Surdon et homosexualité

Il n’est déjà pas simple d’être surdoué, alors quand de surcroît on rencontre une difficulté supplémentaire… j’ai évoqué le fait d’être dyslexique, ou d’être une femme, j’ai aussi mentionné le fait d’appartenir à une minorité ethnique. Il faut ne faut pas oublier les homosexuels.

C’est d’ailleur le sujet d’une étude menée par Jane Sunde Peterson, parue à l’automne 2000 dans Gifted Child Quaterly ( Gifted Child Quarterly Fall 2000 vol. 44 no. 4 231-246).
L’échantillon est petit (12 garçons et 6 filles) mais permet de mettre en lumière des sentiments augmentés de danger, d’isolement, de dépression, voire de suicide, alors qu’en même temps les performances étaient au rendez vous  avec un engagement intense dans les activités entreprises.

Dès leur enfance, les enfants surdoués apprennent la difficulté de partager leurs émotions et leurs ressentis. Beaucoup apprennent à se taire pour ne pas être en butte (a minima) à des remarques blessantes où qui les renvoient à leur statut d’enfant alors que leurs questionnements sont déjà ceux d’adultes.
L’arrivée à l’âge de l’adolescence n’arrange rien qui rend plus lourds encore les questionnements existentiels alors que la recherche de l’âme soeur devient parfois un enjeu vital.
Etre surdoué, c’est se sentir au mieux différent, au pire fou, et souvent bizarre. Quand l’orientation sexuelle s’en mêle, ce sentiment d’étrangeté et d’être à part peut en devenir lourd à en étouffer et à en rechercher la sortie par le suicide.

Jean Sunde Peterson – Purdue University – (quelques extraits supplémentaires accessibles – une dizaine de pages ci-après via Google Books)  Gifted and Gay: A Study of the Adolescent Experience – doi: 10.1177/001698620004400404 Gifted Child Quarterly Fall 2000 vol. 44 no. 4 231-246. Ici, une présentation (en anglais) de l’étude

68 thoughts on “Surdon et homosexualité

  1. Bonjour,
    Je ne sais pas si ça a été abordé dans les commentaires que je n’ai lu qu’en diagonale. J’aimerais partager ma propre expérience ici, ayant cette double « différence » d’homo et HP (personnellement, j’aime mieux le terme récent de « philo-cognitifs » mais bon… c’est comme pour les termes définissant l’homosexualité, personne n’est d’accord).

    Je vais essayer de faire court mais je ne sais pas vraiment écrire « peu », et comme je pense « tout haut » quand j’écris…

    J’ai 34 ans et je ne m’intéresse que depuis peu à la douance (je n’aime pas non plus ce terme). Et j’ai su très tôt que j’étais homo, vers 10-11 ans.

    Pour ma part, parcours scolaire sans histoire dans l’enfance et élève toujours très brillant sans vraiment bosser, très —très— rêveur (souvent, sur mes bulletins : « un peu moins d’étourderies serait le bienvenu ») et solitaire. Dans mon monde.
    Bref, l’intello de service toujours plus ou moins exclu (surtout par les autres garçons). Et toujours ostracisé par les garçons. Ça fait donc déjà deux décalages par rapport à un garçon « normal ».

    À l’adolescence, idem (sauf que je ne trouvais même plus les autres garçons binaires mais carrément unaires…). Je mettais toujours mon décalage au compte de l’homosexualité qui se voyait comme le nez au milieu du visage pour le coup, surtout que j’étais toujours l’intello qui traine toujours avec des filles et que j’étais très rond physiquement (troisième décalage). Je n’étais vraiment pas le plus populaire…

    Je pense que la conscience de mon homosexualité, et la différence que j’ai ressentie très tôt à cause d’elle, a masqué le décalage que j’aurais pu éprouver à cette époque à cause de ma douance et que mes parents n’ont pas non plus détectée pour la même raison (eux aussi savaient pour mon homosexualité, même encore plus tôt que moi). Je n’avais pas à chercher plus loin pourquoi je me sentais étrange, c’était l’évidence même.
    Surtout que tout se passait bien par ailleurs et me paraissait tout à fait normal : élève brillant comme je l’ai dit, cocoon familiale aimant et sans pression, peu d’amis mais ça m’allait, etc. J’ai aussi eu la chance de tomber sur des institutrices et des professeurs qui (à de rares exceptions près) ont su m’intéresser aux études (pas vraiment d’ennui en cours, j’avais mon monde à moi et mes quelques amis à côté) et des parents qui ne m’ont jamais rejeté et m’ont appris qu’une différence n’était rien d’autre que ce qu’elle était : une différence, pas une tare (d’ailleurs, pendant longtemps je n’ai pas compris ce que c’était que l’homophobie puisque je ne pouvais même pas concevoir le principe, j’étais totalement dubitatif).

    À l’adolescence, le décalage ressenti à cause de mon homosexualité prenait tellement tout le paysage que j’aurais été bien incapable de constater une autre différence (même un bras fluorescent dans le dos me serait passé sous le nez, alors une éventuelle douance…).

    Seulement, je pense aussi que ce décalage de sexualité pressentie enfant et confirmée à l’adolescence, avec tout ce que cela suppose de rejet et d’exclusion, m’a sans doute aussi permis de mieux vivre le décalage ressenti à cause de ma douance.
    J’ai appris très tôt ce que c’était que d’être différent et pour le coup à bien gérer. À faire avec instinctivement. Ça fait partie de moi, mais je ne suis pas que ça. Bien sûr je n’ai jamais rien crié sur les toits (je ne suis pas masochiste), mais c’était là et c’était comme ça.

    L’avantage, c’est que j’avais au moins une étiquette à coller sur ce décalage vis-à-vis des autres, ce que d’autre HP n’ont pas.

    Je ne parlerai pas de ma vie d’adulte car ça s’est révélé bien plus chaotique à cause de mon hyperémotivité et de tout mon « jus de crâne » (comme me disait une amie). D’où mon intérêt tardif pour le sujet des HP, pour trouver une grille de lecture pour comprendre pourquoi et comment ça a commencé à partir en vrille.

    Voilà pour ma (pas) petite contribution. Certains s’y retrouveront peut-être…

  2. en plus des homosexuels, des femmes et différentes minorités, vous pouvez aussi ajouter les personnes transgenres.
    Il semblerait que le taux de surdoués et le taux d’autisme asperger soit plus élevé chez les transgenres que dans le reste de la population. Le taux de suicides également qui est beaucoup beaucoup plus élevé.

    1. Merci de cet apport Yukarie

      Il est difficile de pouvoir faire une étude sur le suicide chez les surdoués – les autopsies de suicide sont difficiles et toujours délicates.
      Mais pour en avoir parlé avec une psychiatre du service du Pr Lançon qui accompagne des personnes transgenres, elle avait effectivement la même réflexion, en tout cas sur l’aspect surdon.
      Asperger, je suis toujours dubitative : nombre de très surdoués sont diagnostiqués à tort asperger. leur mode de fonctionnement les tient éloignés du reste du groupe pour leur hypersensibilité qui les isole et les rend plus facilement anxieux.
      De fait, ce mode de fonctionnement peut parfaitement se faire poser plus de questions encore sur l’appartenance à tel ou tel sexe et favoriser le besoin d’en changer, tant les repères sont plus facilement questionnés.
      J’ai identifié quelques études sur le sujet, je vais m’efforcer de compléter mes articles sous peu – vous avez raison : cette minorité est aussi importante à prendre en compte.

  3. Je suis bien en retard, j’en ai parfaitement conscience… J’ai 14 ans et tous ces témoignages m’ont beaucoup émue. D’abord par le vécue rude de ces personnes, mais surtout parce que j’avais l’impression de parler de moi. Je ne sais pas si c’est parce que je suis jeune et que le  » tu n’es pas encore au bout de tes peines » s’applique, mais je ne peux voir le monde de cet façon. Il est certes cruel ( ce qui ne fait que parfaire sa beauté à mon sens…) et remplie d’individus ignorant et égoïste, mais je ne peux m’empêcher d’aimer être la personne que je suis. Je trouves la faculté de ressentir les énergies bouillonnantes autour de nous magnifique. Mes yeux voient le monde sous une couleur splendide.
    Je refuse de me laissez enfermez dans les schéma d’une société prévisible et tracé.

    J’espère que vous pouvez trouver votre bonheur, ou bien comprendre que vous n’avez même pas à le chercher, il est déjà la, bien présent sous toute cette couche noirâtre du vécue.

    1. Hey. J’ai 15 ans, et, évidemment, lorsque j’ai lu ton commentaire j’ai eu un petit sourire dans le cœur. Tout simplement parce que je me retrouve dans certains mots, et puis je suis contente de voir une autre gosse. Une autre gosse qui est là, déjà bien trop mature, déjà en possession d’une conscience si nette et déjà capable d’user des mots comme d’un pinceau.
      Heureuse de croiser ta route, et puis heureuse aussi de tomber sur ce site. Enfin j’ai l’impression d’exister un peu plus, et de retrouver une famille que j’ai cherché en chaque visage aimable que j’ai rencontré, en chaque cerveau et en chaque cœur que j’ai approché. Des semblables que je savais existant, mais que je ne parvenais pas à trouver.
      Je me souhaite la bienvenue à moi même 😉

      1. Je suis vraiment en retard mais ton commentaire m’a également fait sourire. Je suis vraiment heureuse de voir, comme toi, un autre adolescent ici.
        Bienvenue à toi
        Et j’espère vraiment que tu te feras une belle et heureuse vie, ce qu’en sois nous méritons tous ici

        1. Bonjour Océan et Nonore. Tout d’abord bien venu dans le mondes des hpi, je tiens à vous dire que vous avez une chance inouïe d’avoir su Que vous êtes hpi jeune, cela n’apas été mon cas et j’en éprouve beaucoup de regrets et de colère car ma vie aurait pu être autre si j’avais su plus tôt pourquoi je me sentais si différent. Un simple conseil ne laissez jamais personne décider de votre avenir de ce que vous voulez faire de votre vie professionnelle. Belle vie à vous.

  4. Voici une partie du blog que je n’avais pas encore trouvée 😉
    Je vis aujourd’hui avec une femme (ce que je suis moi aussi). Enfant, j’avais tout d’une petite fille. sauf que je n’aimais décidément pas les robes, ce n’était pas pratique pour aller jouer. C’est mon petit frère qui a usé mes poupées, moi, c’était les patins à roulettes!
    J’ai grandi avec une « unisexualité » intérieure. Je ne me sentais ni fille ni garçon, sans me poser la question, d’ailleurs. 3 frères, un papa commando parachutiste, une maman qui disait ouvertement « préférer les garçons » (une histoire de famille, mais je ne vais pas m’étendre).
    Donc je ne connaitrai jamais la part de responsabilité de la surdouance et celle de l’environnement, qui ont fait que j’ai été bisexuelle, puis hétéro, puis homo…..
    Dans tous les cas, et en y pensant ça me ressemble assez, je n’ai jamais réfléchi à l’influence que cela avait sur mon entourage. Je vis souvent « dans mon monde », je ne vois jamais le mal dans les regards, les yeux ou les pensées des autres. Ca évite pas mal de souffrance, il y en a assez comme ça par ailleurs.
    J’ai, en m’enfermant un peu dans mon monde, et aussi en travaillant sur certaines de mes souffrances, que j’ai fini par trouver dignes d’un normo pensant de bas-étage, (je maintiens que la souffrance est mauvaise pour la santé, donc je cherche et trouve des voies d’échappement!)réussi à m’affranchir d’une grande part du regard des autres. Ce n’est sans doute pas idéal, car c’est au point de ne plus les voir, ou ne plus comprendre ce qu’ils me disent, voire de répondre des trucs incohérents, ça m’est encore arrivé il y a deux jours).

    J’ai écrit « d’une grande part », bien sûr, pas de tout.
    La question est posée : quel pourcentage de surdoués, surefficients, zèbres ou autre bestiole, est autre chose qu’hétérosexuel?

    Y aurait il une volonté de connaitre autre chose? de vivre plusieurs vies en une? d’exprimer une sensibilité différente?

    Créer une association, c’est créer la différence, créer la minorité. Ca m’inquiète toujours.
    Ce blog est une mine de rencontres passionnantes par la lecture des ressentis et des expériences de vous tous que je n’aurais jamais eu la chance de rencontrer autrement. Je me sens moins seule, c’est une porte ouverte vers des échanges rendus possibles, une porte ouverte vers un bout d’une planète à laquelle je pourrais peut être enfin appartenir.

    Merci à vous tous qui vous livrez ouvertement. J’ai comme une sensation d’esprits qui se mettent en synergie pour créer du beau, du puissant, quelque chose comme un énorme réseau internet, sans ordinateur….Vos pensées et réflexion enrichissent les miennes, (je dors moins, c’est sûr, parce que je réfléchis à ce que vous écrivez…), et de nouvelles connexions se font sans mon assentiment, mais j’aime bien.

  5. Je partage quasi totalement le commentaire du Vilain Petit Canard. De mon côté, une mère manipulatrice+++, un père faible, un divorce explosif à l’âge de 9 ans, une belle-mère conne comme ses pieds qui faisait recorriger mes copies de français par ses collègues pour me montrer que si j’étais au collège en ville j’aurais des notes bien inférieures, bref une longue période noire et suicidaire à l’adolescence, puis la libération des études loin de la famille, et l’acceptation de mon homosexualité à 18 ans. Par la suite, coupure définitive avec ma famille, études à rallonge, parcours sinueux et atypique, premiers emplois précaires, le néoesclavagisme quoi, travailler dans un openspace bruyant à BAC+8 pour 1600 euros, normal pour 90% des gens de ma génération, et qui constitue une ascension sociale après avoir enquillé les boulots gratis (stages) y compris à 2 dans un placard sans fenêtre de 3 m² pendant plus d’un an. Enfin, la perte de toute motivation, le chômage longue durée choisi « par défaut » et la survie en marge de la société, avec absolument aucune envie d’y retourner. C’est alors qu’ayant enfin un peu de temps pour moi je me suis découvert « encombré de surefficience mentale » à 30 ans, suite à des lectures et tests. J’ai aussi cru avoir trouvé le Graal, ça a été un grand bouleversement dans ma vie, et m’a permis de comprendre beaucoup de choses sur mes difficultés à vivre dans cette société et mon sentiment d’isolement. Cette découverte a provoqué une défragmentation complète de mon cerveau. Mais au final, pas beaucoup plus avancé, car toujours aussi seul.

    Pour ma part les seuls surdoués que je connaisse sont ceux que je suppose l’être (il y en a pas mal en fait dans mon entourage, je crois qu’on s’attire), mais tous(tes) sont fortement perturbé(e)s (surtout quand ils/elles ont un boulot « normal » dans lequel ils/elles souffrent systématiquement). Par contre, je n’ai pas rencontré d’homophobie chez ces gens mais ça ne me surprend pas que dans l’univers des associations de surdoués il y ait aussi cette intolérance. Dans « surdoué », le préfixe veut surtout dire trop ! Les gens imbuvables restent imbuvables, simplement ils sont mieux armés pour vous faire mal. Je suis à ce sujet en désaccord avec Christelle Petitcollin qui prétend que les manipulateurs (qui seraient fondamentalement méchants) sont l’opposé des surdoués (qui seraient fondamentalement gentils). Je pense qu’elle est à côté de la plaque pour ce qui est des causes et qu’elle refuse de voir le lien entre les deux. Manipulateurs, surdoués, je crois que c’est le même problème de fond qui a été géré différemment. Pour survivre, certains prennent la voie « écraser les autres et s’en servir à leurs fins », d’autres prennent la voie de l’empathie et de la mise au service des autres. Je ne sais pas pourquoi mais je pense que ce n’est pas un choix conscient.

    Bref, aujourd’hui j’évite de penser à l’avenir. La perspective ultime, c’est d’abord le suicide, même si ça ne se fait pas d’en parler, pour moi ça reste l’échappatoire repoussée sans cesse, pour enfin ne plus réfléchir et ne plus subir les agressions de ce monde, je pense que tôt ou tard il faudra en passer par là, j’y suis prêt depuis bien longtemps. De toutes façons, j’aurai pas de retraite. Si j’étais né il y a quelques milliers d’années, je serais déjà un vieillard. J’ai vécu beaucoup de choses, je me sens « rempli », alors maintenant c’est que du bonus. Ensuite c’est continuer en attendant à vivre une vie hyperactive, ça permet de ne pas trop réléchir, et en marge du système-broyeur-de-vies-humaines dans lequel nous vivons, au risque de finir comme mon grand frère, artiste génial mais SDF (lui est pas homo mais de type maghrébin). Pour l’instant, j’évite d’y penser et je vis en colocation (ça me canalise et me sociabilise), j’ai créé et je m’occupe d’un jardin partagé (idem), je travaille pour manger (finie la logique morbide ordinateur-fric-supermarché), et je suis secrétaire d’une association militante qui lutte contre l’artificialisation des terres au sein de laquelle je suis un bénévole très actif. Grâce à ça j’ai retrouvé le sentiment d’être utile à la société, en tous cas bien plus qu’avec les stupidités que je faisais dans la recherche scientifique, fondamentale ou appliquée. Bon c’est sûr, publier des articles et rapports-que-personne-ne-lit et dont on connaît les résultats à l’avance (logique de projet oblige) me rapportait 3 à 4 fois plus financièrement, mais si le salaire était proportionnel à l’utilité sociale, ça se saurait :))). Je fais aussi de l’apiculture alternative (recherche libre et non faussée), et un peu d’artisanat (la créativité me fait beaucoup de bien), mais sans aucune envie là encore de rentrer dans le système, ce qui me démoralise d’avance. Bref, je peux pas m’arrêter comme bcp de mes semblables de faire mille choses à la fois et je suis prêt à crever plutôt que faire le mouton.

    Je ne peux pas dire que je sois absolument heureux malgré tout, mais au moins, je me sens moins étouffé qu’en étant salarié, je vis plus en accord avec mes aspirations, j’apprends beaucoup plus de choses et je jouis d’une certaine illusion de liberté. De toutes façons, je n’ai pas eu l’impression d’avoir beaucoup le choix, j’étais tellement au bout du rouleau, alors pour l’instant, je vis plein de choses intéressantes, je ne suis plus enfermé, et c’est déjà pas mal. Evidemment, quand on fait des choix comme ça, on s’en prend souvent plein la tronche, les gens ne comprennent pas (normal) qu’on ne puisse supporter ce que eux supportent très bien. Alors pas trop le choix que de vivre dans une certaine clandestinité (j’ai beaucoup aimé Le Hérisson).

    Le fait d’être homo dans tout ça ? Aujourd’hui, après plusieurs expériences affectives qui m’ont pas mal blessé, j’ai perdu toute confiance en moi et tout espoir de rencontrer l’âme soeur. Quelque chose s’est cassé. Je ne cherche plus, et comme dit Le Vilain Petit Canard, les statistiques (j’ai fait les mêmes calculs…) donnent une probabilité tellement faible de rencontrer quelqu’un qui me corresponde que j’ai cessé de m’y attendre. Je me sens résigné. Tout ce que je me sens capable de faire, c’est essayer de ne pas passer complètement à côté de la vie (on n’en a qu’une), apprendre encore et encore, me rendre utile, jouir de la beauté de la nature… Et le jour où j’en aurai vraiment trop marre, couic, finito.

    Mon arrière grand-père, lui, a fini tout seul dans sa ferme et tirait sur ceux qui voulaient s’en approcher. Je ne me le souhaite pas et je cultive des relations sociales, mais je comprends assez comment on peut basculer et en arriver là.

    1. Un témoignage qui donne beaucoup à réfléchir, et une sacrée force de caractère… Merci beaucoup Cocotte minute

      1. C’est moi qui vous remercie de rompre l’isolement, et pour votre livre qui m’a apporté un autre éclairage que les points de vue de psychothérapeutes pour qui tout finit toujours par conduire à « faites-vous aider, c’est tant d’euros ». Je n’en ai pas les moyens financiers et je pense que je ne suis pas le seul. Je me pose d’ailleurs des questions sur la représentativité des exemples donnés dans les livres de psy qui sont basés quasi exclusivement sur une population qui a les moyens de consulter. Merci enfin de parler des « surdoués homosexuels », car oui, nous existons, et c’est pas évident tous les jours. Surtout d’avoir l’impression d’être comme Georges le solitaire, la tortue géante, seul représentant de son espèce… mort avant qu’on découvre qu’il y en avait d’autres.

        1. oui, l’isolement….
          N’hésitez pas à passer un soir sur le chat si le coeur vous en dit. … Avez vous aussi poussé la porte de Zebra Crossing ?

          1. Le forum a été pour moi très décevant, Zebracrossing etc. Beaucoup de gens nombrilistes, jeunes et immatures: c’est peut-être encore une caparace, mais il y a une certaine complaisance dans ce malheur et une manière bien française de le voir et le vivre.
            J’ai passé l’âge de tourner en rond.
            A titre personnel, je suis toujours aussi isolée, je n’ai passé aucun test, je ne sais pas où aller, j’ai très peur des tests où il faut donner des réponses, je n’ai confiance en personne, et j’adore ma psy mais ça fait 2 ans que je retiens ce sujet et que je n’en parle pas parce que j’ai trop honte de suggérer cette piste, et que honnêtement, j’ai bien d’autres problématiques à régler (je ne parle pas d’homosexualité, mais d’homophobie oui, entre autres, mais d’autres sujets bien plus vastes et l’ordre de l’histoire familial. Aussi, je me reconnais toujours autant dans le profil du surdoué, mais je le pose à côté. Par ailleurs, j’ai quand même pris de l’assurance grâce à cette prise de conscience, et j’ai travaillé avec ma psy même avec ce silence, sur oser être moi et me montrer telle que je suis (sans ce ou ces faux self en somme)… Résultats très spectaculaires en quelques mois, tant au niveau de mes réalisations personnelles que professionnelles. Je me suis plus ouverte socialement aussi. J’ai beaucoup plus confiance en moi et en mes capacités, j’ai plus confiance en ce que les autres peuvent aimer et reconnaître en moi… Mais au fond je me sens toujours aussi seule. Et je le suis. L’autre jour, j’ai trouvé un blog de lesbiennes issues de Mensa. Mais Mensa, je n’y entrerai jamais… Après plus de 6 mois pendant lesquels j’ai laissé le sujet de la douance de côté je m’y intéresse à nouveau mais ne vois aucune issue.

          2. Je n’ai pas du tout accroché avec ZC non plus. Et le tchat du Loup est en train de mourir à petit feu 🙁
            Seule, je crois qu’on l’est toujours, surtout quand on est hp parce que de fait, nous sommes trop particuliers pour ne pas nous sentir seul-e-s, même avec d’autres hp qui peuvent être vraiment trop différents de nous.
            Pas de solution, sinon prendre soin de soi, je crois ?

    2. Merci pour ce beau témoignage, je m’y retrouve bcp, l’homosexualité et les activités en moins, suis encore trop fatiguée encore pas mal en mode repli et prendre soin de moi.

      « Je suis à ce sujet en désaccord avec Christelle Petitcollin qui prétend que les manipulateurs (qui seraient fondamentalement méchants) sont l’opposé des surdoués (qui seraient fondamentalement gentils). Je pense qu’elle est à côté de la plaque pour ce qui est des causes et qu’elle refuse de voir le lien entre les deux. Manipulateurs, surdoués, je crois que c’est le même problème de fond qui a été géré différemment. Pour survivre, certains prennent la voie « écraser les autres et s’en servir à leurs fins », d’autres prennent la voie de l’empathie et de la mise au service des autres. Je ne sais pas pourquoi mais je pense que ce n’est pas un choix conscient. »
      Je suis d’accord avec vous sur ce point, et bien contente que qqun d’autre que moi partage cet avis 🙂

      1. Si le surdoué manipule autrui c’est soit une manipulation bienveillante, soit par contre manipulation , quand un surdoué est au plus mal il s’en prend d’abord à lui même par un repli sur soi voir pire, il partage avec le manipulateur perverse un faux self, là s’arrête la ressemblance. Alors que le surdoué inscrit son action dans une vision globale propre à sa complexité qui échappe totalement à son entourage qui peut le voir comme un danger , le pervers narcissique qui vit dans le déni de son état de psychopathe qui a appris très tôt à jouer son rôle peut montrer une grande intelligence dans ses manipulations mais va jusqu’ à jouer contre son propre intérêt montrant là ses limites. ( à voir la vidéo sur les manipulateurs perverses : w.w.w.youtube.com/watch?v=sGnZdi3p3rk )

        1. Si l’on tient compte de la différence entre cognition et pathologie – à savoir que la douance est, jusqu’à preuve du contraire, héréditaire et relative à une façon de penser, de mémoriser, de ressentir, etc. et que, comme la vidéo le démontre, la perversion relève d’un dysfonctionnement (enfermement) lié à la relation primitive à la mère – je ne vois aucune raison qu’il n’y ait pas de surdoué pervers… Et j’en connais (de loin).
          Mais je ne suis pas expert personnellement.

          1. Chuis assez d’accord sauf avec « la relation primitive à la mère » : pourquoi toujours la mère ? Alors que souvent, le problème est l’absence du père, et que celle-ci n’est pas toujours de la responsabilité de la mère ?

          2. Et pourquoi toujours culpabiliser les parents, que ce soit le père ou la mère ? Le Freudisme n’a jamais eu aucune base scientifique, il s’agit avant tout des projections d’un déséquilibré sur ces « patients »… Il est intéressant de noter à ce sujet que c’est en France que les théories psychanalytiques ont rencontré le plus d’écho, à la différence des états-unis, par exemple, où ces dernière ont toujours été considéré comme sectaires.

          3. Une caractéristique des surdoué en plus du faux self c’est le doute, un ego très faible, une auto-analyse critique permanente, un pervers narcissique ne doute de rien , il est dans le déni de ses propres agissements malveillants, alors qu’il joue le surdoué c’est possible mais cela ne trompe personne.

          4. « Le relation à la mère » (et parfois au père, ça n’est pas exclu) n’émet pas de jugement sur la raison pour laquelle la relation est telle.
            Par ailleurs, et sans vouloir m’aventurer plus loin car ça n’est pas réellement mon domaine de compétence, il est tout à fait possible – j’en suis un exemple vivant – de grandir avec un membre des deux parents absent (mon père, en l’occurrence) sans pour autant devenir pervers.
            (Et, pour être certain, je disais ici « primitive » pour dire « première » et non pas pour affubler la relation mère-enfant d’un quelconque attribut dégradant.)

          5. Oui, la psychologie nord-américaine a très certainement trouvé d’autres échos dans ses liens étroits avec l’industrie pharmaceutique.
            Il n’y a pas de vérité. Mon objectif est de comprendre une réalité grâce à des éléments de lectures et non de calquer ces éléments sur la réalité pour l’y conformer. Et, surtout, de remplacer les débats d’opinions (souvent arbitraires) par des échanges d’expériences et de raisonnements sur ces expériences.

    3. Moi, c’est la perspective du couic finito qui m’effraie. J’en suis passé par là, il y a longtemps. Paradoxalement, comme pour Cocotte Minute, c’est la perspective de cette possible échappatoire à la souffrance qui m’a aidé à tenir. Ca donne l’impression qu’on contrôle encore, ultimement, quelque chose.
      Mais personne ne veut mourir. Cocotte Minute, tu ne veux pas mourir : tu veux vivre autre chose. Et la petite lueur existe toujours. J’ai eu la chance, à l’époque, que cette petite lueur, si faible, si impossible, à peine visible, ne me quitte pas. C’est inexplicable. Elle était toujours prête à s’éteindre, mais ne s’éteignait jamais.
      La vie est pleine de surprises. Rencontrer l’autre, c’est toujours possible. Et l’autre n’est pas obligatoirement surdoué, ça élargit le champs des recherches… Les sentiments ne sont pas du domaine du QI.

      Si l’idée d’en finir peut t’aider à tenir, penses-y. Mais surtout ne perd pas des yeux la petite lueur qui te guidera vers la bonne sortie. Cette voie existe toujours. C’est juste qu’on ne la voit pas.

    4. Bonsoir, je viens de découvrir ce site et enfin des témoignages sur la surdouance et l’homosexualité ! Cocotte minute, je viens de lire ton témoignage et tu ne seras sûrement pas étonné si je dis que je me retrouve dans tes mots ! Je ne peux pas dire que cela m’a fait du bien mais au moins je sais que je ne suis pas seule à vivre ça. Je le savais, mais le lire c’est autre chose. Je voulais te dire merci et même si nous ne nous connaissons pas et que nous ne nous rencontrerons jamais, je suis désormais connectée avec toi et cette pensée me « rassure » un peu. J’ai envisagé le suicide plusieurs fois, jamais passé à l’acte sauvée par mes passions ! Je suis seule et sais que je le resterai …. j’essaie de rester optimiste et positive et même si au fond je sais que ce message ne sert pas à grand chose, je l’écris quand même et je t’imagine, cocotte minute, dans ton jardin, les mains dans la terre et content de ta récolte !! et ça aussi ça me fait du bien !

        1. Bonsoir Cécile, merci pour ces mots ! je suis agréablement surprise car d’habitude quand je laisse des commentaires, les personnes ne répondent pas…. alors encore merci !
          Quant à l’utilité de ce blog, je n’en sais rien et reste dubitative à ce sujet. J’ai essayé tant de choses, comme vous tous je suppose, que je suis aujourd’hui complètement démotivée et surtout désenchantée !! Ma dernière tentative afin de sortir de mon isolement étant ZébraCrossing !!! Quelle déception mon dieu !!! Je ne sais plus quoi faire, peut être plus rien d’ailleurs.
          Enfin, je réponds comme on jette une bouteille à la mer… bonne fin de soirée Cécile

        2. Oh la la !! je viens à l’instant de comprendre que vous êtes La Cécile !!! (rire) je suis vraiment perturbée… Désolée je n’avais pas saisi. Mon cerveau est en liquéfaction en ce moment et je n’arrive plus à imprimer !!
          Donc, c’est normal pour la réponse, mais le destinataire du précédent message n’a pas répondu, comme d’habitude! Là, je comprends mieux. Et tout d’un coup, là ça ne me fait pas du bien, mais pas du tout. Enfin, c’est comme ça.

          1. Sur ce fil de commentaires, effectivement, les commentaires ne sont pas nombreux. Pour preuve, les commentaires du Vilain Petit Canard et de Cocotte Minute qui n’ont pas non plus reçu de réponse… jusqu’à votre propre réponse !
            Qui sait ? …
            Mais il est vrai que lorsque l’isolement est aussi immense et déchirant, le temps passe terriblement lentement….

    5. Concernant ta vie sentimentale,je ne pense pas que nous sommes fait pour vivre avec des surdoué, mais plutôt, avec des gens normaux… Leur légèreté comble notre tendance à tout penser…

      1. Je commence à me poser aussi la question d’une certaine nécessité de  » mixité  » affective
        Non seulement voulue mais assumée .
        En effet, peut être que lier des liens affectifs avec quelqu’un dit de  » normal « sur le plan intellectuel, peut permettre d’aller bien en évitant les départs en vrille intellectuels et affectifs secondaires,qui peuvent être ,en plus, potentialisés par l’alter ego si lui aussi hyper- ultra-dysfonctionne…?
        Il est vrai que partout on lit le contraire
        Que cela doit être quasiment un critère de choix
        (sous entendu, ne vous mésalliez pas !…)
        Je vois cependant un certain nombre de couples qui fonctionnent avec une certaine différence de potentiel intellectuel sans que cela n’obère leur longévité, d’où mon questionnement !
        Tout dépend du regard de l’un sur l’autre .
        Si le regard est rempli de bienveillance et d’amour ou si le regard est rempli de jalousie ou de mépris …
        Concernant les questions récurrentes des minorités pour moi effectivement le cumul de particularité devient vite lourd à porter
        Que ce soit celui de l’orientation sexuelle, du statut de migrant , du niveau socio-culturel, ou autres.
        J’étais hier à l’exposition « visa pour l’image « à Perpignan .
        La mise en image de ces particularités peut devenir glaçante….
        Voir les quelques images sur les orphelins et retardés mentaux en Russie parqués à vie sans possibilité de s’enfuir , le statut des homosexuels en pays musulman, etc
        Donne laisser à voir que là bas dans 90% du reste du monde , c’est bien pire et que dire de la jungle de calais…..de par chez nous!
        Être « Twice Exceptionnal » est certainement difficile à vivre pour pouvoir se sentir bien, voir approcher une certaine forme de bonheur, dans d’autres pays, cela se rapproche beaucoup plus d’une certaine forme de survie.
        My five cents

      1. je laisse à Cocotte minute le soin de répondre s’il/elle accepte ou non la mise en relation – celle-ci est de la responsabilité de chacun des correspondants.

    6. Bonjour Cocotte Minute,
      J’espère que tu es encore en vie compte tenu de la noirceur qui émane de tes mots. Je suis moi-même à un point de ma vie où seul un équilibre hyperactif me permet de supporter d’être surdoué et homo-attiré. Le calcul des probabilités de rencontre avec l’âme soeur fait en effet rapidement conclure que nous n’aurons droit qu’à de la survie, alors que chacun d’entre nous doit avoir confiance, encore et encore. Compte-tenu de la date de publication de ton message, je suppose (peut-être à tord) que cette réponse va tomber dans les limbes d’internet. J’ai toujours su que j’étais attiré par les garçons, et je pensais jusqu’à l’âge de 40 ans que c’était mon plus lourd fardeau de vie. Mes rencontres passées et histoires amoureuses ont toujours été incomplètes, car je ne savais pas encore que j’avais une autre Grande différence. Je me suis moi aussi réfugié dans l’hyperactivité (sciences, médecine, recherche, enseignement) plus toutes les activités extra-professionnelles, jusqu’à ce que le trop plein de différence me fasse décider de prendre la tangente. M’isoler du monde pour moins voir le gouffre entre le bonheur des autres et la malédiction qui m’était tombé dessus. Cet isolement en campagne le temps d’une reconstruction après une dépression sévère ma permis de comprendre que j’avais passé ma vie à courir pour ne plus voir, ne plus sentir, ne plus espérer. Je vis à présent à la campagne en compagnie d’un garçon surdoué que j’ai profondément aimé, mais que j’ai rapidement compris ne pas être entièrement comme moi. J’ai réussi à me guérir de ne pas être aimé comme je l’ai aimé, mais ça a laissé place à un sentiment d’injustice de me savoir moins chanceux; car comme les homo-attirés surdoués le disent souvent, nous avons nettement moins de chance de rencontrer la plénitude amoureuse. Bien entendu que le suicide est toujours une porte dérobée que nous gardons en cartouche de sécurité pour continuer d’avancer tant que nous en avons l’énergie, mais 50% de 2% du pourcentage de notre tranche d’âge, c’est encore des dizaines de milliers de personnes sur Terre, alors je me raccroche à ça. Ton message me redonne une dose d’énergie pour avancer encore et espérer, avoir confiance en l’avenir.
      Merci

  6. (suite du précédent commentaire)
    Pour moi, j’ai toujours cru que mon sentiment de différence, voire de solitude venait de mon orientation affective puis sexuelle. Mais je sentais bien que je n’étais pas un homo comme un autre. J’ai meme fait une psychotherapie pour savoir d’ou venait mon sentiment d’isolement. Sans succes. Maintenant, je sais que je suis différent affectivement, sexuellement, et mentalement. Ça ne laisse pas grand chose de commun avec 99,95% des gens… Il y a longtemps que j’ai remarqué que je n’avais de vrai partage que dans l’action, en partageant un objectif commun (travail, sport, par ex.). La compagnie des gays me lasse, et les surdoués ont globalement les mêmes préjugés sur les gays que les non-surdoués. Et les gays surdoués masculins ne réprésentent statistiquement que 0,05% de la population. Il faut que je me fasse une raison : je suis un extra terrestre perdu sur cette planète. Je me suis habitué à la solitude. Mais oui, à 22 ans, j’ai traversé une période très sombre de grande souffrance. J’ai tenté de me suicider, mais je n’ai pas pu aller au bout de mon geste. Je voulais faire cesser la souffrance, mais je voulais vivre. La vie a été plus forte. Personne ne l’a su. Après ma tentative avortée, j’ai du reprendre mon visage de garçon dynamique et bien dans sa peau. Si j’avais exhibé ma dépression, j’aurais dû faire face aux questions, et qu’ aurais-je répondu ? Alors je me suis accroché, accroché, il n’y a pas d’autre mot. J’y ai laissé toute mon énergie. J’ai raté tous mes exams. Deux amis m’ont aidé, sans même le savoir, à remonter la pente.
    Maintenant, je passe pour quelqu’un de solide, voire de dur, de cynique. On pense que je ne sais pas ce que c’est que d’avoir des problèmes. On me le reproche souvent. J’ai l’impression d’être comme ces soldats vétérans qui ne parlent jamais de leur guerre, parce qu’ils savent que personne ne comprendra vraiment. J’ai survécu, j’ai appris à vivre assez heureux. J’ai des choses à enseigner, mais je ne sais pas à qui. Je croyais que les surdoués pourraient être ceux-là, mais ils ont chacun leurs problèmes. Comme les autres, comme tout le monde. Qu’ont-ils à faire de mon experience, puisqu’ils savent déjà tout? Ma désillusion est à la hauteur de la bouffée d’espoir que j’ai eu. Je m’en remettrai. J’ai 50 ans, et je m’en suis toujours remis.

    1. Bonjour Vilan Petit Canard… ton article ne me rassure pas…. je vais tenter de garder le sens de l’humour… mon chemin se fait en échos au tien… Gay… 10 ans pour l’assumer… non officiellement diagnostiqué surdoué.. mais tous les critères y sont… 1er de la classe, sans rien faire, études d’ingénieur, créativité débridée, théâtre, écriture, musique, je suis celui qui « transforme en or » tout ce qu’il touche (c’est pas de moi…) isolement, incompréhension, sentiment d’être un extra terrestre depuis l’enfance. Totalement hors milieu Gay… psychanalyse dès 26 ans… suite à TS avortée in extrémis… par pulsion de vie plus forte que désir d’en finir… immersion dans le travail… carrière atypique et réussie… mais insatisfaisante … car solitude pesante…aujourd’hui à 47 ans… vie retirée au pied d’un foret avec 4 chiens et la nature… Parfois l’idée du suicide revient familière… elle m’accompagne depuis ma plus tendre enfance, comme l’issue possible lorsque plus rien n’est possible, souhaitable, enviable… je doit aussi faire entrer dans les stats des 0,05% de gay (sur)doué… ce qui fait tout de même 33 000 personnes… de quoi faire un club :-)… y’a pas un site gay et surdoué ? quelque part ??? quelqu’un est partant pour en monter un ? …

          1. Oui cumuler dès l’enfance les appartenances minoritaires (gauchère, douée, et homosexuelle) que tout le monde veut corriger ça laisse des traces… Alors oui aux échanges, partages de ressentis, expériences, questionnements, se sentir moins seul. Différents peut-être mais pas inadaptés, juste minoritaires!
            Merci pour le blog Cécile et merci à ceux qui participent à le faire vivre!

    2. Cher Vilain Petit Canard,

      je n’ai encore jamais écrit de message dans quelque blog que ce soit, mais votre témoignage résonne si fort avec mon espoir et ma demande du moment que je ne peux m’empêcher de vous répondre, tant votre expérience et votre prière muette semble exaucer la mienne. Mon meilleur ami est un être merveilleux qui s’ignore, il est plongé dans une profonde dépression suite au décès de sa mère dont il s’est énormément occupé, et de l’immense tiraillement qu’il ressent entre l’attachement à son ancien compagnon qui représente pour lui toute sa jeunesse, et son nouvel ami qui bien que lui convenant davantage n’a pas établi un lien aussi symbiotique avec lui. Le deuil douloureux de sa mère l’empêche de couper les liens avec son ancien compagnon qu’il voudrait toujours considérer comme un ami, mais qui malheureusement l’entraîne vers le fond. Je ne sais plus quoi faire pour lui venir en aide, je n’en ai pas dormi la nuit dernière et je cherchais justement comment le tirer de là ! J’avais pris rendez-vous hier avec une psychologue spécialiste des « hauts potentiels », je ne sais pas trop comment dire, pour moi mais aussi pour mieux le comprendre lui, qui est d’une intelligence et d’une sensibilité extraordinaire. J’ai beau l’aimer de tout mon coeur et ressentir intimement ce qui l’affecte, je me sens impuissante face à sa souffrance et sa tendance à l’auto-destruction. A 42 ans, il a néanmoins une capacité de résistance incroyable après tout ce qu’il a enduré dans sa vie, mais aujourd’hui j’ai vraiment peur pour lui. C’est pourquoi j’aimerais vraiment que vous acceptiez de me contacter afin de soutenir un des 0,05% de vos « compatriotes », qui ne mérite pas lui non plus de se perdre sur cette planète. Je ne vais pas souvent sur les blogs, alors s’il-vous-plaît, si vous lisez encore ces messages, ou si d’autres peuvent me conseiller pour aider mon ami, n’hésitez pas à me contacter par le biais de Cécile Bost qui me transmettra vos coordonnées.
      En vous remerciant pour le partage de vos expériences

      1. Merci de votre confiance en cette communauté.
        Je me ferai volontiers l’intermédiaire entre toute personne qui souhaitera vous contacter directement et vous.

    3. Bonjour,

      Eh bien non, je ne pense pas que (tous) les surdoués aient les mêmes préjugés que qui que ce soit sur les gays (ou lesbiennes).
      Mon expérience, à 47 ans et ayant été identifié HP il y a un an, est que j’ai toujours été stable dans mon orientation hétérosexuelle. Cependant, je me suis toujours étonné, depuis très jeune, de mes tendances féminines (dans les jeux, l’esthétique, les vêtements, la communication, le type d’attention aux autres, la sensibilité générale etc…). J’ai aussi été régulièrement surpris de constater à quel point je semblais attirer les gays.
      Aujourd’hui, je reste constant dans mon orientation personnelle, j’ai beaucoup de plaisir à être en compagnie de gays chez qui je retrouve ce même mélange d’aspects féminins -je suis presque plus vite à l’aise avec eux qu’avec de « vrais » hommes (dans le sens caricatural de la chose). Par contre je reste parfois mal à l’aise avec des femmes qui recherchent un profil masculin bien standard; si pas macho.
      Je pense, de ce que j’ai partagé avec d’autres surdoués, hommes et femmes, et de ce que j’en ai lu autour de l’identité secuelle chez les surdoués que nous sommes d’une merveilleuse richesse.
      Nous nous dégageons beaucoup plus vite des stéréotypes sexuels, des identités socialement imposées aux hommes et aux femmes. Nous mélangeons les aspects liés aux deux sexes (ce que l’on peut relier aux vieilles théries des hémisphères cérébraux. Ah oui, ce qui m’a mis sur la voie de l’HP était un test sur le fonctionnement cérébral passé dans une formation où j’étais -à nouveau- le seul homme dans un groupe de femmes; toutes étonnées de voir que je scorais plus « féminin » qu’elles en matière de fonctionnement cérébral :-). Nous pouvons, d’une certaine façon, jouer des genres, être psychologiquement hermaphrodites.
      Je n’ai pas de préjugés sur les homosexuels. Je peux juste dire que je suis heureux de mon orientation hétoro dans mon corps d’homme tout en vivant en couple avec la « femme » qui m’habite. Je n’ai aucun jugement non plus envers les homosexuels; je me dis juste parfois que c’est une vie plus compliquée en matière de procréation et que cela prive de la différence des corps que je trouve aussi être une richesse en soi.
      Sexuellement parlant, et c’est ce que je peux souhaiter à tous, on peut atteindre un moment et une pratique où, même dans l’hétérosexualité, on peut pénétrer et être pénétré. Je ne sais comment exprimer cela avec la justesse et la délicatesse que je souhaite. Mais oui, on peut transcender les choses.

  7. Bonjour
    J’ai été diagnostiqué à 5 ans, puis l’info est tombée dans l’oubli. Pas grave, puisque j’étais l’éternel premier de la classe (et sans effort, en plus !). Le qualificatif d’ « Universel » m’a même été attribué en conseil de classe. J’ai fini toubib, chef de service dans un modeste petit hôpital de province. Il y a pire.
    Je ne détaille pas le parcours qui m’a amené à repasser les tests à 49 ans. Ma réaction a d’abord été enthousiaste : je comprenais enfin beaucoup de choses, qui s’avèrent caricaturales quand je lis certains bouquins. En exagérant un peu, on m’aurait dit que mes parents n’étaient pas mes parents, cela m’aurait fait la même impression.
    Et là, grosse erreur : celle de penser que j’allais enfin retrouver « les miens », les gens comme moi, et mettre fin à un certain sentiment de solitude. Je suis arrivé très naïf sur un site (adulte-surdoue. fr, pour ne pas le nommer) où j’ai cru pouvoir me livrer en toute confiance. J’ai raconté ma vie, mes passions, mon boulot. J’ai complètement baissé la garde, dans mon enthousiasme quasi enfantin. Je me croyais enfin chez moi.
    Ce n’était hélas pas le bon moment… Car surdoué, peut-être, mais gay, certainement. Pour moi, il n’y avait pas de problème. J’ai aussi fréquenté le milieu artistique où tout le monde s’en fout. Je pensais que ce serait pareil : comment des surdoués, qui se sentent eux-mêmes discriminés, voire harcelés, comment pourraient-il avoir des préjugés anti-homo, alors que la raison (me semblait-il) n’en supporte aucun ?
    J’ai lu sur ce forum tant d’énormités en rapport avec l’actualité (je préfère ne pas détailler) que je me suis indigné. J’ai finis par soulever l’hypothèse de l’homophobie latente de certains qui disaient à propos de la lutte contre l’homophobie « Tout ça c’est des conneries insignifiantes et pendant ce temps-là on parle pas du reste ». J’ai expliqué chiffres à l’appui, le mal que faisait l’homophobie : discrimination au travail, insultes, agressions, meurtres…. On m’a alors accusé d’être insultant et méprisant, on m’a taxé de militantisme gay, on m’a censuré (au nom de la liberté d’expression, mais si), puis banni en m’assimilant à « de la merde ».
    J’ai eu à faire à des gens fermés, très « supérieurs », incapables de se remettre en question, d’accepter l’autre, de comprendre à quel points leurs propos peuvent être profondément blessants, centrés sur eux même, et mettant sur le même plan leur « souffrance » à l’évocation de leur homophobie latente et celle de subir au quotidien, toute sa vie, le dénigrement anti-homo même larvé. Des gens centrés sur leurs petits problèmes de génies méconnus. Par ailleurs, j’ai trouvé les autres conversations plutôt prétentieuses, des « je-sais-tout » affirmant sans ciller sur des sujets que, d’évidence, ils ne maitrisaient pas.

    Au total, ma vision des Surdoué est tout à fait celle du public. Ce qui me pose quand même un problème, puisque HQI moi-même. Je me sens désormais encombré par ce chiffre de QI. Je ne veux absolument pas ressembler aux « Surdoués » que j’ai rencontrés. Si je le pouvais, je renierais ce QI dont j’ai été affublé.

    Soucieux tout de même de ne pas généraliser, je me suis récemment inscrit à MENSA. Rien à en dire pour l’instant, je n’ai participé qu’à un seul dîner : un dîner normal qui ne m’a fait ni chaud ni froid. Je compte persévérer… un peu. Je me garde bien d’y faire mon coming-out ou d’en livrer trop sur moi. Chat échaudé craint l’eau froide, mais adulte-surdoue.fr à un peu gagné : je reste au placard. (« j’ai pas besoin de savoir ce que les gens font de leurs fesses…. » disait une des administratrices du site, pas du tout homophobe).
    Je témoigne ici de cette expérience qui détonne un peu dans l’idyllique concert de louange aux surdoués. Je ne demande qu’à être détrompé, mais ça ne va pas être facile tant l’expérience a été noire.

    Je pense que quelqu’un devrait se pencher sur le sujet « Surdoué et xxx », xxx étant mis pour noir, arabe, homosexuel, femme, handicapé, obèse ou que sais-je encore. Comment vit-on sa douance quand on est déjà dénigré a priori pour une autre différence qui elle se voit ? Est-ce qu’un Noir d’origine modeste ne va pas se sentir encore plus étouffé, parce qu’il n’a juste pas le droit d’être plus intelligent ? Et un Noir gay et surdoué ? Ne riez pas, il y en a… et qui souffrent.

    En tous cas, j’engage tous les « Surdoués » ou soi-disant tels à se poser la question de leur attitude face aux autres différences. Ils sont tellement centrés sur leur égo et leur supériorité ( si, si…) qu’ils ne se posent même pas la question…

    Le (vraiment très) Vilain Petit Canard

    1. Bonsoir Vilain petit canard,
      Je suis nouvelle ici, et je viens de lire votre témoignage à l’instant. Surdouée et plein de XXXX derrière (sourire) j’ai bu vos mots à grandes gorgées !! Déçue par tous les forums et les sites « surdoué », j’ai atterri ici et je suis à présent sûre de cette idée qui a germé en moi …. je vais écrire un livre sur la surdouance et l’homoséxualité !! je voulais vous le dire… Je fini celui sur lequel je suis actuellement (aucun rapport avec la surdouance) et après je m’y attaque. Votre témoignage m’a définitivement convaincu.
      Ce livre sera aussi pour me « sauver » car je sais aujourd’hui que je ne trouverai aucune réponse ailleurs, aucune !! Depuis presque trente ans je cherche des réponses ou des personnes qui me comprennent et m’acceptent, en vain ! surdoué ou pas, c’est du pareil au même, psychologue ou pas, c’est du pareil au même, amoureux ou amoureuse, c’est du pareil au même !! toujours le même film, le même scénario et bien sûr la même fin !! Je suis aujourd’hui épuisée et vais donc écrire MON propre film et mon propre scénario… et si d’autres veulent en profiter, sinon tant pis !
      Je ne pense pas que vous répondrez (je n’ai jamais de réponse, c’est comme ça) mais je voulais que vous le sachiez. Bon courage pour la suite.
      Belle Sonate

      1. Voilà une idée qu’elle est bonne ! Votre livre aura peut-être pour lecteur mon fils qui, pour le moment, semble bien vivre cette double différence, et j’espère que ça durera, mais sait-on jamais ?
        Personnellement, je n’ai plus envie de lire grand chose sur la douance, mais j’aime bien passer par ici pour les échanges, surtout depuis que le tchat est fermé, ô infinie tristesse. Et je n’ai pas non plus envie de fréquenter d’autres hp officiellement reconnus et tout ça (rencontres Mensa ou ZC), ou les forums, ce que j’en ai lu en allant y voir ne m’a pas fait envie du tout. Je crois que je me sens plus à ma place au cours de couture de mon village ou à une sortie botanique ou toute seule dans mon jardin.

        1. merci Tournevis ! je suis très contente que votre fils vive bien cette différence. Vous savez, aussi bizarre que cela puisse paraître, je n’écris pas ce livre pour qu’il soit lu, je l’écris pour moi d’abord ! Quand je ne trouve pas ce que je cherche, je le fais moi même. J’écris ce que j’aurai aimé lire…. j’ai toujours fait ça dans ma vie, je suis une créatrice et en plus de l’aide que « je m’apporte », je peux éventuellement en apporter à d’autres… et de plus je trouve un plaisir fou à créer ! Autant que mes dons servent à quelque chose, non ?
          Donc, je comprends tout à fait votre lassitude quant aux écrits sur la douance, je ressens la même chose. J’ai aussi été très déçue par les forums et autres « attroupements » de zèbres et autres animaux de ce genre, je suis plus à l’aise avec les vraies rencontres ou les échanges libres.
          En tout cas, merci beaucoup pour votre commentaire . Je vous souhaite un bon week end et une longue et belle vie à votre fils…

      2. Je n’était pas revenu sur ce site depuis un moment. Je répond quand même, juste pour faire mentir votre prédiction ! Bon courage !

    2. Je me permet de répondre à » vilain petit canard » tout en espérant qu’il soit devenu insigne:-) en dépit d’une spatio-temporalité défaillante ( le commentaire est de 2013)…
      Concernant un « coming out » pour quelque sujet que ce soit
      J’ai fait exactement la même erreur que toi en tant que doublement exceptionnel ( pour ma part , c’était discuter d’hétérogénéité intellectuelle et de multi-Dys
      Je confirme que le site d’adulte surdoués. fr
      Est le site à ne pas fréquenter pour les gens comme nous en raison de la qualité des intervenants et en particuliers des deux ou trois intervenants qui sont quasi administrateurs du site.
      Je n’ai jamais vu de gens aussi pleins de certitudes, aussi narcissiques , l’une m’affirmant qu’on ne pouvait être multidys sans être arrieré mental
      Quand la définition d’un DYS est par essence d’avoir une intelligence au minimum normale, alors que soi disant elle est psychologue dans sa vie professionnelle ,et qu’elle n’as manifestement jamais lu les dossiers de l’ANAE…
      L’autre une orthophoniste raconte que sont fils avait un HPI hétérogéne mais quelle l’as fais patouillé dans la boue et qu’en lui faisant repasser aussi sec un test avec une copine son retard en IRP par rapport à l’ICV s’était normalisé
      En oubliant la base à savoir un minimum de deux ans entre les deux passations d’un test de QI pour éviter l’effet mémoire venant fausser le résultat du deuxième test….
      J’ai l’impression d’une Armée silencieuse de PN comme je leur ai dis ayant un QI aussi plat que l’électroencéphalogramme d’une momie, réfutant tout argument et évidence sur l’existence de DYS chez les HPI, effectivement leur credo est que tout HPI a forcément un test de QI supérieur à 130, d’où élimination automatique de tous les QI très fortement hétérogènes
      Ceux là même qu’appellent RÉVOL et NUSSBAUM
      Des HPI COMPLEXES et dont l’existence est prouvée actuellement par IRMfonctionnelle!

      Pour aller sur ce site, il faut donc avoir un QI supérieur à 130,
      Avec moins de 15 points d’écart entre les différents indices pour que le QI soit calculable,
      Ne pas appartenir à une minorité
      avoir été un sous réalisateur en terme d’accession sociale ou de niveau d’étude
      Et avoir envie de venir se venger de cette chienne de vie en agressant les gens récemment diagnostiqués,qui pensent accéder sur ce site, à une certaine forme de terre promise…en pouvant dialoguer avec leurs alter égos

      Désolé je ne m’étais jamais étendu sur ce site
      Mais c’est vraiment ce que je pense des gens qui composent le blog
      Avec en plus une orientation psychanalytique qui me faisait vomir!
      Je leur ai dit ma façon de penser, me suis fait taper sur les doigts par ceux qui disaient des faussetés et fait bannir volontairement
      Dont acte!

    3. Bonjour Vilain Petit Canard,
      Je suis une peu perturbé par les similitudes de nos parcours, et comme je suis parfois investi par mes pensées magiques voire croyances que les hasards n’existent pas, je continue d’espérer. Comme je viens de le laisser entendre dans une réponse à Cocotte Minute, je vis de nouveau une période de perte d’énergie en rapport avec ma double-différence et l’inévitable sentiment de solitude et d’incompréhension de la part des surdoués qui m’entourent mais qui ne mesurent pas la difficulté d’être homo-attiré surdoué dans un monde aussi intolérant et dogmatique. Même les surdoués partagent cette homophobie latente qui nous fait mal. Je lance à présent de nouveau des bouteilles à la mer. J’ai de nouveau envie de me reconnecter au monde, continuer d’espérer, avancer, rêver. J’en reviens à la troublante similitude de nos parcours. J’ai moi aussi oublié d’être et de vivre suite à la compréhension de mon homo-attirance (dans l’enfance). J’ai vécu des expériences homo (3 très courtes en 49 ans), et toutes avant la compréhension de mon haut-potentiel. J’ai fait médecine, spécialisé en chirurgie, une maîtrise de science en parallèle, et plein d’autres activités en même temps. Je me rends compte que ce n’est que le résultat de ma compréhension intuitive de la très faible probabilité de rencontrer l’âme soeur. Puis à 40 ans, j’ai eu la main tendue d’une psy (amoureuse moi) qui m’a aidé à me reconstruire, à m’aimer, et surtout éviter de garder comme porte de sortie le suicide. En revanche, je n’ai pas réussi à lui dire que j’étais attiré par les garçons alors il m’a fallu fuir son amour pour ne pas la faire souffrir. Renforcé par la compréhension de mon haut potentiel, j’ai bousculé ma vie pour qu’elle ressemble à qui je SUIS au lieu de me raccrocher à la vie que j’avais construit pour survivre dans l’hyperactivité. A présent, à 49 ans, j’ai presque abandonné la médecine (juste ce qu’il faut pour manger, avoir un toit au dessus de la tête et pouvoir projeter une nécessaire stabilité). Et en lisant ces quelques témoignages, je me surprends en train de recomposer l’espoir d’autre chose que de la survie. L’espoir de vivre pleinement mon être de sensibilité. Je vis à présent dans une vallée du sud-ouest, loin de tout le tumulte inhumain qui me faisait du mal auparavant, mais aussi loin de ceux que je pourrais aider et aimer. Le jugement des autres est encore bien présent, y compris celui des surdoués, y compris ceux que j’ai choisis comme ‘famille’ de coeur. J’ai accueilli un ami surdoué en errance chez moi il y a maintenant 1 an. Je savais que j’avais beaucoup à lui apporté compte-tenu de mes connaissances sur le haut-potentiel, et maintenant qu’il reprend des forces, qu’il a confiance de nouveau, et qu’il a enfin envie de vivre, je me sens de nouveau horriblement seul, même si nous vivons toujours ensemble. J’ai d’abord commencé à lui permettre de comprendre que j’étais amoureux de lui, sans rien espérer en retour, mais son ‘homophobie latente’ non agressive et la verbalisation de sa part du fait que l’homosexualité est une erreur me renvoie vers ma solitude. Alors je n’en parle plus.
      Cette réponse étant autant un message de soutien qu’une bouteille la la mer, je le pose là, dans l’océan d’internet, avec la pensée magique qu’il aidera, voire qu’il m’aidera.
      Toute mon affection à cette toute petite minorité qui soufre en silence.

      1. Merci de votre témoignage Fruidhom
        L’espoir a sa place !
        Récemment encore je rencontrais un ami, homosexuel et surdoué. Il vit très bien sa double spécificité, vraisemblablement porté par une construction personnelle dite « secure », l’amour inconditionnel que lui ont porté ses parents tout particulièrement.
        Je ne saurais vous parler d’homosexualité car non directement concernée par le sujet; mais pour ce qui concerne le surdon, une choses est sûre : le surdon n’est et ne fait pas tout, et ce que j’appelle l' »histoire traumatique » a un rôle important à jouer dans le développement ou au contraire l' »effacement » du surdon (que les traumatismes soient immenses et bien visibles, ou au contraire plutôt à bas bruit, quasi invisibles mais pourtant bien là, inscrits dans la mémoire)

        1. J’ai bien conscience que d’avoir été non-aimé par une mère perverse n’a rien arrangé. Ce n’est que quand j’ai tout intégré que j’ai commencé à relever la tête. Chaque jour amène des progrès et un allègement des souffrances. Les lueurs d’espérance sont de plus en plus fréquentes.
          Merci pour cet investissement

  8. Je confirme que le sentiment d’étrangeté du à l’homosexualité, l’aspect et même l’esprit androgynes en plus de cela dans mon cas (je suis une femme), et le sentiment d’être en clandestinité et de subir le rejet injuste d’une société normée et stupide… rend les choses encore plus difficile, et dans mon cas cela a été l’arbre qui cache la forêt. J’ai cru que ma bizarrerie c’était ça, du à ça, et j’ai cru que ma souffrance n’était que celle du au rejet en raison de cette différence. Cette différence en a masqué une plus grande.
    En revanche, même si je n’ai aucun problème avec l’idée que la sexualité se construit (part d’inné et part d’acquis, difficile à trancher), et qu’une préférence , une orientation, homosexuelle ou autre, est le résultat d’un parcours, je ne suis pas fan de la thèse « le même sexe que soi ça fait moins peur ».

    1. Sujet sensible, quelle que soit l’orientation, sur lequel je vous remercie d’avoir apporté un commentaire, car le partage est important.

      1. Mon deuxième point répondait à un commentaire, et je vais d’ailleurs développer. Votre article m’a paru très pertinent et à mon tour je vous remercie d’aborder le sujet. Vous évoquiez le vécu, et vous ne cherchiez pas par ailleurs à expliquer un lien.
        Je disais plus haut: « Même si je n’ai aucun problème avec l’idée que la sexualité se construit (part d’inné et part d’acquis, difficile à trancher), et qu’une préférence , une orientation, homosexuelle ou autre, est le résultat d’un parcours, je ne suis pas fan de la thèse “le même sexe que soi ça fait moins peur” »

        Toute chose complexe a par nature plusieurs facteurs / causalités. Admettons que certaines personnes aillent vers l’homosexualité par facilité, ou la développent pour cette raison. Ma première réaction serait de dire que le plus facile au contraire pour quelqu’un déjà en marge est de suivre la norme, coûte que coûte, et c’est d’ailleurs ce que les personnes douées cherchent en vain à faire. La société fait tout pour vous faciliter la tâche en ce qui concerne l’hétérosexualité, la route est toute tracée!
        De plus, parler d’une facilité à rester avec son sexe (faut-il encore qu’on le perçoive comme étant le sien!) est absurde car cela nie la force du désir et de la libido. Je m’explique. Trouveriez-vous facile d’aller vers une femme alors que vous désirer les hommes? Je connais une femme, grande angoissée de la vie et des autres qui va pourtant bien vers les hommes. J’en ai parlé avec elle et elle a bien ri. Aller vers les femmes qu’elles ne désirent pas lui semblerait être un défi insurmontable! Quelle idée!

        Bref, personnellement, je vais très facilement vers tout ce qui est différent car j’ai un esprit très ouvert et que j’arrive toujours à voir ce qui est semblable chez l’autre et ce que je peux partager avec lui ou elle, par empathie et par curiosité.

        Mon attirance pour les femmes remonte à l’enfance (un attrait physique pour ces corps qui n’étaient par ailleurs pas encore le mien puisque je n’étais pas formée et n’avais rien d’une femme!) et le défi de l’assumer et d’être différente, d’être exclu, rabaissée, bref, de subir l’homophobie et l’opprobre, tout cela n’a pas été « facile ».

        Cessons donc la psychologie de comptoir.

      1. je laisse à Polichinelle le soin de répondre s’il/elle accepte ou non la mise en relation – celle-ci est de la responsabilité de chacun des correspondants.

    1. Ne dit-on pas que cette histoire d’Oedipe est une erreur à laquelle seuls les Français croient encore ? Je crois que cette théorie est sérieusement remise en cause aux States. Elle l’a aussi été par Alice Miller et ses arguments me paraissent très pertinents.

  9. Bonjour 🙂

    en effet je me suis demandé il y a un moment déjà si il n’y avait pas une propension plus importante chez les « sur-doués » pour l’homosexualité ou même la bisexualité.

    Peut être la recherche du semblable dans la sexualité (domaine très intime, très sensible, risqué et ou, après tout, on se livre entièrement), répond a un besoin de sécurité, le semblable est moi « différent » (désolé pour cette lapalissade mais je fais vite ce matin et cela me parait la meilleur formulation) donc plus facile a abordé, jugé moins inquiétant.

    Quand à la bisexualité elle peut répondre à la difficulté de faire un choix, au besoin d’explorer toutes les possibilité.

    Voila, merci pour votre ouvrage Cécile, merci beaucoup 🙂

    1. Merci à vous de votre réflexion .
      Je crois effectivement important que ce sujet aussi puisse être abordé, quand je vois combien un (j’ai longuement hésité avant d’utiliser ce mot qui prête tant à confusion) surdoué peut se sentir « à ce point » dans une telle insécurité, et conscient d’être à part.

      1. Tout ce qui est different, méconnu, fait instinctivement peur, surtout chez les population peu cultivées, que ce soit les couleurs de peau, coutumes, orientations sexuelles. Alors en plus une différence qui ne se voit même pas à l’oeil nu, voila de quoi alimenter la paranoïa.

        Qui dit « sur » dit forcément « sous » pour « les autres » et voila la porte ouverte a la discrimination et aux sinistres épisodes comme le « surhomme nazi » ou le « surhomme soviétique ». L’amalgame est vite fait. Les torches et fourches de la chasse aux sorcières etc….

        J’ai demandé a ma psy l’année dernière (psy spécialisée en « surdoués ») si selon elle nous faisions peur aux gens, comme toujours elle refusa de me répondre et me dit « Et vous qu’en pensez vous ? » Est ce que c’est la psy gardant sa distance prfessionnelle ou « l’autres » qui a refusé de répondre ?

          1. Elle est officiellement spécialisée dans le surdouement, c’est une des rares « officielles » sur Paris, mais j’ignore si elle l’est aussi. De toute façon, si je lui avais posé la question elle aurait sans doute refusé de me répondre.
            La seul chose qui m’a frappé chez elle c’est son regard, des yeux petillants, comme amusés, vivants, mais pas moqueurs. Des yeux luisants oui.

            Mais bon nous nous éloignons un peu du thème là…

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