Le surdon par l’exemple (9) – Reportage de la Télévision Suisse Romande sur les adultes surdoués

Merci à France qui m’a signalé ce reportage présenté par la RTS (Radio Télévision Suisse Romande) le 28 avril dernier.

Trois personnes y sont présentées, trois adultes surdoués qui témoignent de ce qu’ils vivent. Pas de pathos, mais des descriptions précises de ce qu’ils ressentent, et dans lesquels vous vous retrouverez peut-être.
Pour ce qui me concerne, regarder les autres à travers une vitre est une expression qui m’a beaucoup parlé.

Un bémol peut-être à ce reportage : le fait que « super-intelligent » (terme employé pour présenter les membres de Mensa) ne soit pas lié à la sensibilité (intel – ligere = faire des liens grâce à la perception sensible).
Et un lien que je vous propose : celui de la fleur des émotions de Plutchik qui permet d’approcher de façon assez visuelle le décalage qui peut exister entre population « dans la norme » (en terme de perception) et surdoués qui ont (au moins) une sensibilité d’avance.

64 thoughts on “Le surdon par l’exemple (9) – Reportage de la Télévision Suisse Romande sur les adultes surdoués

  1. « Edgar, je ne crois pas avoir dit quoi que ce soit sur qui vous êtes ? »

    Tournevis,

    Vous m’avez notamment prêté un sentiment de gratification que je n’ai jamais éprouvé en la circonstance ; je suis plutôt dépité en l’occurrence… En outre, comme je l’ai écrit, je n’ai jamais nié que « les carences de l’enfance [pouvaient être] infiniment dévastatrices » ; par conséquent, il n’y a rien de confortable dans mon choix de « tenter de secouer les pleurnichards qui ne s’en sortent pas malgré des efforts de tous les instants ». Une amie m’a écrit qu’ « il [était] dommage que certains refusent des témoignages positifs sous prétexte qu’ils ne se sentent pas tirés d’affaire » et je suis d’accord avec elle… Quel est l’invariant qui, même s’il est non manifeste au moment où l’on en parle, est le propre du surdoué ? Qu’est-ce qui lie un surdoué à un autre ? Il est possible qu’une certaine souffrance nous lie, vous et moi, mais (même s’il était vrai que la souffrance que ressent un surdoué est propre à tout surdoué) elle ne saurait être une condition sine qua non du « sur-don » : nous avons aussi besoin de rencontrer quelque surdoué « qui va (à peu près) bien »…

    Sinon, sur le reste de ce que vous écrivez, je suis assez d’accord.

    Edgar

    P.-S. : Qu’avez-vous étudié ? 😉

    1. Je suis assez d’accord avec vous. Allez bien se gérer c’est l’apprentissage de petites choses que nous projetons comme plus complexes qu’elle ne sont. C’est pareil avec les rencontres, nous projetons un même fonctionnement en se disant que s’il n’apparaît pas de manière claire, c’est que la personne doit l’enfuir pour une bonne raison. Alors nous creusons. Après avoir compris ça, on oublie l’illusion de se faire comprendre totalement mais on adopte d’autres façons de se faire comprendre. En résumé, par suradaptation, au départ, nous nous projetons naturellement. Après, il ne faut pas se sentir seul, mais adopter d’autres dimensions manquantes pour gérer ses émotions et ses capacités de manière utile. Mettre des filtres sans pour autant changer ou avoir ‘impression que nous somme faux vis-a-à-vis de nous même. Ce qui rend malheureux, c’est l’idée de ne pas être soi-même, donc de ne pas être connectés aux autres et de ne pas exploiter son potentiel personnel. C’est faux, tout est question de gestion. Ceux-là arrivent à être heureux.

  2. @cricri : j’ai appris à mes dépends que les illusions, parfois, ne permettent d’avancer que quand on les lâche, pour voir ce qui est vrai. Ce qui ne doit pas empêcher de chercher le beau, et de garder une forme de « foi », ne pas devenir acide quoi.

      1. La page n’est plus accessible 🙁
        .. mais là, on la retrouve sur internet http://www.lemonde.fr/education/article/2013/06/14/petits-genies-devenus-grands_3429227_1473685.html
        .. D’ailleurs, je ne comprends rien : l’adresse de l’url trouvée par le biais de gougle est la même que la vôtre, mais quand on clique sur la vôtre on arrive à rien.
        Cela dit également, passé un certain délai, l’article n’est plus disponible dans son intégralité (j’ai rechargé la page et fait un copié-collé pour lire l’article tranquillement – commentaires compris)

        1. OK, voici l’article papier-collé, minus photos
          Petits génies devenus grands
          M le magazine du Monde | 14.06.2013 à 12h12 • Mis à jour le 15.06.2013 à 16h00

          Par Elisabeth Pineau
          C’est un superlatif dont ils se voient tout à coup affublés. Une étiquette difficile à décoller. Rarement revendiquée, parfois assumée, souvent lourde à porter. « Plus jeune bachelier de France. » Le titre est purement honorifique. Et vaut, chaque année, à ceux ou celles à qui il est décerné, les dithyrambes de la presse régionale, voire nationale. Selon le ministère de l’éducation nationale, en moyenne, tous les ans, une vingtaine d’élèves passent le baccalauréat avant 15 ans. En juin 2012, parmi ces candidats, six avaient moins de 14 ans. Doués, surdoués, enfants à haut potentiel ou manifestant des aptitudes particulières : les formules ont peu à peu évolué pour désigner ces élèves. La dénomination actuelle retenue par l’éducation nationale, « élèves intellectuellement précoces » (EIP), ne fait pas non plus l’unanimité. En France, on estime aujourd’hui à 400 000 le nombre de ces enfants scolarisés (de 6 ans à 16 ans), soit 2,3 % de la population générale, parmi lesquels la proportion de garçons et de filles est à peu près identique.

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          « Je suis impatient de savoir ce que je ferai à 20 ou 30 ans, en espérant ne pas perdre l’avance que j’ai prise. » C’était en 1996. Le jeune bachelier de 14 ans qu’il était se confiait devant les caméras venues l’interroger chez lui, près d’Orléans. Aujourd’hui, à 31 ans, Samuel Sené – quelques cheveux en moins, la barbe en plus – est à la fois chef d’orchestre et metteur en scène. Et il peut être rassuré : cette avance, il l’a conservée. En témoigne son CV, qui rappelle qu’après avoir décroché l’agrégation de mathématiques à 20 ans au sortir de l’Ecole normale supérieure de Cachan, la carrière artistique qu’il a finalement choisi d’embrasser n’a rien d’un parcours classique. Encore moins laborieux.

          Directeur musical, metteur en scène, compositeur… En dix ans, il a sans doute accumulé autant d’expérience que d’autres en vingt ans de carrière : de la mise en scène d’opéras (Carmen, en 2001 ; Hamlet, en 2004) ou de pièces de théâtre (La Leçon de Ionesco, au Théâtre Mouffetard, en 2010) à la comédie musicale (Fame, en 2008) en passant par la direction d’un orchestre symphonique (Star Wars, au Grand Rex, en 2005). Un profil atypique comme les médias en sont friands. Dans son appartement de La Courneuve où il reçoit avec sa compagne, musicienne elle aussi, Samuel Sené ne cache pas avoir lui-même nourri le cliché. « Pendant des années, j’étais décrit comme « le jeune génie chef d’orchestre ». Donc je me suis défini comme ça. » Un aveu de suffisance, à la limite de la mégalomanie. Sur son site Internet, la mention « plus jeune bachelier de France » apparaissait dès la première ligne de sa biographie. Il l’a ôtée il y a seulement deux ans. « Dans mon métier, elle n’avait plus d’intérêt. Et puis, confesse-t-il, j’ai mis des années avant de réaliser que ça n’était pas nécessaire pour me faire aimer. » Une prise de conscience synonyme de maturité… tardive pour ce précoce. « J’ai ressenti un passage à l’âge adulte à 28 ans. Le jour de mon anniversaire, j’ai fait un « reset » de ma vie. » Une profonde remise en question et un divorce plus tard, il a pris un nouveau départ. Et relégué au second plan sa précocité, qu’il voit comme « une grande vitesse d’intégration, presque algorithmique » : « J’organise très vite mes connaissances et je structure très vite, un peu comme un ordinateur. »

          Mais comme pour beaucoup d’élèves diagnostiqués précoces, cette faculté s’est rapidement doublée d’une hypersensibilité. Chez lui, elle se traduisait par des malaises déclenchés à la moindre contrariété. Spasmophilie ? Catalepsie ? Catatonie ? Les médecins n’ont jamais tranché. Ces crises, il ne nie pas en avoir longtemps souffert. Surtout en fin de collège – ce qui l’incitera à suivre les cours de troisième par correspondance – et au début du lycée, où sa différence suscitait railleries et mise à l’écart de la part de ses camarades. Lui-même recherchait instinctivement la compagnie des adultes. « Je n’ai jamais eu envie de me lier d’amitié avec des gens de mon âge, admet-il. Nous n’avions pas les mêmes préoccupations. » Dix-sept ans après avoir passé le bac, celui qui voit dans sa vie une succession de signes du destin avoue, sibyllin, garder « une peur panique de rater le chemin ». Manière de dire que, malgré son équilibre professionnel, l’avenir reste pour lui source d’angoisse.

          SENTIMENT D’EXCLUSION ?

          Comme Samuel, de nombreux enfants et adolescents précoces s’épanouissent malgré leur singularité et poursuivent une scolarité sans heurts. Certains, en revanche, « sont en échec. Pas seulement sur le plan scolaire, mais aussi personnel, psychologique ou social », constate la psychologue Jeanne Siaud-Facchin (L’Enfant surdoué : l’aider à grandir, l’aider à réussir, Odile Jacob, 2002). Les difficultés d’identification ou de communication rencontrées peuvent parfois les conduire au redoublement et à un désinvestissement progressif de l’école. « Tous ne sont pas en échec scolaire, insiste la psychologue. Les surdoués qui vont bien sont ceux qui ont eu la chance de grandir dans un environnement affectif stable. Ceux à qui on a donné la possibilité de développer une bonne image d’eux-mêmes. »

          Si l’adjectif n’avait rien d’éculé , on serait tenté de qualifier l’existence de Julien Accili de « normale ». Enfin, autant que peut l’être l’itinéraire de quelqu’un qui connaissait l’alphabet à 18 mois, savait lire à 3 ans, entrait au lycée à 12 ans pour finalement sortir major de Centrale Paris à 19 ans. Le jeune homme de 29 ans que l’on rencontre dans une brasserie à deux pas de la place de l’Etoile, à Paris, a gardé cet air juvénile dévoilé par les images du reportage que lui avait consacré France 2, en 1998, à l’heure où il passait le bac scientifique. L’accent chantant de son Lot-et-Garonne natal, lui, s’est totalement évaporé.

          Le sentiment d’exclusion ? Julien Accili, aujourd’hui directeur de projet chez Altran, groupe français de conseil en technologies et ingénierie, ne l’a jamais ressenti. Si ce n’est en maternelle, où, raconte-t-il à demi sarcastique, les enseignants avaient cru déceler à travers l’ennui qu’il manifestait la marque d’un enfant… attardé. Mais une fois le bon diagnostic posé, le futur jeune bachelier n’a plus éprouvé aucune difficulté de socialisation.

          Que ce soit au primaire – qu’il digère en trois ans –, au collège ou plus tard au lycée, son avance ne se traduit ni par un mal-être ni par un quelconque rejet de la part de ses camarades. « A partir de la quatrième, j’étais plus vu comme le « petit frère » », explique-t-il. « Spontanément » (un adverbe qui émaille régulièrement son récit, comme pour réfuter toute singularité), les autres élèves « avaient plutôt une attitude de protection vis-à-vis de moi ». Ses parents, en revanche, subissaient de temps en temps la jalousie des autres, voire de certains membres de la famille.

          Mais n’allez pas imaginer que ses facilités le poussaient à l’indolence. « Je travaillais vraiment, même si je n’arrivais pas au même résultat que les autres », proteste Julien Accili. Au lycée – « des années de pur bonheur », se souvient-il –, son intégration s’est faite sans heurts. Epanouissement favorisé, selon lui, par un environnement protégé : une petite ville de province (Tonneins, près d’Agen), un entourage parental stabilisant, des enseignants compréhensifs. La médiatisation dont il a fait l’objet en fin de terminale ne l’a pas perturbé : il obtient 17,89 de moyenne à l’examen. Le bac en poche, le jeune étudiant enchaîne maths sup/maths spé au lycée Fermat de Toulouse. Deux ans de prépa qu’il considère, avec le recul, comme « les deux plus mauvaises années de [sa] vie ». La séparation d’avec sa famille à 15 ans, la découverte de la pression, la concurrence avec des élèves certes plus âgés mais d’un niveau comparable… La situation a été complètement nouvelle pour l’adolescent, contraint de se remettre en question. « C’était compliqué d’un point de vue scolaire, explique celui qui affectionne aussi bien Chateaubriand que les jeux vidéo. Le contexte émotionnel chargé a joué sur mes résultats, qui n’étaient pas exceptionnels. » Une « moindre réussite » qui se soldera par… une admission du premier coup à Centrale Paris.

          Désormais adulte, Julien Accili ne se sent pas plus en décalage avec les autres qu’il y a quinze ans. Il voit simplement dans sa précocité « la capacité à appréhender rapidement la complexité ». Au-delà de sa réussite professionnelle, sa satisfaction est ailleurs : « Ce dont je suis le plus fier, c’est d’avoir réussi à canaliser cette précocité pour finalement entrer dans le monde normal. » Un silence puis il reprend : « Oui, ma fierté, c’est d’être normal. »

          RÉDUITS À DES SINGES SAVANTS

          Aujourd’hui, les précoces sont mieux repérés, leurs particularités davantage cernées. Mais l’accompagnement de ces élèves est loin d’être systématique. « Malgré les textes de l’éducation nationale les plus récents qui invitent à la prise en compte de leur spécificité et malgré les initiatives de quelques établissements scolaires, il n’existe encore que très peu de structures formées à l’accueil de ces élèves atypiques », observe la psychologue Jeanne Siaud-Facchin. C’est dans l’un de ces établissements privés spécialisés que Cécile Lefebvre a été scolarisée dès la sixième. Pendant cinq ans, elle a reçu un enseignement accéléré au cours Michelet, à Nice, collège-lycée accueillant des enfants « à haut potentiel intellectuel ». Ses détracteurs n’y voient qu’une pépinière d’enfants surdoués. Elle, préfère parler de « cocon », voire de « deuxième famille ». Pour autant, la jeune femme se défend d’avoir grandi dans une bulle élitiste. « En dehors des cours, je faisais de l’escrime, de la danse et du théâtre avec des enfants de mon âge, je continuais de voir mes amis… » Aujourd’hui, à 24 ans, elle affiche un détachement non dissimulé à l’égard de sa précocité. « Je ne l’ai jamais cachée, mais je ne l’ai jamais revendiquée, c’est juste une partie de moi », souligne-t-elle. Et rendrait presque anecdotiques ses quatre ans d’avance en la résumant ainsi : « Certains sont plus doués en sport, moi c’était à l’école. »

          Là où certains parents s’en réjouiraient, ceux de Cécile Lefebvre nourrissaient au contraire des craintes à la voir brûler les étapes. Ils ne s’y sont pas opposés… à une condition : « Que je sois bien dans mes baskets. » Son cas, veut-elle croire, n’est pas une exception. « Ce qui m’agace, c’est quand on nous réduit à des singes savants, sans amis, sans vie affective…, déplore-t-elle. Je ne nie pas que certains ont été dans ces situations, mais je ne pense pas que ce soit la majorité. J’ai toujours eu une vie amicale et amoureuse, comme n’importe quelle jeune fille. »

          Désormais docteur vétérinaire, elle travaille comme assistante hospitalière à l’école vétérinaire Oniris de Nantes. « Les élèves que j’encadre sont parfois plus vieux que moi. Ça les fait sourire quand ils le découvrent, mais je n’ai aucun problème d’autorité. » Elle-même n’a pas dit adieu au monde étudiant. Elle envisage une spécialisation, soit trois ans d’études supplémentaires. « Certaines de mes consoeurs y renoncent car, à 30 ans, elles aspirent à fonder une famille. Je n’ai que 24 ans, j’ai le temps… » Un avantage qui lui fait associer sa précocité à une « chance », comme elle le répète depuis sa première interview.

          Si Cécile accepte sans aucune lassitude la médiatisation dont elle fait régulièrement l’objet depuis plus de dix ans, il arrive parfois qu’elle soit vécue douloureusement. Arthur Ramiandrisoa demeure à ce jour le plus jeune candidat au bac, décroché en 1989, à 11 ans et 11 mois. Et ce, sans avoir jamais mis les pieds à l’école. Ses parents avaient mis au point leur propre programme d’apprentissage, décrit dans La Méthode Arthur (Fixot, 1990). A travers l’exemple de son fils, Jaona Ramiandrisoa y livrait ses conseils aux parents pour « développer dans l’harmonie les capacités naturelles de [leur] enfant ». A l’époque, l’adolescent enchaîne les plateaux télé et publie à son tour son témoignage, dans Mon école buissonnière (Fixot, 1991). Il y est présenté comme le « champion des surdoués français », entré à l’université à 12 ans et détenteur, deux ans plus tard, d’une maîtrise de mathématiques. L’étiquette se révélera trop encombrante. Depuis son doctorat, obtenu à 19 ans, Arthur Ramiandrisoa n’a qu’un souhait : se faire oublier. Contactés à plusieurs reprises, ses proches n’ont pas donné suite à nos sollicitations. Se contentant de nous indiquer qu' »Arthur a gardé un très mauvais souvenir de plusieurs reportages » et « souhaite conserver l’anonymat dans lequel il vit actuellement ». Tout juste sait-on qu’il poursuit aujourd’hui une carrière d’urbaniste.

          « UNE SIMPLE FORMALITÉ »

          Contrairement aux autres, le mot précocité ne sera jamais prononcé de toute la scolarité de Françoise Komarnicki. En 1963, à son entrée en sixième, elle n’avait pourtant que 8 ans. A l’époque, les enseignants de Rombas, la petite ville de Moselle où elle était scolarisée, étaient parfois dépassés par son jeune âge. Et leurs réactions pas toujours adaptées. Pour ne pas dire insensées. Aussi avaient-ils décidé, jusqu’en troisième, de dispenser la jeune fille d’activités sportives, jugées trop périlleuses pour elle. Aujourd’hui, cinquante ans ont passé, mais l’anecdote la fait encore sourire. « Jusqu’à 7 ans, j’ai été élevée par ma tante, qui m’avait très tôt appris à lire, raconte-t-elle d’une voix fluette, dans un café de Montparnasse, à Paris, où elle travaille. L’école primaire de mon village champenois ne comptait que deux classes, chacun allait à son rythme. Quand on m’a inscrite dans une école classique, je suis entrée directement en CM2. » La notion d’enfant précoce est alors méconnue en France. Il faut attendre les années 1980 pour que s’amorcent une réflexion et un travail de sensibilisation, à l’initiative du psychologue Jean-Charles Terrassier, qui, sur le modèle anglo-saxon, avait fondé en 1971 une Association nationale pour les enfants surdoués. Si son avance a rendu certains professeurs perplexes, les élèves, eux, ne se sont pas posé de questions : « Autrefois, il y avait une bien plus grand tolérance, analyse-t-elle avec le recul. En troisième, certains de mes camarades avaient trois ans de retard, j’en avais trois d’avance et personne n’était stigmatisé. De nos jours, tout le monde doit rentrer dans le moule. »

          Malgré des facilités évidentes en classe – surtout en maths, où elle excellait – et l’ennui qui en a découlé, sa famille n’y a vu aucun indice de précocité. « On me disait que j’étais grande et que c’était normal que je sache faire ce qu’on me demandait. » Une modération jamais transgressée. Y compris après son succès au bac C, en 1970, à tout juste 15 ans. Quand elle y repense, penchée sur les photos de classe qu’elle a soigneusement conservées, elle admet s’y être présentée « avec une certaine insouciance ». Sans l’avoir anticipé. Ni préparé. « Je n’avais pas l’impression de passer un examen qui pouvait changer le cours de ma vie, mais de satisfaire à une simple formalité. »

          Françoise Komarnicki considère que son avance lui a apporté « une bouffée d’oxygène », lui conférant très tôt une autonomie. Même si son jeune âge n’a pas toujours joué en sa faveur, l’empêchant, par exemple, de passer la plupart des concours d’entrée aux grandes écoles à l’issue de son année de maths spé au lycée Fénelon, à Paris. L’adolescente regardera donc, de loin, ses camarades concourir à Polytechnique, aux Ponts et Chaussées ou à l’Ecole centrale. Et se verra contrainte de redoubler sa deuxième année de prépa. Elle garde un souvenir amer de cet épisode, vécu, selon ses mots, comme « une injustice ». Finalement, elle renoncera aux écoles d’ingénieurs et intégrera, sans grande conviction – « je ne voulais ni enseigner ni faire de la recherche » –, l’Ecole normale supérieure de Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine). D’où elle sortira avec un DEA de probabilités.

          Depuis, sa vie professionnelle l’a amenée à opérer plusieurs tournants. Le premier dans l’informatique, après des études à l’université Paris-VI poursuivies jusqu’au doctorat. Dans le même temps, elle élèvera ses trois garçons, avant de s’investir, au milieu des années 1980, dans la finance et l’assurance. A 58 ans, cette jeune grand-mère prépare une énième reconversion, « dans le développement durable ». Et termine un master 2 dans cette voie au Conservatoire national des arts et métiers. Cette boulimie de savoir visiblement jamais rassasiée, elle la justifie par une « grande curiosité ». Une caractéristique qu’elle partage avec Samuel, Julien et Cécile. Mais pas seulement : tous les quatre en conviennent, cette qualité n’est pas réservée aux enfants précoces. Et cela tombe bien. Tous affirment avoir simplement réalisé le souhait qu’ils formulaient à l’heure de passer le bac : devenir des adultes comme les autres.

      2. Ben… j’en pense que c’est bien de voir que certains s’en sortent. Et de voir que ça tient à « peu » de choses : un environnement favorable, aimant, respectueux et qui pousse au travail.
        Que serais-je devenue « simplement » avec un peu de reconnaissance de qui je suis, avec une stimulation m’encourageant à travailler ?

        Mais ce qui m’ennuie, c’est qu’une fois de plus on ne nous montre que les « petits génies », les particulièrement précoces. Ainsi, des tas de surdoués qui s’ignorent ou qui doutent continueront de douter ou de s’ignorer, se sentant fort loin de ces « petits génies », non ?

        1. Ce qui est quand même intéressant c’est ce qui est mis en avant par l’un des témoins qui dit en substance « de mon temps, les avances et les retards on n’y faisait pas vraiment attention – maintenant, tout le monde doit rentrer dans le moule »

          1. Oui ! tout à fait.

            Finalement, la France est un pays encore plus communiste que les ex-pays communistes : nous sommes censés être tous identiques alors qu’au moins les pays communistes détectaient leurs surdoués, que ce soit en sport, aux échecs ou autre, pour les pousser. C’est très paradoxal, très surprenant (et ne croyez pas que je vante les régimes totalitaires communistes, loin de là, je constate simplement que finalement, nous faisons presque pire, pour certaines choses, et dans le déni le plus complet).

            Il serait grand temps de remplacer le calamiteux « égalité » par « équité » dans la devise de notre pays, non ? Quant à la liberté… où est-elle, si on se doit d’être tous identiques ?

        2. +1 par rapport au commentaire de tournevis : simplification par l’extra-ordinaire, procédé journalistique malheureusement bien trop courant. Cet extra-ordinaire ne concerne pas une majorité d’entre « nous ». A croire que les lecteurs seraient trop bêtes pour saisir les subtilités. Je ne le crois pas. Facilité journalistique donc.

          Pour ce qui est de l’environnement favorable évoqué par J. Siaud Faquin, « les surdoués qui vont bien sont ceux qui ont eu la chance de grandir dans un environnement affectif stable » et par l’auteur de l’article : c’est un détail mais ils passent sur un léger présupposé, la reconnaissance du surdon/haut potentiel/… pendant l’enfance.
          Pour n’évoquer que mon cas, j’ai grandi dans un environnement affectif stable, aimant etc… mais ma différence n’a été détectée qu’à 35 ans passés (grâce à la maîtresse de ces lieux !), et si, à certains égards, je peux « aller bien », en apparence, la rénovation urbaine à Marseille (poke Cécile 😉 ) pourrait apparaître comme un chantier de boîte de légo au regard de ce qui m’attend….

      3. Chan,

        Bonjour !
        Je me reconnais assez bien dans chacun des témoignages rapportés là. (Je trouve qu’on est plus proche de ce qu’est un surdoué (bien que le terme de génie renvoie, encore, à autre chose) dans cet article que dans un reportage tel que le « reportage présenté par la RTS ».)

        Edgar

        P.-S. : Tournevis, autrui n’est en rien responsable du manque de stimulation actuel ; quant à la reconnaissance, si elle vous est nécessaire, trouvez quelque activité pour laquelle elle est « facilement » accordée.

        1. Edgar, la reconnaissance dont je parle est celle dont tout enfant a besoin pour se construire, simple respect,acceptation et accompagnement de qui il-elle est.
          Les carences de l’enfance sont infiniment dévastatrices, mais on peut bien sûr choisir de continuer à le nier et tenter de secouer les pleurnichards qui ne s’en sortent pas malgré des efforts de tous les instants, c’est tellement plus confortable et gratifiant…
          Je cite : « L’indignation est générale devant la maltraitance, mais les survivants se voient offrir peu de solutions de traitement, alors que l’on sait que les maltraitances infantiles ont souvent des conséquences désastreuses tout au long de la vie de la personne. Notre société semble avoir une conscience dépersonnalisée, dans laquelle les gens peuvent se sentir à l’aise parce qu’ils sont assez conscients pour reconnaître qu’il y a un problème, mais pas assez pour exiger des changements difficiles et compliqués à mettre en oeuvre, aux plans social et interpersonnel. En conséquence, aux niveaux à la fois individuel et social, les survivants n’ont souvent pratiquement pas de soutien pour les aider à réaliser les expériences dévastatrices qu’ils ont subies » (Van der Hart & al. 2010, « le soi hanté », éd. de boeck, page 199)
          Cet ouvrage, lui, apporte reconnaissance et solutions, c’est déjà pas mal.

          1. « […] La reconnaissance dont je parle est celle dont tout enfant a besoin pour se construire, simple respect, acceptation et accompagnement de qui il-elle est. »
            J’avais compris… Toutefois, nous sommes aujourd’hui et, aujourd’hui, que comptez-vous faire pour « vous en sortir » (comme vous dites) ?

            « Les carences de l’enfance sont infiniment dévastatrices, mais on peut bien sûr choisir de continuer à le nier et tenter de secouer les pleurnichards qui ne s’en sortent pas malgré des efforts de tous les instants, c’est tellement plus confortable et gratifiant… »
            Je n’ai jamais nié que « les carences de l’enfance [pouvaient être] infiniment dévastatrices » ; en revanche, j’observe qu’il est assez facile, pour vous, de me prendre pour autre que je ne suis. Qui vous dit que je n’ai pas été un enfant (et un adolescent) « carencé » ? Qui vous dit que je m’en suis sorti ? Etc. Je suis actuellement professionnellement malheureux, quelquefois malaimé, souvent incompris, à faire un travail peu confortable et peu gratifiant… La licence de mathématiques m’aide à m’en sortir : elle me permet notamment de garder un peu d’espoir, en plus de me fournir l’occasion de m’épanouir (un tant soit peu), de réaliser une activité à la hauteur de mes capacités et de mes « désirs ». Et c’est un plaisir qui m’offre un peu de reconnaissance, une manière de me revaloriser un peu… Disons que si je n’avais pas pris moi-même, de mon propre chef, la décision de faire quelque chose comme une licence de mathématiques, je n’aurais fait, en fin de compte, que suivre un conseil que mon psychiatre, le Pr. Lançon, m’a donné : « Il faut réfléchir à faire des choses qui vous plaisent. » (C’est peu mais c’est déjà beaucoup : je suis dépressif et je travaille 27 heures par semaine à côté de la licence ; cependant, j’ai obtenu les meilleures notes en contrôle continu… Cela, vous semble-t-il encore si difficile ?)

            Edgar

          2. Edgar, je ne crois pas avoir dit quoi que ce soit sur qui vous êtes ?
            J’ai quant à moi suffisamment de diplômes pour tapisser les murs de ma chambre, diverses tentatives d’emploi dans diverses structures, des formations au fil des ans, je pense avoir largement fait le nécessaire, avoir travaillé plus que ma part pour des salaires toujours minables, sans compter le bénévolat (et je ne parle pas de l’éducation de trois enfants, puisque ce n’est bien sûr pas du travail)
            je pense n’avoir jamais cessé de me prendre en main, donc maintenant je prends d’autres voies que celles conseillées classiquement qui sont manifestement vouées à l’échec, et je continue à prendre soin de moi dans le respect de mes ressentis ; et j’ai le culot de témoigner, au cas où d’autres se sentiraient mieux de faire comme moi et de chercher elles aussi à se respecter, après des décennies à avoir été bafouées, niées, secouées… sait-on jamais, un peu de douceur, dans ce monde de brutes, ça changerait, non ? mais bon, c’est encore trop tôt pour faire entendre ce genre de choses apparemment, même ici, dommage.

            1. A vous lire l’un et l’autre, l’essentiel (très humain) est le besoin de reconnaissance de ce que l’on est au delà de ce que l’on fait ou a.

          1. … Ce qui revient à dire qu’un surdoué pour qui il est normal d’être rapide est réactif est embauché pour ça et n’a donc pas de raison d’être augmenté puisqu’il ne fait rien de particulier en dehors de ce pour quoi il a été embauché….
            Astuce : se faire embaucher très cher.

            NB : l’auteur de la source citée (neuromonaco) est connu (et dénoncé) pour ses positions partisanes (en d’autres termes : racistes) sur l’intelligence

  3. Ce reportage m’a beaucoup parlé.

    Le mur de verre qui se place autour de moi, qui me met à l’abri…
    Mes réponses laconiques à des questions que je n’écoute pas, car je suis toujours ailleurs, tant de choses plus importantes occupent mon esprit.
    Mais il y a tant d’autres maux non évoqués qui font que nous ne sommes pas en adéquation avec le reste du monde.
    Par contre, je n’aimerai pas ne plus avoir la tête moins pleine d’idées, j’aime ce bouleversement permanent qui m’aide à la création, j’aime les idées qui se développent en moi et ne me laissent pas de répit.
    Comment vivre sans créer, même si je sais que j’ai plus, beaucoup plus d’idées que de temps pour toutes les réaliser ?
    Que serait ma vie sans pouvoir imaginer, sans créer, sans réaliser de si belles choses ?

    C’est la seule chose que j’ai, la seule chose qui fasse que je tiendrai encore jusqu’au bout. La seule chose qui fait que ce n’est pas moi qui choisirai le terme de mon existence même si cette vie est dure et complexe.

    Car oui, sans cela autant tout arrêter tout de suite.

  4. « Il m’est déjà arrivé de suggérer que cette incapacité à progresser cachait un bénéfice secondaire (changer est dangereux dans la mesure où on se dirige vers l’inconnu et l’inconnu, par définition, quand on se sent fragile, est dangereux – de fait je n’ai de cesse de répéter qu’il est important d’être accompagné). »

    Les auteurs de l’excellent ouvrage « Le soi hanté » (Onno Van der Hart, Ellert R. S. Nijenhuis, Kathy Steele – http://superieur.deboeck.com/titres/29086_3/le-soi-hante.html) expliquent bien comment une personne en état de stress post-traumatique chronique (comme le sont nombre de surdoués, qui ont subi l’incompréhension voire le harcèlement de la famille, de l’école, de la société en général) peut en venir à développer une « phobie de la normalité » qui correspond à ce que décrit Cécile ci-dessus. Ce n’est ni de la lâcheté, ni de la paresse, c’est une réelle phobie, aussi paralysante que la phobie des araignées ou la claustrophobie.

    Être accompagnée, oui, encore faut-il trouver des accompagnants compétents, formés et solides, ce qui ne court pas les rues. L’avantage d’être surdouées est que nous pouvons faire une bonne partie du chemin par nous-mêmes, grâce à nos capacités d’introspection, notre lucidité, nos capacités à lire des textes ardus et à en faire une synthèse judicieuse. Ce blog, les nombreux ouvrages de psychologie écrits pour le grand public, les témoignages des unes et des autres, les discussions sur le tchat, autant de moyens d’avancer par nous-mêmes, tout en cherchant, en trouvant parfois, une personne apte à nous accompagner.

    Nombre de témoignages peuvent sembler misérabilistes, ils sont pourtant une première étape indispensable, pour nous reconnaître. C’est à cause du déni ambiant que nombre d’entre nous ont souffert de se croire seuls à être anormaux, fous, débiles… Et puis, pour reconstruire un édifice bancal, il fait commencer par évacuer les gravats, on ne peut pas en faire l’économie.

    1. @Tournevis … j’ai envie de vous répondre comme disent les Québecois : On va se dire les vraies affaires … Je crois, à votre corps défendant, que vous faites fausse route. On ne peut changer une situation si sa problématique est mal posée . Une phobie de la normalité, telle que celle que l’on rencontre avec les araignées ou la claustrophobie dites-vous. Une phobie est par définition une peur injustifiée, qui ne se développe sur aucune expérience factuelle. C’est une peur irrationnelle ( l’araignée n’est strictement en rien co-responsable de votre aversion à son égard !) Est-ce le cas d’un surdoué qui, tel un grand brûlé, évite de s’approcher des allumettes ? Je ne le crois pas. Le « souvenir » au PRÉSENT, de traumatismes passés, l’empêchent de s’ancrer différemment ici et maintenant. Pour autant, est-ce la faute des allumettes ? elles servent aussi bien aux pyromanes qu’aux amoureux allumant un feu dans la cheminée …
      Pour changer de point de vue encore faut-il le questionner : ce n’est ni de la lâcheté ni de la paresse écrivez-vous. Et si c’était de la lâcheté et/ou de la paresse ?
      En quoi cela serait-il grave ? Poser ne serait-ce que la question a quelque chose de choquant, de politiquement incorrect, n’est -ce pas ? Et pourtant … il faut bien aller voir du côté des gravats, comme vous dites … la lâcheté est un manque de courage, (même racine que le coeur) c’est une absence de fermeté face au danger … alors question : comment aiguiser sa capacité à faire confiance à sa compétence d’identification du danger ? le reconnaître, trier, garder, rejeter en un mot : faire des choix. Faire des choix : Un talon d’Achille bien fragile du surdoué souvent …À ma connaissance, Personne, surdoué ou non, ne s’est jamais rêvé lâche … C’est la lucidité, le besoin de vérité et de cohérence du surdoué qui lui pose problème , quand l’homme « normal  » ne trouve rien à y redire et deal sans problème avec sa lâcheté.
      Une phrase dit : L’élève rencontre le Maître lorsqu’il est prêt. Je crois que l’on se trompe d’interprétation sur cette phrase. Il n’y a qu’un seul Maître pour chacun d’entre nous, et il est Intérieur. Et on le rencontre effectivement lorsqu’enfin nous sommes prêts à désapprendre beaucoup, nous alléger de nos illusions, à commencer par celles que nous entretenons sur nous -mêmes, et à nous débarrasser de nos oripeaux. Alors là, oui, et seulement là, un accompagnant solide et formé ( ? formé selon quels critères d’après vous ? )
      peut tenir le flambeau pendant que vous explorez votre propre caverne … Flambeau allumé avec des allumettes, cela va sans dire …

      1. Bon, si vous êtes plus compétente que les personnes qui ont écrit le livre que je mentionne, je ne peux que m’incliner devant votre grande sagesse. Je note cependant que cet ouvrage m’apporte plus de paix intérieure et plus de changements factuels dans ma vie que vos propos maintes fois rebattus et les tentatives de culpabilisation de bien des théories et bien des thérapeutes. Une chose est sûre, ce n’est certainement pas chez vous que j’irai chercher un accompagnement. Je ne suis pas sûre que vous vous y preniez très habilement pour vous faire de la pub’.

        1. Je voudrais ajouter que je trouve quelque peu suspect votre acharnement à critiquer ce que j’exprime, y compris quand c’est porteur d’espoir, et encore plus suspecte votre obstination à parler sur moi, que vous ne connaissez pas. Ne serait-il pas plus honnête et courageux de parler sur vous ?

          Pour en revenir au phobie, qu’est-ce qui prouve qu’il n’y a pas une « brûlure » originelle qui a déclenché la phobie ? À ma connaissance, rien. Je pense que les auteurs qui se sont risqués à parler de phobie de la normalité y ont réfléchi un tout petit plus longtemps que vous, et ont étudié de nombreux cas, avant d’avancer ce terme.

          1. Je vous souhaite cette paix intérieure dont vous parlez.

            [NdlR : les coordonnées du site de corine sont disponibles sur simple demande]

          2. Bénéfices secondaires … Que la paix intérieure vous accompagne alors …

            [NdlR : les coordonnées du site de corine sont disponibles sur simple demande]

          3. Bonsoir,

            @ Tournevis et Corine,

            Les points suivants sont exacts : des traumatismes passés ont une résonance multipliée par 10 chez un surdoué, et la phobie de la normalité, vient du fait qu’à force d’années ou on prend tout de plein fouet dans la gueule (émotions bien souvent négatives, du genre se faire rabattre le caquet par ses proches, les collègues….) on arrive à anticiper cela et à intégrer la peur avant meme que l’émotion ne nous renverse, c’est dire qu’on se conditionne à la peur en permanence.

            Je sais c’est malheureux, mais cette vérité là je viens de la découvrir au travers de situations récentes de ma vie quotidienne qui auraient etre dénuées de stress compte tenu des changements importants et positifs qui s’y sont produits.

            Mais non rien n’y fait , la peur est toujours en moi, coupant une grosse partie de la communication.

            Par contre, je ne connais pas Tournevis, mais depuis que je fréquente ce blog, j’ai trouvé chez elle des propos bien plus optimistes qu’il y a quelques mois. Cela réconforte de savoir que ce blog sert à cela : faire progresser dans le bon sens.

            Et un point sur lequel je m’interroge pour Corine : qu’entends tu par se déconstruire ? Si c’est pour guérir de certaines situations ou mauvaises habitudes prises à causes des conséquences de la surdouance, très bien.

            Par contre, si se déconstruire, c’est perdre ses illusions, là NON jamais je ne ferai cela, car ce sont ces illusions qui me font avancer , qui me font repousser mes limites, et je ne les laisserai jamais tomber (après des illusions qui virent mégalo, faut pas exagérer quand meme, celles là vaut mieux les laisser tomber).

            Se déconstruire, ca me semble bien prêt de se renier, et là c’est non tout net.

            Cricri

            1. Corine confirmera je pense : pour ma part, je considère la déconstruction comme un démontage des rouages pour revue de détail : qu’est ce qu marche-ne marche pas, est-ce que les rouages sont bien montés ensemble, nettoyage, un peu d’huile, et puis ensuite reconstruction afin que ça marche mieux.

              En aucun cas il ne nous est possible d’envisager de bous renier – sinon c’est l’anéantissement. Il faut donc apprendre à « faire avec »… et la déconstruction permet de mieux connaître la nature de nos rouages et leur utilité et leur potentiel.

          4. Je voudrais ajouter que je pense que c’est souvent par paresse et encore plus souvent par peur que certain-e-s thérapeutes se permettent de considérer que leur patients sont paresseux et lâches, plutôt que d’admettre qu’ils sont en immense souffrance. Là aussi, j’en ai eu au moins une expérience concrète.

          5. Oups, les commentaires se disposent n’importe où. Je voulais répondre à Cri-cri : plus optimiste, oui, parce qu’apaisée, je suis ravie que ça se perçoive 🙂
            J’ai vraiment le sentiment d’avoir trouvé cette clef que je cherchais depuis si longtemps, ce qui ne résout pas tout, j’en suis consciente, mais au moins je fouille et travaille au bon endroit et non plus à côté de la plaque et à contre-courant.

            Ces derniers temps, je me rends compte qu’en plus de ne plus être dans ces conflits intérieurs permanents, j’ai aussi des hauts moins hauts, et des bas moins bas. Et ça aussi, ça vaut son pesant d’or ! Je m’épuise moins et du coup, je suis plus disponible pour faire des choses concrètes qui renforcent mon estime de moi. Que du bon ! Et cela, sans avoir dû admettre une prétendue paresse ou lâcheté, simplement en ayant été entendue, comprise dans ma réalité subjective, et respectée dans mes efforts.
            Je ne souhaite rien de plus à chacun-e d’entre nous. 🙂

    2. A défaut d’accompagnement, vous pourriez trouver nourrissant, pour vous accompagner dans votre quête,
      le blog de Carole Braekman
      http://www.lhibiscus.fr/

      Et un livre que vous connaissez peut-être déjà: Femmes qui courent avec les loups, de C.P. Estès.

      1. J’ai lu en partie il y a longtemps « Femmes qui courent avec les loups », et j’irai voir le blog que vous suggérez, merci.
        Pour le moment, j’ai encore près de 300 pages à lire dans « le soi hanté », et je pense que je ne ferai pas l’économie d’un accompagnement, que je suis prête à faire avec qqun de compétent. L’auteur du livre a bien voulu se renseigner auprès de ses collègues et me propose des noms, on verra bien, le moment venu. Encore merci.

  5. Personnellement, je ne me reconnais presque pas dans les témoignages de ces 3 personnes et ne me sens pas proche de ses personnalités. Je ne ressens pas cette agitation cérébrale comme une gêne, bien au contraire cela me rassure parce que j’aime être perdu dans mes pensées. Je n’ai pas ce souhait que mes pensées s’arrêtent, que l’on stoppe le processus d’une manière ou d’une autre. De la même manière que je ne me sens pas hypersensible émotionnellement la plupart du temps, ou ou niveau des sens comme la première personne le décrit. (sauf pour ma sensibilité à la lumière, et aux odeurs, ce sont les seules choses qui me dérangent vraiment par moment). Mais à chacun sa façon de vivre, et de ressentir sa différence.

    Il y a une phrase qui me dérange un peu dans la vidéo, il s’agit du moment où la voix off commente Mensa en disant qu’il vaut mieux cacher son intelligence, c’est justement en cachant certaines de ses particularités que l’on contribue à faire en sorte que celles-ci soient rejetées, parce c’est déjà s’exclure soi-même, et considérer que les personnes ne partageant pas notre particularité ne sont pas aptes à nous comprendre. Mais aussi favoriser à normaliser puis à cacher ce qui diffère des critères des normes majoritairement admises.
    Mais quoi qu’il en soit, et quelques soient les efforts fournis, les différences seront toujours difficilement acceptées et rejetés. Mais au moins ne contribuons pas les faire perdurer, je ne crois pas que cela quelque chose d’immuable.

    Tout comme je ne comprends pas cette pudeur de donner son chiffre de QI total. En quoi est-ce tabou ?
    Qu’est-ce qui a fait que en parler est quelque chose de mal ? Serait-ce la peur de passer pour quelqu’un de prétentieux ? Comme le sujet de la surdouance en général est concerné par la même gêne, pourquoi est-ce qu’il y a autant de mal être à parler de ce sujet ? Je ne comprends vraiment pas comment et sur quoi de tangible, de valable sont construits et sur quels critères on considère qu’un sujet ne doit pas être abordé, ou alors par cette gêne caractéristique que manifestent certaines personnes en entendant le mot « surdoué ». J’ai observé que l’on peut admettre généralement que quelqu’un peut être plus doué en sport, en dessin ou tout autre chose sauf l’intellect (et ce sans forcément s’entrainer qui plus est !), mais pourquoi tant de mal à admettre qu’il existe des personnes avec de meilleurs capacités intellectuelles ? Pourquoi nier cela ? Et puis cette manie de focaliser sur le QI est vraiment insupportable ! D’accord le QI est un des outils les plus utilisés actuellement pour diagnostiquer la surdouance, mais ce n’est pas l’élément central et constitutif de la personnalité. Dans le reportage, JSF parle aussi du terme surdoué qui est difficile à porter, mais il existe des termes qui sont moins empreints de préjugés et de clichés, comme haut potentiel par exemple. Il en existe bien d’autres. Ce que je n’apprécie pas particulièrement, c’est que de telles descriptions généralistes dans les reportages correspond à certaines personnalités de surdoués, mais à toutes. De plus utiliser à répétition (deux fois il me semble), le terme d’autisme risquerait d’être interprété de la mauvaise manière, attention aux mots qui sont utilisés.
    Je vais m’arrêter là, parce que j’ai trouvé ce reportage assez agaçant, et je suis bien pessimiste. Pardon pour ce long message colérique et confus. 🙁

    1. Moi non plus, Svad, je n’ai pas le souhait que mes pensées s’arrêtent. Par ailleurs, il y eut toute une époque, récemment, où, probablement par épuisement (j’éprouvais déjà des problèmes de concentration…), j’ai accepté de lâcher prise, de ne plus faire beaucoup d’effort pour retrouver le fil de mes pensées lorsqu’interrompu quelques minutes auparavant je voulais reprendre mes propos. Cela n’a fait que renforcer mon état dépressif, et au bout du compte j’avais l’impression de m’être perdu… Dès lors (et en réinstaurant une certaine hygiène de vie : meilleures conditions pour dormir, meilleure alimentation, etc.), j’en suis revenu : à présent, je vais mieux, je me sens à nouveau moi-même, je suis à nouveau capable de me souvenir, la plupart du temps, d’où j’en étais un moment avant (et quelle que soit la durée de ce moment)… Et j’en suis très heureux.

      Sur le reste, je suis plutôt d’accord avec toi, Svad.

  6. Voir l’autre à travers une vitre, c’est ce que j’aurais aimé faire pour ne pas ressentir tout ce qu’ils ressentent à leur place, c’est ce que me conseillait ma psy en hypnose. Ils entrent en moi sans rien demander (ni moi non plus d’ailleurs, je m’en passerais bien) mais ils n’ont pas accès à moi, ni moi à aux. Drôle de vitre.

  7. Non non Tournevis et Grrr. Je crois qu’il ne pointe que la même chose que vous : quand est-ce que je rencontre quelqu’un qui va me challenger vraiment, m’apprendre vraiment quelque chose, me faire sortir du sentier, m’étonner pour de bon? Je me trompe peut-être…

  8. Tournevis,

    En parlant d’intelligence mathématique, à quoi faites-vous référence ? À la théorie des intelligences multiples de Gardner ? Avez-vous lu ce dernier ? Je peux vous dire qu’il est très contestable, et sur beaucoup de points… Je ne sais pas exactement ce qu’est une intelligence mathématique. En mathématiques, il y a, par exemple, plusieurs manières d’aborder un problème : certains auront une approche analytique, d’autres, plutôt, géométrique (ou synthétique), etc. Je vis mal ma situation professionnelle, j’ai une vie sociale assez pauvre… Vous vous trompez, apparemment, sur moi… J’ai été souffre-douleur, en échec scolaire, tenté de me suicider, etc.

    Je suis libre d’émettre un jugement négatif…

    1. Pour les exemples positifs de surdoués qui ont réussi, il suffit d’écouter France Culture. En ce moment même, la vie de François Jacob. Certes, ce qui est gênant, c’est qu’on ne dit jamais que tous ces gens-là sont surdoués.
      En quoi Gardner est-il contestable ? Il y a des tas de façons d’être surdoué, non ? Quel point commun entre Mozart, Léonard de Vinci et Einstein, par exemple ? (pour ne prendre que les plus prestigieux)

      1. Les distinctions entre les différentes formes d’intelligence proposées par Gardner ne sont pas assez claires… Déjà, le sens que ce dernier donne à ce qu’il nomme « l’intelligence logico-mathématique » reste obscur… (Malgré la quarantaine de pages qu’il consacre à cette forme dans l’ouvrage de 1983…) Gardner assimile l’activité intellectuelle, qui n’est qu’une partie de l’activité psychique, à cette dernière : la partie morale et la partie motrice, même si elles peuvent être reliées à la partie intellectuelle, n’en font pas partie… (Le bien, par exemple, est d’une autre nature que la vérité…) Etc.

        Je crois que l’intelligence est, en soi, multiforme et, si l’on est surdoué, on l’est pour (presque) tout… Je suis un littéraire de formation… profondément sensible à la poésie, la musique (notamment classique), la peinture, le dessin…

        L’imagination… (Une faculté particulière de « voir » (il s’agit, à chaque fois, d’une « vue » synthétique) : intel-ligere = mettre en relation… Une « sensibilité esthétique » dirait aussi Poincaré…)

        J’ai été bref…

        1. Je me suis mal exprimé : je voulais dire que la partie morale et la partie motrice ne font pas partie de la partie intellectuelle.

    2. Un, oui, mais cinq, ça ressemble à… comment dire ? Du rejet ? De la censure ? Une entreprise de démolition ? Un peu ce que nous vivons au quotidien, non ?

      1. Faites attention, tournevis, à ne pas tomber, à mon égard, dans un procès d’intention ! (D’autant que, jusqu’à présent, on s’est souvent trompé sur moi…)

        1. Le « Basta  » de Tournevis, le « personnellement cela me semble impossible  » de Grrr doivent sûrement leur rappeler de douloureuses impasses. Des surdoués heureux, en paix avec leur différence, oui, cela existe. Qui mieux qu’eux peuvent montrer le chemin de l’épanouissement ? L’ont-ils toujours été ? N’ont-ils pas cheminé -parfois douloureusement – pour en arriver là où ils en sont aujourd’hui ? Ce serait bien naïf de croire que pour certains, tout fut facile, offert sur un plateau, non ? L’empathie serait une drôle de vertu, qui ne s’accommoderait d’un ressenti que pour qui va plus mal ? La jalousie, affaire de mépris pour qui se sent « derrière » ? Derrière qui ? Qui se prévaut de notifier les places de chacun ? Pour ceux qui ne sont pas des surdoués des Maths : Se recentrer, faire silence de ses ruminations cérébrales, être attentif à ses propres schémas illusoires, et développer sa pleine conscience … C’est le chemin de l’épanouissement que j’ai pris. Il fut difficile, parfois humiliant, à tordu le cou bien des fois à mon égo souffrant de l’indifférence, de l’incompréhension, et de la toxicité relationnelle vécue parfois … C’est possible. Je vous souhaite d’en trouver l’envie.

        2. Bonjour Edgar,

          Que votre témoignage me fait du bien.

          Depuis quelque temps, j’avais un peu perdu une de mes facettes, celle de la pugnacité, de l’affirmation de mes qualités, bref ma facette de surdouée heureuse (au moins sur certains points).

          Continuez à montrer l’exemple, car en faisant cela , vous nous élevez, et ca c’est la meilleure des motivations pour un surdoué.

          Vous etes à l’aise, vous ne vous prenez pas la tete (!), vous foncez , vous etes dans la position de celui qui est sur de lui, meme si peut etre ca peut vous arriver de douter, au moins, vous en avez (ha ha…..) , car vous etes dans une attitude positive et volontariste.

          Oui quand on veut on peut (presque) tout.

          Et ce que j’aime chez vous c’est que vous vous inscrivez dans la durée, vous allez à contre courant des autres peut etre, mais vous etes vous.

          Je n’ai rien contre les visiteurs réguliers de ce bloc, mais parfois les billets manquent un peu d’optimisme.

          Malheureusement, il faut parfois disséquer les mauvais ressentis, pour enfin en guérir et faire ressortir le meilleur de nous.

          Visitez nous régulièrement Edgar : NOUS AVONS BESOIN DE VOUS.

          Amicalement,

          Cricri (qui vous comprend comme jamais)

          1. Je m’en suis pris plein la figure lorsque j’étais enfant, puis adolescent. Ce fut avec une telle intensité que, tout à fait mal dans ma peau, j’ai tenté plusieurs fois de me suicider entre mes 15 et 19 ans… (Je me suis même cru « débile » à une époque.) Il m’a fallu beaucoup de force et certaines rencontres, etc., pour m’en sortir. Le chemin, par la suite, n’a pas été facile, non plus ; il demeure instable. Mais à partir de mes 20 ans, petit-à-petit, j’ai « appris » à m’aimer… Désormais, je me défends. (Je reste, cependant, sensible à certaines méchancetés que l’on me fait…)

            J’en ai marre de ces reportages qui ne montrent que la face négative du « surdon » ; on en vient, carrément, à oublier ce qui nous caractérise d’abord : le « sur-don »… Nous avons aussi besoin de voir des surdoués « heureux », qui « cultivent » leur surdon. (Lorsque, seul, au collège, je résolvais des problèmes de mathématiques…)

            1. Oui, il n’y a pas que des surdoués malheureux.
              Heureusement d’ailleurs.
              .. Au demeurant, je trouve que dans ce reportage, Benno ne montre pas vraiment de signe qu’il est malheureux, tandis que les deux autres, s’ils témoignent de ce que leur différence les a fait souffrir, ils ne se présentent nullement en victime et ne présentent aucune revendication particulière.

              Je rappelle que l’objectif premier de ce blog est de donner des clés à ceux qui souffrent de quelque chose dont ils n’arrivent pas à identifier les contours.
              Ces billets sont destinés à les aider à mieux comprendre, au risque, effectivement, de se complaire dans un état de victimisation, dans l’incapacité de progresser, d’évoluer, d’aller mieux.
              Il m’est déjà arrivé de suggérer que cette incapacité à progresser cachait un bénéfice secondaire (changer est dangereux dans la mesure où on se dirige vers l’inconnu et l’inconnu, par définition, quand on se sent fragile, est dangereux – de fait je n’ai de cesse de répéter qu’il est important d’être accompagné).

              Pour les accompagnants, pas forcément au fait du surdon, il importe aussi qu’ils apprennent à mieux comprendre de quoi est « fait » le surdon, ses contours. C’est à eux aussi que sont destinés les billets de ce blog.

              Maintenant, cher Edgar, ainsi que je l’ai mentionné quelques fois : étoffer ce blog, et l’animer seule est une lourde tâche.
              Ceux qui y auront prêté attention se rendront compte que depuis novembre 2011, le rythme de parution a considérablement ralenti (ou bien j’ai eu la chance de bénéficier de textes rédigés par d’autres personnes – je pense en particulier à la remarquable série des billets de Stéphanie Aubertin). Il y a quelques raisons à cela, alors même que j’ai en réserve une trentaine de sujets dont près de la moitié autour de la créativité.

              Ce blog est fait pour aider : si vous avez des idées de billet qui mettent en lumière (et avec quelques « trucs » pour les appliquer) les ressorts du mieux être pour vivre cette étrange différence en toute sérénité, les colonnes de ce blog vous sont ouvertes.

              Autrement, je vous fais une suggestion : si jamais ce blog venait à vous plomber le moral parce qu’il ne vous tire pas vers le haut, ce que je veux bien entendre, car je sais qu’il n’est pas forcément toujours très léger… je crois qu’il vaut mieux ne plus venir le parcourir. Tout simplement parce qu’il ne correspond plus à vos besoins.
              En fait, implicitement, ce sera là le plus beau témoignage que vous allez bien et que vous êtes prêt à faire rayonner votre sérénité dans votre différence. Et ainsi, ce faisant, à faire progresser les autres.
              Soyez en d’avance remercié. Car la population des surdoués a besoin de traducteurs et de héraults.

  9. Je m’immisce dans votre échange : recherche de perfection ? non. De Beauté, de Juste , oui. Tendre vers un idéal de valeurs qui dépasse mon individualisme, avec toute l’humilité de savoir que « tendre vers » reste une intention, et rien qu’une intention. La faire vivre avec toute l’attention nécessaire et sans s’illusionner d’y arriver à chaque instant.

  10. Bonjour,

    Ce court reportage est exemplaire de la diversité des profils de surdoués.

    Je me reconnais chez Mme Robert hypersensible, mais pas autant qu’elle.

    Je me reconnais surtout chez Beno le graphiste, qui malgré lui, déborde toujours de son champ d’action, car lui sait des choses exponentielles par rapport aux connaissances d’un graphiste, comme des compétences d’informaticien ou d’administrateur de base de données. Car ces connaissances font partie de son champ d’intérêt initial : le graphisme, mais ces connaissances attirent d’autres champs de connaissances qui y sont liées. Logique, c’est l’arborescence de pensée qui fait que le surdoué va assimiler des connaissances bien plus étendues que celles qui lui sont couramment exigées dans le cadre strict de son travail.

    Comme Beno, je peux etre uniquement dévouée à une tache, mais à d’autres moments, j’essaie d’etre multitache, et avec un petit effort, ca marche. Il faut juste veiller à ne pas se disperser dans toutes les directions. En effet, etre monotache peut parfois constituer un handicap. Dans les cas ou ces connaissances étendues peuvent aider les collègues, pas de problème. Dans le cas ou ces connaissances étendues sont mal percues par les collègues, attention : jalousies, mises à l’écart, sentiment d’infériorité des collègues, donc terrain glissant…..

    Enfin, je me retrouve dans le témoignage du membre de Mensa qu’on voit à la fin du resportage, qui dit qu’il cache son QI, j’avoue que je fais pareil, dans le sens ou dans certaines situations ou je suis lassée de lutter afin d’apporter un plus ou une richesse, je me mets au niveau des autres pour avoir la paix (et ca , ca ne me plait pas du tout….)

    Bref, ce reportage ne fait que confirmer mon choix : passer un concours pour un poste bien plus élevé que celui que j’ai actuellement, sur un thème qui me passionne, pour lequel je n’ai pas de motivation à réviser, mais quand je m’y mets, je n’ai pas besoin de faire beaucoup d’efforts pour me rendre compte que je connaissais beaucoup de choses qui me seront demandées, car faisant partie de ma culture personnelle, mais qui ne me servent pas (pour l’instant) au niveau professionnel.

    La motivation est absente, mais les connaissances sont là alors je fonce. On verra bien.

    Quand apprendre est un plaisir , la motivation revient petit à petit je pense.

    A bientôt

    Cricri

  11. C’est cependant, encore, pathétique… J’aurais préféré qu’on montre (un peu plus) l’excellence vers laquelle une personne « surdouée » a le pouvoir de tendre. Montrez-moi plutôt un exemple de « pensée magique » ; ça, ça me parle véritablement !

    1. oui, bien sûr, il y a aussi cette puissante capacité à tendre vers l’excellence… le décalage qui l’accompagne est en général proportionnel et en général le sentiment d’isolement qui l’accompagne aussi.
      Ici, dans ce reportage, l’hypersensibilité est abordée et c’est un point fondamental à mettre en avant.

        1. Seul l’exemple de Benno Fischer me parle (un peu)… En choisissant de cesser de lever la main, on prend le parti de s’effacer, devant la masse des normo-pensants ; dès lors, on risque d’entrer dans le faux-self, etc. En revanche, une attitude positive (pour un sur-doué) consiste à faire comme Gauss, par exemple, c’est-à-dire continuer à lever la main, même si c’est au détriment de normo-pensants. Si je le peux, je fonce. Lorsque c’est le cas, les autres sont derrière moi (et certains bien loin) : le seul mal que je pourrais leur faire à ce moment est qu’ils se découragent ou montrent de la jalousie… Cependant, libres à eux de se servir de moi pour tendre vers le haut…

          1. En mathématiques, par exemple, briller ne m’empêche pas d’aider (très gentiment) des camarades (voire, pour une meilleure stimulation, un étudiant de niveau plus avancé que le mien)…

        2. Ce reportage n’est pas tant destiné aux surdoués eux-mêmes qu’à ceux qui ne le sont pas pour leur expliquer que dans le surdon il n’y a pas que la performance.
          Ainsi que le fait remarquer ME Jacobsen dans son livre sur les adultes surdoués : l’hypersensibilité et l’urgence à faire parfait sont deux traits de base pour un surdoué.
          C’est comme d’être droitier ou gaucher.
          Bon nombre d’adultes sont des gauchers contrariés, i.e. niés dans ce qu’ils sont intrinsèquement.
          Oui la reconnaissance permet la performance.
          Mais dans beaucoup de cas on est encore loin.
          Malgré quelques maladresses, ce reportage permet de mieux comprendre.

          1. Mais il me semble qu’on en a à la pelle, des reportages tels que celui-là… (On ne diffuse presque que ça.) Comprendre quoi ? Qu’un surdoué est intellectuellement handicapé… Alors je ne me sens pas concerné. De quelle hypersensiblité parle-t-on ? Les hypersensibles ne sont pas tous surdoués (loin de là). Et est-il impossible qu’une personne qui a pour traits de base, entre autres, l’hypersensibilité et l’urgence à faire parfait ne soit pas surdoué ? « L’urgence à faire parfait » ? Je n’ai pas lu Jacobsen mais, dit ainsi, ça ne me paraît pas correspondre à ce qui me caractérise… Je recherche non la perfection mais la vérité, la beauté et le bien. Le besoin de perfection n’est qu’une manière de me protéger mais non une manière d’être moi-même. Au contraire, j’aime la vie, et je préfère, mille fois, un brouillon génial à une œuvre parfaite : Poincaré m’enthousiasme ; Hilbert m’ennuie… (Je n’ai jamais pensé que ce qu’Hilbert avait autorisé de lui à la publication manquait d’intérêt ; je crois, en revanche, que ça manque de vie : on ne voit que le résultat, « irréprochable » dirait Poincaré.)

            La perfection ? Non ! Dernièrement m’a été attribué un 20, en analyse… Je sais que le devoir que j’ai envoyé était loin d’être parfait et, en fait, ma première satisfaction a été de redécouvrir (par mon intuition) un théorème de point fixe… Peut-être que l’enseignant a surtout récompensé mon imagination (ou ma sensibilité…) ! En mathématiques, lorsque je me sens tout à fait bien je fonce, au contraire, je privilégie l’inventivité à la perfection… (Je fais ça en tout domaine, en vérité.)

          2. À Edgar : and so what ? Vous avez la chance d’avoir une intelligence mathématique, celle qui se voit, est reconnue et valorisée, vous êtes heureux et content de vous, tant mieux ! Mais nous sommes nombreux/ses à avoir d’autres formes d’intelligences, moins reconnues voire méconnus ou déniées, à avoir du mal à être reconnus et appréciés pour ce que nous sommes, à être même franchement déniés, rejetés, écrasés, méprisés, voire détruits. Vous n’êtes pas le centre du monde, si ce genre de reportage ne vous apporte rien, tant mieux, ne les regardez pas et basta ?! Mais merci de nous reconnaître le droit d’être qui nous sommes, aussi incompréhensible que cela vous paraisse. Votre témoignage a au moins le mérite de confirmer qu’il y a autant de différences entre les surdoué-e-s qu’entre elleux et les non-surdoué-e-s. Et qu’il existe des surdoués heureux 🙂

          3. Je plussoie tournevis.
            C’est super pour vous que vous vous sentiez si sûr de vous et que d’avancer seul en laissant les autres derrière quitte à attirer la jalousie, etc. ne vous pose aucun problème. Vraiment Bravo à vous d’être capable de ça. Personnellement cela me semble impossible. Je suis très empathique et évoluer sans que ce que les autres pensent ne me touche est pour moi impossible.
            Heureux sont ceux qui savent se servir de leur intelligence pour s’épanouir mais n’oublions pas que nous sommes nombreux (il me semble) à ne pas trop savoir quoi en faire, à ne pas savoir comment canaliser cette merveilleuse machine qui a tendance à nous bouffer.

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