J’avais dans un précédent billet présenté le modèle de Françoys Gagné – un modèle « estampillé » 2003. Françoys Gagné a apporté quelques précisions à son modèle en 2008.
Grâce à Noémie qui en a assuré la traduction, voici les meilleurs passages d’un texte que vous pourrez par ailleurs trouver en anglais ici.
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Le Modèle de Différentiation entre Surdon et Talent de Françoys Gagné a été créé pour mettre à profit la distinction qui existe entre les concepts de « don » et de « talent ».
En effet, Gagné insiste sur la différenciation de ces deux termes, pour en faire émerger l’existence d’un processus de développement, qui permettrait au sujet équipé de « dons » de développer un ou plusieurs « talents ».
Son modèle a permis de créer deux définitions bien distinctes pour lesdits termes :
–      le (SUR)DON désigne le fait de posséder et d’utiliser des capacités naturelles hors-norme, appelées aptitudes, dans au moins un domaine d’activité, qui placent l’individu dans les 10 % supérieurs de sa tranche d’âge
–      le TALENT désigne la capacité à manier des habiletés développées de façon méthodique, appelées compétences (connaissances et savoir-faire), dans au moins un champ d’application, qui placent l’individu dans les 10 %supérieurs de sa tranche d’âge et dans sa spécialité.
Le DÉVELOPPEMENT DE TALENTS correspond à la transformation progressive du (SUR)DON en TALENTS.
Les trois composantes de base du modèle de différenciation entre surdon et talent sont les dons (G), les talents (T) et le processus de développement (ou d’apprentissage) des talents (D).
S’ajoutent à cela deux composantes supplémentaires : les catalyseurs intra-personnels (I) et les catalyseurs environnementaux (E).
Le nouveau modèle de Gagné (2008) précise à la fois le type de dons que l’on peut trouver chez une population « hors-norme » (les 10 centiles supérieurs), et les facteurs qui vont influencer le processus de développement de cette population (« catalyseurs »).
Une fois ces catalyseurs pris en compte, le processus de développement prend une forme concrète, d’où émergent différents éléments à prendre en compte pour l’apprentissage de nouvelles compétences.
Enfin, les talents pouvant être développés sont listés selon une nouvelle hiérarchie.
Capacités Naturelles
Dons (G)
Gagné distingue les capacités naturelles d’ordre mental des aptitudes physiques :
– capacités intellectuelles (GI), créatives (GC), sociales (GS) et perceptives (GP) d’une part,
– capacités musculaires (GM) – notamment la résistance aux efforts physiques soutenus – et capacités en lien avec la motricité fine et les réflexes (GR) d’autre part.
Il ne s’agit pas de capacités innées, mais d’aptitudes qui se développent tout au long de la vie, particulièrement dans l’enfance. Ces « dons » sont d’ailleurs souvent plus visibles chez les enfants car l’influence de l’apprentissage méthodique y est encore très limitée.
Le développement spontané de ces capacités est en partie lié au facteur génétique. C’est ce développement qui va rapidement entraîner d’importantes divergences dans l’aptitude d’une personne à développer des compétences de manière méthodique. En effet, Gagné établit un lieu causal entre l’existence d’importantes capacités naturelles et un processus d’apprentissage plus rapide et/ou facile chez ces individus « hors-norme ».
Compétences
Talents (T)
Pour six des neuf talents de son modèle, Gagné s’inspire de la typologie professionnelle « World-of-Work » de l’organisation américaine ACT, basée sur les six profils RIASEC du modèle de John Holland. Celui-ci liste six types de personnalités et 26 corps de métiers associés :
–      réaliste / secteur technique
–Â Â Â Â Â Â investigateur /Â sciences et technologies
–Â Â Â Â Â Â artistique / arts
–Â Â Â Â Â Â social / services sociaux
–Â Â Â Â Â Â entrepreneur / administration, vente
–Â Â Â Â Â Â conventionnel / monde des affaires.
Trois autres champs d’activités viennent compléter le schéma de base :
–      les sujets académiques (langues, maths, sciences ; sciences humaines, vocations)
–      les jeux (jeux vidéo, jeux de cartes, échecs, puzzles)
–Â Â Â Â Â Â le sport.
Pour évaluer les compétences d’un individu, il suffira de définir une mesure de sa performance (examens, tests de compétence, etc.). Ceci s’avèrera particulièrement facile dans le milieu sportif, même à un niveau très élevé.
Gagné souligne que contrairement aux auteurs qui empruntent leurs exemples aux professions élitistes, son modèle place les surdoués dans toutes les catégories professionnelles quelles qu’elles soient.
Le Processus de Développement (D) :
Gagné distingue également plusieurs étapes dans le processus de développement :
– activités (DA)
– suivi (DP)
– investissement (DI).
Le processus de développement est engagé dès lors qu’un enfant, un adolescent ou un adulte est identifié ou sélectionné pour participer à un programme d’apprentissage méthodique, à long-terme, et dont le but est d’acquérir de nouveaux savoirs (talents).
–      Les activités (DA) du programme d’apprentissage se déroulent à la suite d’un processus de sélection (DAA), autour d’un contenu (DAC), d’une forme (DAF) (apprentissage autodidacte ou au sein d’une structure (école, organisation…) ?)
–      Un suivi (DP) permet de déterminer les différentes étapes (DPS) du programme, le rythme de progression (DPP) ainsi que les points cruciaux (être détecté, recevoir une bourse, accidents positifs (tomber amoureux) ou négatifs (perdre un être cher), etc.)
–      Tout progrès se fait au prix d’un investissement (DI) quantifiable, qu’il s’agisse de temps, d’argent ou d’énergie psychologique.
Catalyseurs
Dans un premier temps, il est établi que les « catalyseurs » du modèle de Gagné peuvent avoir une influence positive ou négative sur le développement d’un individu. Ensuite, ces facteurs se trouveront eux-mêmes modifiés en conséquence de leur interaction avec le surdoué.
Il est précisé que seules les actions/individus ayant eu un impact direct sur le processus de développement seront être mentionnés dans le modèle.
Enfin, il existe un recoupement entre ces deux types d’influences, qui vont d’ailleurs avoir un impact d’importance différente sur le processus de développement, comme en attestent les différentes tailles des flèches. En effet, si l’environnement peut avoir un impact sur le processus de développement d’un individu, celui-ci reste néanmoins soumis au « filtre » des besoins, intérêts ou traits de personnalité du sujet.
De la même manière, le sujet pourra faire appel à des qualités intra-personnelles pour faire évoluer des influences négatives, voire tempérer leur impact négatif sur son développement (comme l’on démontré les recherches sur la résilience).
Gagné distingue plusieurs types de catalyseurs :
Intra-personnels (I)Â :
Au sein des catalyseurs intra-personnels, on trouve deux sous-groupes :
– des traits physiques (IF) ou des traits de caractère (IP), inscrits de façon durable dans la personne :
* IF : apparence physique, handicaps, maladies chroniques…
* IP : tempérament (héréditaire), personnalité (comportements acquis), résilience
– des processus développés dans un but précis : identification d’un but, puis mise en place de stratégies pour l’atteindre :
* connaissance des qualités/faiblesses (IW), à la foi chez soi (G) et chez les autres (I et E)
* motivation (IM) : identification et poursuite d’un but selon ses valeurs, ses besoins, ses intérêts, ses passions. Plus le but sera élevé ou éloigné dans le temps, plus sa poursuite systématique exigera de discipline et de dévouement pour surmonter les obstacles, l’ennui et les échecs occasionnels.
* volonté (IV) : autonomie, effort, persévérance.
Environnementaux (E)Â :
– milieu (EM) : géographique (climat, urbain/rural…), culturel, social, familial (y compris les facteurs d’ordre économique)
– individus (EI) : parents, famille, camarades/collègues, enseignants, mentors, modèles, etc.
– provisions (EP) : ce facteur regroupe toutes les formes d’apprentissage et/ou d’acquisition de talents, à la fois de l’ordre de l’enrichissement (programme scolaire, universitaire, etc., pédagogie, rythme d’apprentissage) ou de l’administratif (regroupement par niveau et accélération des apprentissages (saut de classe, rentrée scolaire précoce, etc.))
À propos du facteur chance (C) :
Le facteur Chance a évolué tout au long de la maturation du modèle de Gagné.
Gagné emprunte à John William Atkinson, psychologue réputé, l’idée que tout être humain est soumis à deux faits sur lesquels il n’a absolument aucune influence : les circonstances de sa naissance et ses antécédents.
Ces évènements impliquent donc à la fois le patrimoine génétique du sujet (ses « dons », son tempérament) et le milieu familial et socioculturel dans lequel le sujet est né et éduqué.
Le rôle de la chance, même s’il se limite à ces deux seuls « accidents » dans la vie du sujet, est donc considérable, sans pouvoir être précisément quantifié.
La dynamique du processus d’apprentissage :
D’après le modèle de Gagné, les capacités naturelles apparaissent comme la « matière première » des talents (ou savoir-faire). Il en découle que le talent implique forcément la présence d’habiletés naturelles au-dessus de la moyenne, tandis que l’inverse n’est pas nécessairement vrai.
Gagné en conclut qu’une certaine habileté naturelle peut être « travaillée » pour en faire un talent (ou une compétence) particulière. Ainsi, un sujet pourra « travailler » sa dextérité manuelle naturelle pour développer des talents de pianiste, de dentiste, de dactylo, ou pour se perfectionner aux jeux vidéo.
Dans la majorité des situations de développement de talents, les quatre composantes causales (G, I, D, E) ont une influence positive sur l’émergence de compétences nouvelles.
Néanmoins, ces influences sont extrêmement variées d’un individu à l’autre, et peuvent évoluer au cours du temps (Gagné prend pour exemple la surveillance des devoirs par les parents : si elle est très rigoureuse au cours élémentaire, elle devient quasi-inexistante au lycée).
C’est pour cette raison que l’apprentissage de talents est un processus complexe et unique, propre à chaque individu.
En conclusion, nous rappellerons que toutes les composantes causales jouent un rôle crucial dans le processus d’apprentissage du surdoué, et que l’émergence du talent est le résultat d’une chorégraphie complexe entre ces quatre composantes, chorégraphie propre à chaque individu.
Cécile,
Je me permets d’intervenir sur cet échange et en lien aussi avec d’autres en ce moment sur ce blog, entre Lavigne et toi.
Il me semble, à vous lire tous deux, assister à un dialogue d’abSOURDoués…
En effet, Cécile, tu explores et enrichis la notion de ce que peut-être un surdoué, dans une approche que l’on pourrait qualifier de structuraliste (i.e. avec des notions de « depuis le dedans »- notamment au travers des notions de « souffrance »), « depuis le dehors » (vision et perception du surdoué par autrui, par ex) , « le dedans » (neurobiologie and co), « la norme » (internalisée par chacun, normo-pensants ET surdoués), approche qui, intrinsèquement, ne peut qu’être binaire, (puisque c’est une approche in/out, Vrai/Faux, OK/pasOK,) et donc non en relation avec la complexité qui est, tu le dis très explicitement l’essence même du « surdoué ».
Le terme d' »essence » est l’indicateur en lui-même d’une approche structuraliste (ce qui, en très raccourci, ne peut qu’enfermer un peu plus dans le problème, dans tous les problèmes évoqués, ici et ailleurs, dans les témoignages et dans la littérature sur le sujet…).
C’est précisément la pertinence de cette approche (au demeurant extrêmement répandue) que questionne ici Lavigne, non pas pour mettre quiconque en difficulté, mais bien pour tenter de déconstruire la notion même de surdoué, telle qu’abordée dans la littérature, telle que présentée et disséquée sur ce blog, sans jamais (me semble-t-il) aller au-delà de ce qui « est » ou de ce qui es « dedans » et de ce que ça génère « dehors » et « dedans », avec l’effet « plombant » en prime…
En l’espèce, sa question sur l' »absurdoué » me semble tout à fait pertinente, outre sa malice, et peut-être était-ce, lorsque tu as « créé » ce mot, déjà une tentative volontaire de déformer la sémantique usuelle car trop réductrice, pour, à ton insu, déconstruire in fine le mot « surdoué », englobant ainsi le fait qu’il y a peut-être ce qu’il « est » mais aussi « tout autre chose » que ce que le mot « dit » ou en tout cas, semble « dire ».
Car il est bien évident ici que c’est le mot (les mots) qui pose(nt) problème, et non pas le concept, ainsi que le dit Lavigne. Le mot qui, binaire, enferme et en cela même cause souffrance et isolement. Or l’approche en général que l’on trouve ici et ailleurs, et aussi riche et consciencieuse soit-elle, un trésor de références bibliographiques même, pour qui chercherait des informations ou des liens sur le surdon, la douance, etc… maintient cette torsion que je ressens moi-même personnellement à lire ce qui s’écrit sur le sujet. Car il s’agit très exactement, et ceci en totale incohérence (si je puis me permettre) avec tes intentions premières, je crois, Cécile, de l’abord d’une complexité par la binarité, tel un hypercube qui traverserait l’espace 3D et dont on ne verrait qu’une apparence probable de cube, que l’on s’obstinerait à décrire et à définir uniquement par rapport à la normalité de ce qu’est un cube…
En opposition avec une approche binaire de ce qu’est ou n’est pas in fine un surdoué, de ce qu’il vit ou pas « normalement », de ce qui fait de lui un être « normal » ou pas, et au delà du simple constat de la norme comme la loi du plus fort en nombre, il me semblerait judicieux de parler de personnes entretenant une relation particulière avec la complexité.
De quoi s’agit il au juste? qu’est ce que la complexité ? Non celle d’une personne mais ce qu’elle (la complexité) est pour cette personne, et la relation qu’elle entretient avec cette complexité nous parlera bien plus du surdoué, de ce qui est important pour lui, de ce qui fait sa singularité, plutôt qu’une neurobiologie particulière, voire considérée comme « anormale » au sens statistique du terme, induisant en conséquence différence et souffrance potentielles parce que l’approche elle-même, enferme, par son prisme, dans ces potentialités là .
Ce n’est pas l’apanage du surdoué que de subir les injonctions de la norme ainsi que la relation d’autrui à la norme, c’est le lot de tout un chacun dans notre monde. La différence pour le surdoué est que ceci l’enferme encore plus, non seulement il sait mesurer très finement les écarts à cette norme, mais, de surcroît, il doit gérer la perception par autrui de ses écarts à la norme. Mais aborder cela en moultes déclinaisons apportera-il véritablement du « différent » dans la vie du « surdoué », dans la vision de sa vie de souffrance? Qu’est-ce que cela ouvre d’autre pour lui ?
Ici, sur ce blog qui est le tien, je préfèrerais te lire Cécile, lire les liens que tu fais, comment tu les expliques, comment tu réfléchis, ce que tu en penses toi, Cécile Bost, en tant que surdouée, en quoi cela te semble-t-il faire avancer le « machin », que l’on puisse voir ta propre relation à la complexité se déployer sous nos yeux…
Bien à toi,
Catherine
qu’est ce que la complexité ? Non celle d’une personne mais ce qu’elle (la complexité) est pour cette personne, et la relation qu’elle entretient avec cette complexité nous parlera bien plus du surdoué, oui, je suis d’accord.
Quant à donner mon avis… remarque très pertinente :)… mais j’ai d’abord conçu ce blog comme une plateforme pour y déposer les sources auxquelles j’ai fait référence. Il m’est arrivé de donner ma perception – beaucoup moins ces derniers temps : manque de temps pour être capable d’exprimer précisément ce que je souhaiterais exprimer.
Alors, je préfère transmettre des textes bruts – à mon sens, ils peuvent quand même aider, ici et là , à réfléchir aux différentes facettes du sujet en l’abordant par différents angles.
Quand je serai en mesure (temps, disponibilité d’esprit) d’exprimer à nouveau quelque chose de personnel qui me convient, je n’hésiterai pas… en gardant en tête que je ne peux que témoigner de ce que je ressens ou perçois et que je ne veux en aucun cas me poser en gourou : dans le domaine du surdon, le désarroi et la souffrance sont grands et je ne veux pas me risquer, par maladresse et surtout, par méconnaissance, à aggraver les choses.
J’ai identifié quelques points, en particulier dans le domaine des neurosciences (le sujet de la sérotonine est toujours d’actualité pour moi, et même plus que jamais), mais j’ai conscience aussi de mes limites et des incommensurables bêtises que je peux écrire.
Alors mon approche est par petites touches, fidèle, il me semble, à mon premier projet : mettre à disposition des sources pour ceux qui en les utilisant et en les croisant, pourront aller plus loin.
Merci de ton intervention 🙂
C’est ici précisément que je me demande à nouveau quelle est l’intention de ce blog, si nous regardons uniquement son titre : « talent différent ». Quels liens l’auteure fait elle entre le talent et le sur-don (pour ma part j’aime bien le concept de sur-efficience même s’ilf confère à un modèle quantitatif) ? L’auteure est elle en phase avec le modèle de Gagné ? Si oui, que peut on en conclure sur l’auditoire de ce blog ainsi que la corrélation entre le livre qui parle explicitement de l’adulte surdoué et le blog ? Si non, quelles définitions précises sont elles retenues par l’auteure ? (il me semble comprendre page 12 du livre cité que « polymathe » et « absurdoué » ont les préférences de Cécile Bost). Je trouve le mot absurdoué très joli et poétique mais sa définition, assez floue au demeurant, relève t elle du « sur-réalisme » ? Dit autrement : en quoi ce dernier concept peut il permettre d’ouvrir le débat sur la caractérisation d’une population hétérogène et dont certains invariants ne cessent d’être explicités et postulés, ici notamment ?
Bonsoir
Merci de vos questionnements.
Face à cette souffrance qui résulte d’une différence souvent mal vécue et encore plus mal comprise, je m’efforce de donner quelques repères.
Tout d’abord, les sources auxquelles je me suis référée pour mon livre (trop nombreuses pour être citées – mon manuscrit comportait 18 pages de sources qui n’ont pas été acceptées par l’éditeur – d’où mon recours à des références de site web comme autant de portails.
Et puis je présente d’autres documents, qui me semblent éclairants, que je n’avais pas forcément sous la main quand j’ai rédigé mon livre et que je glane au hasard de mes recherches.
C’est le cas du modèle de Gagné qui explique comment on peut passer du stade de « surdoué » au stade de « talentueux », du stade de l’individu brut de fonderie au stade d’individu reconnu parmi ses pairs pour son talent (en anglais, les deux mots sont souvent utilisés indifféremment et Gagné veut montrer qu’il y a une différence)
Gagné explique le cheminement qui permet à des surdoués de se voir reconnus (le besoin de reconnaissance, convenez en, fait partie des souffrances souvent endurées par un surdoué) : au lieu de vivre des dons qui partent en feu d’artifice et sont plus ou moins exploités (une situation qui provoque quelques désillusions pour le moins mais aussi souvent un sentiment de frustration), Gagné souligne l’importance de la motivation et de l’accompagnement (j’ai souvent cité l’importance de pouvoir se faire accompagner d’un coach ou d’un mentor pour arriver à donner un sens à sa vie).
Ensuite, bien sûr, il y a le facteur chance au sens hasard.
Le mot « absurdoué » fait référence à une absence de repères, à cette confusion que l’on peut ressentir et qui fait souffrir.
C’est visiblement absurde d’être surdoué puis qu’on n’en est pas pour autant plus heureux, plus riche, plus reconnu, plus performant, puisqu’on n’en réussit par pour autant mieux sa vie.
Alors, dans de telles conditions, ça sert à quoi d’être surdoué ?
Le bonheur de chacun réside dans un équilibre personnel dont les composantes sont uniques dans leur dosage.
Mon blog propose des éclairages complémentaires pour mieux comprendre ce qui se passe, réfléchir, trouver des points d’accroche pour avancer, identifier les composantes de cet équilibre personnel trouver le bon dosage.
J’espère avoir répondu à vos questions !)
Merci de vos réponses. Je note que le thème de la souffrance est bien présent ici. Il semble d’après vous que « absurdoué » y confère aussi par une une mention directe à la « confusion » (au sens psychiatrique ?). Je me demande à vous lire dans ce dernier paragraphe dans quelle mesure ce n’est pas le mot « surdoué » qui est ici absurde et source d’autant de souffrances ET de différences ? Le mot, pas le concept …si on veut bien admettre à l’instar de A. Korzybski que le mot « n’est pas » la chose qu’il désigne mais à la fois la chose dont on parle et tout autre chose sans doute… Ainsi, nous pouvons nous demander dans quelle mesure ce ne sont pas les catégorisations de toutes sortes dans une logique binaire qui causent in fine de la souffrance et des différences ?…
Bien sûr, cette catégorisation est source de souffrance, dans la mesure où le mot surdoué, ainsi que je l’exprime, est source d’autant de malentendus.
D’où ma proposition d' »absurdoué » qui, s’il faut caractériser (parce que l’humanité industrielle a absolument besoin de mettre dans des boîtes), prend en compte une dimension que le mot surdoué néglige.
Le binaire ne va pas avec la fuzzy logic je me trompe ?
Comment qualifier binairement une personne dont la complexité est l’essence même ?