Marie-Anna Morand est diplômée en Sciences de l’Education et en Lettres Modernes à l’Université de Provence.
Elle est accompagnatrice professionnelle, spécialisée dans le développement des compétences, une pratique, qui, dit-elle « vise à favoriser la création de plus d’humanité dans la sphère professionnelle et principalement à lutter contre la souffrance au travail« .
Parmi ses activités, des ateliers d’écriture et des débats philosophiques.
Marie-Anna m’a adressé un article dans lequel elle évoque l’importance de l’accompagnement des surdoués.
Son article m’a intéressée, je vous le présente – il vient s’ajouter aux articles que j’ai pu glaner sur les surdoués au travail, un thème qui devient une catégorie à part entière sur ce blog.
Cette phrase » pourquoi n’offre-t-on que des réponses thérapeutiques à un public qui n’est vraisemblablement pas plus malade que les autres ? » m’a bien sûr renvoyée à l’interpellation de Catherine Besnard Péron qui alerte sur le fait que présenter le surdon comme un handicap est le plus sur moyen d’exclure les surdoués de la société.
Marie-Anna évoque également par quelques touches, l’importance de nourrir les surdoués, l’importance de la créativité.
… Et puis quelques… spécificités que nous connaissons bien et que je vous laisse découvrir …
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La première fois que j’ai découvert le concept d’ « adulte surdoué », j’ai cherché des ouvrages professionnels, des études spécialisées, autant de références que possible sur le sujet. Les informations de qualité étaient essentiellement nées de la pratique des psychologues et des médecins, et à cette époque, cela me semblait parfaitement normal.
Quelque temps après, en me formant en Sciences de l’Education, le regard que je portais sur les problématiques spécifiques des surdoués a changé. Des lectures éclairantes, des échanges fructueux avec mes pairs et voilà que je me pose une question nouvelle : pourquoi n’offre-t-on que des réponses thérapeutiques à un public qui n’est vraisemblablement pas plus malade que les autres ?
Cet article n’a pas pour but de minimiser le besoin de soutien thérapeutique des surdoués en situation de grande souffrance psychique. Comme les autres, ils peuvent avoir besoin d’une prise en charge psychologique à un moment ou à un autre.
Cet article a pour vocation d’explorer d’autres pistes permettant aux surdoués de construire leur place parmi les autres en faisant connaître les apports d’une discipline méconnue : le travail des compétences et de l’aise professionnelle par l’accompagnement propre aux Sciences de l’Education.
L’accompagnement éducatif : de quoi parle-t-on ?
Qu’est-ce qu’éduquer ? Eduquer se divise en deux domaines, deux paradigmes distincts : instruire et accompagner. Il s’agit de deux postures professionnelles différentes mais complémentaires permettant chacune à leur manière de favoriser l’autonomie de l’autre. « Grandir n’advient que si l’humain est en relation avec un autre semblable ; il se perd s’il n’y a pas un autre humain pour l’accompagner » (Cifali, M. 1994, p.257). Si tout le monde sait ce que signifie instruire et l’intérêt que cela présente pour tous au quotidien, le concept d’accompagnement est nettement moins connu. L’instruction, la possession du savoir, la culture ne suffisent pas à devenir un Homme : « Ce ne sont pas les savoirs en eux-mêmes qui sont ou non émancipateurs mais bien la posture avec laquelle on les aborde, la façon dont on se situe par rapport à eux et ce qu’on en fait »(Hatchuel). C’est ici qu’intervient le processus d’accompagnement : parallèlement à l’acquisition de savoirs, il s’agit de favoriser l’émancipation intellectuelle et la mise en place de la fonction critique de chacun afin de gagner au quotidien en pouvoir d’agir.
Accompagner consiste à faire le chemin avec quelqu’un dans sa propre recherche de sens, sans déterminer à la place de l’autre quelle direction il doit prendre (contrairement au fait d’instruire, qui implique que le professionnel sache vers où il doit guider l’autre). Accompagner quelqu’un, c’est stimuler sa réflexion dans l’élaboration de nouvelles réponses, sans partir du principe qu’il dysfonctionne, qu’il faut le rendre plus performant ou plus conforme : « La démarche d’accompagnement n’a de sens que si elle est animée par une interrogation sur l’existence (et non sur un problème à résoudre) qui débouche sur une ouverture des possibilités ». (Paul, M. 2004, p.314).
L’accompagnement éducatif, en tant que dispositif professionnel, s’occupe de la sphère des compétences. En cela, il diffère du cadre thérapeutique. Un accompagnateur permet donc de créer plus d’humanité dans les domaines professionnels et scolaires, partout où il est question d’habiter sa place, de faire vivre ses compétences au fil des situations, de gagner en aise parmi les autres et surtout, de trouver du sens à ses actes. « Le terme accompagnement lui-même évoque quelque chose de substantiel, de vital pour l’existence humaine ». (Paul, M. 2004, p. 311). Il s’agit d’un processus que chacun vit au quotidien et dans lequel on ne peut pas avancer tout seul.
L’accompagnement permet de travailler autour de quatre grands thèmes qui habitent chacun d‘entre nous : le rapport au savoir, le rapport à la norme, le rapport à l’autre et le rapport à l’image de soi. Toutes les problématiques professionnelles et scolaires y sont reliées d’une manière ou d’une autre. Il s’agit des quatre grands mobiles de l’Homme, ce qui le meut, le questionne, le pousse à avancer tous les jours, quels que soient son âge et son QI. « Les mobiles s’enracinent dans la sphère proprement subjective du sujet, celle de son histoire et de son économie psychique […] et se fixent sur des objets spécifiques au gré de la trajectoire du sujet » (Bourgeois, E. (2000)). Nous sommes tous habités par ces mobiles et cela rejaillit en permanence sur la vie scolaire, universitaire et professionnelle de chacun.
Quel rapport avec les publics surdoués ?
L’accompagnement éducatif est essentiel à tous. Mais…
…que dire de ces enfants surdoués peinant tant à se faire des amis ? De ces adultes à haut potentiel en perpétuelle quête de nouvelles informations et de nouveaux défis intellectuels ? Et de tous ceux qui se trouvent tellement « hors cadre » qu’ils pensent ne jamais pouvoir travailler ou avoir de vie sociale ? Ou de ceux qui se retrouvent piégés derrière un faux-self au point d’avoir une image d’eux-mêmes totalement déformée ?
Ne gagneraient-ils pas à travailler leur rapport à l’autre pour gagner en aise relationnelle ? Leur rapport au savoir avant de faire un burn out ? Leur rapport à la norme avant de se retrouver totalement exclu du monde ? Leur « image de soi » pour s’autoriser à « devenir soi-même son propre co-auteur » (Ardoino) et retrouver le droit de choisir comment exister dans le monde ?
Les problématiques liées au haut potentiel intellectuel peuvent pour beaucoup être envisagées par le biais du référentiel de l’accompagnement éducatif :
• La procrastination comme refus de « l’implication » (Ardoino)
• Le faux-self comme difficulté à passer « d’acteur » à « auteur » (Ardoino)
• La quête de savoir perpétuel et la peur de la pratique professionnelle comme difficultés propres au « processus d’autorisation » (Marpeau), c’est-à-dire le processus permettant à chacun de se sentir légitime et à sa place, à l’origine de sa parole au travail.
• L’amour envahissant ou l’hostilité assumée pour le savoir du surdoué interprété comme une situation de « transfert » (Cifali), c’est-à-dire une projection sur l’image de quelqu’un qui représente un savoir/pouvoir qu’on désire ou qu’on jalouse de façon inconsciente.
• Et tant d’autres…
Les surdoués peinent souvent à trouver quelqu’un capable de les accompagner sur certains sujets. Sujets qui n’ont parfois rien à voir avec un problème psychologique nécessitant une thérapie. Les surdoués et les Sciences de l’Education ne se sont pas encore suffisamment rencontrés. Il est temps que cela change et que des perspectives autres que thérapeutiques puissent être envisagées :
En groupe ou en individuel, par le biais d’un atelier d’écriture, d’une analyse des pratiques professionnelles ou d’un débat autour d’un thème philosophique, l’accompagnateur permet de remettre du mouvement dans une pensée figée, pour favoriser la reliance à soi, à l’autre et au monde. Reliance dont les surdoués manquent souvent et à tous les âges…
Les professionnels de l’accompagnement éducatif ont d’autres références, d’autres concepts, d’autres dispositifs à mettre en place et d’autres moyens pour que chacun puisse gagner en humanité et réinventer sa place.
Pour plus de bien-être au travail et à l’école. Plus de liberté d’action. Plus de changement.
Plus de choix. Enfin !
J’apporte mon témoignage sur l’école. Pardon pour le coup de gueule, mais ça va me soulager. Actuellement en congé sabbatique, j’ai tout le loisir de me pencher sur la scolarité de mes enfants. Ma fille de 11 ans avait été récupérée manu militari en CE1 au fond de la classe par mon mari à l’époque au chômage (béni soit le crétin qui l’a fait virer à l’époque). Quelques mois et beaucoup de larmes et de crises de « je suis nulle, j’y arriverai jamais » plus tard, elle était dans les 5% de meilleures résultats aux évaluations nationales, et maintenant c’est un bon 17 de moyenne en 6ème sans autre forme de vérification. Alleluia donc. Sauf que. Ça fait deux ans que sa sœur décroche, mais alors complè-te-ment, depuis le CE1 aussi, donc. Pourquoi ne m’en suis je pas rendu compte avant me direz vous? Parce que ses devoirs elle les connaît en 5 mn, et que son cahier est rempli de bravos! « Ah bah oui, mais les bravos sont des encouragements, elle partait de tellement bas vous comprenez. Mais vous n’aurez jamais de problème avec votre fille, elle s’en sortira toujours ». Non, je ne comprends pas madame. Elle est dans le dernier tiers de sa classe, et elle a bravo toutes les 3 lignes, mais elle est nulle et elle s’en sortira toujours?! Vous vous foutez de moi?! Désolée, je ne comprends pas. Elle rêve toute la journée et ça ne vous met pas la puce à l’oreille? Vous citez en début d’année un élève qui dort les yeux ouverts et vous ne jugez à aucun moment utile de nous avertir qu’il s’agit de notre fille, couchée tous les soirs à 20H30 maximum? Comment je fais pour savoir comment elle est à l’école alors qu’à la maison elle est attentive, vive et de fait tout de bon cœur? L’autre problème pour cette instit, c’est qu’elle est « difficile à placer », bah oui, elle ne fait partie d’aucun groupe, donc si on la change de place, les autres râlent. Total, 6 mois qu’elle est côté de garçons qui la harcèlent, et elle passe son énergie à les éviter. Mais que tout ça est cohérent et merveilleux dites moi donc. Et moi qui croyais qu’on était à l’école pour apprendre, suis je bête, en fait c’est pour être toute la journée à côté de ses copains, bah oui!
Je peux vous dire un truc, ça fait deux mois, DEUX MOIS vous entendez qu’on révise CHAQUE SOIR les tables de 3, 4 5 et elle comme moi, ON EN PEUT PLUS DE LES CONNAITRE PAR COEUR sans jamais voir le début d’une évaluation sur le sujet!!!!
Vive internet pour le coup, des tas d’exercices rigolos et de vitesse qui amusent ma fille, mais ils foutent QUOI en primaire?!!
Le seul objectif de ma fille : ne pas être punie (elle adore sa maîtresse), ne pas avoir d’ennui. Enfin de l’ennui, elle en a quand même des kilotonnes visiblement. Elle me dit « zut, je pensais que ça serait mieux après la maternelle, mais en fait, non ».
Non, je suis pas en colère, je suis folle de rage. Heu, pardon, et merci pour la tribune, oups.
Je viens de tomber sur ce très intéressant article http://internetactu.blog.lemonde.fr/2014/02/07/comment-apprendre-a-apprendre/
« Aujourd’hui, notre système éducatif sélectionne ses éléments sur leur capacité à mémoriser des leçons. Pas sûr que ce soit une bonne méthode, puisque n’importe quel ordinateur est plus doué que nous…« , rappelle François Taddéi
L’article ne cause pas de ce que je croyais mais est encore plus intéressant, je ne me sens pas capable de le résumer, aussi j’offre qqs citations :
« nous allons avoir besoin, plus que jamais, d’interdisciplinarité. Nous allons avoir besoin partout de collectifs toujours plus importants pour apprendre, travailler, découvrir, innover… »
Or, force est de constater que la pédagogie, elle n’a pas progressé aussi vite que la science. « Rien ne ressemble plus à une salle de classe d’aujourd’hui qu’une salle de classe du Moyen-Âge. »
« nous sommes tous nés chercheurs comme le dit Alison Gopnik dans Comment pensent les bébés ? L’enfant observe, forme des hypothèses, fait des expériences, analyse des données, les rapporte et invite les autres à reproduire ses propres résultats… Nous pouvons tous contribuer à la science, explique avec enthousiasme François Taddéi »
« Ce que ces projets montrent, c’est qu’il est important de fournir des cadres qui à la fois offrent des défis et de la liberté. « Dans le jeu, les niveaux sont progressifs et vous permettent d’apprendre de vos erreurs. Dans le système éducatif, si l’apprentissage est trop difficile, vous vous démotivez, s’il est trop facile, vous vous ennuyez. Le système scolaire français est l’un des plus inégalitaires qui soit, mais on se rend compte qu’il peut être corrigé quand les enseignants eux-mêmes se transforment en chercheurs, quand, plutôt que de rejeter un élève en difficulté, ils cherchent à l’aider, à se mettre en position d’interroger leurs propres manières de faire pour les améliorer. » »
« « On a confié récemment à une classe de ZEP en banlieue parisienne une colonie de fourmis pour observation… Eh bien les enfants ont observé quelque chose que les myrmécologues (les spécialistes des fourmis) de Jussieu n’avaient jusqu’à présent jamais observé… » comme le raconte très bien le blog éducation l’école de demain.
« Aucun d’entre nous n’est plus intelligent que l’ensemble d’entre nous », rappelle avec modestie le chercheur. L’essentiel est dans l’ouverture. »
et lire aussi http://ecolededemain.wordpress.com/2013/06/04/des-eleves-chercheurs-et-des-fourmis/
« Un vendredi après-midi, dans une classe de CM1-CM2, qui plus est en ZEP, on ne s’attend pas forcément à entendre les mots : hypothèse, expérimentation, myrmécologue, mandibules, trophallaxie, maniper, pupe*… et ces écoliers de 9-11 ans savent parfaitement de quoi ils parlent et prennent le temps de m’expliquer.
Il faut dire que le journaliste venu peu de temps auparavant “n’avait pas bien compris”, ils s’en sont rendu compte en lisant son article, alors avec moi ils ont décidé de faire un effort de PÉDAGOGIE ! »
Je vous laisse découvrir la suite, c’est prenant ! 🙂
et enfin http://www.franceculture.fr/emission-rue-des-ecoles-les-enfants-chercheurs-la-recherche-scientifique-comme-modele-d-apprentissag
🙂
J’ai envie de vous faire partager une histoire, et pour une fois, je vais remercier une psy, scolaire en l’occurrence. C’est l’histoire de l’ancien petit copain de ma fille, ils ont été amoureux de la maternelle au CE2, date de son premier redoublement à lui. Dans notre village de l’ouest parisien hyper snob, son père fait des travaux pour la mairie, sa mère, je ne sais pas. Il a une coupe de footballeur roumain, court devant, long derrière, pas de fringue de marque contrairement à tous ses petits copains, des joggings trop grands, un sourire adorable mais tout discret, un air qui observe tout un peu triste, il dit toujours bonjour et retourne jouer au foot avec son frère.
Invité aux anniversaires de ma fille pendant 5 ans, il était le seul à venir me filer un coup de main pour apporter les assiettes ou débarrasser, hyper poli, se faisant aussi discret que possible, jamais besoin de le recadrer contrairement aux autres, il apportait toujours d’énormes cadeaux qu’il lui donnait en rougissant. Petit après l’école, il allait se piquer les doigts pour lui cueillir des roses, je m’en souviens encore.
J’adore ce môme, et d’après sa mère qui me le dit souvent, il me le rend bien. Je vois, je sais, je sens qu’il est extrêmement vif et intelligent, d’une gentillesse incroyable, que le moindre sourire ou de la confiance l’éclairent tout entier, qu’il capte tout, qu’il n’a aucune confiance en lui et qu’il a l’air de se demander comment se sortir du merdier dans lequel les adultes l’ont foutu. On est nés le même jour, peut-être que ça a créé une curieuse connivence, je ne sais pas.
Face ses difficultés scolaires, j’avais demandé à sa mère si elle lui avait fait passer un test de QI. Elle m’a regardé avec des yeux ronds, je me suis dit que je m’y étais mal prise, mais quand même j’avais insisté : il est brillant votre fils, j’en suis sûre, les enfants très intelligents peuvent aussi être en échec scolaire vous savez. J’avais eu comme réponse qu’il est sagittaire et que les sagittaires sont négatifs, j’en pensais long comme comme un discours politique en campagne, alors je n’ai rien dit.
Une bonne fée a enfin été mise sur son chemin, il était temps, parce que depuis deux ans, je le voyais grossir, je sentais bien qu’il était en train de perdre la foi, et à 10 ans, c’est pas possible ça. Son instit qu’il déteste voulait empêcher son passage en 6ème, elle l’avait déjà fait redoubler une fois. Les parents s’étant opposés, direction la psy de l’école, pour prouver que l’instit avait raison. Sauf que la psy a détecté un super QI, et zéro problème chez ce môme. Une dyslexie, certes à prendre en compte, mais un môme super intelligent.
Question de l’institutrice au môme face à la psy:
– Pourquoi tu n’as pas bien récité ta poésie la première fois?
– C’est pas ce que vous attendiez de moi, alors je vous ai donné ce que vous attendiez!
Énorme. J’adore ce môme! Insubordination pour l’instit, cohérence absolue du môme. Évidement, l’école le maintient dans la même classe que cette bonne femme pour la deuxième année malgré la demande des parents de le changer d’institutrice, quelle bande de cons. Faudrait pas que l’instit perde la face, on préfère sacrifier un gamin, c’est tellement plus pratique, surtout quand les parents risquent pas de l’ouvrir trop. Cette fois, ils ont fait confiance à leur fils, et ils se sont opposés à un second redoublement, ce qui a permis de mettre son intelligence en lumière et la bêtise de l’instit aussi par la même occasion, et j’espère bien que c’est le début de la fin du cercle vicieux pour ce gamin là.
Bonsoir, je laisse un commentaire très perso (je suis en questionnement sur ma différence depuis qq mois ). Scolairement, j étais très bien jusqu a ça que je passe mes années collège et lycée dans une institution obsédée par ses 100% au bac et ses écoles d ingénieurs ou grandes écoles de commerce, le reste était dénigre… Ce même collège fait des conf sur les surdoués et je me dis que ces petits élèves Auront peut être plus de chance d’ être accompagnes voir orientes. Je me souviens que j avais beaucoup de mal a supporter la rigidité de ce collège … J ai vu un reportage récent sur un collège lycée qui revendiquait l excellence … Ça la un peu rassurer d entendre que le but était de permettre a l enfant de se trouver pour se libérer et se développer, l individu paraissait être au centre de projet éducatif, au delà du résultat … Au niveau professionnel, c’est un projet complexe et le soutien de collègues certainement surdoués qui m ont révèle, j e regrette que l’on ne m ai pas parle franchement du sujet de la douance, a un moment ou j étais paumée…on m a parle de la spécificité et. .. Cxest le recherches Perso qui m ont amènee jusqu a vous bloggeurs…d’ une manière Generale, de mon point de vue, enseignants et entreprises auraient tout a gagner je l’ensemble en favorisant avant tout le développement personnel ! Vos avis et témoignages sur l école et le milieu pro m intéressent, bonne soirée
Hummm …
Pour ma part, je ne vois rien de vraiment nouveau là dedans.
Tout cela, bien que »relooké », sous vernis théorique ie avec quelques nouveaux (ou pas) auteurs, références, ou concepts ré-organisés et une, revendiquée mais non prouvée, pseudo ligne de partage thérapie-accompagnement éducatif (si c’était si facile !) …me fait simplement penser à une autre approche, aussi naguère vendue comme recette miracle: le »coaching » …
« Les surdoués et les Sciences de l’Education ne se sont pas encore suffisamment rencontrés « : je ne dirai pas cela, loin s’en faut ! toutes et tous nous sommes passé par l’école obligatoire, alors la rencontre s’est faîte, plus ou moins bien d’ailleurs comme beaucoup en ont témoigné ici. Mettons plutôt, que les dites »sciences de l’éducation », vous voyez que je n’hésite pas (et sans scrupule) à enlever les majuscules, ont beaucoup de rattrapage de terrain à faire ! Croyez bien, que dans la cour d’école, tout comme en classe, nous n’avons jamais été invisibles. Pourquoi les profs commencent juste à sortir la tête du sable ???
Aussi, faut-il le rappeler: instruire et éduquer se font aussi ailleurs que dans le système éducatif et une chance encore !
Chan
Ah ben voilà, j’ai ressenti une insatisfaction après avoir lu ce texte, incapable de mettre des mots dessus, mais c’est exactement ça, merci Chan (et, en l’occurrence, si la « rencontre » ne s’est pas faite, ce n’est vraiment pas de la faute des surdoué-e-s dont certain-e-s s’ingénient pourtant à se faire remarquer !)
J’écoute beaucoup FrQ, j’y entends quasi chaque jour un-e invité-e de toute évidence surdoué-e qui ignore visiblement complètement l’être, et ça me fait vraiment mal, pour nous tou-te-s.
Eh bien alors.. peut-être faut il se féliciter que des acteurs des sciences de l’éducation, du côté professeurs, prennent conscience – car on peut alors espérer le côté tâche d’huile ? non ?
Et c’est dans ce sens que j’ai pris ce texte : il existe, au sein du Mammouth, des gens qui prennent conscience et qui veulent faire évoluer les choses.
Se féliciter ? je vois pas bien pourquoi réellement. Comme un peu ramasser des pots cassés, peut-être ?
M’enfin, si vous voulez… En tout cas: un Mammouth et une tâche d’huile et quelques profs au milieu, ca ca va faire jaser à la récré, YÉÉÉÉ !!! (LOL)
Chan
« favoriser l’émancipation intellectuelle et la mise en place de la fonction critique de chacun afin de gagner au quotidien en pouvoir d’agir. »
Ce n’est pas ce que fait l’Éduc’ Nat, et je n’ai pas le sentiment que ça s’arrange, loin de là. Même, les gamins ne savent plus lire et écrire, comment ont-ils la moindre chance de s’émanciper ?
« L’accompagnement éducatif est essentiel à tous. Mais…
…que dire de ces enfants surdoués peinant tant à se faire des amis ? De ces adultes à haut potentiel en perpétuelle quête de nouvelles informations et de nouveaux défis intellectuels ? »
« Ne gagneraient-ils pas à travailler leur rapport à l’autre pour gagner en aise relationnelle ? Leur rapport au savoir avant de faire un burn out ? Leur rapport à la norme avant de se retrouver totalement exclu du monde ? Leur « image de soi » pour s’autoriser à « devenir soi-même son propre co-auteur » (Ardoino) et retrouver le droit de choisir comment exister dans le monde ?
Mais… euh… c’est vraiment NOUS, le problème ? Et si EUX apprenaient à nous reconnaître, nous respecter, aurions-nous toutes ces difficultés ?
Est-ce nous qui avons un rapport à l’autre à travailler, ou eux un rapport à la différence à travailler ?
Est-ce nous qui avons besoin d’accompagnement, pour eux, pour être moins cons, moins fermés, moins aveugles ?
Et, ce qui me fait toujours bondir : « • La procrastination comme refus de « l’implication » (Ardoino) »
La procrastination… bon sang, qui va leur expliquer comment fonctionne un cerveau surdoué, par à-coups fulgurants suivis et précédés de longues plages de repos ? (relire le guépard de Stephanie Tolan !)
« • Le faux-self comme difficulté à passer « d’acteur » à « auteur » (Ardoino) »
Le faux-self… ben voyons… Comment faire autrement quand dès tout petits on nous colle une étiquette qui n’est pas la bonne, et qu’on nous force à rentrer dans des cadres qui nous étriquent, nous étouffent, nous rendent dingues ?!
Bref, c’est comment une fois de plus faire croire aux surdoué-e-s qu’illes sont défectueux-ses et qu’il ne tient qu’à elleux de devenir « normaux », avec l’accompagnement bienveillant de personnes qui en savent mieux qu’elleux, on se demande par quel miracle.
Grmbl…
oups, faute de frappe : au lieu de « Est-ce nous qui avons besoin d’accompagnement, pour eux, pour être moins cons, moins fermés, moins aveugles ? »
lire : « Est-ce NOUS qui avons besoin d’accompagnement, ou EUX, pour être moins cons, moins fermés, moins aveugles ? »
Bonsoir,
ici l’auteur. Suite à la lecture de vos commentaires, je voudrais apporter quelques informations supplémentaires.
Pour commencer, je crois que vous confondez les Sciences de l’Education et l’Education Nationale. Je ne travaille pas pour l’Education Nationale (et n’y ai jamais mis les pieds). Les Sciences de l’Education sont une discipline qui vise à créer plus d’humanité dans la sphère des compétences, cela ne se cantonne pas à l’Education Nationale. Quand je disais que les surdoués et les Sciences de l’Education ne se sont pas encore assez rencontrés, je ne parlais nullement de l’école, mais de tous les apports conceptuels et autres dispositifs d’intervention qui peuvent être utiles à l’émancipation des publics précoces.
Ensuite, puisque vous vous étonniez que je n’explicite pas la différence entre éducateur et thérapeute, je vais le faire ici. Le thérapeute soigne le Moi en souffrance. L’éducateur stimule le développement des compétences et les possibles futurs de l’autre. Il y a donc bien une limite très nette entre les deux postures. Si l’éducateur peut s’appuyer sur des savoirs de psychanalyse, cela ne fait pas de lui quelqu’un capable de contenir les processus psychiques d’un patient en thérapie… Il s’agit de formations, de postures, de processus et de finalités différentes.
Ensuite, l’accompagnement défini par les Sciences de l’Education est bien une forme de coaching et de consulting. Mais attention, le coaching tel qu’on l’entend aujourd’hui et qu’on vend dans les entreprises consiste à aider l’autre à atteindre des objectifs visant à être plus « conforme » et plus « performant ». Les Sciences de l’Education, elles, ne visent en aucun cas la conformité et l’atteinte d’objectifs mais la création de plus d’autonomie et d’esprit critique chez l’autre. C’est pourquoi j’utilise peu le terme « coaching » dans mes articles, parce que je sais que cela véhicule des présupposés qui ne sont pas en accord avec la finalité de mon propos.
J’espère que ces quelques éclairages vous permettront de comprendre qu’il n’est ni question de coaching tel qu’on le conçoit ordinairement, ni question du travail des professeurs de l’Education Nationale. Et en ce sens, je pense que l’accompagnement tel qu’il est expliqué dans cet article est un dispositif peu connu apportant des perspectives qu’il serait dommage de négliger.
Pour plus d’informations, je vous invite à consulter le site de Michel Vial, professeur de Sciences de l’Education et chargé du master qui forme à ce métier. On y trouve toutes sortes de documents permettant de mieux comprendre ce qu’est l’accompagnement des Sciences de l’Education.
Cordialement.
Marie-Anna Morand
Merci pour ces utiles précisions, j’avoue avoir tout mélangé, la colère m’aveugle (plus mes enfants et moi sommes loin de l’Éduc’ Nat’, plus je la hais, tant je prends conscience de tout le mal qu’elle fait ; c’est mal, je le sais, mais bon, voilà, étape colère…)
N’empêche que j’aimerais qu’on travaille davantage AVEC les surdoué-e-s et pas seulement POUR elleux… Je ne peux plus m’empêcher d’être très méfiante, trop échaudée par de vaines promesses, sans doute. Désolée de ma virulence, stérile je le sais, mais parfois ça déborde, tant de souffrances, tant de gâchis…
Esprit de l’escalier : mais QUI s’occupe d’accompagner et soigner l’Éduc’ Nat’ pour lui apprendre à faire son métier d’éducation et à ne pas détruire les humains qui lui sont confiés en les formatant ?
Parce que je maintiens mes remarques concernant le faux-self, la procrastination et le reste.
Le problème n’est pas le/la surdoué-e mais bien l’institution qui s’arroge le droit de la/le détruire, pourquoi les sciences de l’éducation ne servent pas à ça ? Pourquoi aucun lien entre Éduc’ Nat’ et sciences de l’éducation ? Je dois être bouchée, je ne suis pas sûre de comprendre mieux, en fait 🙁
Chère Tournevis,
Voici une vidéo du TED Global 2013 qui est assez drôle malgré la gravité du propos.
Elle s’intitule
« How schools kill creativity » (par Ken Robinson)
http://www.ted.com/talks/ken_robinson_says_schools_kill_creativity.html
Faites attention à un argument très important dans ce qui est dit : le système éducatif tel qu’on le connaît (au moins pour l’Europe occidentale) a été créé à l’époque victorienne où il était crucial de former des « clercs » sachant lire et calculer pour faire tourner l’administration.
Nous en avons encore l’héritage aujourd’hui.
Au lieu de former un bataillon de « clercs », le système éducatif forme…des professeurs. Et le système s’auto entretient 🙂
Bon visionnage.
Jean-Claude
NOTA : j’ai pris la vidéo sous-titrée en français, aucun préjugé de ma part sur votre « proficiency » en anglais.
Petit message de la part d’une enseignante: je n’ai pas été formée pour m’occuper d’élèves surdoués et pourtant j’en ai régulièrement dans mes classes. Et ces enfants n’ont souvent rien à faire dans les classes normales: ils s’y ennuient profondément, surtout quand le niveau général est très bas (beaucoup d’élèves de collège ont des difficultés à lire et à écrire). Dans le meilleur des cas, ils se nourrissent en dehors de l’école, ils sont bien dans leur peau, ils travaillent et progressent. Dans le pire des cas, ils ne veulent pas être là, ils chahutent et empêchent les autres de travailler. J’ai du mal à leur en vouloir car j’étais comme eux. Je voudrais pouvoir faire plus pour eux, hélas! mon rôle est d’enseigner à une classe et non à un élève en particulier. Et j’ai l’impression que l’Educ Nat n’a pas assez de structures/classes pour accueillir tous ces élèves, ou bien les parents n’ont pas le temps ni l’envie de faire des km en plus tous les jours pour emmener leurs enfants dans des établissements spécialisés loin de chez eux. J’aimerais tellement pouvoir faire plus pour eux – et pour tous les élèves en difficulté!
A propos de la formation des enseignants, je ne parlerais pas de formation. Il s’agit plutôt de ‘formateurs’ qui viennent faire un cours sur leur expérience du métier, certains mieux que d’autres, mais eux-mêmes ne savent pas faire la différence entre enseigner à des élèves du secondaire et former des adultes à un métier. La qualité des interventions est souvent médiocre. Il faut attendre la formation continue pour approfondir les savoirs utiles et apprendre à enseigner à des élèves différents – mais les formations ne sont pas toujours de bonne qualité.
Tout cela est frustrant!
@Jean-Claude: Ken Robinson is brilliant.
Point de vue très intéressant sur l’Education!!
Tournevis,
comme votre dernier message n’apparaissait pas lorsque j’ai écris mon premier commentaire, je vais vous répondre ici.
La colère que vous exprimez au sujet de l’Education Nationale est compréhensible, mais la diriger contre moi n’a guère de sens. L’immense majorité des professeurs qui enseignent à l’Education Nationale n’a jamais mis les pieds à l’université des Sciences de l’Education (et je trouve cela fort regrettable). Vous vous trompez de colère. Cet article ne parle pas au nom de l’Education Nationale. Et il ne vise pas le fait de « normaliser » les surdoués (certainement pas !). Mon métier ne consiste pas à normaliser qui que ce soit, d’ailleurs.
Ensuite, concernant la procrastination, je sais fort bien ce qu’est l’alternance entre les phases d’hyper-action et les phases de repos. (Je suis surdouée aussi, voyez-vous. Et je fais partie de l’administration d’un des plus grands réseaux d’adultes surdoués, je les fréquente et les accompagne tous les jours, j’ai une petite idée de ce dont je parle et ne considère absolument pas que nous sommes défectueux !). La procrastination dont il est question dans cet article est celle qui permet d’éviter la confrontation avec les émotions et les ressentis négatifs, celle qui permet de ne se sentir contraint à rien en refusant l’idée d’être impliqué dans les situations (d’où la référence à Ardoino…), celle qui permet d’éviter le sentiment d’échec en paralysant toute forme de mouvement. Je sais faire la différence entre ce phénomène-là et ce que vous décrivez.
Alors, est-ce les surdoués qui ont besoin d’être accompagnés ou bien les professeurs de l’Education Nationale ? Compte tenu du fait que l’accompagnement consiste à favoriser la création de sens de chaque être humain et de fédérer le groupe social, je dirais que les surdoués, les profs, les concierges, les chômeurs, les astronautes, les épiciers, les présidents et tous les autres en ont besoin de la même manière. Non pas pour être moins cons, moins fermés et moins aveugles, comme vous dites, mais pour construire leur place de façon autonome dans le monde et avoir plus de choix dans leur façon d’agir.
Je ne cherche pas à rendre les surdoués « normaux », bien au contraire. Je cherche à proposer d’autres réponses pour qu’ils puissent s’autoriser à réinventer leur place en dehors des enfermements qu’ils subissent souvent.
Marie-Anna Morand.
Arf, le croisement des messages fait que le mien n’a plus beaucoup de sens. 🙂
Etre en colère ça se comprend, surtout quand on est en souffrance et qu’on se heurte à de l’incompréhension. C’est justement pour ça que s’intéresser aux Sciences de l’Education peut être utile. Pour soi, pour ses enfants, mais aussi pour conseiller une lecture spécifique à un professeur en difficulté, par exemple, qui en dehors de l’iufm et de ses recherches personnelles, n’a pas eu forcément accès à beaucoup de concepts clés dans le domaine des Sciences de l’Educ.
J’espère en tout cas que vous trouverez le moyen de vous décoller de votre colère pour en faire quelque chose de plus riche pour vous. 🙂
Marie-Anna Morand
Je vois que nous sommes d’accord et j’en suis ravie 🙂
Merci du temps passé à me répondre.
Première lecture rapide (scan) : bel article qui fait du bien.
Merci pour ce partage.