire « laisse tout et suis moi »… beaucoup moins facile d’y arriver, parce qu’alors (à tort ou à raison) on envisage les conséquences d’un tel acte.
Tout changement de vie a des conséquences, j’en suis d’accord.
Pour autant sont-elles toutes négatives ?
Est-ce le « on sait ce qu’on perd, mais on sait pas ce gagne » qui prévaut ? Cette phrase est une tautologie.
Ce n’est pas une raison d’accepter l’inertie, de refuser de combattre pour être soi.
L’anticipation est inscrite dans nos gènes, pas la boule de cristal.
Ca me fait penser au livre/film « L’homme qui voulait vivre sa vie ». Un incident pousse un homme à enfin faire ce dont il a rêvé, mais pour cela, il doit tout quitter, notamment les gens qu’il aime. Mais il n’a pas le choix, alors il part… et au final il est enfin lui-même….
Et on en arrive à l’essentiel : affronter ses peurs – non ?
ah ben quand même, des fois on attend de nos plus que ce que nous voulons faire
je me souviens quand j’étais en primaire, de mon père qui, au lieu de se satisfaire que je soies 2è de ma classe sans rien faire (ex-aequo, en plus, ça lui restait en travers, dieu sait pourquoi !), aurait voulu que je soies première (en travaillant)
ou, qqs années plus tard, de ma mère qui trouvait dommage que je veuille faire pépiniériste « avec mes capacités » et m’a poussée, avec mon père, à faire des études supérieures (grâce auxquelles je n’ai toujours trouvé ni ma voie ni simplement un emploi)
donc non, cette pression n’est pas seulement celle que nous nous mettons ! il y a toujours qqun pour nous la mettre, et quand ça vient des parents, c’est vraiment dur d’y résister !
halte à l’autoculpabilisation !
Attention, car on il est facile de faire parler les chiffres et surtout ceci n’est pas un déterminisme. Il faut effectivement trouver les variables explicatives.
Je te copie-colle la fin d’un article faisant référence à cette recherche (http://www.psychomedia.qc.ca/toxicomanies/2011-11-19/lien-quotient-intellectuel) :
« Des études ont montré que les personnes ayant un QI élevé ont aussi tendance à obtenir des scores élevés à des tests mesurant la recherche et l’ouverture aux expériences nouvelles, mentionnent les chercheurs. Il est donc possible que les drogues illégales répondent à un désir de nouveauté et de stimulation.
Deux autres traits liés à l’intelligence dans l’enfance sont l’ennui et la tendance à être taquiné par les pairs, ce qui peut aussi alimenter un intérêt à utiliser les drogues comme stratégie d’adaptation, font-ils l’hypothèse.
Mais un QI plus élevé a aussi été lié, soulignent-ils, à un risque diminué de mortalité, une plus faible probabilité de fumer, une plus grande activité physique, une plus grande consommation de fruits et légumes ainsi qu’un avantage socio-économique. »
L’usage de drogue pourrait effectivement être liée à la recherche de stimulation et de défi de son corps, comme le sport à risque a souvent été cité comme le passe-temps favori des HP.
Pour ma part, j’ai du mal à imaginer comment un HP peut se lancer dans le sport extrême et la drogue tellement les sens sont déjà hyper stimulés au quotidien, pourquoi les stimuler davantage ?
C’est le seul point où je ne me reconnais pas du tout dans les caractéristiques HP, car la moindre stimulation supplémentaire me donne la nausée.
Tu parles également Cécile du refuge dans la drogue pour arrêter son cerveau de penser… mais justement, les récits des personnes se droguant vont dans le sens d’une hyperstimulation du cerveau, et non d’un arrêt.
Bon après, ça doit dépendre des drogues. Mais dans tous les cas c’est une perception différente de la réalité qui plait….