De nouveau le débat sur le surdon fait rage.
Outre ceux qui en nient toujours l’existence, maintenant il y a ceux qui se battent pour affirmer haut et fort que les surdoués vont bien quand les autres se battent pour affirmer haut et fort que les surdoués vont mal.
Au cœur des débats, les media, « comme d’habitude ». Lesquels ont plus tendance à s’intéresser aux gens malheureux qui ont une histoire à raconter qu’aux gens heureux qui n‘en ont pas.
Pourquoi opposer qu’il y ait des surdoués heureux et des surdoués malheureux ?
Pourquoi se battre pour savoir s’il y a plus de malheureux que d’heureux et ainsi vouloir imposer un modèle absolu de profil de surdoué, en oubliant complètement au passage l’importance de l’environnement dans l’épanouissement ou au contraire l’effondrement du surdon ? C’est un « bruit » qui me semble contre-productif.
Surtout quand on se bat à coups de statistiques. Car il est facile de s’envoyer à la figure des « pour cent » qui imposent une majorité en mettant au rebut la minorité. Facile de passer sous silence, de négliger, d’oublier, de ne pas prendre en compte des « marges d’erreur » de 0.1%.
0.1% de la société française c’est 65.000 personnes.
65.000 vies.
Une heure c’est long quand on ne va pas bien ; et un jour c’est une éternité.
« Une vie ne vaut rien, mais rien ne vaut une vie. » André Malraux
Ces débats de statistiques ne sont pas propres au seul surdon. Notre période électorale y a droit sur de multiples sujets graves.
Messieurs et dames qui vous battez à coups de statistiques, chercheurs comme responsables politiques et économiques, s’il vous plaît, avant de balayer d’un revers de main 0.1% comme quantité négligeable, la prochaine fois, rappelez-vous que ce sont d’humains que vous parlez.
Cela fait un moment que je ne suis pas passée ici, quel débat acide!
Je commence par les posts principaux, puis je ne lis l’article de Cécile qu’en dernier: Tout ça pour si peu? J’ai cette impression désagréable que des statisticiens sont en train de nous évaluer, pour quoi, au juste? Savez-vous que la politique de l’éducation dite nationale, ne se décide plus en France, mais par des membres de la commission européenne qui ne sont pas pédagogues, mais patrons.. Les textes sont écrits, vous pouvez les chercher.
Alors, quid des associations et leurs demandes, qui plus est qui relaient parfois des études qui sont publiées à dessein par le système?… Cela me fait penser à la mode qui veut supprimer l’autisme, parce que devenu trop encombrant: Circulez, tout va bien.
Je pense que la question posée par l’article de Cécile est légitime pour les hpi(e), car attention à la ‘quête des cerveaux’… On dit souvent que le HP est la proie idéale pour les pervers , c’est vrai même pour la perversion institutionnelle, et il faut effectivement prendre les chiffres avec une grande circonspection, surtout les chiffres globaux, et étudier surtout l’intention qui a présidé au financement des études statistiques. Je pense pour ma part que l’on doit réfléchir à la récupération des HP, surtout les HPI et encore plus les THQI dans un but de productivité mondiale, européenne. Voilà pourquoi, on peut se dire effectivement, que nous avons la responsabilité de préserver l’humain contre le système.
Je préfère le cas pas cas, car chacun est différent. La statistique sert à normer ce qui NE peut l’être, et cela finira par laisser sur le chemin, les catégories non mesurables, qui n’entrent pas dans la case prévue, dans une éducation mondialisée, qui n’a pas pour but de faire réussir tout le monde, on le sait bien.
Les chercheurs font leur boulot avec rigueur. Mais toute la difficulté est effectivement ce que le politique fait (ou non) de ces statistiques.
Bonjour,
Je trouve très important de connaître le fonctionnement des « normopensants ».
Je suis en recherche d’ouvrages, d’articles… traitant de ce sujet, ma recherche reste à ce jour infructueuse.
Pourriez vous m’aider à en dénicher ?
Merci.
Bon cheminement Muguet 🙂
Bonjour Ar30
Les « normopensants » ne sont pas un sujet d’étude, puisque 95% de la population fonctionne sur les mêmes repères (rapidité,vision globale, sensibilité, imagination, créativité…)
A ma connaissance, rien n’a été écrit sur le sujet par un surdoué.
C’est donc en comprenant aussi finement que possible comment fonctionne un surdoué qu’il est possible, en creux, de comprendre comment fonctionne un « normopensant »
Bonjour Cecile
Il y a un manque car comment communiquer avec ces gens qui nous entourent si l’on ne connaît pas leur mode de fonctionnement, cela me parait incontournable.
J’ai du mal à trouver des zèbres pour dialoguer ou éventuellement en rencontrer.
Cordialement
La réponse de lepat est effectivement très juste : le mimétisme social..
Mais ensuite, dans le détail…
En faisant mes recherches sur le monde du travail, en étudiant le thème des tests de personnalité, j’ai découvert l’importance d’être consciencieux.
C’est quoi être consciencieux ? Faire ce qui est attendu, entre autres dans le temps imparti.
Donc si vous donnez plus en travaillant 5 fois plus vite, vous n’apparaîtrez pas consciencieux.
D’où l’importance d’apprendre des « codes » qui varient suivant les contextes, les cultures…
Pour le mimétisme des normopensants je confirme, j’ai remarqué pas plus tard que la semaine dernière que un sujet, une idée émis par quelqu’un est systématiquement repris par une autre personne du groupe soit quelques minutes plus tard ou le lendemain.
Autre constat j’ai fait un test en prenant le risque de parler des hp en m’incluant dans cette catégorie de personnes, je ne referai pas cette erreur car les reflexions comme « hp comme hopital psy…. » ont fusé, pourtant mes amis sont bienveillants intelligents et à l’esprit ouvert.
Depuis que je suis soit disant hp (je me reconnait dans presque tous les symptomes qui sont décrits dans les ouvrages en rapport aux zèbres notamment dans le livre de Cecile)
Depuis donc cette découverte qui chamboule mon cerveau je suis comme felin à l’affût non pas de gibier mais d’infos sur le mode de fonctionnement je dirais des non zebres et surbien d’autres choses en rapport avec tout ce qui peut m’apporter des réponses .
Bonjour @ ar30
Si vous recherchez ce type d’informations
Bienvenue au club
98% de la littérature psychologique parle de cela….
Vous pourrez vous intéresser
Aux théories de la communication
PNL analyse transactionnelle
École de Palo alto
Livres de développement personnel
Livres sur les émotions les relations toxiques
TOUS ces livres sont dédiés aux gens normaux
Maintenant ce n’est pas à mon humble avis le pourquoi des relations mais
Le comment de ces relations
Sur lequel il faut se pencher
Car les implicites sociaux sont souvent perçus différemment entre normopensants et hpi
Apprendre à ne pas mépriser les avertissements sociaux (codes)
À gérer l’ego des interlocuteurs
Les différentes façons d’améliorer la com
(communication non violente)
Sont peut être plus rapidement efficaces pour améliorer ses relations sociales que comprendre le POURQUOI
Et là il y a de quoi lire
(En ce moment,je lis par exemple
L’art de questionner de patrice Ras – Développement personnel – Éditions Jouvence )
Cest immédiatement transposable dans la vie quotidienne dans plein de secteurs de la vie!!
Bonne journée
PS
Cécile
J’ai enfin trouvé votre deuxième opus !!
Je viens de le commencer
Bonnes lectures ! 🙂
Oui la PNL (pour comprendre les interactions) mais aussi psychologie sociale : tout ce qui est conforme (dans la norme) est bien par definition et tout ce qui ne l’est pas est mal par definition. La société recompense aussi enormement le conformisme (certains médiocres font carriere par docilité , fayotage et conformisme) Dans cette optique le surdoué est mal par definition (pas dans le moule) et aura plus de mal a ‘ »se vendre » pour s’integrer et certains vont jusqu’ a cacher leur surdon en entreprise (voir les témoignages sur ce site meme). Il faudrait meme ce dernier point en parallelle avec le faux self.
Par ailleurs rappellons que le troupeau n’a evidemment pas toujours raison : en France au Moyen-Age on considérait que la terre etait plate, dogme religieux (encore professé en arabie au 19e par des chefs religieux)
vous serez une menace pour vos collègues (qui paraitront etre des incapables) et meme pour votre chef, si vous etes plus competent que lui
inutile de dire qu’avec vos collègues et votre chef sur le dos vous n’irez pas loin dans l’entrepriser et serez meme considéré comme un empecheur de tourner en rond.
De plus certaines etreprises vendent de la m* et vivent de ca. En fait ces entreprises sont plus faites pour engager des sous-doués
par contre si vous travaillez pour votre compte (vous n’avez de comptes a rendre qu’a vos clients) ou dans une petite strccture (pas de collègues qui font la meme chose et qui pourraient etre menacés, mais meme la il risque d’y avoir des problèmes vous travaillez a 200kmh et eux a 20kmh), cest deja totalement different !
Le normopensant fonctionne par mimetisme social, il utilise moins son cerveau que le surdoué, et le normopensant reflechit moins par lui-meme
C’est un mode de fonctionnement different qui peut se justifier si on est moins intelligent, si on a pas envie d’utiliser son cerveau , ou dans des situations complexes qui ne sont pas a la portée du premier venu
De plus il y a tout une problematique socio et meme politique . Suivre le troupeau est rarement puni et en general bien vu (l’inverse par contre est mal vu), meme si le troupeau se trompe parfois..
Les surdoués artistes (surdoué hypersensibles et tres creatifs ) ou scientifiques (surdoués cérébraux) ne font par definition pas comme la masse des normopensants car la creation scientifique ou artistique exige un certain questionnement ou anticonformisme. Ces profils dérangent d’ailleurs en dehors de leur domaine de predilection car ils remettent en cause l’ordre etabli.
Je crois que meme un certain discours sur les surdoués, meme en Europe actuellement, meme des idées novatrices sur le sujet des HPS deragent (je l’ai constaté personnellement).
la plupart des spécialistes de la douance sont des psys qui ressortent un discours rechauffé sur le sujet de la douance (faux self , emprunté de la psychanalyse jungienne etc). La litterature et meme les conférences sur les surdoués sont assez decevantes
Voila j’espere avoir deja un peu eclairé votre lanterne…
Merci Lepat pour ces infos
Ce sujet des NPs, bien que tres important est beaucoup trop peu abordé, y compris par les spécialistes de la douance
ex : les codes sociaux (cecile insiste là-dessus a juste titre), partfois ils sont tellement subtils que les interessés ne s’en rendent meme pas compte
le surdoué : utilise son intelligence beaucoup plus : ce code social est stupide , pourquoi le respecter, le NP est un idiot (ce qui est pas tout a fait faux d’un point de vue intelligence rationnelle)
Le surdoué est conscient de tout ceci, qu’il enfreint certains codes mais il passe outre, le fait est qu’il utilise son cerveau et reflechit
A noter que les grands scientifiques de la renaissance ou Moyen-âge ont remis en cause les dogmes de l’Eglise au peril de leur vie. le surdoué lui risque juste l’exclusion sociale, mais c’est un sanction violente quand meme (signifiat la mort dans les sociétés primitives) . L’anxiété du surdoué est explicable par ce fait
le normopensant (conforme et formatté) : ces codes sociaux sont tres importants pour se faire accepter, le surdoué est un idiot (socialement). Pour le NP, qui utilise moins son cerveau et fonctionne par mimetisme, tout ceci est des plus naturels, c’est meme animal
Bien sur tout ceci est assez schematique pour mieux comprendre
donc des modes de fonctionnement différents menent a des reactions différentes et la plus grande incomprehension
NP… NP… oui, bien sûr Normo Pensant
.. Et pourtant chaque fois que je lisais ces deux lettres, NP pour moi évoquait les iNtuitifs Perceptifs que sont les surdoués lus au prisme du test de personnalité MBTI.. mais je suis vraisemblablement un peu polarisée 😉
» J’ai pas les codes » de Christel Petitcolin ♥️
Oups ! Et bien rien ne s ‘apaise dans les échanges , pourquoi dès qu’ une opinion est posée, argumentée , elle déchaîne des réactions personnelles ? Les milieux de travail des chercheurs sont ils devenus si violents que chacun se retrouve sur la défensive ? Le monde associatif si aigri qu’ il défend chaque espace possiblement critiqué ? Et pourquoi diantre tout serait noir blanc, humain inhumain, HP et pas autre chose. Nos données sont des données, celles de 2017 et c est les seules que nous avons, et parfois elles sont inhumaines quand on oublie qu’ elles concernent des groupes et pas les individus tout en nuances. Et les données n existent pas, elles viennent de notre traitement de l information. Alors voilà parfois elles s averent non fiables empreintes de croyances. Et oui elles ont besoin d être critiquées par des citoyens rigoureux et investis parce qu’ aimant les sciences . Nous avons besoin des uns des autres si nous voulons vivre en société. Et oui nous avons le droit d être en accord et en désaccord selon les domaines. Mais Rien ne nous autorise à l irrespect de nos paroles respectives.
Cécile c est toujours un plaisir un nouveau billet ! Merci !
Bonsoir à toutes et à tous.
J’ai 64 ans dans quelques mois et devinez quoi je suis hp j’ai appris cela en juillet dernier à 63 balais, et dans ma tête deja qu’avant ça moulinait pas mal je ne vous raconte pas la tempête qui y règne.
En plus je n’arrive pas à y croire, mais cela repond à certaines de mes questions car depuis juillet je dévore des ouvrages sur le sujet le dernier est le livre de Cécile qui est different des autres dans le sens plus humain qui se rapproche le plus de ce que je ressens depuis de si nombreuses années elle exprime les choses qui se passent dans ma tête autrement.
Moi hp, moi qui croyais être seul sur cette terre avec ce fonctionnement ce décalage cette incompréhension des autres et par les autres. Les autres j’ai l’impression en disant cela d’être un mutant comme dans les xmen. Moi qui me trouve bien souvent nul moi intelligent ? Moi qui ai eu un parcours scolaire déplorable qui ai fait de nombreux métiers changé 50 fois d’employeurs et quand je dis 50 je n’exagère pas.
Je suis passé de manutentionnaire, ajusteur mécanicien, magasinier, chef comptable, vrp, chef de chantier, chef des ventes, directeur commercial, gérant de société… c’est vrai j’ai fait toutes ces activités très facilement et sans efforts à y réfléchir après avoir appris ma différence.
Je ne dis pas cela pour me glorifier, pour en mettre plein la vue c’est la première fois que j’ose parler de moi ainsi.
Dire MOI JE je crois que je ne l’ai jamais exprimé ainsi je me devalorise si souvent..
Pour avoir lu certains de vos témoignages je crois que je ne serais pas jugé sur ma façon de m’exprimer car c’est vraiment sans aucune vanité, loin de moi cette pensée ce serait même le contraire.
Ça m’a fait du bien d’écrire ces quelques lignes, je pourrais écrire un livre voire plus sur ce qu’il se passe dans ma tête et dans ma vie comme vous toutes et tous je pense.
Et maintenant que faire ?
Merci Cecile pour votre livre et merci d’avoir lu ces lignes.
D’abord saluer votre démarche : il faut un sacré courage pour se faire face comme vous l’avez fait !
Votre commentaire est d’abord et avant tout un beau témoignage : un cheminement personnel et professionnel pas très commun (il serait intéressant de mieux comprendre comment vous avez progressé : prise de risque ? Soutien (s) ? Volonté de progresser et formation continue ? Pensée positive ?
Un peu de tout ça je suppose…
… et alors que vous pourriez tranquillement vous poser, voici que vous faites cette démarche tellurique qui vous conduit à vous découvrir surdoué !
Quelle aventure…
En fait, il n’est jamais trop tard pour revenir à soi.
.. Même si relire votre vie à la lueur du surdon risque de secouer un peu. Il y aura vraisemblablement un travail de deuil pas toujours très confortable (s’il n’est pas déjà en cours) mais aussi un travail d’exploration qui devrait vous ouvrir d’autres opportunités / horizons.
Un accompagnement sera peut être nécessaire, car il y a des montagnes russes émotionnelles parfois un peu rudes à vivre dans cette phase de deuil/exploration…
La rencontre d’autres « vous » avec Mensa et Zebrascrossing vous sera peut-être utile – si vous n’êtes pas déjà entouré de personnes qui fonctionnent comme vous.
Vous trouverez en tous cas sur ce blog, s’il vous vient l’envie d’y participer de temps en temps, une communauté chaleureuse et bienveillante, prête à apporter des éléments de réflexion qui permettent d’avancer.
Merci de vos mots pour mon travail.
Point 1 : N’oublions pas que l’on peut faire dire aux statistiques exactement ce que l’on veut.
Point 2 : Qui veut savoir le pourcentage exact de surdoués qui ne vont pas bien? dans quel but? qu’est ce que « ne pas aller bien »? Pour la personne intéressée vs l’entourage vs le contexte social?
Point 3 : Des études dont je ne saurais me rappeler les références, j’en suis désolée, ont montré qu’il n’était pas possible d’établir un lien entre réussite scolaire, réussite professionnelle, et réussite de sa vie personnelle.
Le « combat » vaut-il la peine?
Cecile, indirectement vous pointez l’importance de l’environnement, et donc la sociologie dans un cadre d’etude du surdon. Evidemment cet aspect est tres peu abordé
J’ai essayé de l’aborder dans des conférences sur surdoués et on m’a remballé (« vous avez sans doute raison mais c’est socio donc on ne peut rien faire et il est hors de question d’aborder ce sujet ») Il semble que c’est tabou.
Le surdoué est un cheval de course (ou guepard, selon Arielle Adda) il faut lui trouver un environnement epanouissant et particulier. Il peut donner beaucoup si l’environnement lui est favorable
Un Einstein aurait ete mediocre en entreprise ( a l’ecole résultats médiocres appramment), pas assez dans le moule, peut-être pas asez docile, anticonformiste, perfectionniste etc (j’ai assez developpé sur ce site dans d’autres interventions cette problematique specifique, idem ecole), peut-être meme ecarté de différentes facons
Bien sur nous sommes une minorité par definition statitstique (qi > 130). Avec mon WAIS de 144 je suis dans une petite minorité et pourtant en-dessous des plus hauts scores
Il est vrai par contre que surdon est trop souvent associé a malheur. Il existe des surdoués qui ont fait des etudes brillantes, heureux.
Cette problematique sociologique est de la plus haute importance. Pour moi la clef de l’epanouissement du surdoué est de lui trouver un environnement epanouissant et pas prendre les choses a l’envers comme les psys le font, qui se contredisent eux-meme (ex : debarassez vous de votre faux self mais en meme temps en entreprise soyuez dans le moule , injonction paradoxale !)
Au niveau Français il y a meme eu une negation (apres mai 68) si pas un mepris du surdon dans une optique politique ( cfr la petite noblesse de l’intelligence, un livre de Wilfried lignier qui lui se base sur du politique et applique la lutte des classes au surdon , bref, dans la lignée egalistrice de la republique francaise, tall puppy syndrome encore plus present en France)
Bonjour Cécile,
Je comprends parfaitement votre Billet. Vous ne contestez pas le fond. Mais vous nous engagez à rester toujours prudents sur les pourcentages obtenus statistiquement. Or, ces notions ne sont pas étrangères aux étudiants en Psychologie.
Voici un extrait de mon cours de 2ème année de licence, professé l’an dernier par M. Bruno Dauvier à l’Université d’Aix-Marseille en Psychologie Différentielle, pour nous engager à cette même prudence que vous nous rappelez. Je suppose que si ce cours est placé en début de cursus universitaire, c’est pour une bonne raison…
I. Définition de la psychologie différentielle
La psychologie différentielle étudie les différences observables dans les conduites d’individus différents ou de groupes d’individus, placés dans des situations comparables. Elle a pour objectifs de constater ces différences, de décrire leur organisation et de les expliquer (Reuchlin).
II. Rapport entre psychologie différentielle et psychologie générale
La psychologie générale recherche et propose des lois censées s’appliquer à tous les individus ou aux individus en moyenne. L’approche différentielle, étudiant les différences entre individus, pourrait donc apparaître incompatible. En réalité, il existe pourtant une relation entre psychologie générale et psychologie différentielle, selon trois cas de figure :
– Cohabitation,
– Interaction,
– Modulation.
1. Cohabitation
Une loi générale (issue de la psychologie générale) et une dimension psychologique (psychologie différentielle) peuvent coexister. Les mêmes données relatives à un phénomène ou un comportement peuvent effectivement être interprétées selon un autre angle. Les points de vue sont différents mais ils se complètent sans être incompatibles.
Exemple :
– La psychologie cognitive se concentre sur la loi générale : tous les sujets rappellent davantage d’images que de mots lors d’une épreuve de mémoire : théorie du double encodage (les images sont encodées à la fois sous une forme visuelle et sous une forme verbale. Un mot seul ne serait encodé que sous sa forme verbale).
– La psychologie différentielle observe que chaque personne ne rappelle pas autant de mots et d’images. Or, les scores à une tâche de rappel de mots et d’images sont très corrélés : plus un individu rappelle d’images dans une tâche de rappel d’images, plus il rappellera de mots dans une tâche de rappel de mots. Les individus se différencient donc surtout dans leur capacité mnésique.
2. Modulation
Les lois générales se modulent en fonction des individus : les lois générales ne s’appliquent pas à tous les individus de la même manière.
Une étude (Gallistel, Balsam & Fairhurst, 2004) montre l’apprentissage chez 9 pigeons au cours de différents essais (apprentissage à actionner un levier pour recevoir de la nourriture). La courbe moyenne (celle qui part de « 0 » et qui monte progressivement) montre un apprentissage progressif (loi générale = l’apprentissage repose sur des connexions neuronales qui mettent du temps à se stabiliser).
Cependant cette loi ne s’applique à aucun pigeon en particulier, car les courbes individuelles présentent des sauts brutaux.
Il est donc juste de dire que, en moyenne, les pigeons connaissent un apprentissage progressif. Mais il est faux d’en faire des interprétations au niveau individuel, puisqu’aucun individu ne présente une courbe parfaite d’apprentissage progressif.
3. Interactions individus / situations
Les effets d’une situation sur le fonctionnement des individus peuvent ne pas être les mêmes d’un individu à l’autre (et même s’inverser), si bien que les effets généraux et différentiels peuvent se masquer les uns les autres.
Exemple : Interaction aptitude/traitement de Snow et Cronbach (1977). Comparaison entre pédagogie par objectifs (on fixe des objectifs spécifiques avec chaque élève selon sa progression dans les apprentissages) et pédagogie traditionnelle (on propose les mêmes contenus pédagogiques à tous les élèves) dans la compréhension en lecture.
Les résultats montrent que, en moyenne, les deux méthodes ont la même efficacité puisqu’on observe une progression dans les capacités de lecture dans les deux conditions et chez tous les individus.
Cependant, il existe des différences en fonction de différents groupes constitués sur le critère de l’intelligence : les enfants ayant une faible intelligence cristallisée bénéficient plus de la pédagogie par objectifs que de la pédagogie traditionnelle, et inversement pour les enfants ayant une intelligence cristallisée importante.
C’est précisément cette inversion qui conduit à n’observer aucune différence en moyenne dans les effets des deux pédagogies.
Oh merci Nathalie ! Merci d’avoir compris que c’est la forme qui me fait sursauter, et pas le fond.
Ce qui peut porter a confusion, je pense, concernant cet article de Cécile, c’est que sur son blog, beaucoup de personnes en souffrance viennent y chercher de l’aide. Mais quand on le lit régulièrement, on peut constater que dans les réponses, le fait que le surdon ne soit pas une explication a tout est très souvent cité par Cécile.
Bonjour
Vous opposez des cas individuels de souffrance à la réalité scientifique ce qui à mon sens est une erreur.
À vous entendre (je généralise le vous) les personnes qui sont sur le terrain comme les cliniciens, les parents bénévoles et responsables d’associations ne se trompent jamais et aident toutes les familles en souffrance efficacement. Puisque les cas personnels vous intéressent plus que la réalité, je peux vous expliquer le mien:
Mon fils est TSA et HP
Quand nous avons consulté une psychologue spécialiste de la précocité , toutes ses particularités et difficultés ont été attribuées au HP, même chose au sein d’une association. Cela ne nous a pas aidé du tout et nous avons perdu quelques années avant de découvrir la véritable raison de son fonctionnement différent. Je ne m’étalerai sur la souffrance vécue et ne prétend pas que le diagnostic a réglé toutes nos difficultés mais il nous permet d’avancer dans la bonne direction. De plus, nous n’avons jamais reconnu notre aînée THQI dans les descriptions catastrophistes des HP et n’avons pas du tout l’impression de l’avoir aidée par la seule fréquentation d’association. En revanche la détection de son haut potentiel a été essentiel pour elle et nous ne l’aurions jamais fait sans son frère, sans son avance en lecture et son saut de classe.
Alors non les associations et bénévoles n’aident pas toujours et j’ai pu constater que mon cas n’était pas isolé. Je n’en veux à personne car tout le monde était de bonne foi, comme moi qui ai cru. En revanche, maintenir à tout prix ces croyances au mépris des connaissances et surtout en insultant les chercheurs n’est pas acceptable ni pour eux ni pour les familles. Les souffrances sont réelles et présentes et personne ne le nie mais en chercher les véritables causes serait plus intéressant pour tous. Celles-ci sont d’ailleurs souvent masquées par le haut potentiel. Notre fille a été harcelée et sa souffrance a été directement liée à ce harcèlement beaucoup plus qu’à son hqi même si celui-ci en est une conséquence.
Je m’adresse à vous car je pense que vous êtes capable d’entendre que ce déferlement de haine n’aide en aucun cas les familles qui ont le droit à la connaissance. Personne ne dit, en tout cas pas les chercheurs cités que le HP ne doit pas être reconnu, détecté et pris en compte par l’éducation nationale et vous le savez bien. Le travail des associations et des cliniciens tels que Jean-Charles terrassier et Arielle Adda ont été et sont essentiels pour la reconnaissance mais la dérive n’apporte rien. La connaissance et la vérité ne sont pas les ennemies de l’humanité, il n’est pas possible d’opposer les deux comme vous le faites et s’accrocher à des mythes ne sert pas la cause bien au contraire.
M' »accrocher à des mythes ? »
Avez vous lu mon billet ? je veux dire : vraiment lu mon billet ?
Je ne critique en rien les recherches de gens qui se penchent sur le sujet et qui, loin du catastrophisme complaisamment médiatisé, cherchent à rationaliser… les fameux 30% d’échec scolaire chez les surdoués, c’est un micro-sondage réalisé par l’AFEP en 2005, pour son congrès tenu à Troyes. Quand on regarde plus dans le détail, cette statistique a été établie sur la base des réponses au questionnaire de l’AFEP données par une centaine de familles. Effectivement, c’est une base statistique qui donne à réfléchir !..
Cela dit, les américains qui ont fait une quinzaine d’études portant sur des milliers d’élèves n’arrivent pas à quelque chose de plus fiable, mentionnant au passage qu’on ne peut que se livrer à des estimations sur les échecs et les réussites des surdoués (dès lors qu’on ne sait pas exactement identifier un enfant surdoué (un test de QI n’est pas totalement fiable), on ne peut, à partir de ce qui est constaté, que tirer des estimations et non pas des statistiques fiables). :
En 1993, Seeley estime que 15 à 40% des étudiants surdoués courent le risque de l’échec scolaire, ou en tout cas de ne pas performer à leur juste potentiel. A la même époque, l’équivalent américain de notre Ministère de l’Education Nationale (le U.S. Office of Education) estime que 50% des élèves les plus brillants (le ¼ le plus performant de leur niveau) n’atteindront pas un niveau de licence. Ce chiffre sera confirmé en 2005 par une étude de Barbara Hoover-Schulz.
En 1995, Sylvia Rimm estime quant à elle, que 10 à 20% de ceux qui sortent de l’école sans avoir le bac sont des surdoués. En 2008, le Centre pour une amélioration Globale et en profondeur de l’école indiquait que 18 à 25% des élèves en échec scolaire étaient surdoués.
En 2010, James Zabloski fait la constation que chez les surdoués en échec scolaire, les traumatismes relationnels à l’école élémentaire (avec les élèves comme avec les professeurs) affectent tout le parcours scolaire.
En 2000, Peterson arrive à la conclusion suivante :
– 100% des élèves surdoués brillants entrent à l’université et 83% atteignent le niveau de licence;
– mais seulement 83% des élèves surdoués qui réussissent de façon moyenne au lycée intègrent l’université et ils ne sont plus que 52% à atteindre le niveau licence. Parmi eux, en plus grand nombre, des élèves dont le niveau moyen de revenu des parents est bas.
Le succès et l’aisance financière facilitent le succès quand l’échec et les difficultés financières ne procurent pas de bases favorables au succès, rien de nouveau sous le soleil.
Dans tous les cas, malgré le flou statistique auquel conduisent toutes ces recherches, il importe de se souvenir que l’intelligence ne fait pas le bonheur, ne met pas à l’abri des erreurs de toutes sortes, et ne garantit en rien le succès scolaire ni une insertion sociale conforme aux attentes de la société.
C’est pourquoi je signale dans mon billet qu’il ne faut absolument pas négliger l’environnement.
Je vous renvoie enfin à la célèbre conférence du Docteur Alain Gauvrit « le Complexe de l’Albatros » qui a étudié des enfants admis en institut pour retard mental et dont 25% se sont avérés être hautement surdoués, mais en profonde inhibition intellectuelle….
« À vous entendre (je généralise le vous) les personnes qui sont sur le terrain comme les cliniciens, les parents bénévoles et responsables d’associations ne se trompent jamais et aident toutes les familles en souffrance efficacement. »
A m’entendre… justement…. où ai-je bien pu écrire ça dans le billet auquel vous réagissez ?
Votre témoignage (dont je vous remercie) mentionne bien la difficulté de ces petits pourcentages que l’on ne prend pas en compte (que l’on ne sait pas prendre en compte), parce qu’ils n’entrent pas dans les généralités. (vous savez la remarque navrée et impuissante : « en général on sait faire (ça marche), mais là dans votre cas… »)
Et c’est juste ce que je pointe dans mon billet : merci de ne pas oublier ces minuscules pourcentages, ceux qui ne répondent pas à la loi générale, ceux qui échappent aux généralités, ceux qui sortent de ce qu' »en général on sait prendre en compte ».
C’est tout ce que je demande en rappelant qu’un tout petit pourcentage insignifiant ça peut correspondre à des milliers de vie.
Or, c’est bien là la difficulté : ces petits pourcentages qu’on ne sait pas prendre en compte; parce que c’est trop compliqué à suivre, trop long, trop cher, trop disséminé.. pas assez représenté ?
Si j’oppose quelque chose, c’est la dureté des chiffres statistiques à la réalité des vies que signalent ces statistiques.
Et oui, tout le monde est de bonne foi et c’est pourquoi je plaide pour un peu moins de passion entre ceux qui disent que le surdon n’existe pas, ceux qui font du catastrophisme leur fond de commerce et ceux qui insistent sur le fait que tout va bien. Un peu moins de passion passant par la prise en compte de ces chiffres minuscules avec lesquels les uns et les autres peuvent jongler à la faveur de leurs conclusions générales et qui « dans la vraie vie » représentent des vies humaines (vos enfants par exemple et votre fils en particulier).
Est-ce un tort de demander un peu d’humanité quand on estime que quelques pourcents ou centièmes ou millièmes de pourcents sont une statistique à la marge ?
Merci pour votre réponse. Mon commentaire est une réponse dans laquelle je généralise le vous, je le répète. Votre billet a été écrit dans un contexte plus que déplorable et s’adresse directement aux chercheurs décriés qui ont été plus qu’insultés sur les groupes. Quand vous parlez d’humanité, ne vous adressez-vous pas à Nicolas Gauvrit, Franck Ramus et Nadine Kirchgessner ?
Vous semblez prendre le parti des personnes qui insultent au nom de la défense d’idoles qui seraient fragiles. Votre deuxième réponse à Nicolas Gauvrit ne fait que le confirmer et encore une fois personne n’a dit que l’intelligence était un gage de bonheur.
Si j’ai pris l’exemple de mes deux enfants c’est pour illustrer le fait que la pathologisation du haut potentiel est un problème et je pense vraiment que mon cas n’est pas isolé.
Bonsoir Claudie
« Votre billet a été écrit dans un contexte plus que déplorable et s’adresse directement aux chercheurs décriés qui ont été plus qu’insultés sur les groupes. »
Ai-je cité quelqu’un en particulier dans mon billet ?
Il est vrai que Nicolas Gauvrit a répondu, mais pas du tout à ce que je mettais en avant : la froideur des statistiques vs la réalité humaine. Il a répondu sur la fausseté des chiffres de l’échec scolaire (et il a raison !)
Il est vrai aussi que Nadine Kirchgessner a cité mon billet sur son blog annonçant que je critiquais les porteurs de bonne nouvelle.
Ils doivent donc se sentir visés alors même que je ne les ai pas critiqués du tout, ni l’un, ni l’autre, pour leur travail, mais seulement sur un point précis qui me fait chaque fois sursauter : la statistique à la marge qu’on ne peut, pour plein de bonnes raisons prendre en compte
Disons que j’ai souligné une approche qui me semble maladroite et qui me fait souffrir. N’en ai-je pas le droit ? C’est un détail, un peu comme un petit caillou dans la chaussure, il fait mal mais il n’empêche pas de marcher. N’ai je pas le droit de le signaler ?
Voici la raison pour laquelle je n’ai mentionné personne dans mon billet.
Comme je l’ai signalé en fin de billet : ceci dépasse le seul surdon et concerne aussi beaucoup d’autres domaines : la politique de la ville, la santé (la santé mentale ! Parlons en !!!), les wagons isolés de la SNCF, l’implantation d’un bureau de poste dans un village de montagne… des statistiques froides qui font bien peu de cas des vies qu’elles recouvrent.
A toutes fins utiles, vous pourrez lire ce que j’ai répondu sur le blog de Franck Ramus auquel participait également Nicolas Gauvrit (au passage je fais volontiers de la pub pour son blog et pour son article à venir).
Je crois pouvoir dire que ma réponse et mes questions étaient courtoises tout autant qu’empreinte de curiosité : il m’intéressait d’en savoir plus (je concède que sur les tests de QI j’ai été un peu taquine, mais je ne pense pas agressive – je ne suis pas sûre que je méritais les réponse qui m’ont été faites).
Sur ce blog, comme celui de Nadine Kirchgessner (à qui je fais aussi bien volontiers de la pub) il y a quelques mois, j’ai adhéré au fait que le surdon n’est pas une pathologie, qu’il est important de prendre en compte l’environnement et j’ai aussi signalé la dureté des statistiques.
« Vous semblez prendre le parti des personnes qui insultent au nom de la défense d’idoles qui seraient fragiles. »
Votre remarque est intéressante :
– voulez vous bien me dire où j’ai pris « le parti des personnes qui insultent au nom de la défense d’idoles qui seraient fragiles ?
– s’il vous a « semblé », pourquoi me répondez vous sans au préalable vérifier le fond de ma pensée ?
Je vous invite à parcourir mon blog : il parle en permanence de biodiversité, de rencontre de l’autre, d’inclusion et pas d’exclusion – il cherche aussi des pistes de solutions pour ceux qui vont mal, rappelle que le surdon n’est pas / ne fait pas tout, que ce n’est en aucun cas une pathologie et que l’environnement a un un grand rôle à jouer.
Je vous invite aussi à parcourir ce que j’ai écrit dans mes bouquins – rassurez vous : je ne vous demande pas de les acheter : vous pouvez en parcourir des extraits en cliquant sur les images de couverture.
je suis très intéressée de voir qu’en appelant à raison garder, en appelant à la modération, en disant (certes de façon très implicite) que la vérité est certainement quelque part entre les statistiques qui disent que tout va bien et celles qui disent que tout va mal. (Allez, on en rajoute un couche pour rassurer sur le fait que tout peut aller très bien pour les surdoués : l’étude longitudinale des mathématiciens précoces, qui a commencé en 1970 et qui est menée par Lubinski et Benbow (entre autres). Plein de docs à lire (en anglais)).
Je suis très intéressée de voir qu’il m’est finalement peu ou prou demandé de choisir mon camp : être avec l’un contre l’autre ou réciproquement (puisqu’a priori, à vous lire, je prends « le parti des personnes qui insultent au nom de la défense d’idoles qui seraient fragiles« )
Et bien je ne veux pas, car cette opposition ne me convient pas et que derrière ces batailles de chiffres et de statistiques, je continue à dire qu’il y a des gens, des vrais gens dont certains vont très mal et que le plus important ne me semble pas de savoir qui a tort ou raison entre ceux qui disent que le surdon est une pathologie (thèse à laquelle je n’adhère pas) et ceux qui disent que tout va bien (thèse que je demande à nuancer en rappelant l’importance de l’environnement sur l’expression du surdon), mais d’aider ceux qui veulent aller mieux à se frayer un chemin vers ce mieux être.
Autour de cette bataille sur le surdon, la courtoisie n’a pas lieu d’être, le questionnement maïeutique est pris comme une agression (surtout quand on n’est pas spécialiste reconnu par des diplômes).
je ne suis pas d’accord.
En créant ce blog, j’ai tenté d’en faire un lieu où il est possible d’émettre des idées divergentes sans pour autant que ça dégénère en pugilat. Ou la parole de l’autre peut être (et doit être respectée), où ceux qui ont fini par se taire ont le droit de parler et de se réchauffer au contact de la parole des autres.
Aller vers l’autre, ça demande de faire des efforts. Je reconnais que mon blog va certainement un peu à rebours de la tendance actuelle à l’hyper individualisme dénoncé par Marcel Gauchet. Disons que mon blog traite aussi un peu de solidarité, même si ce mot n’est jamais prononcé.
Et je continue à dire que la froideur des statistiques qui consiste à négliger des minuscules pourcentages car il est trop demandeur d’énergie de s’en occuper, ce n’est pas mon truc.
Je pense effectivement que vous avez été courtoise et c’est pour cette raison que vous avez eu des réponses de personnes comme moi qui ne veulent pas risquer cela où les échanges d’idées ne sont pas de mise. Vous n’avez cité personne effectivement, mais toutes les personnes qui ont suivi le débat sur l’article y ont lu la même chose, je pense. De plus, votre billet a été posté quelques jours après ces échanges et nous sommes plusieurs à avoir été blessés ou choqués. Les termes humanité et affligeant sont des termes forts et peuvent être très mal pris.
Je vous remercie de votre réponse et espère sincèrement pouvoir continuer à suivre des échanges constructifs.
« toutes les personnes qui ont suivi le débat sur l’article y ont lu la même chose »
Mais ont lu quoi ?, dès lors que je déplore simplement la froideur des statistiques qui n’a rien à voir avec les thèses défendues ???
Vous parlez de « choqués » et « blessés ».
Je partage
J’ai été choquée et blessée par la façon dont les statistiques à la marge sont prises en compte.
Et les statistiques ne sont pas humaines.
.. Quant à « affligeant » je ne l’ai pas mentionné. C’est une autre Cécile (la différence : le petit avatar placé à gauche du prénom – moi, je n’en ai pas)
Toutes mes excuses j’ai vraiment pensé que le commentaire était de vous et c’est vraiment celui-ci qui m’a fait réagir ! Votre point de vue est tout à fait intéressant mais il faut bien admettre que la lecture de votre article dans le contexte m’a fait réagir. Après les insultes, opposer l’humanité aux scientifiques ne pouvait pas être bien pris. Ma vive réaction a été trop rapide et sans doute pas adressée à la bonne personne
Bonjour Cécile, j’ajoute un extrait de ma réponse de mon site : l’idée de « vouloir tuer le messager. » n’était pas adressée uniquement à ton article, mais c’était plus global. Peut-être que tu l’as pris pour ton article, mais parce qu’il était le dernier. Donc, désolée pour cette erreur de ma part. Mais quand on lit « un peu d’humanité ! » à propos d’un article scientifique, on se fait quasi automatiquement la réflexion que « les chercheurs manquent d’humanité », surtout après les attaques insultantes ad hominem reçues depuis sa parution, le 4 février dernier. Or, il me semble que c’est tout le contraire. Les chercheurs ciblent une population plus large et donc, aident plus de gens « globalement », de par leurs recherches. De mon point de vue, les chercheurs ont plus (ou la même) d’humanité, au contraire. Il ne faut donc pas opposer les deux domaines, les chercheurs et les cliniciens. Ils se complètent. Surtout que là, ils annoncent une bonne nouvelle. La réponse aurait dû être « mais c’est super cette bonne nouvelle ». Or nous avons pu lire des horreurs et des attaques sur cet article, sur les chercheurs et sur « la liste de l’infamie »…
Dans l’étude décrite dans l’article de Ramus et Gauvrit, les chiffres viennent de la réussite au brevet. Ces chiffres sont imparables, viennent des chiffres de l’EN, et donc, la question de l’ego, de manipulations des chiffres etc… n’est pas discutable.
Dans l’article de Ramus et Gauvrit, il n’a pas été question de bonheur, que l’intelligence fait le bonheur. Ce n’était pas le sujet de l’article, ni l’aspect financier.
La prudence et la bienveillance sont enseignées dans toutes les universités de psychologie, je le sais puisque j’ai suivi ce cursus. C’est bien pour cela que cet article de Ramus et Gauvrit est important. Mais surtout, le code de déontologie des psychologues indique que les psychologues qui passent dans les médias doivent tenir à jour leur savoir pour diffuser les informations récentes.
Je rappelle enfin que les minuscules pourcentages n’ont pas été oubliés, bien au contraire, puisqu’il s’agissait de donner les vrais chiffres et les vrais caractéristiques, pour que ces « les minuscules pourcentages » soient bien identifiées et bien traités.
Merci de cette réponse Nadine
Un peu d’humanité ne s’adresse pas à un article mais au traitement des minuscules pourcentages.
Et je le répète : ceux qui ont lu les échanges sur le blog de Franck Ramus ont automatiquement fait un lien alors qu’il n’y en a pas puisque je ne porte ma réflexion que sur ces minuscules pourcentages en dépassant le seul surdon.
Quant aux chiffres imparables… je suis toujours très sceptique… un surdoué est identifié comme ayant plus de 130. De facto ne sont pas surdoués ceux qui ont moins de 130. C’est le test qui le dit. Ceci fausse à la base les résultats. Un enfant en inhibition intellectuelle qui a 106 avec 19/19 au subtest des similitudes est considéré comme non surdoué. Un enfant dyslexique dont la mémoire est défaillante et qui est en inhibition intellectuelle ne pourra jamais atteindre 130 et ne sera pas surdoué.
Et je repense à cette remarque que m’avait rapporté un lecteur du blog. Le thérapeute m’a dit « Dommage que vous soyez dépressif, sinon vous auriez été surdoué ». Ce qui signifie combien la dépression pèse aussi sur les résultats d’un test.
Cela dit ça ne change rien sur le fond : le surdon n’est pas une pathologie et certains s’en sortent très bien, tout comme d’autres ont du mal à faire avec. Le principal est de pouvoir aider ceux qui ne vont pas bien à aller mieux.
… et les statistiques à la marge sont toujours ignorées parce qu’on n’a pas les moyens de les traiter. Ce sur quoi portait exclusivement mon billet.
Et les vérités scientifiques ne le sont que tant que d’autres vérités ne sont pas venues les effacer.
Les cliniciens se sont aperçus depuis longtemps des dyssynchronies des surdoués.
La dyssynchronie pour moi est un terme qui réfère à une vision « piagétienne » de croissance des différentes potentialités.
Cette conception, pour autant qu’elle ait permis de comprendre le développement intellectuel infantile est cependant devenue un peu obsolète et ne permet pas de visualiser ce qui fait in fine le handicap des dys, à savoir qu’un écart important entre les capacités cognitives peut induire une déficience durable perdurant à l’âge adulte (même si les valeurs les plus basses des indices sont dans la norme entre 90 et 110) !
Un enfant avec avance verbale tel qu’il est décrit dans les sites de dyspraxiques est très fréquemment un Hpi avec un ICV entre 130 et 150 mais un QIT à 120-125.
Donc si on se réfère à un seul QIT moyenné le QIT passe au dessous de la barre des 130 et on n’y voit que du feu
Je suggère dès lors vivement la lecture de la thèse de Mehdi Liratni qui soupèse avec compétence les différentes problématiques, liés aux HPI.
Effectivement il conclut que le HPI n’est pas un problème, mais il souligne aussi avec connaissance et pertinence (à mon humble avis)
qu’il faut se pencher sur l’hétérogénéité du QI, dans ce contexte bien précis.
On ne parle pas de minuscules choses mais de problèmes bien réels
DYS TDAH ET TSA sont dans un bateau avec HPI.
Le Dr Pouhet, membre d’APEDYS, rappelle ce même impératif de ne pas s’en tenir aux seules moyennes dans le texte accessible ici.
La critique est saine, mais lorsque vous voulez critiquer un article, critiquez vraiment ce qui est écrit, et non une caricature construite dans un moment de colère.
Nous avons pris la peine d’écrire en toutes lettres, comme à chaque fois, que les HP ne vont évidemment pas tous bien et sont quelquefois dyslexiques, anxieux, dépressifs, bipolaires, etc. Nous ne suggérons nulle part qu’il ne faudrait pas s’occuper des surdoués qui vont mal, et nous l’avons dit très explicitement à plusieurs reprises dans les commentaires. Nous contestons simplement certaines lois générales qui sont avancées dans de nombreux médias et que les faits contredisent.
Nous n’opposons absolument pas les surdoués heureux et malheureux. Les deux existent évidemment. Nous nous battons uniquement pour une information honnête.
De nombreux médias répètent que 30% sont en échec : ce n’est pas nous qui avons amené la question des pourcentages sur la table, mais ce pourcentage est faux. Lorsque, suite à nos commentaires, l’Education Nationale a remplacé « 1 tiers sont en échec » par « certains sont en échec », cela nous a satisfait et nous n’avons pas demandé que des pourcentages soient donnés. Nous trouvions simplement malhonnête que des chiffres faux soient indiqués.
C’est intéressant que vous parliez d’être « contreproductif » : un discours de plus en plus explicite nous est en effet adressé dans ce sens. En gros, il est celui-ci : peu importe que nous ayons tort ou raison, il ne faut pas dire que les HP ne sont pas, en moyenne (je dis bien en moyenne), plus anxieux que les autres, car cela dessert la cause des enfants précoces. Je pense qu’il y a là une rupture complète entre notre approche et celle de certaines personnes dans les associations. Pour nous, la vérité passe avant toute chose et toute action politique pour faire avancer la cause des enfants surdoués doit s’appuyer sur les faits et non sur des histoires ad hoc, même si l’intention qui a présidé à leur invention était la meilleure du monde.
Votre billet critique est tout à fait représentatif de ce qu’on nous a opposé ces derniers jours (souvent de manière moins courtoise qu’ici, cependant) et montre bien la difficulté de la discussion. Les chercheurs ont l’habitude de se critiquer les uns les autres, mais les choses avancent en science parce qu’ils parlent de faits et donnent des arguments logiques ou expérimentaux. On est bien loin de cela ici. En l’occurrence, la « bataille » pourrait sembler bien cocasse pour un regard extérieur. En résumé (pour ne prendre que l’exemple de l’échec scolaire) :
– Certaines personnes dans certaines associations disent et répètent depuis des décennies que « 30% des surdoués sont en échec » (quand ce n’est pas 70%)
– nous analysons des données et montrons que c’est faux
– La réponses des personnes en question n’est ni d’apporter des chiffres contradictoires, ni de reconnaître une erreur, mais de dire en gros que
(1) parler de chiffres n’a pas d’intérêt, alors que ce chiffre que nous contestons n’est pas de nous, et que nous n’en donnons pas en l’occurrence
(2) nous sommes « méchants » et « inhumains » (variantes : des jaloux, des porcs, des frustrés de ne pas être surdoués [sic]), ce qui est tout à fait possible mais ne constitue pas un argument très fort en faveur de la thèse d’un échec scolaire massif chez les enfants HPI.
Merci de votre commentaire justificatif Nicolas. Je ne comprends pas à quoi il a trait.
Dans mon petit mot désolé, je pointe les statistiques à la marge.
Tout au long de ma vie professionnelle j’ai été confrontée aux statistiques et je me suis souvent appliquée à leur donner « forme humaine » afin de sensibiliser les utilisateurs de ces statistiques.
Exemple : dire qu’il passe chaque année 1 millions de camions à Fréjus (Var) ça ne parle pas. Dire qu’il passe à Fréjus 1 camion toutes les 30 secondes ça donne tout de suite un peu plus une idée de l’ampleur du problème, surtout quand on sait qu’il est prévu que ce chiffre d’1 million soit multiplié par 2 dans les 10 ans à venir. (Faites le calcul (et le bruit qui va avec et imaginer la pollution qui l’accompagne) : à un point donné en combien de temps passe un camion de 18 mètres de long avant que le suivant n’arrive ?)
Je vous avais peut-être mal comprise alors. Votre billet me donnait l’impression d’opposer la science et l’humanité, comme si on ne pouvait pas à la fois aider les enfants EIP en souffrance et avoir d’un autre côté une approche « épidémiologique ». Nous sommes bien d’accord quel que soit le pourcentage d’EIP en souffrance, il n’est pas question de ne pas aider ceux qui souffrent, et que notre approche qui se concentre sur la population dans son ensemble n’a pas pour but de discréditer la clinique, qui nécessite d’autres compétences que celles des chercheurs.
Je suis ravi que nous soyons finalement d’accord sur le fond, qui est le principal.
Bonsoir
avant on ne parlait pas trop du sujet, maintenant on en parle, c’est déjà ca on va pas se plaindre non plus.
Maintenant, comme toujours quand une information commence à se multiplier, y a du faux y a du vrai, il faut fouiller , ranger, trier, et mettre de l’ordre dans tout ca.
Ce que je regrette un peu , c’est le fait que certains parents fantasment un peu sur la réussite de leurs enfants, qu’ils soitent HP ou pas, les parents pensent qu’ils sont HP, mais peut on en vouloir aux parents ? la réalité économique et du marché du travail est tellement dure et compétitive.
Mais la réalité est là , ou on l’est ou on l’est pas , et c’est tout. Y a des chiffres, et des tests spécialisés qui sont là pour ca, et voilà.
Oui je trouve un peu dommage de dramatiser certains aspects, mais on peut etre fier d’etre HP tout de meme. Les aspects de souffrance, ce n’est jamais que la jalousie de certains, mais peut on en vouloir aux normo pensants de nous envier ? pas toujours ou pas vraiment…..
Après tout on a quand meme un avantage de taille, tout dépend comment on se sert de nos particularités.
Cricri
Affligeant et attristant pour les principaux intéressés …