Augmentez votre intelligence !

C’est la promesse de certains jeux électroniques. Un récent article de Scientific American s’inscrit en faux et recommande au contraire les vertus de… l’effort. En exergue de l’article, une citation d’Einstein (Albert) :   « On ne devrait poursuivre des objectifs facilement accessibles. On doit au contraire développer un instinct pour ce qui ne peut être réussi sans les plus grands efforts. » L’article de Scientific American fait référence à une étude publiée en 2008, intitulée « Improving Fluid Intelligence with Training on Working Memory » (Améliorer l’intelligence fluide en entraînant la mémoire de travail), et effectuée par une équipe de chercheurs : S.M. Jaeggi, M. Buschkuehl, J. Jonides, W.J. Perrig Conclusions de cette étude : 1. L’intelligence fluide peut être entraînée. 2. Les gains sont proportionnels à l’entraînement. Autrement dit : plus vous vous entraînez, plus vous gagnez en intelligence. 3. N’importe qui peut augmenter ses capacités cognitives, et ce, quelqu’en soit le point de départ. 4. Les effets de cet entraînement se font ressentir même en dehors des tâches sur lesquelles on a pu s’entraîner. L’auteur de l’article de Scientific American, Andrea Kuszewski,  suggère de mettre en pratique ces conclusions en s’entraînant sur 5 axes : 1. Rechercher la nouveauté :  celle-ci déclenche un afflux de dopamine, laquelle ne lance pas la motivation à son plus haut niveau mais également stimule la neurogenèse (la création de nouveaux neurones) et prépare le cerveau à l’apprentissage. Il suffit ensuite de le nourrir. Concrètement : apprenez à jouer d’un instrument de musique. Prenez des cours artistiques Allez au musée. Lisez des articles sur de nouveaux domaines scientifiques. Soyez accro au savoir. 2. Se challenger (se défier) : Là, plutôt que de jouer à l’un de ces jeux électroniques qui vous sont vendus pour augmenter votre intelligence, il s’agit plutôt de jouer au Sudoku, qui va favoriser la mémorisation, la rapidité de process de l’information. Dans ce genre d’activité effectuée de façon intense, en phase d’entraînement, le cerveau utilise plus d’énergie et se muscle (il s’épaissit physiquement dans certaines zones, ce qui signifie plus de neurones, et plus de connections neuronales. Mais une fois la période d’entraînement passé, s’il apparaît que l’épaisseur corticale diminue et que la consommation d’énergie est moindre, l’expertise acquise, elle, reste… Mais il importe de trouve très vite une nouvelle activité à découvrir pour permettre aux nouvelles connections de ne pas mourir. 3. Penser de façon créative : c’est le royaume de la pensée divergente ! Mais aussi le résultat du travail des deux hémisphères : le droit ET le gauche. 4. Faire les choses en suivant la voie la plus difficile : Exemple simple utilisée par l’auteur de l’article : quand vous devez vous rendre en voiture dans un endroit que vous ne connaissez pas, au lieu d’utiliser un GPS, faîtes le « à l’ancienne », avec une carte et la nécessité de mémoriser des informations. 5. Réseauter : dit tout simplement : on est plus intelligent à plusieurs, grâce à l’échange d’idées et de points de vues. Abstraction faite de toute notion d’inhibition intellectuelle, les 4 premiers axes sont en fait assez évidents pour les surdoués, toujours à l’affût de nouvelles connaissances (plus ou moins malgré eux, tant ils emmagasinent d’informations en permanence), qui ont besoin de faire tourner leur cerveau, qui ne peuvent s’empêcher de penser à leur manière (c’est à dire en général « pas comme les autres »), qui savent si bien faire compliqué quand on pourrait faire simple. Mais le réseautage est un axe de travail qui, lui, est souvent le maillon faible pour des êtres introvertis et paranos qui flirtent plus facilement avec le retrait qu’avec les manifestations sociales… et qui ont tellement l’habitude de rencontres dont ils sortent agacés par la lenteur des « autres », ou épuisés de ne pas être compris. Bon.. cela dit… question… sauf pour la formation des enfants, quel intérêt d’augmenter son intelligence ? A quelles fins ? Le vieux fantasme qui laisse penser que l’intelligence fait le bonheur ? Restons constructif : les études montrent quand même qu’on se sent mieux, âgé, quand on a conservé de bonnes facultés intellectuelles / cognitives (cf mon billet sur le 100° anniversaire du Jour de la Femme). Conclusion : Corps, cerveau : même combat ! Il faut l’entretenir sans en faire une fixette.

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