Surdoués au travail – Recommandations pour manager un employé surdoué

Dans le prolongement d’un précédent texte sur les surdoués au travail, Aelis m’a adressé la traduction du texte suivant.

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RECOMMANDATIONS BASEES SUR LE PROJET DE RECHERCHE :
« ETRE UN BON RESPONSABLE POUR LES EMPLOYES SURDOUES »

(Titre original en néerlandais : Aanbevelingen op basis van het onderzoek ‘Wat zijn goede leidinggevenden volgens hoogbegaafde werknemers?’)

– Quelles sont les tâches les plus adaptées pour les surdoués ?
– Comment interagissez-vous avec votre supérieur si vous êtes un employé surdoué ?
– Notes pour les managers et responsables.

Sieuwke Ronner, Noks Nauta, Donatienne Brasseur – 14 février 2012

Dans un précédent article, (« Les bons responsables pour les employés surdoués », IHBV (Institut Hollandais pour les Adultes Surdoués et Talentueux – 14 février 2012), nous avons décrit les questions et résultats d’une enquête réalisée parmi des membres de Mensa, dans laquelle ceux-ci étaient interrogés sur leurs expériences avec de bons responsables.
Cet article soulignera ce que devraient être des tâches adaptées selon les participants de l’enquête de janvier 2011, et sur ce que serait un environnement de travail adapté pour les employés surdoués. Nous ajouterons certaines de nos propres expériences au résultat final. Après cela nous donnerons certaines recommandations aux employés surdoués à propos de l’interaction avec les responsables, à partir des résultats de l’enquête, et de nos expériences avec des employés surdoués.
Nous finirons par certaines recommandations pour les managers et responsables surdoués.

1- Tâches adaptées
Les surdoués qui ont participé à l’enquête ont une idée très claire du genre de tâches qui favorisent l’épanouissement de leurs talents au sein d’une entreprise.
Quelques suggestions des participants au sujet des tâches qui leurs sont adaptées:
– Les employés surdoués sont bons pour créer une vue d’ensemble d’un problème, créer/ définir une recherche et plancher sur des problèmes complexes.
– Les employés surdoués sont excellents pour établir (ou modifier) les modes opératoires d’une entreprise aussi bien au niveau des concepts que dans les aspects pratiques.
– Ils ont la capacité de mettre le doigt sur les problèmes présents et futurs de l’organisation. Ils savent également ce qui peut être amélioré et comment.
– Ils sont souvent d’excellents initiateurs de projets avec une vision globale, aiment travailler dur, savent ordonner les choses en profondeur, mais ils ont tendance à s’ennuyer très rapidement passée la phase de démarrage.
– Ils travaillent mieux dans des positions stratégiques que dans des positions de décideur.

A partir de notre propre expérience avec des employés surdoués, nous souhaitons ajouter ceci :
– Les employés surdoués ont une très bonne vision d’ensemble des processus et tâches qui interagissent. Ce sont souvent des tâches transversales aux différentes directions. Certaines organisations utilisent ce talent en créant un nouveau poste où l’employé surdoué peut faire des propositions et donner des conseils qui facilitent la transversalité De cette façon, les talents comme la pensée complexe et la créativité peuvent être exploités au maximum.

2- Un environnement de travail adapté
Les employés surdoués attendent de leur responsable qu’il favorise un esprit d’innovation où la créativité, les compétences telles que la résolution de problèmes et l’intelligence sont utilisées au mieux. Leurs idées divergentes fréquentes peuvent compromettre la connexion avec leurs collègues.
Les participants disent qu’en tant que responsable, vous devriez « apporter un soutien adapté » et aussi » être vigilant en ce qui concerne le harcèlement par les collègues« . Les employés surdoués apprécient quand les responsables n’essayent pas de les intégrer à une équipe, à moins qu’il y ait d’autres surdoués dans l’équipe, avec lesquels ils peuvent débattre.

Nous aimerions ajouter un autre aspect de la culture organisationnelle.
Selon notre expérience, un certain nombre de valeurs comme l’intégrité, l’honnêteté, la fiabilité et l’équité jouent un grand rôle dans la façon dont les employés surdoués vivent leur fonction. Si ces valeurs ne sont pas partagées par leurs responsables et/ou collègues, cela peut provoquer une grande tension chez les employés surdoués.
Cela peut provoquer le sentiment de n’avoir aucun pouvoir pour changer les choses, de ne pas être compris ou de ne pas être pris au sérieux. Ce qui peut, dès lors, conduire à un burn-out, à une dépression ou à des conflits au travail.
Garder en mémoire que ces valeurs ne sont pas forcément partagées dans une organisation peut éventuellement prévenir ces effets négatifs.

Nous avons également remarqué que les employés surdoués ont tendance à assumer plus de tâches que ce qui est exigé pour leur poste.
Ces tâches peuvent être liées au travail ou non, comme organiser des excursions pour le personnel, des stages d’intervention d’urgence, ou des activités du Comité d’Entreprise. Ceci est une expression de leur engagement au travail.
Toutes les organisations n’apprécient pas ce fait. Et parfois, celui qui fait des suggestions ou propose de nouvelles idées sera également celui à qui on demande de les réaliser. De cette façon, l’engagement au travail peut conduire à une surcharge de travail, parce que très souvent l’employé surdoué aura besoin de l’aide des autres pour l’exécution et la mise en oeuvre du travail, mais ne sera pas capable d’en prendre conscience, ou ne saura pas comment demander de l’aide.
L’information sur la douance et ses bénéfices pour l’entreprise peuvent aider employeur et employé à accepter ces différences. Ceci suppose que certains aménagements soient effectués sur la façon de traiter avec les employés surdoués. Alors ceci se fera pour le plus grand bénéfice, tant de l’employé surdoué que de son employeur.

3- Interagir avec votre manager/responsable
Les employés surdoués sont conscients du fait qu’ils ne sont pas comme l’employé moyen. Cela conduit à une certaine introspection, qui apparaît dans les déclarations suivantes issues des résultats de l’enquête:
– L’intelligence n’est pas une excuse; c’est seulement un avantage si on sait bien l’utiliser.
– Etre surdoué ne rime pas forcément avec réussite. Un haut QI ne garantit pas la réussite, parfois même cela peut être un handicap. Ne pensez pas que vous avez trouvé la poule aux oeufs d’or.
– Faites remarquer aux employés surdoués que même s’ils ont absolument raison sur un sujet, des éléments comme la discrétion, la résistance, les intérêts… sont également importants.
– L’entêtement, le fait de vouloir s’imposer sont le plus souvent causés par l’engagement dans les objectifs de l’organisation, et non par la volonté d’avoir raison à tout prix.
– La politique en vigueur pour assurer le bon fonctionnement de l’entreprise est souvent suivie aveuglément par les employés. Un employé surdoué peut faire obstacle si il ou elle n’en voit pas l’intérêt, ou si il ou elle a le sentiment que cette politique n’atteint pas les objectifs attendus.

D’après nos propres expériences, nous aimerions ajouter les recommandations suivantes:
– Prenez conscience que votre cerveau et vos sens fonctionnent probablement plus rapidement et sont plus sensibles que ceux de votre manager (et probablement que ceux de tous vos collègues). Cela signifie que votre façon de voir, sentir, entendre, et traiter l’information peut être très différente de la leur. Vous ne pouvez pas comprendre leur façon d’être, et ils ne peuvent pas comprendre la vôtre. Acceptez cela comme un fait. Bien que ce soient des caractéristiques de la douance, il est préférable d’en décrire les effets spécifiques plutôt que de dire que vous êtes surdoué.
– Soyez pro-actif/ve en créant par vous-même vos propres tâches, espace et conditions de travail. Faites une liste des choses dont vous avez besoin pour travailler de façon efficace et agréable. Faites savoir à votre responsable que vous aimez progresser à partir des retours qu’il vous fera.
– Demandez un bilan à votre responsable. Si vous trouvez cela difficile parce que vous craigniez des commentaires négatifs, essayez alors de régler ce problème en demandant un bilan constructif. Par exemple: quels sont les points forts de mon rapport selon vous? Quelles sont, selon vous, les réalisations que j’ai effectuées correctement? Comment, selon vous, je pourrais améliorer mon travail ?

4- Managers/responsables surdoués
Bien évidemment, il existe des managers et responsables qui sont eux-mêmes surdoués. La question de la gestion de leur douance au travail, et des améliorations susceptibles d’être apportées mériterait qu’une autre enquête soit menée.
Dans son livre, Lackner (2012 – sommaire en allemand) consacre un chapitre entier aux managers surdoués.
Et Dauten (2011) a écrit un livre remarquable et drôle (« Le patron surdoué« ) dont on devrait imposer la lecture à tous les patrons!

Quelques derniers éléments que nous aimerions communiquer:
– Un rôle de manager peut être très enthousiasmant, mais peut également comporter des tâches beaucoup moins intéressantes. Très souvent, en tant que manager, vous ne gérez pas le « coeur » du sujet.
– Souvenez-vous que vos employés sont moins doués que vous. Cela demande patience et tolérance.

Références

Dauten, D. “The gifted Boss”. Revised edition. HarperCollins, 2011.
Lackner, M. “Talent-Management spezial. Hochbegabte, Forscher, Künstler … erfolgreich führen”. Wiesbaden: Gabler/ Springer, 2012.
Nauta, N., Ronner, S., Brasseur, D. “Good supervisors for gifted employees”. Publication IHBV 14 february 2012.

Auteurs

Noks Nauta est médecin du travail et psychologue. Elle travaille en tant que professeur et coach indépendant , entre autres, dans le domaine de la douance. www.noksnauta.nl
Sieuwke Ronner est psychologue clinicienne et experte en management. Elle supervise les changements au sein des entreprises, donne des cours et coache les individus surdoués. www.meriones.nl.
Donatienne Brasseur, MBA,est experte en changements organisationnels.
donatienne@brucelle.be

132 thoughts on “Surdoués au travail – Recommandations pour manager un employé surdoué

  1. la verité c’est que le monde de l’entreprise, surtout les grandes structures hierarchique c’est de la merde, HP ou pas mais l’HP sera encore plus decalé la-dedans
    hypocrisie, coups bas , merite a la fourberie, leche-culs, politique meme aux plus bas niveaux. La competence, point fort du HP y recoit la part minimale, surtout a une epoque du low-cost et du marketing exacerbé. La bassesse animale de la société dans toute sa splendeur avec les travers du capitalisme
    il vaudrait mieux selon pour un HP de faire de la recherche, une profession liberale ou il sera plus epanoui.

    1. Le monde de la recherche est loin, très loin d’être exempt des travers des grandes entreprises que vous décrivez. Je lis souvent que devenir chercheur est une bonne orientation pour un HP, l’étant moi-même (l’un et l’autre), je relativiserais beaucoup cette affirmation, surtout en France. On est certes plus indépendant qu’on ne le serait dans un bureau, mais l’accès aux ressources nécessaires pour réaliser notre travail (financements, matériel …) ainsi que la reconnaissance de la qualité du travail accompli sont le plus souvent le résultat de renvois d’ascenseur, voire de connivences à fait indifférents au fond du projet de recherche…

      1. La recherche est souvent le faite de grandes sociétés ou d’administrations, donc, on n’échappe pas à la pesanteur de la gestions RH.
        De surcroît, la pression à la performance n’est jamais bien loin, sur fond de crédits rares (ceux qui tiennent les cordons de la bourse n’ont pas beaucoup d’intérêt pour la recherche, y voient surtout une source de dépenses plus que de recettes, la vision court-termiste étant en général la règle dans leur façon de considérer l’avenir).
        Et dans le domaine de la recherche aussi, il est préférable d’avoir une vision politique, de savoir se vendre (on nous vend la réussite au mérite à l’école, il en va bien différemment en entreprise)
        Néanmoins, vous le signalez, il y a au moins une certaine forme d’indépendance au moins intellectuelle, le cadre contraignant des relations sociales de surface y est moins pesant.

  2. La psychologie du moi, d’où le coaching prend son inspiration, vise à renforcer le moi au lieu de permettre aux sujets de vivre avec leurs failles et de déterminer ce qui leur irait le mieux: elle est en définitive très normative. Il s’agit d’utiliser au mieux les compétences d’individus intelligents mais pas excessivement ambitieux pour la compétitivité de l’entreprise.

    Et ce qui me fait bien rire c’est cette image du gentil surdoué qui se met au service de l’organisation sans velléité de pouvoir, un vrai bisounours ce surdoué. Un âne avec un gros Qi en fait. Corvéable à merci.

    N’est-ce pas à chacun de construire un mode de vie non-normatif qui lui convienne s’il sent à l’étroit dans le monde qui le contraint? Personne ne peut l’inventer pour un autre. Tout au plus peut-on soutenir ce changement.

    Je suis agacée de voir des gens qui se nomment « surdoués » et se transforment volontairement en ressource humaine, chair à pognon, pour d’autres personnes tout aussi, voire plus intelligentes, parce qu’elles sauront les flatter suffisamment pour qu’ils leur rapportent de l’argent. Et après ces « surdoués » se plaignent d’être incompris dans leur grande supériorité handicapante, et ce jusqu’au repli identitaire dans des associations de HQI. Ridicule,stérile et dangereux.

    1. Bonsoir Madame,

      ouh là là que de rancœur dans votre message.

      mais qui vous permet de juger les surdoués de cette facon ? ca me rappelle un proche qui me dénigrait et qui je ne parle plus depuis des années. qui me disait que je me prétendais intelligente (mais le pire est qu’il ne savait pas de quoi il parlait, et moi j’étais dans le flou).

      Chacun fait ce qu’il veut de ses capacités, de toute facon, on n’a pas besoin de prouver qu’on est plus intelligent que les autres, simplement on a besoin de servir quelqu’un.

      Ca vous choque ca ? Se rendre utile, rendre service , ca vous parle ?

      Je ne parle pas d’asservissement, moi meme je refuse parfois des choses, si elles ne sont pas rémunérées en supplément.

      ca s’appelle monnayer son intelligence… tiens donc, l’inverse de l’entrepreneur qui veut exploiter son surdoué d’employé : et oui, ca marche dans les 2 sens Madame.

      Et n’allez pas me parler de coaching qui veut bien nous apprendre ca, car oui à la base nous avons les ressources pour détecter nos souffrances si souffrance il y a , et corriger le tir en cas d’erreur.

      S’améliorer par soi meme : c’est bien le seul point sur lequel nous sommes d’accord.

      Mais de grace, laissez les surdoués se regrouper entre eux s’ils en ont envie ou si ca les aide, tant que ca ne fait de mal à personne, tout va bien.

      Cricri, surdouée et très paresseuse.

  3. Ayé, stoppée net, plus d’essence dans le moteur, je suis pas allée bosser ce matin. Le médecin m’a demandé comment c’était possible d’attendre autant avant de venir le voir. Bof, maintenant ou un autre jour, c’est vrai que là, je bouge plus de trop. Il tient à ses anti dépresseurs, soit, j’en ai marre de me battre contre les médecins qui veulent me gaver de médoc à chaque fois que j’ai juste besoin de faire une pause de la connerie, je vais les prendre. D’habitude, je démissionne, mais là, trois mois à attendre pour qu’on me lâche les baskets, je pouvais pas.

      1. Je crois que j’ai freiné juste avant de m’encastrer pour de bon dans le mur. Quelques hématomes et surtout un énorme ras le bol qui hurle : j’y retournerai pas! J’y retournerai pas! Et puis j’ai des projets à réaliser, et j’y tiens à mes projets. Donc dans le fond, je crois que ça va pas trop mal, si ses pilules me transforment pas le cerveau en bouillie.

    1. En 2010, Carglass était classé 5° au palmarès des entreprises de plus de 500 personnes remarqué par l’Institut Great Place to Work, institut qui distingue les entreprises les plus attentives à leurs salariés.

      Attention à l’effet loupe.
      « La France compte 3,2 millions de PME, soit 99,9% des entreprises (chiffres 2010). Elles représentent 52% de l’emploi salarié. Elles réalisent 38% du chiffre d’affaires, 49% de la valeur ajoutée et 43% de l’investissement. » dit le portail de l’économie et des finances

      Que se passe-t-il dans ces entreprises ?
      Je pense que l’organisation et les relations de travail n’ont pas fondamentalement changé depuis la nuit des temps, fondées sur un rapport de force, une tension dont sort le dynamisme de la croissance ou de l’échec quand ce rapport est déséquilibré.
      A mon sens, la mondialisation a « simplement » exacerbé ce modèle.

      Je voudrais aussi rappeler que le mot travail est dérivé du latin « tripalium » un instrument de torture destiné aux esclaves rebelles…

    2. Chaudement recommandé pour décompresser : « Travailler avec des cons ». Mon père, artisan, l’a lu et me l’a rendu sidéré : « Tu travailles dans un drôle de monde », moi, j’en ai pleuré de rire de ce bouquin.

  4. J’ai un autre métier: infirmier.
    Là aussi, que de souffrance… avec les collègues.
    Enormément de mal à m’integrer parmi mes pairs… Incapacité à parler de ma vie privée, à faire la même chose tous les jours, sans me demander pourquoi. Je m’arrangeais parfois pour être occupée au moment de la sacro sainte pause pour ne pas y aller. Intérêt et sympathie mal vue pour les autres professionnels: médecin, psychologue, psychanalyste, art-thérapeute, ergothérapeute…
    Accusation d’être autiste, de me croire au-dessus du lot…mais finalement, jamais rien de concret à me reprocher. Cerise sur le gâteau: une certaine insolence qui amusait ces autres professionnels: « il n’y a pas de café, non, en effet, mais vous pouvez peut-être nous en faire? » Arrêt de mort: une liaison avec un des chefs de clinique.
    Une fois, je me suis retrouvée seule avec un patient armé d’un couteau dans le poste de soin, porte fermée, tandis qu’une collègue appelait le médecin depuis le couloir, et l’autre s’occupait des autres patients: « on a bien vu que tu n’avais pas peur, alors… » En effet, je n’avais pas peur. Et tous ceux qui ont parlé de cette affaire, pendant des jours, n’y étaient pas. Moi, j’y étais, mais je n’ai pas souhaité commenter.
    Une autre fois, je conseillais au psychiatre d’aller voir telle patiente. Une collègue l’arrête en route en lui assurant que c’est n’importe quoi, qu’elle va très bien. Dix jours plus tard, elle était en chambre d’isolement pour deux mois.
    Je suis rapidement passée de nuit, où je travaillais en binôme avec un collègue proche de la retraite, et vraiment passionnant. Et j’ai en même temps repris mes études à la fac. Ces expériences m’ont en partie dégoûtée d’un métier que je juge pourtant extraordinaire.

    1. Salut l’abeille,

      Je suis également infirmier. Ton vécu professionnel me parle beaucoup. Les pauses repas c’est trop ça 😉
      Personnellement, je ne leur parle plus. Je limite mes échanges au strict nécessaire, dans un cadre purement professionnel et j’affiche un comportement le plus neutre possible. Histoire qu’on m’oublie.
      On a ainsi plus de mal à te cerner, à t’étiqueter et au final, on te fout davantage la paix.
      Courage miss abeille et comme dirait Coluche « Tous ensemble pour leur foutre au cul ! »

      1. J’aimerais être désaffectée à l’hôpital, sauf que… Face à la médisance, à l’hypocrisie et à l’absence de remise en question, je me sens desarmée, je me replis sur moi-même, et ne parle pas. Sauf pour des choses purement pratiques. J’ai parfois même tendance à fuir certains collègues, et à me réfugier auprès des patients, qui eux ont une bonne raison d’être là. Les patients me surprennent souvent, mes collègues rarement. Certains patients arrivent à percevoir nos vraies émotions, sans paroles, sans nous connaitre vraiment (« tu es triste, tes yeux ne sourient pas », « une grand-mère ne meurt qu’une fois, c’est dommage », « Ma ville préférée c’est Montpellier! Vous, vous me comprenez… »)
        Je culpabilise beaucoup, de ne pas etre comme mes collègues… Je me sens nulle… J’ai l’impression de toujours me concentrer sur des détails inutiles. Mais réduire quelqu’un à « a fait caca », « constipé depuis trois jours », je n’y arrive pas…

        1. Je préfère également la compagnie des patients. Mes collègues me croient un peu autiste et un peu barge. Comme quoi !
          Mais tu vois, je prends ça comme un compliment. Venant de la part de grosses c….s hypocrites, je trouve ça assez cool et je l’arbore comme ma légion d’honneur
          Pour dire les choses clairement, j’en ai plus rien à foutre. Elles n’ont rien à me reprocher sur le plan strictement professionnel et je n’ai aucune envie de m’adapter.
          Ce n’est pas forcément évident et pas toujours facile à vivre mais vient un moment où tu en as marre. Ton décalage affleure malgré tes efforts d’adaptation et est mal perçu ? Rien à cirer. De toute façon, tu ne saurais aller contre ta nature alors autant se faire plaisir.

          1. Sauf que les grosses c… hypocrites m’ont fait virer d’une clinique privée vraiment performante (visite médicale tous les jours avec un soignant, ajustement quotidien des traitements et essai de nouvelles molécules, psychodrame, ergothérapie, art-thérapie, psychanalyse & comportementalistes, atelier d’écriture…). En effet, au renouvellement de mon contrat, ma tutrice a dit au directeur d’établissement qu »elle ne me sentait pas », sans avoir rien à me reprocher sur mon travail, malgré mon diplôme d’Etat passé chez eux et validé avec 19,5/20. Le soutien du chef de clinique avec lequel j’avais une histoire invisible sur le lieu de travail n’a fait que m’enfoncer, celui de l’addictologue aussi (c’est louche… Elle doit être « en plus » droguée…) « Pour ne pas prendre de risques », ils ont préféré se passer de mes services. Je leur en ai énormément voulu, surtout quand j’ai atterri à l’hopital public avec ses services d’entrants peuplés de déments et de chroniques y habitant depuis vingt ans et dont l’ordonnance semble n’avoir ps changée depuis leur arrivée (Ah bon? Le Noctran est retiré du marché? pfff… Bon, je vais refaire l’ordonnance… Non, pas le temps, on verra ça demain). Travail devenant essentiellement du nursing, avec des collègues qui viennent se mettre à l’abri en psychiatrie, parce qu’on peut lire le journal en buvant le café… Epuisant nerveusement… J’ai vu un collègue se faire virer; c’était sans surprise: il allait s’isoler dans la cuisine et fumait des cigarettes avec les patients… Soit-disant, il ne foutait rien… Tu parles… C’était le seul qui m’était sympathique; ça ne trompe pas… Avant de me faire virer à mon tour par ces obsédées par leurs règles, leur grossesse ou leur ménopause selon le cas, je suis passée de nuit (soulagement).

  5. Ahlala… Le »monde du travail »… Je n’en n’ai pas encore une longue expérience, et pourtant, que de souffrances amassées, déjà…

    Assistant de médiation (stage), dans un petit théâtre. Au bout de deux mois, je demande à toute l’équipe (6 personnes) de me confier plus de responsabilités, de travailler sur des projets précis, parce que faire un petit peu de ceci et de cela, ça ne m’allait pas… Tollé. Metteur en scène qui me dit qu’il a autre chose à faire que de s’occuper de mes états d’âme, que j’ai un référent pour ça, et que je n’ai pas à m’adresser ainsi à toute une équipe. C’est le même qui dira plus tard derrière mon dos que je n’ai aucun charisme et que je suis incapable de porter un projet. Et en face qu’il m’embaucherait au mieux comme bibliothécaire. Et qui se moque de moi, parce que j’ai proposé d’élargir leurs actions spécifiques à un centre d’accueil pour jeunes surdoués en rupture scolaire « voilà qu’on a une surdouée dans l’équipe! » Dommage, ça aurait changé des jeunes des quartiers difficiles en rupture scolaire.
    Aucune suite donnée à ma proposition d’ateliers en psychiatrie.
    Mon travail de coordinatrice du projet en direction des Roms n’interesse apparemment personne. Réunion d’équipe, l’administrateur ouvre en disant « bon, on se concentre sur les choses importantes: les demandes de subventions ». J’ai défendu de mon mieux un projet qui n’était pas viable par manque d’interet réel pour ces gens, auprès de professionnels de terrain qui m’ont renvoyé que je travaillais pour des opportunistes. Mon tableau Excel de prises de contact a cependant été utile pour réclamation auprès d’une instance qui refusait une subvention pour « méconnaissance du terrain »: « comme le montre le listing en pièce jointe, « nous » avons… » J’ai de moi-même constitué un fond de films documentaires sur les Roms, en commandant laborieusement des copies DVD en Serbie en anglais. J’ai fait des recherches sur tous les artistes Roms cités par les collaborateurs du projet, que je leur ai envoyées en pdf. Un mois plus tard, ils sortent un dossier quasi copié-collé de mon travail…
    Sans parler de la caisse noire, et de diverses autres petites entorses… J’ai très mal vécu ce stage où j’ai vraiment eu l’impression d’être prise pour une débile mentale.
    Quelques lumières cependant: l’artiste associée avec laquelle j’ai eu la chance de travailler, elle aussi HQI, et parfois en difficulté avec le metteur en scène, et certains professionnels investis auprès des Roms, qui ont reconnus la qualité de mon travail.
    Je m’en veux beaucoup, parce que je me dis que si seulement j’avais su/voulu jouer le jeu de la comédie sociale, c’est à dire être faillotte, tout ce serait mieux passé. Mais je n’y arrive pas… J’ai moi-même rempli ma feuille d’évaluation de stage, puisque visiblement, mon maitre de stage craignait de le faire, comme il craignait d’établir avec moi une feuille de missions, comme il craignait de passer pour un con parce qu’un mail où il avait laissé des fautes et que j’étais chargée d’envoyer portait nos deux noms (« tu aurais pu ne mettre que le tien! Je n’aime pas que tu utilises mon nom comme ça! » OK, j’avais laissé les fautes exprès…), comme il refusait parfois de me laisser aller seule rencontrer des professionnels pour leur présenter le projet… Le stage fini, je n ai eu aucune nouvelle de cette structure, et n’en ai pas cherché, jusqu’à recevoir un mail me demandant si je n’avais pas gardé deux livres (réponse: « première étagère, à droite, « théatre du réel »).
    Petit coup d’éclat: lecture de fin de saison, je lis face à 70 personnes un de mes textes. Contre toute attente: succès. J’ai même eu droit à quelques félicitations de la part des personnes ayant assisté à la lecture, même de mon maître de stage. Aucun commentaire du metteur en scène, qui doutait peut-être de mon charisme de beignet.

  6. Ahlàlàlàlà…je viens de changer de chef…je vais pas tenir….LE protype du normopensant séquentiel, incapable d’ingurgiter plus d’une idée à la fois, qui met une semaine à la digérer. Ne supporte pas ce qui ne rentre pas dans ses cases pré-fabriquées et tient absolument à faire tout revenir dedans, prend la pensée rapide pour du bordélisme et la haine du détail pour un manque de rigueur et d’anticipation. Qu’on a du mal à suivre mes mails, mais que les deux derniers que j’ai envioyés sont très bien. Il fait 15 fôtes d’aurtograffe à la ligne, iest arrivé à ce job par pur opprtunisme sans jamais faire ses preuves, et je dois écouter sans m’énerver ses jugements et ses conseils ineptes!!! Binz c’est là que connaître mon fonctionnement m’a aidée. Je lui ai posément expliqué que j’ai une pensée globale qui n’aide pas toujours à me suivre, certes, mais que pour trouver l’affaire du siècle, ça aide et il en a eu la preuve, et que contrairement à ce qu’il semble croire, je sais toujours très précisément où je vais, avec qui et comment. Je lui ai mis des exemples à la clé qui l’ont fait taire, à ce crétin boursoufflé par son égo, qui m’avait donné un exemple de sa merveilleuse créativité de crapaud buffle en me demandant d’un air réjoui en entretien d’embauche en voyant mon cv, très content de lui d’avoir vu ski dans mes hobbies, où j’allais skier. La question était tellement débile que je suis restée sans voix pendant 3mn. Mon cerveau hurlait « Mais on s’en fout, où je vais skier Arthur », et aussi « Mais tu vas t’ennuyer à mourir avec un manager comme ça, fuis ! Vite! ». Mais bon, faut bien manger ma brave dame, et heureusement on est pas que 2 dans la boîte. Jusqu’à présent j’avais peu affaire à lui, mais là, c’est mon chef direct, et je crains sérieusement d’exploser de colère face à tant de bêtise, je ne peux plus, JE NE PEUX PLUS, rendre des comptes à des gens comme ça. Pardon pour la colère, ça fait du bien.

    1. Ben voilà : il y a au moins un endroit où on peut hurler tranquillement… 🙂
      Je compatis et suis de tout coeur avec vous lechalote…

    2. « LE protype du normopensant séquentiel, incapable d’ingurgiter plus d’une idée à la fois, qui met une semaine à la digérer. »
      Mais pourquoi tant de circonvolutions ? Et si c’était juste un con ? (p’tain d’ailleurs ça ferait un chouette titre de bouquin ça « Et si c’était juste un con ? » vachement mieux par exemple, que : « Et si c’était vrai ? » non ? 🙂

      1. Oui, c’est probablement juste ça, enfin en tous cas, ce qui est sûr, c’est qu’il ne pane rien à rien, et qu’il faut tout lui expliquer, et dans les détails et longtemps sinon il ne suit plus. En plus, il bouge pas un orteil de sa propre initiative, sauf pour virer ceux qui peuvent lui faire perdre la face, pathétique. Mais si on s’arrête au constat que les autres sont juste des cons, je risque de pas dépasser le titre du bouquin 🙂

        1. En tout cas, mois qui fut un littéraire, j’aime beaucoup la manière dont vous racontez ça. C’est très bien, vu, je trouve, à la fois distancié grâce à votre humour très corrosif, et chirurgical dans le constat. Vous pourriez en faire un bouquin, je suis fan !

          1. Merci beaucoup! J’avais arrêté d’écrire en 6ème après m’être fait humilier devant toute la classe par ma prof de français pour une rédaction effectivement maladroite, et j’ai repris à 30 ans grâce à un collègue tellement ubuesque (un ingénieur bouché à l’émeri qui, pour ce que j’en sais, a récemment posé sa plaque de psychothérapeute, stupéfiant) que je ne pouvais pas laisser passer ça. Récemment, j’ai décidé de commencer ce fichu bouquin dont je rêve depuis 30 ans, mais qui part dans tous les sens, une nouvelle direction par chapitre (chaque chapitre faisant dix lignes, c’est don n’importe quoi). Qu’importe, j’élaguerai plus tard, mais je vais le recentrer en axant sur ces rencontres là qui sont pour une partie déjà écrites. Conseil que m’avait également donné mon mari quand j’ai commencé, et j’ai repris le clavier ce matin. Merci beaucoup donc!!!

      2. ivan va mieux, il commence à comprendre la différence

        je rappelle, on va au moins à 130 et eux vont en moyenne à 100 et jamais à 130

        eux, réfléchissent de façon analytique et nous en arborescence

        eux, sont sensibles, nos sommes hypersensibles

        foin de normalisation à outrance, si nous sommes différents, c’est parce qu’ils le sont aussi. sinon on serait différent de qui, si tout le monde était comme nous ?

        alors, pardonner à ceux, les plus nombreux qui ne peuvent pas comprendre, C’EST AU DESSUS DE LEURS LIMITES et nous apprendre à s’adapter

        « ce n’est pas le monde qu’il faut changer, c’est la vie « arthur

        ivan, pour une fois tu me rassures

        1. On ne se connait pas je crois… Et vous, vous ne me rassurez pas. A moins que vous ne soyez juste qu’un c..
          Damned ! Mais c’est bien sûr ! Il s’agit d’un truc universel, rien à voir avec le QI donc… Et rappelez-vous bien, surtout, qu’on est toujours le con de quelqu’un d’autre. A bon entendeur.

    1. Bon quand même.. la notion d’adulte précoce, j’ai vraiment du mal à acheter…
      Et comme ce soir je suis en verve de critique, très bien d’encenser Jeanne Siaud Facchin, mais en matière de professionnelle c’est un peu vite oublier Arielle Adda qui a une véritable antériorité sur le sujet – mais oui, certes, moins de virtuosité en matière de médiatisation.
      Et en matière d’animation, vaut mieux l’original : Jeanne elle-même, car je retrouve dans cette vidéo le même esprit.
      (allez, je vais éviter de mentionner ç’aurait été mieux qu’il parle de l’Albatros en faisant référence à Baudelaire – déficit de culture générale ?.. et qu’il faudrait qu’il évite de s’aventurer sur le terrain de la génétique)

      Mais mis à part tout ça, ça fait toujours du bien d’écouter ce type de discours, pour y glaner tel ou tel mot, ou telle tournure de phrase qui permet de mieux s’approprier certaines caractéristiques.

      1. Ah tiens? Bon, je cherchais un truc à faire dans une hooorrrrible journée d’ennui au bureau, et il m’a fait rigoler sur le sujet, j’étais peut-être très bon public, trop contente d’échapper pour une demi heure avec mon casque à ce torrent de vide, vissée sur ma chaise 🙂

          1. Punaise, je viens de lire que JSF a parlé d’une bio de Sarkozy en le décrivant comme surdoué, notamment par son manque d’anticipation de la réaction des autres (manque total d’empathie ou!!!), et là, je fais des bonds, mais des bonds….punaise, elle a fumé quoi?!!!

            1. Où ai-je lu que Staline et Hitler étaient surdoués ?

              Contrairement à certains (et JSF en fait partie), je ne pense pas que les surdoués soient forcément des gens gentils au sens inoffensifs.
              Leur sens de la justice et leur intransigeance peuvent les conduire à prendre des positions extrêmes : c’est leur sens à eux de la justice qui est respecté… évidemment pas forcément celui des autres.

              Tout est question de point de vue pour ce qui concerne « le bien et le mal ».

          2. Je plussoie Cécile (2 juin 17 h 42) : je ne pense pas non plus que les surdoués soient tous des gentils, loin de là ! Il faut un vrai génie pour être vraiment très malfaisant. Et je ne serais pas surprise du tout que le nabot ex-élyséen soit hp, en effet.
            Je pense que la malfaisance a plus à voir avec la maltraitance subie dans l’enfance, qu’elle soit volontaire ou non, physique ou psychique, familiale ou institutionnelle. Relire Alice Miller ?

  7. Je me permets de poster un lien sur le « principe de Peter », qui pourra intéresser vos lecteurs.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Principe_de_Peter
    Le travail de Peter sur la hiérarchie arrive à des conclusions très intéressantes dans lesquelles les HQI pourront se retrouver.
    Voici le principe de base :
    un salarié compétent tend à être promu jusqu’à un échelon où il atteindra son seuil d’incompétence. Ce seuil une fois atteint, il ne reculera pas, ou rarement, dans la hiérarchie. A terme, les postes, et particulièrement les postes élevés dans la hiérarchie, tendent donc à être occupés par des incompétents.

    Plus intéressante, la notion de « défoliation hiérarchique » mise en évidence par Peter :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Principe_de_Peter#La_d.C3.A9foliation_hi.C3.A9rarchique
    Cette notion fait apparaître le fait suivant, très instructif pour un HQI : « La super-compétence est plus redoutable que l’incompétence, en cela qu’un super-compétent outrepasse ses fonctions et bouleverse ainsi la hiérarchie. Elle déroge au premier commandement : « La hiérarchie doit se maintenir ».
    Pour qu’un super-compétent soit renvoyé, deux séries d’évènements doivent se produire :
    – la hiérarchie le harcèle au point de l’empêcher de produire ;
    – il n’obéit pas aux principes de « respect de la hiérarchie ».

    1. Un petit caillou de plus pour encourager ceux qui en ont la possibilité, à envisager de travailler à leur compte ou de créer la société qu’ils dirigeront…
      Merci Ivan !

  8. Intéressant, mais à mon avis le mieux est de travailler sans hiérarchie, et ce quelque soit le manager et ses compétences. L’autorité de mon point de vue, et de la manière dont je l’ai vécue, a quelque chose qui est infantilisant, et déresponsabilisant.

    1. J’ai aussi quelques difficultés face à la hiérarchie, surtout quand elle n’est pas justifiée par la nécessité ou l’évidence, surtout quand elle rend les gens couards.

  9. En ce qui me concerne, je me ressens surdoué depuis quelques mois à peine. Ma dépression a été déclenchée par un burn out il y a quelques années, alors que j’étais au sommet de ma carrière (entendez que depuis, j’ai chuté bien bas).
    J’ai essayé de me retourner dans mon entreprise, mais rien n’y a fait. Mon manager, avec lequel j’étais allé jusqu’au burn out, m’avait cassé (alors que j’avais toujours été bien noté, j’étais subitement tombé à la plus basse note avec des appréciations terriblement injustes et destructrices). Traînant des casseroles, affaibli suite à ma dépression, j’ai été mis dans un placard. Je partage maintenant mon bureau avec d’autres collègues, dont un particulièrement pénible. Le genre de personne qui a 2 visages, se montrant obséquieux devant la hiérarchie ou flatteur envers d’autres collègues incarnant les compétences qui peuvent lui servir, mais se montrant particulièrement nocif par ailleurs vis à vis de moi et peut-être d’autres.
    Je ne vois pas le bout de mon tunnel. J’ai essayé de contacter un manager pour trouver un travail intéressant, mais d’une part je suis incapable de me vendre, et d’autre part on m’a fait comprendre que je ne pouvais pas aspirer à un poste intéressant vue ma condition actuelle.
    Après un harcèlement qui m’a poussé au burn out, je vis un harcèlement plus insidieux, plus sournois, qui me pousse à perdre pieds, à perdre confiance en moi, en mon avenir dans mon entreprise. Et si je quitte mon entreprise, c’est chômage longue durée assuré.
    Voilà mon exemple juste pour signifier qu’il est parfois très difficile de se sortir d’un placard à balai.

    1. Bonsoir Supernova,

      Tu m’as rappelé mon ressenti d’il y a quelques mois, alors que je connaissais mon surdon depuis quelques mois auparavant.

      Le désir de changer les choses, puis les autres qui te renvoient tes bonnes intentions à travers la figure, car de toute facon ils N EN VEULLENT PAS, car (dans le désordre d’importance) :

      1 : ils se sentent soumis par rapport à toi (l’orgueil dirige beaucoup de choses chez certains, mais bon s’ils n’ont que ca à mettre en avant, peut on leur en vouloir tant que ca….)

      2 : ils n’en n’ont rien à faire de toi (c’est du moins ce qu’ils laissent entendre avec un désinvolture désarmante, mais au fond , parfois , y en a qui réfléchissent à ce que tu viens de leur dire, car ils y voient une certaine profondeur, mais ce n’est pas facile pour eux d’admettre que tu puisse avoir des qualités qu’eux n’ont pas, question d’orgueil encore)

      3 : ces changements viendraient perturber leurs petites habitudes (tu te rends pas compte…!..)

      4 : ils veulent sauvegarder leur piètre image auprès de leur supérieur hiérarchique dont ils lèchent consciencieusement les bottes (ou les chaussures, vu l’arrivée du printemps)

      5 : ils se sentent angoissés, voire meme endoctrinés par ce tu leur propose (ben c’est qu’il faut qu’ils arrivent à suivre ton raisonnement, et là c est pas gagné)

      6 : bon j’arrete là… rien que d’y penser (grrrr…)

      Alors supernova, qu’ai je fais pour etre moins déprimée aujourd’hui ? : en parler à un psychologue, se détacher (peut etre me suis je un peu dénigrée en meme temps, mais cela m’a rendu service). Avoir une vie à coté, etre bienveillante sans en attendre de retour.

      Et puis un peu de patience, meme si ce n’est pas évident surtout pour les HP,
      car ce genre de déprime peut durer quelques jours ou quelques semaines, mais on peut aller mieux ensuite. Vivre au jour le jour, cela aide aussi, et réaliser chaque jour une action visant à aider quelqu’un, de sa propre initiative, ce peut etre dans l’entreprise ou en privé. Cela m’a beaucoup aidée.

      Bon courage et n’oublie pas qui tu es.

      Car meme si tu te sais surdoué, plein de gens feront tout pour te prouver le contrainre, de manière insidueuse, et cela détruit toute confiance en soi.

      Cricri

      1. Merci Cricri pour ta sollicitude.
        Je sais que tu as raison.
        Cependant je dois chercher avant tout à changer de bureau, car l’ambiance qui y règne est extrêmement nocive pour moi. Je suis épuisé nerveusement d’être en alerte toute la journée. Et dans l’incapacité à faire quoi que ce soit une fois que j’ai quitté le travail (au travail aussi d’ailleurs …). Et les insomnies rendent mes nuits tellement mauvaises…
        Ni ma hiérarchie, ni les ressources humaines ne peuvent m’aider malgré mes sollicitations. J’essaie de trouver de l’aide auprès de la médecine du travail. Mais c’est difficile dans une entreprise en plein plan social…

  10. Ici : http://www.terrafemina.com/emploi-a-carrieres/conseils-de-pro/articles/23885-procrastination-et-si-vous-aviez-raison-de-tout-remettre-au-lendemain-.html
    un article très intéressant, bref et clair, qui explique que ce qu’on appelle, souvent avec dédain, la procrastination est très souvent en réalité un efficace temps de travail du cerveau droit…
    Sans négliger qu’il ne faut évidemment pas tout fourrer dans le même sac et confondre cette procrastination efficace avec la fuite des responsabilités qui peut arriver aussi, parfois.

  11. Corine Depeyrot said : « Vous semblez avoir nécessité de mentionner à plusieurs reprises votre proximité avec Cécile. Une complicité légitimant quoi ? »

    Il ne s’agit pas de légitimer quoi que ce soit, mais d’essayer de démontrer que même après des décennies de questionnements, de phases extrêmement basses, même après avoir compris le pourquoi du comment, après avoir eu le sentiment d’atterrir sur une planète (sentiment que l’on découvre lorsqu’on rencontre d’autres personnes non normo pensantes …) on n’apprend à vivre et à tirer parti de notre différence qu’en changeant notre vision du monde et non en espérant que les autres changent.

    Je suis présomptueusement partie du principe que mon pseudo vous dirait vaguement quelque chose, dans la mesure où vous aviez sans doute lu  » Différence & souffrance de l’adulte surdoué » et au minimum la page d’accueil de ce blog.
    Peut être aurais-je du rappeler faire partie du petit groupe de personnes point de départ des recherches et réflexions qui ont engendré le livre que vous semblez apprécier et dont Cécile Bost est l’auteure.

    Ma (très longue) réponse avait des intentions positives et j’espérais que mes propos soient considérés comme des conseils sans frôler les injonctions.
    Mais vous êtes thérapeutes, vous devez être parfaitement qualifiée pour juger de l’importance de ce frôlement.

    Vous dites avoir le sentiment de devenir sujet de mon dialogue (du reste, je note que vous employez « nous » et non « je ») ; pour ma part, j’ai été, comme les autres témoins du livre, le sujet de votre dialogue intérieur (celui là même qui vous a peut être amenée ici) bien avant que vous n’ayez ce sentiment d’être le mien. Pour autant, cela ne me pose pas de problème car si j’ai donné mon autorisation à la publication de mes états d’âmes, c’était dans le but d’aider.

    Je voudrais enfin réagir sur votre point N°2. Oui, c’est ma conception du monde aujourd’hui. Elle était très différente il y a 10 ans, quand Cécile Bost et moi nous sommes rencontrées. Et si cela vous parait être un monologue, il est évident que s’en fut un au départ. Avant dialogue, il y a obligatoirement monologue, sinon c’est qu’on parle sans réfléchir. Et puis, avouez que lorsqu’on a peu l’occasion d’échanger avec des pairs, le monologue interne devient rapidement le seul moyen d’expression.

    Alors, même si l’exception ne fait pas la règle et que pour certains  » les arguments par l’exception, par définition, ne sont pas des arguments. » et bien, à mes yeux, l’exception ouvre, par définition aussi, le champ des possibles. S’arrêter sur le fait qu’une exception n’est pas un argument, c’est une croyance limitante (le terme n’est pas péjoratif, nommez cela barrière si c’est plus doux pour vous). Dès lors qu’un être humain a marché sur la lune, même s’il est bien évident que tout le monde ne peut pas marcher sur la lune, je l’interprète à présent comme « il est possible pour un être humain de marcher sur la lune ».
    De la même manière, si, après toutes ces années, j’ai réussi à sortir de mes convictions profondes qui étaient « je n’ai pas ma place dans ce monde de c… » ou « Mais ils ne peuvent pas être débiles à ce point, ils le font exprès pour me pourrir la vie » ce qui m’a rendue terriblement parano, et bien je pense très sincèrement que la plupart d’entre les lecteurs de ce livre peut y arriver aussi. Et c’est pour moi une preuve d’humilité, car je ne me considère pas comme exceptionnelle.

    Quand à la générosité, elle ne me freine pas, elle me motive. Je préfère partager mon expérience et les ressources dont je dispose aujourd’hui pour aider ceux qui ont envie de vivre en paix avec eux même et donc avec les autres et qui sont prêts à y mettre l’énergie suffisante, car c’est vrai que c’est un travail difficile, qui se construit pas étapes.
    Par contre, je le confesse, le sentiment d’injustice et la susceptibilité dont des éléments « naturels » que je n’ai pas encore appris à gérer sur le vif.
    Je vous présente donc mes excuses si ma réponse a heurté votre sensibilité.
    La votre m’a suffisamment affectée pour battre en retraite.

    Madame Bost, félicitations pour la réédition de votre ouvrage.
    Cybercricri, merci pour votre optimisme.

    1. « Alors, même si l’exception ne fait pas la règle et que pour certains » les arguments par l’exception, par définition, ne sont pas des arguments. » et bien, à mes yeux, l’exception ouvre, par définition aussi, le champ des possibles.
      S’arrêter sur le fait qu’une exception n’est pas un argument, c’est une croyance limitante. »
      Non, en logique, on appelle cela une généralisation abusive.
      http://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9n%C3%A9ralisation#Le_sophisme_de_la_g.C3.A9n.C3.A9ralisation_abusive
      Ce procédé consiste précisément à généraliser à partir d’un cas particulier, à transformer une exception en règle. C’est à peu près sur ce biais que se base, comme vous le faites, la publicité pour le loto affirmant que « tous les gagnants ont tenté leur chance »… Je vous laisse en déduire la suite… (car bien évidemment, c’est tout le contraire qui se produit, à savoir que tous les perdants tenteront leur chance 🙂

      1. Et si l’argument fondé sur l’exception se fait hypothèse ?
        Sur la base d’une exception, on fait l’hypothèse que – et ensuite on vérifie – démarche empirique.
        Hypothèse… ou intuition d’ailleurs.
        Ensuite, il y a le fond et la forme – et sur ce dernier point, nous le savons tous, les mots n’aboutissent qi’à des malentendus.

        1. La réalité empirique me semble pouvoir se passer d’hypothèses, c’est d’ailleurs pourquoi ce type de raisonnement est qualifié de sophisme. On peut réinterpréter les données empiriques sous forme de « possibilités » cela ne changera rien aux probabilités réelles d’accéder au statut d’exception : vous n’avez qu’une chance sur des millions de gagner au loto, il n’y a qu’un seul Bill Gates, etc… La force des déterminismes, notamment sociaux, s’applique aux surdoués comme aux autres.
          De plus, la catégorie du « surdoué » est assez vaste (2% de 60 millions, pour la France, cela fait quand même 1.2 millions de surdoués) pour être déjà hyper concurrentielle par elle même… Puisqu’au final, il s’agit de se situer dans un système de sélection (qu’elle soit le fait du hasard, du système scolaire, ou de la concurrence économique…)

        1. Je ne confonds rien du tout. Et surement pas possibilité et probabilité. Je distingue simplement ce qui est de l’ordre du possible et ce qui est de l’ordre du probable ou du réalisable. On peut effectivement rêver de gagner au loto et valider son billet dans ce but car « tous les gagnants ont tenté leur chance », on peut aussi connaître les statistiques et les probabilités réelles de gagner au loto et décider, sur la base de cette réalité empirique, d’économiser le prix d’un billet (et sur cette base, le fait d’être surdoué n’a rien d’exceptionnel et ne justifie pas statistiquement la croyance en sa propre exceptionnalité, sauf les THQI évidemment, puisque rien qu’en France nous sommes statistiquement plus d’1.2 millions, ce qui fait tout de même beaucoup pour des exceptions…).
          Après, chacun son truc, effectivement.

          1. Je crois que pouic, ou encore Jed avec son propos sur la rage de maîtriser, ont montré la « voie du milieu » : l’idée n’est pas d’être comme celui que l’on cite en exemple et dont on sait pertinemment que c’est un « champion » (et on ne peut pas être tous champions, ça n’aurait aucun sens).
            L’idée c’est de progresser, de se tirer vers le haut, d’utiliser l’exemple dont on sait que c’est celui du « champion », pour juste se dire : je peux avancer, je peux le faire à mon niveau… selon le principe de « Tremblez, mais Osez ! »
            Quel enfant n’a pas rêvé devant Zidane effectivement.. mais ensuite, il y a ceux qui se contentent de rêver en se disant « de toutes façons, je ne serai jamais comme lui, ça ne sert à rien »; et puis ceux qui auront encore plus envie de taper dans le ballon pour s’améliorer.

            Ca me rappelle l’histoire de ces deux maçons qui montent un mur. L’un est morose et visiblement sans entrain – le second est au contraire plein d’allant et chante.
            A chacun on demande ce qu’il fait.
            Le premier, le morose, dit : « je monte un mur »
            Le second, plein d’entrain dit « je bâtis une cathédrale »

            L’idée c’est de progresser, de se mettre en mouvement, de ne pas rester dans le marais des rumninations négatives…. car, on s’en rend compte : en avançant, en faisant par soi-même, on se nourrit…

          2. « Ca me rappelle l’histoire de ces deux maçons qui montent un mur. L’un est morose et visiblement sans entrain – le second est au contraire plein d’allant et chante.
            A chacun on demande ce qu’il fait.
            Le premier, le morose, dit : « je monte un mur »
            Le second, plein d’entrain dit « je bâtis une cathédrale » »
            Et comme vous le dites, la vérité et la réalité est qu’ils montent un mur… Après si, pour monter un mur certains ont besoin de penser ou de croire qu’ils montent une cathédrale, c’est leur affaire, chacun trouve sa motivation où il peut/veut, mais qu’ils ne prétendent pas
            que leur mur est une cathédrale, ou que ce mensonge est nécessaire…

            1. Mais ?…. qui vous dit qu’il y avait une destination particulière à ce mur ?
              Dans le voyage, quelle que soit sa longueur, le premier pas est toujours le plus difficile. Ensuite, le chemin dépend de chacun et il est possible qu’au fil de la construction du mur, l’envie vienne d’y apporter modifications et/ou embellissements.. et au final on a une cathédrale.
              Le chemin me semble être plus important que le résultat.

          3. « il est possible qu’au fil de la construction du mur, l’envie vienne d’y apporter modifications et/ou embellissements.. et au final on a une cathédrale. »
            Oui mais non, et pas sans les fondations adéquates 🙂 (sans parler de tout le reste, et j’ai monté quelques murs en pierre, croyez moi, un mur de cathédrale ça ne s’improvise pas !)

          4. @cécile/ivan :
            lorsque vous écrivez Cécile « l’un morose et sans entrain dit: je construis un mur  » c’est déjà un point de vue subjectif de narrateur .
            Factuellement, et sans en penser quoi que ce soit sur leurs intentions personnelles à l’un, et à l’autre : ils construisent un mur. c’est une réalité. Une fois de plus, et au risque de me répéter, personne n’est dans la tête de personne pour s’imaginer à sa place et connaître les intentions qui sous-tendent ses actions.
            Est-ce qu’ une de vos croyances Cécile ne serait elle pas : l’enthousiasme et le sens de la grandeur sont nécessaires à la réalisation de nos rêves ?( pour peu que l’on en est ) c’est ce que j’entends à la lecture de vos messages. C’est respectable, au même titre que le point de vue d’Ivan qui voit dans la lucidité ( et non nécessairement ce que vous prenez pour de la morosité et un manque d’entrain) la quasi-certitude d’éviter la déception d’une désillusion programmée.
            Enfin, concernant Zidane , les arguments me semblent trop courts, voire simplistes : la magie de ce qui fait un athlète de haut niveau ne se résume pas à une dualité « j’en veux, je suis un winner/je baisse les bras, je suis un looser. »
            « Se contenter » dites vous ? Il faut tout un village pour élever un enfant, dit le proverbe africain … Il en va de même pour élever un gamin doué en sport en athlète de haut niveau …
            À titre personnel, mes deux filles ayant toutes les deux fait des championnats de France en basket, je crois avoir légitimité pour savoir, d’expérience, que c’est l’implication de toute une communauté de personnes qui encadre l’enfant doué. Je crois tout simplement que tant que nous raisonnerons en terme de dualité et « je ne dois mon mérite qu’à moi  » dont notre société ultra individualiste nous baigne en permanence… nous resterons dans des dialogues de sourds.

          5. « un mur de cathédrale ça ne s’improvise pas ! »

            Je suis d’accord avec Ivan, un mur de cathédrale ne s’improvise pas. Si ma cabane branlante est construite sur un marais putride, je peux toujours essayer d’en faire une chouette maison (j’y travaille depuis qqs décennies), ça ne marchera pas. Soit j’assainis le marais putride, soit je change de coin. Je ne peux pas changer de coin, donc j’assainis le marais putride. Et regarder les chouettes maisons des voisins ne me donnera aucune solution valable pour assainir mon marécage putride. Et ce n’est pas le même boulot, construire ou assainir. Assainir, c’est sale, ça pue, c’est pas marrant et pas gratifiant. Mais indispensable.

    2. Vous n’avez pas heurté ma sensibilité, ma nécessité d’y aller voir plus avant, très certainement.
      Je ne reprendrai pas le fil de nos échanges qui, à mon sens, en deviendrait par trop personnels.
      Juste mon point de vue sur votre échange et celui d’Ivan sur les généralités/exception : À minima, une exception questionne sur les éléments concordants ayant favorisé une solution qui démentirait une généralité. être curieux de les découvrir, pour voir s’ils sont applicables pour un plus grand nombre. Pour reprendre l’exemple d’Ivan, en quoi le parcours « exceptionnel  » de Zidane , de quels éléments favorables a t il , volontairement ou involontairement, bénéficié pour donner tort à des idées communément admises sur les jeunes de banlieue. Voilà qui m’intéresse et attise ma curiosité. J’ai toujours préféré les questionnements (qui ne sont pas nécessairement des doutes) aux convictions perclus de certitude.

      1. @cécile : et pour en revenir au sujet principal de cet article : comment manager un employé surdoué … je rebondis alors sur votre post du 15 mars 11h32 … votre question : qui vous dit qu’il y avait une destination particulière à ce mur ?
        ah ben oui, tiens , pourquoi pas : partons du postulat que in fine, deux clampins montaient un mur sans raisons particulières , à voir où tout cela les mène …
        cette question ne manquerait-elle pas d’honnêteté intellectuelle ? Sincèrement ?
        c’est bien là tout le drame aujourd’hui d’un management au « ras des pâquerettes  » que chacun décrie ici ou là. Un manager doit être un visionnaire , il doit être capable d’ANTICIPER ( construire un mur pour un cabanon ne nécessite pas la même surface au sol que pour construire une cathédrale … l’idée viendrait plus tard ? dommage … il n’y a ni la place, ni l’espace, ni les hommes de l’art nécessaires … à moins de restructurer l’ensemble du projet … dans l’urgence, le stress, la pression et finalement la débâcle ! ) Aujourd’hui, c’est effectivement possible de travailler aussi mal : les nouvelles technologies qui ne sont plus nouvelles permettent ces manques de vision et d’anticipation en féodalisant ses subordonnées, we compris.
        De mon point de vue, nous sommes souvent, et à notre insu, les complices silencieux et consentants de méthodes anxiogènes en fonctionnant, toujours et encore, dans des schémas obsolètes. À chacun d’être vigilant sur ses chemins … de pensées.

        1. Je suis d’accord : les bâtisseurs de cathédrales savaient qu’ils bâtissaient des cathédrales. Et ils y mettaient le temps. Et la plupart d’entre elles sont encore là. Est-ce un hasard si nous ne construisons plus de cathédrales ? Et que restera-t-il dans 500 ans de « tout » ce que nous avons fait au XXè et XXiè siècle ?

        2. Il me semble que lechalote, dans sa réponse au sujet « la rage de maîtriser », exprime sur le fond mais en d’autres termes, la même chose que Zorg…

          1. L’histoire des deux maçons, pour moi c’est une métaphore, tout simplement, une façon de dire que l’espoir et l’esprit positif donne une énergie parfois incroyable, un peu comme le disait Goldman dans sa chanson « Gardes cette chance , que nous t’envions en silence, cette force de penser que le plus beau est à venir… ».
            Alors je ne sais pas si les métaphores doivent s’accompagner de connaissance techniques particulières; il ne me semblait pas, à priori…

          2. Merci Pouic de cette précision. Je pense que nous avions tous compris, oui, qu’il s’agissait d’une métaphore …
            J’aurais aimé avoir encore votre bel enthousiasme, mais je m’en tiens à la réalité de ce que je vis, de ce que je vois, de ce que j’entends.
            l’espoir et l’esprit positif donne – parfois (et le parfois a le mérite de l’honnêteté) une énergie incroyable. Certes.
            En quoi dire : « je construis un mur » ne serait-il pas avoir un esprit positif ? En quoi cela serait-il « désespérant » ?
            Une autre métaphore : Meryl Streep déplorait que la nouvelle génération d’acteurs ne souhaitait pas être acteur, elle souhaitait être star. Ce qui nous donne des générations de mégalomanes frustrés … que je retrouve en consultation, fatiguées d’être sous anti-dépresseurs ( la France, championne du monde tout de même ! … il doit bien y avoir une raison) Quant à la phrase de Goldman, c’est plutôt bien vu … car de l’envie à la jalousie, il n’y a souvent qu’un pas. Là aussi, je ne peux que constater les dégâts co-latéraux d’une société en survie, où le « chacun pour soi  » revêt parfois de drôles d’intentions. Pour autant, je n’ai pas, à l’heure actuelle de solutions miracle, qu’elles s’accompagnent ou non de méthode Coué.
            À titre personnel, ce n’est pas tant le mot « cathédrale » qui m’interpelle, c’est le « je » … Un « je » qui a rendu notre société bien malade de ses enfants … Sans doute faudra-t-il avoir dépassé cette « rage de maîtriser » pour l’aborder d’un jour nouveau.

          3. Et j’enfoncerai bien le clou avec l’exemple de Zidane effectivement. Zidane n’a jamais souhaité être une star du ballon, pas plus d’ailleurs que les joueurs avec qui il a excellé . Le sens de l’ÉQUIPE, le « nous » en d’autre terme, LES a mené au sommet de leur art.
            Nous admirons encore Zidane 15 ans plus tard, parce que l’humilité et la lucidité n’ont été en rien, bien au contraire, à ses performances hors norme. Nous admirons peut-être même plus l’homme qu’il a su rester que le professionnel. Et chacun de se demander : aurais-je été capable de garder cette modestie ? Le « je » des footballeurs depuis plus de 10 ans nous donne juste la nausée, quand ce n’est pas un sentiment de honte qu’ils représentent leur pays – un peu de nous tous – à l’extérieur. Le « je » ne créé pas de chef d’oeuvre. Tout au plus une chapelle de village …

          4. Mais moi aussi j’étais dans la métaphore, maintenant si mes métaphores ne sont pas compréhensibles, j’en suis désolée…

        3. Et d’accord aussi avec Corinne au sujet de l’individualisme et de l’humilité. Personne ne peut bâtir une cathédrale seul-e.

          1. Personne ne peut bâtir une cathédrale seul-e.
            Bien sûr qu’il est impossible de bâtir une cathédrale seul(e). Mais en donner l’envie l’est – et dire « je » n’exclut pas le « nous », tout dépend des moments.
            Pour en revenir donc à mon malheureux maçon qui n’a rien demandé à personne, je ne vois pas en quoi il est répréhensible pour lui de dire « je ».. car l’histoire ne dit pas s’il n’a pas ajouté ensuite des commentaires sur la façon dont cette cathédrale est bâtie, et des commentaires qui incluent le « nous ». je vous propose de lui accorder le bénéfice du doute.
            Mais voici aussi d’ailleurs pourquoi je ne prolongerai pas la discussion, car je trouve qu’il est bien difficile par écrit de se faire entendre et comprendre.

          2. @cécile : clairement votre Honneur ! Bénéfice du doute donc à ce gentil maçon qui somme toute n’avait rien demandé à personne, et surtout pas d’être le sujet d’une discussion au demeurant fort sympathique !
            Restons en France et que présume l’innocence …
            Merci à tous de ces échanges …

    3. Comme le dit si bien Cécile, les mots!!!! Ils me font peur , ceux-la, quand j’en dépose ici ou là, je craint toujours qu’ils ne traduisent pas réellement ma pensée, ou qu’ils soient interprétés différemment de ce que je voulais, au départ…. Mais bon, je tente encore une fois, parce que le texte de Zorg me parle très fort: ce que j’entend, dans ce que j’ai lu, c’est que nous avons besoin d’exception pour avancer( pour nous donnez envie d’avancer), en revant que peut-etre, quelque soit le domaine, et bien oui peut-etre nous un jour, aussi, on sera l’exception…..Et meme si ce n’est pas le cas, peu importe, c’est le chemin qui compte, dans la vie, alors si des exceptions nous font prendre un chemin positif pour nous,en nous faisant esperer et rever, alors je dis oui….Si je suis aussi persuadée, c’est que dans mon travail de créatrice, c’est le fait de rever , d’essayer de toujours regarder « la-haut », qui m’a donné envie de faire toujours mieux, de progresser…. Alors meme si je reve des cimes des montagnes, et que je n’y arriverai jamais, tant pis, je suis contente d’etre sur ce chemin…C’est comme pour le loto, je sais que j’ai peu de chance de gagner, mais je joue de temps en temps, parce que d’abord, on ne sait jamais, je peux etre l’exception un jour, et puis surtout je reve pendant quelques heures, ça me donne une energie positive, qui rejaillit sur mon travail…etc…
      (sinon, Zorg, j’en suis toujours au  » mais c’est pas vrai , ils sont trop debiles, ils doivent faire exprès pour me pourrir la vie, c’est pas possible!!!!! ». Comment tu as fait pour sortir de ça, ça me pourrit la vie 😉 )

    4. Zorg, je comprends bien ce que tu veux dire et je sais très bien que surdoué peu rimé avec heureux (bon phonétiquement ce n’est pas évident, je le concède !) puisque j’ai un frère HPI qui visiblement l’est, ou tout du moins c’est ce qu’il laisse entendre!
      Mais à l’inverse de moi, on ne lui a jamais fait comprendre durant toute sa vie que ce n’était qu’un bon à rien. Il a fait beaucoup d’étude et à eu la chance de tomber sur des chefs qui lui on fait confiance.
      Du coup il est DG adjoint d’une grosse société avec d’après lui un DG qui serait lui aussi un HPI. Du coup, au moins dans sa vie professionnelle, il n’est plus trop emmerdé par les normo-pensants.

      Maintenant, de mon côté, j’ai eu une scolarité des plus difficiles, d’où un poste très bas dans la hiérarchie avec tout une batterie de chefaillons normo-pensants au dessus de moi.
      En 2002, Hourra !!! J’ai un chef d’agence qui me semble avoir le même type de pensée que moi et qui sent en moi un certain potentiel, du coup, il me donne petit à petit de plus en plus de responsabilité, jusqu’à ce qu’au bout d’une dizaine de mois j’occupe les fonctions de chargé d’affaire qui habituellement sont réservées aux ingénieurs. Je me disais, enfin j’y arrive, enfin je suis sur la voie de la réussite professionnelle… Patatra, nous sommes rachetés par un gros groupe, mon responsable d’agence viré et remplacé par un pur normo-pensant !
      Entretien avec le nouveau boss : Toi petit merdeux de technicien, tu vas retourner à ta crasse profonde et arrêter de penser que tu pourrais éventuellement caresser l’espoir d’en sortir un jour!!!
      Du coup, retour au boulot de merde jusqu’en 2005.
      Cette année là, je suis parachuté sur un projet et une équipe composée de gens qui pensent un peu comme moi … ohhh, des copains, miracle !!!!
      Mon chef de projet s’aperçoit que j’ai un esprit vif et créatif, du coup il ne me donne que de la recherche de solution à faire ! Cooool, enfin je peux faire fonctionner mes méninges, et finit le boulot débile !!!
      2006, repatatra !!! Mon chef change de projet et un gros blaireau le remplace. Du coup, c’est la fuite du reste de l’équipe qui demandent tous leur mutation et moi qui me retrouve à nouveau à faire que de la merde !!!
      2012 : Réelle prise de conscience de mon potentiel, mais aussi de mon TDA-H.
      2013 : Grace à l’action de la responsable de la mission handicap de ma boite, essaye de me faire obtenir une RQTH pour pouvoir me changer de poste en raison de l’incompatibilité de celui-ci avec mon TDA-H.
      De plus, prenant connaissance de mon HPI, celle-ci va essayer de me faire financer une reprise d’étude par ma société pour devenir ingénieur et également me faire intégrer à la suite le pôle innovation du groupe ! Quand je dis que rien n’est joué pour le financement, c’est que les principaux responsables de ma société restent persuadés que je suis un crétin fini… d’où une grosse résistance pour le financement !!!
      Donc, tu vois, malgré le fait que je déteste et ne pense pas pouvoir un jour apprécier les normo-pensants, j’essaye de m’en sortir !
      M’adapter, cela fait 40 ans que j’y suis contraint et que cela ne me réussi pas vraiment. Aujourd’hui, je suis fatigué et je n’en peux plus de m’adapter !
      Par contre, sache que dans mon boulot, si tu n’as pas suffisamment de diplôme ou papa patron, t’es mort !!! Crasse tu es, crasse tu resteras !!!
      Le sésame c’est le diplôme d’ingé !!! Et malgré ça, cela ne sera pas gagné d’avance. Je vais devoir convaincre beaucoup de monde que malgré le fait que je n’ai pas le même mode de pensée qu’eux, je ne suis pas forcément un crétin !

      Si dans la coiffure on peut réussir avec un CAP, c’est aussi que l’on trouve certainement plus de neuro-droitiers que dans mon job. Un créatif qui plus est HPI à en effet toutes ses chances si peu qu’il se bouge le cul et qu’il arrive à tempérer son caractère généralement bien trempé !!!

      Bon, j’ai été long mais je devais le faire… désolé !

      1. Ton commentaire me touche beaucoup, et je suis épatée par la démarche que tu as mise en oeuvre vis à vis de ta DRH. Il faut beaucoup de courage et d’intelligence pour faire ça, et ton discours est posé, lucide, et courageux. Mon mari a des diplôme de commerce et travaille avec des ingénieurs. Même diplômé, il rencontre des difficultés similaires aux tiennes. Il a aussi mis le doigt sur quelque chose qui l’empêchait d’avancer, un besoin très fort de reconnaissance qui le faisait partir en live à chaque fois qu’un manager incompétent lui mettait la tête sous l’eau. Rares sont les fois où on est reconnu dans l’entreprise, mais ça arrive comme tu l’as dit, et ces moments là permettent de repartir. Comme toi, j’ai connu des tas d’endroits où un seul crétin fini « cassait » une équipe entière, j’ai beaucoup de mal à admettre ça, et plus le temps passe, plus il m’est difficile de « remettre mon coeur » à l’ouvrage à chaque fois. Je fatigue, quoi. Pour être claire, je suis dans une phase où je n’en ai plus rien, mais alors rien à faire (mon job est très très stupide, même si pour une raison que j’ignore, tout le monde ne peut pas le faire, la seule chance que j’ai c’est que cette boîte semble avoir une concentration importante de HP, et je ne suis pas seule avec mon constat), et je ne le vis pas très bien, j’ai beaucoup de mal à ne pas « m’investir », et si on regarde bien, c’est la dernière chose qu’on vous demande en entreprise. Faire semblant de s’investir est une obligation vis à vis du groupe, s’investir vraiment est suicidaire, bizarrement. Il faut doser son effort, en somme. Mais en parallèle, ça m’oblige à aller vers ce qui a vraiment du sens pour moi aussi. Bref, c’est pas inintéressant, je me demande où ça va me mener (si je ne pète pas un câble avant).

  12. Bonjour,
    Être surdoué et malheureux c’est possible. Être surdoué et bien dans sa peau c’est possible aussi. La souffrance et le bien-être au travail sont également partagés quel que soit le QI. On vit dans une société complexe dont le moteur est la satisfaction personnelle. L’humain est avant tout égoïste, surdoué ou pas. Je m’en suis rendu compte il y a quelques années quand j’ai payé ma cotisation Mensa (j’ai réalisé que les MnM’s encartés mettaient leur QI au service de soirées « jeu de société ») . Je me suis cru au-dessus du lot et puis j’ai réalisé qu’en fait parfois ça me gonfle d’aider ma collègue qui ne sait pas faire un tableau croisé dynamique.
    Alors oui, dans un monde d’égoïste, ce sont les plus égoïstes qui sont en haut de l’échelle et qui se cooptent entre eux.
    Soit ! On ne changera pas cet état de fait. En tout cas pas de notre vivant. Ca prendra quelques décennies. Donc en attendant on fait quoi ?
    Ben on se tourne pas les pouces en gémissant (je parle pour moi).
    On tente de tourner le système à son avantage et on essaye très très très modestement de faire évoluer le système. 🙂
    C’est beau non ?

    Ps : Si vous connaissez une assoce de HQI (ou pas) qui fait autre chose que du Risk ou publier des bouquins pour améliorer son score aux tests de QI. Qui cherche à faire avancer intelligemment le schmilblick, ça m’intéresse !

    1. Les associations (pas de HQI) qui tentent de faire avancer le schmilblick, il y en a plein !
      Celles que j’ai fréquentées étaient remplies de hp qui s’ignorent, d’ailleurs. Mais à la longue, faire avancer le schmilblick dans une société qui fait tout pour qu’il n’avance surtout pas, c’est usant. Cela dit, magnifique expérience, on se sent vraiment utile, faut juste n’avoir aucun besoin de reconnaissance et de fric, et pas peur de rester encore et toujours en marge.

      1. aucun besoin de reconnaissance et de fric, et pas peur de rester encore et toujours en marge.

        En lisant cette phrase me vient à l’esprit : Point n’est besoin d’espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer.

        … Et d’ailleurs en vérifiant ma phrase, je viens d’en trouver une autre qui implicitement, elle aussi, encourage à l’action :

        « Gémir, pleurer prier est également lâche.
        Fais énergiquement ta longue et lourde tâche.
        Dans la voie où le Sort a voulu t’appeler,
        Puis, après, comme moi, souffre et meurs sans parler. »
        Alfred de Vigny

        1. « En lisant cette phrase me vient à l’esprit : Point n’est besoin d’espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer. »
          ah bon ? vraiment ? eh bien…
          alors disons qu’il y a quand même des limites à la résistance humaine ?

    2. Bonjour C’est beau

      Oui, une association de surdoués qui permettrait le développement de projets tout autant que le développement personnel, ça semble manquer effectivement, et j’ai déjà eu nombre de remarques dans ce sens.
      … Un mélange d’ateliers artistiques en tous genres, de rencontres à visée productive, tout autant que de séances de méditation, un ensemble d’endroits où le collaboratif saurait primer pour faire.
      Favoriser le regroupement, les rencontres, les échanges d’idées…

      Il me semble normal qu’il y ait un besoin de reconnaissance sur le mode « regardez ce que vous m’avez fait » ou « regardez ce que vous me faîtes ». Mais, et je suis d’accord avec vous, il faut que ça n’aie qu’un temps, et le repli statique sur soi n’apporte rien à personne, que ce soit sous forme personnelle ou associative (et quand on n’arrive oas à dépass, le risque de l’effet ghetto est quand même important).

      Mon blog(en suite de mon livre)a comme objectif de sensibiliser, de donner des explications et des clés.
      Ensuite, il appartient à chacun de s’engager sur le chemin du changement, mélange d’apprentissage des contours de ce que signifie « être surdoué » et de redressement / reconstruction de ce qui a été tordu / cassé dans l’enfance (je vous renvoie sur ce point aux billets qui présentent le Modèle de Formation de l’Identité du Surdoué).
      Il y a souvent des bénéfices secondaires cachés à ne pas risquer le changement et c’est d’ailleurs pourquoi ces-ci est si difficile à mettre en œuvre, surtout pour ceux qui n’ont pas procédé à ce travail de reconstruction.

      Les associations ont ce mérite de rassembler des gens qui se ressemblent. C’est de leur intérieur qu’il me semblerait logique qu’émerge une dynamique telle que celle que vous appelez de vos vœux.
      Nous sommes nombreux (qui avons peu ou prou parcouru le chemin de retour vers soi) à demander à participer à une dynamique de création qui nous sorte de la seule plainte… Et pourtant pour l’instant…
      Le surdon est encore très rattaché au soin et pas encore au faire, à l’applicatif.

      Si on le compare à un produit, le concept de surdon à l’âge adulte me semble se situer entre la phase innovation (on découvre) et la phase lancement (les adeptes précoces(si-si, on dit comme ça) sont en train de commencer à faire de la pub face aux réfractaires). Un de ces quatre, ce concept va bien finir par atteindre sa phase de maturité : ce sera admis sans (trop d’)états d’âme.
      Je crois que c’est le basculement dans cette phase de début de croissance qui favorisera l’émergence de nouvelles dynamiques.
      Votre commentaire me semble être le témoin de ce frémissement.

      Alors je pose aussi la question : comment ce blog pourrait il aider à la création de cette dynamique ?
      Permettre à des surdoués de se rencontrer pour agir ensemble ? Que voyez vous comme pistes pour permettre cette mise en connection ?
      Car, rappelez vous : Talentdifferent n’est qu’un blog et pas un forum 🙂

    1. Certo, ma…
      Jusqu’où peut-on accepter l’adaptation ? (le principe du gagnant-gagnant : chacun s’adapte un peu, ce n’est pas un seul qui fait tous les efforts….
      Parce que quand la tension à l’adaptation frôle la rupture ?….)

      1. Cela va peut être te paraitre surprenant de ma part, mais j’arrive de mieux en mieux à m’adapter 🙂
        Et pourtant, tu me connais assez pour savoir que … bref.

        Cependant, pour être plus claire et moins « provocatrice » je tiens à préciser que quand je dis s’adapter, je ne veux pas dire subir.

        Je m’adapte en laissant de côté ce qui, dans le comportement d’autrui, n’est pas congruent avec ce que je suis, ce que je souhaite dans une relation avec une autre personne ou suis capable d’accepter ou de gérer émotionnellement (en prenant du recul par exemple).
        Faire un pas vers l’autre en s’attendant à ce que l’autre fasse aussi un pas, c’est retourner dans le processus de la frustration, car l’autre fait rarement (voire jamais) le pas que tu attends.
        J’ai appris à gérer ma différence en acceptant le fait que l’autre est aussi différent de moi que je le suis de lui. Attendre ou espérer que l’autre modifie son comportement est bien plus épuisant et démoralisant que de modifier le mien. Par contre, étant donné que j’ai la chance (car à présent je le considère comme une chance) d’être plus capable que l’autre de penser autrement et donc de poser un regard plus global et ouvert sur mon environnement, j’accepte l’incapacité de l’autre à sortir de son mode de pensée.
        Après des mois de travail sur moi même (tu sais ce que j’ai traversé ces dernières années, depuis notre rencontre il y a 10 ans (et oui, déjà 10 ans) j’ai enfin compris que nous devons voir le surdon comme un atout et non comme une peine, un boulet à trainer toute notre vie. Oui, je considère que j’ai la chance de pouvoir faire de ma vie ce que je souhaite qu’elle soit, de pouvoir choisir n’importe quel chemin et de réussir, de pouvoir faire plus vite et avec moins d’efforts ce que d’autres sont incapables de faire ou devraient passer infiniment plus de temps et déployer d’énergie à atteindre le même but. La seule condition est de mettre en priorité des objectifs qui ne dépendent QUE de moi.
        Cela ne signifie pas que je me coupe des autres et que je suis un ours solitaire au fond de sa caverne. Mais dans la définition de mes objectifs, je privilégie systématiquement ceux dont je suis seule responsable de la réussite ou de l’échec. J’ai commencé avec ce premier objectif tout simple : accepter que quelqu’un ne puisse pas ressentir ce que je ressens, et je parle ici des sous modalités sensorielles VAKOG. Oui, j’ai l’odorat, l’ouïe, le goût, le toucher beaucoup plus développé que la plupart des personnes qui m’entourent. Mais pourquoi en vouloir à quelqu’un parce que l’étiquette de son T shirt ne le gratte pas ? Si elle ne le gratte pas, tant mieux pour lui. Moi, j’enlève l’étiquette de mes T shirt et c’est tout.
        C’est peut être un peu simple comme métaphore, mais si on extrapole, on s’aperçoit très vite que, finalement, c’est valable pour tout.
        Prenons l’exemple du parfait manager pour surdoué. Il devrait être comme ceci ou comme cela. Accepter ceci ou cela, etc … Mais, outre le fait qu’à mon sens, un bon manager doit savoir tirer le meilleur potentiel de ses collaborateurs (et c’est une règle universelle qui n’est pas spécifique à l’attitude vis à vis d’un surdoué) s’il ne le fait pas, c’est que ce n’est pas un bon manager, c’est tout.
        Et si le fait que cette personne techniquement incompétente soit votre manager vous parait injuste, c’est que la raison pour laquelle il est à ce poste nous échappe. Peut-être a-t-il tout simplement une excellente relation avec sa hiérarchie, ou a-t-il un réseau de connaissances influentes, peut être est-il lui aussi coincé par le haut sans que vous n’en sachiez rien, peut-être subit-il des pressions hiérarchiques que vous ignorez … Peut être avaient ils des compétences techniques à ces débuts qu’il n’exploite plus depuis qu’il a développé ses compétences de management, les raisons peuvent être multiples.
        Mais libre à vous de rester bloqués sur un sentiment d’injustice, d’incompréhension et d’ennui, ou de déplacer votre point de vue (au sens littéral) et de voir quel bénéfice vous pouvez tirer de la situation. Vous avez fini vos copier-coller en 1 heure ? C’est ce qu’on attendait de vous, l’objectif de votre manager est atteint, bravo. Maintenant, vous avez le temps d’allez plus loin dans vos recherches, d’approfondir le sujet, et de devenir « expert » sur le sujet de votre dossier. Vous n’en ferez rien ? Si ! car même si votre manager ne veut pas lire le rapport parfaitement complet que vous lui remettrez en plus du travail demandé (ce dont je doute) au moins vous l’aurez fait pour vous, pour votre enrichissement personnel et saurez en tirer partie ailleurs, car tous les sujets vous intéressent et vous aimez aller au fond des choses, n’est-ce pas ?
        L’un des plus gros défauts des surdoués c’est la communication. Quel surdoué apprécie de devoir expliquer le pourquoi du comment tant la solution lui parait évidente ? Quel surdoué apprécie de devoir informer son N+1 de l’avancement de son travail, tant il sait qu’il sera dans les temps au jour de l’échéance même s’il procrastine à fond ? Avouez … aucun. Je fais d’ailleurs en ce moment l’exercice d’expliquer ce qui me parait évident alors que ma nature profonde serait de me contenter de dire « l’intelligence n’est-elle pas la capacité à s’adapter » 😉
        Maintenant mettez vous à la place de votre N+1 qui ne fonctionne pas comme vous : il vous a chargé d’un dossier la semaine dernière et vous ne lui avez donné aucun signe d’avancement du travail. Nous sommes la veille de la présentation qu’il doit faire devant ses supérieurs. Que fait-il ? Il se dit que vous n’avez rien fait et il stresse, donc vous demande des comptes.
        Vous lui remettez un rapport qui tient sur une page parce que délayer vous parait totalement inutile. Mais lui, il ne comprend pas votre logique, ni la démarche qui vous a conduit à vos conclusions car il n’a pas la vision globale du problème que vous avez quasi instantanément captée. Pire, il ne peut tirer partie de vos conclusions et ne peut les intégrer au reste de son dossier car il ne saurait pas comment l’exposer.
        Alors pour être heureux au boulot, c’est facile, jouez le jeu, arrosez votre boss de « j’ai bientôt fini cette partie », voire « Votre avis me serait utile sur tel et tel point » … Vous aurez la paix car votre boss sera rassuré et valorisé. Croyez moi, très rapidement, il aura assez confiance en vous pour ne plus s’inquiéter de votre travail et vous confier des projets plus intéressants.
        Votre fort n’a jamais été de vous mettre en avant ? ça fait lèche botte ? et bien non, c’est comme ça que ça marche et encore une fois, c’est un jeu auquel il faut jouer et en accepter les règles. Et on se fout du regard des collègues (là encore, s’il ne sont pas capables de faire pareil, ce n’est pas vous les responsables).
        Si c’est vraiment trop lourd, si la frustration et la tension de l’adaptation frôle la rupture, parce que votre histoire personnelle vous bloque, alors ne jouez plus avec les règles des autres et créez votre boite, ou utilisez votre potentiel à autre chose, en parallèle.
        Car là aussi, vous avez les capacités, comme vous avez toutes capacités à bien réaliser ce que vous décidez de réaliser, dès lors que cela ne dépend QUE de vous.
        Cécile, l’investissement que tu as fourni et continue de fournir pour cette cause que tu as décidé de défendre, ta ténacité, et son résultat à savoir ton livre, n’en sont-ils pas la plus belle illustration ?
        De qui dépendait l’écriture de ce livre si ce n’est de toi seule ? C’est pourquoi tu l’as fait, et bien fait. Ce blog en est la preuve.

        Si mes prof, tout au long de ma scolarité avaient changé leur « peut mieux faire » par « libérez votre potentiel », je serais allée beaucoup plus vite dans mon processus de confiance en moi.

        Des bises

        Zorg

        1. +1 Zorg. A part deux trois bricoles comme ici :
          1 « Votre fort n’a jamais été de vous mettre en avant ? ça fait lèche botte ? et bien non, c’est comme ça que ça marche et encore une fois, c’est un jeu auquel il faut jouer et en accepter les règles. »
          Non vraiment là, vous dépassez ma ligne rouge…)
          ou encore ici :
          2 « Alors pour être heureux au boulot, c’est facile, jouez le jeu, arrosez votre boss de « j’ai bientôt fini cette partie », voire « Votre avis me serait utile sur tel et tel point » … » Avec quelques Lexomils peut-être mais sinon, cela me semble rejoindre le point 1 🙂

        2. Bonsoir Zorg,

          Je me retrouve en vous dans le fait de considérer sa douance comme un avantage, quelque chose de TRES positif, malgré tous les travers qui ca provoque.

          Vous détaillez très bien les aléas des relations professionnelles, et de la communication, entre les surdoués et les normalement doués.

          Sur ce blog, il y a beaucoup de personnes qui doutent.

          Et puis , il y a au moins Zorg et moi, qui sommes 2 irréductibes optimistes et idéalistes.

          Car oui j’y crois : se savoir supérieur et différent intellectuellement, ne signifie pas se vanter. Se dire que l’on ne peut pas tout attendre des autres, ce n’est pas s’aplatir (ou s’écraser) devant les autres, mais c est les rejoindre quelque part pour un peu les élever à notre niveau et construire une relation plus égalitaire.

          Et puis quel pied de savoir qu’on a plus de possibilités : j’en use et abuse parfois, je joue avec certaines de mes capacités que je n’utilisais ou ne soupconnais meme pas avant. C’est jouissif parfois, meme si je suis sur la ligne rouge parfois (prise de risque sur des problèmes complexes que personne ne va résoudre , en tout cas pas aussi rapidement), ou bien je me mets en surcharge professionnelle parfois, comme ca par défi. Je viens de faire 3 journées à 12 h par jour et à rythme soutenu. Suis je fatiguée ? Non, ce qui me ferais le plus mal pour l’avoir déjà vécu, ce n’est pas le tonne de travail je m’impose, c’est le jugement des autres. Comme quoi, dans le regard d’un surdoué : tout est subjectif, différent, déformé parfois contre lui meme.

          Mais avec l’expérience, comme Zorg par exemple qui apparemment se connait très bien depuis des années, on progresse sur soi, sur notre connaissance des autres.

          Pour ma part, je commence à en percevoir les fruits. peut etre que mon psy y est pour quelque chose….

          En espérant avoir boosté ce blog de mon optimisme démesuré, bisous à tous.

          1. Ben moi, ce genre d’optimisme-là me casse le moral. Parce que pour moi, le plus ne peut pas le moins, non. Peut-être la dyspraxie y est-elle pour beaucoup ?
            Ce n’est pas du tout si simple, et le yakafokon peut être très destructeur pour celleux qui malgré de sincères efforts n’y arrivent pas, quelles qu’en soient les raisons, peut-être non directement liées à la douance. Non, un-e surdoué-e ne peut pas tout. Tant mieux pour vous si vous y arrivez, un peu de tolérance pour les autres, merci.

        3. Zorg, j’aimerais avoir ta capacité d’adaptation…
          On dit « qui peut le plus, peut le moins »… hé bien non, je regrette cela fait des années que j’essaye de faire le moins mais en vain. J’y arrive quelques semaines quand j’arrive dans une nouvelle boite et puis après c’est mort. Je procrastine à fond et je n’arrive plus à en sortir. Mon TDA-H y est peut être pour quelque chose, je ne sais pas.

          Je ne sais faire correctement que peu de choses comme imaginer de nouveaux concepts, réfléchir à des problèmes complexes, élaborer des stratégies, sentir les choses qui ne vont pas dans une organisation ou dans la gestion d’un projet, sentir le fond des gens, voilà.
          Le problème c’est que je n’ai pas beaucoup de diplômes et que pour pouvoir faire ça, il en faut beaucoup!
          Sorti de ça, je m’enfonce petit à petit dans mes rêves dont je ne peux guère sortir. J’arrive juste à faire mon taf tant bien que mal en produisant beaucoup d’effort pour rester attentif quelques temps mais ça ne dure pas longtemps. Je suis vite épuisé!
          Par contre, je suis capable des rester des heures et des heures à plancher sur des problèmes de folie sans trop d’effort!!!

          Actuellement j’essaye de voir pour reprendre les études et passer un diplôme d’ingénieur et ainsi pouvoir intégrer l’équipe innovation à Toulouse… mais à priori il y a pas mal de résistance et en plus ça risque de me prendre pas mal de temps et je n’en ai pas beaucoup car le finacement limité. A Suivre!!!

          1. J’ai un ami qui, malgré un simple C.A.P. de coiffure passé à 15 ou 16 ans, est aujourd’hui directeur général d’un des plus grands groupe de coiffure au monde avec plus de 1000 salons dans le monde.
            Et on parle de diplômes ?
            Ce dont vous êtes capables n’est entravé que par des croyances négatives et donc limitantes.
            Libérez-vous des limites que vous avez laissez d’autres personnes fixer pour vous ou pire, que vous vous êtes vous même fixées.

          2. A contrario de l’exemple donné par Zorg, je suis bardée de diplômes et je n’arrive à rien quand même.
            Cela dit, Zorg, il y a des choses qui étaient possibles trente ans auparavant, et qui ne le sont plus maintenant, ne l’oublions pas.
            Certes, ce qui nous limite est en grande partie les croyances négatives, mais d’une part il n’est pas si évident de s’en débarrasser, d’autre part il y a quand même un contexte fortement défavorable actuellement. Les millions de chômeurs actuels seraient tous limités par leurs croyances négatives ? Seuls responsables de leurs difficultés ? Allons donc… Mais bien sûr, quand on a la chance d’avoir réussi, il est tellement plus confortable de penser qu’on ne doit cela qu’à ses propres efforts…

          3. Oui enfin, les arguments par l’exception, par définition, ne sont pas des arguments. C’est comme donner Zidane en exemple aux gamins de banlieue : « si lui y est arrivé, vous pouvez vous en sortir, ça ne tient qu’à vous ». C’est encore donner Bill Gates pour exemple de la force de l’entrepreneuriat : « si lui y est arrivé, vous pouvez le faire aussi » etc… Je ne vais pas multiplier les exemples de ce type de faux raisonnement, ils sont légions (particulièrement du côté de la droite et du MEDEF…) et servent à justifier un état pseudo « naturel » des choses tout en occultant, entre autres déterminismes, le système de domination et de reproduction sociale. Simplement on ne peut pas généraliser à partir d’un cas particulier, c’est une erreur de logique. Et comme tout le sait il n’y a qu’un seul Zidane et qu’un seul Bill Gates…

          4. Zorg: Dans mon taf, si tu n’as pas un bac+5, tu n’as qu’une seule chose à faire, c’est fermer ta gueule… Et même avec un bac+5, ce n’est pas évident, il faut être une grosse lèche pour espérer arriver au plus haut, tu as plutôt intérêt d’être une grosse lèche!!!

            Moi, je veux juste ne plus faire du boulot débile et sans aucun intérêt intellectuel.
            Je n’aspire absolument pas à devenir le DG d’un grand groupe, je laisse ça à ceux qui aiment la puissance et la vilenie…

    2. Oui. Si on la nourrit de discernement, d’intégrité et de détachement. L’adaptation seule peut s’apparenter à de la soumission dans bien des cas. « S’adapter  » à un mari violent, à un patron pervers : on comprend bien là la limite de l’exercice …

      1. Nous ne nous connaissons pas, mais permettez moi de répondre :
        il me semble que s’adapter à un mari violent ou à un patron pervers est hors sujet.
        Surdoué ou pas, personne n’a à s’adapter à ce genre de situations.
        Je m’attacherais donc à n’argumenter que dans le cadre qui me parait être celui de ce blog : la souffrance propre aux adultes surdoués.

        1. intelligence = capacité d’adaptation posez-vous comme question.
          La question qui sous-tendait ces exemples caricaturaux était en fait … S’adapter, certes. Mais à quoi ? Jusqu’où ? Un questionnement qui porte de moi vers l’autre ou de moi … vers moi ?
          Votre (très longue) réponse, scindée en 3 parties, à Cécile est cependant très intéressante.
          1- Vous semblez avoir nécessité de mentionner à plusieurs reprises votre proximité avec Cécile. Une complicité légitimant quoi ?
          2 – Puis vous nous faites part de votre conception de votre monde, à moins que ce ne soit qu’un monologue.
          3 – Face public, nous devenons sujet de votre dialogue. Posant les questions et les réponses, vos conseils frôlent les injonctions.
          Revenons au sujet de ce blog effectivement : Les HPI, PAR NATURE, par fonctionnement cérébral si vous préférez doutent beaucoup. La modestie les paralyse, l’humilité les handicape, la générosité les freine.
          La confiance en soi est donc un chemin long, difficile, et par nature, jamais complètement achevé. Profs ou pas profs, non ?

          1. Se dire que le chemin est long et difficile c’est effectivement se dire qu’il n’est jamais complètement achevé.
            A l’inverse concevoir qu’il n’y a pas qu’un seul long chemin, mais plusieurs petits bouts de chemin et d’étapes à franchir, me semble plus motivant.

            Désolée, mais je préfère les thérapies brèves orientées solutions aux psychanalyses de plusieurs années qui ne font qu’augmenter le nombre des questions, j’ai déjà perdu assez de temps.
            Mais en effet, l’humilité handicape, on peut même parfois estimer qu’elle étouffe.

            Bon courage

    3. La plupart des surdoué-e-s sont déjà en suradaptation permanente ! Que veut-on de plus ?
      Demande-t-on à une personne chaussant du 44 de porter des chaussures en 39 ? Non ? Eh bien c’est ce qu’on nous demande de faire en permanence, tout ça pour ne pas froisser le petit ego des personnes qui n’ont pas nos capacités ?! Et pourquoi peut-on être soprtif de haut niveau sans vexer personne et pas intelligent de haut niveau ?

      1. houla la ! oh que si! cela vexe d’être sportif de haut niveau … demandez à tous ces ados, détectés et sélectionnés à l’âge où l’on se mêle en bande … la jalousie, l’exclusion par les copains « normaux » font partie de leur parcours … et dans le même temps, c’est beaucoup d’heures de travail … alors les copains « normaux » se pardonnent plus aisément de n’avoir pas envie de cette adolescence calvaire … ils ne les envient pas. tout simplement. Donc peu de jalousie nourrie à leur encontre.
        Culturellement, historiquement, on ne fantasme pas sur l’égalité physique (ce qui serait très vite un fantasme déçu ou un déni de réalité … on fantasme sur l’égalité intellectuelle : les mêmes chances, possibilités pour tous ? et si c’était possible ?… c’est vrai, le cerveau encore méconnu est une montagne de possibilités insoupçonnées) so … à la course à l’intelligence, tout le monde aurait ses chances d’arriver sur le podium …. voilà le discours tacite qui nous est tenu dès l’enfance … alors .. pour qui il (elle ) se prend celui(celle)-là avec ses airs de je sais tout ?

    4. Alors comment expliquer que paradoxalement les personnes très intelligentes sont celles qui la plupart du temps s’adaptent le moins ?

      Et on parle de s’adapter à quoi ? Parce que c’est très vague, sachant que l’on peut s’adapter à énormément de choses. (comme par exemple, l’utilisation de la nouvelle interface de son ordinateur, etc…)

  13. En lisant les commentaires sur l’adaptation postés par Tournevis, et Corine Depeyrot, cela m’a rappelé une citation que je considère comme tout à fait juste de Daniel Tammet:

    L’important ce n’est pas de vivre comme les autres, mais parmi les autres

    1. Quand j’observe la philosophie et les agissements des grands responsables de ma boite, je retrouve tout à fait ce qui est décrit dans cet article. Le responsable de l’entité où je bosse est un être abject sans fois ni lois. Il est d’un cynisme à faire peur!!!
      Je me suis toujours dit que c’était des psychopathes en puissance ces types là!!!

    1. Ça cause burn-out, et management. J’en ai retenu :

      – l’individualisation : les gens sont seuls et quand ils souffrent au travail ils se remettent en cause (je suis nul, inadapté etc.) au lieu de remettre en cause le management ou le système ; et la destruction du lien social, de la solidarité ont placé les personnes dans une totale solitude qui fait que quand ça va trop mal, ils n’ont personne vers qui se tourner, sur qui s’appuyer => suicides

      – le travail comme raison de vivre, dont on attend un épanouissement et pas seulement un salaire, et qui s’invite dans la sphère privée (ordi, tél. portable) : on n’a plus de vie en dehors et si le travail ne nous épanouit pas, on n’a plus rien (personnellement, j’ajouterais : les temps de trajets qui occupent tout le temps « libre » et met dans cette situation même les ouvriers sans portable ou ordi)

      – les objectifs de productivité élaborés par des cadres n’ayant aucune connaissance des réalités du terrain => objectifs complètement irréalistes

      – hiatus entre la prétendue autonomie des travailleurs et l’évaluation individuelle de ceux-ci, alors que le système scolaire a tué toute capacité d’autonomie

      – les évaluations permanentes, la compétition entre salariés qui poussent les gens à bout et crée des conflits internes entre le désir de bien faire et l’amour du métier des salariés, et les attentes exorbitantes de la hiérarchie

      – ce sont les professionnels de santé qui détectent le burn out, les gens viennent les voir car ils ont le sentiment de ne pas en faire assez alors qu’en fait, ils sont au bout du rouleau d’en faire trop

    1. Oui c’est vrai, la nouvelle édition sort le 8 mars – à vrai dire je ne me vois pas me faire de la pub sur mon blog – alors j’y ai juste fait une allusion sur la colonne à droite.
      C’est le chapitre 5 « Comment aider ? » qui a été retravaillé et augmenté 🙂

      1. Tu n’as pas besoin de te faire de la pub DEAR CECILE! 🙂 On va se jeter sur cette nouvelle édition comme on a trouvé la précédente!
        J’ai hâte de la lire! Mais faire UNE allusion sur tout ce que tu as retravaillé!!! Hah! ces HP! with much love! 🙂

  14. Hum, j’ai repensé à l’article, et j’ai compris qu’il pouvait légèrement plomber l’ambiance, dans ce cas désolée, ça n’était vraiment pas le but, ça correspond juste à une rechercher personnelle en cours, bref. Autre partage, moins plombant, qui corrobore la pensée créative : on réfléchit mieux dans un café que dans un bureau calme : http://www.rue89.com/rue89-eco/2013/01/10/reflechit-mieux-dans-un-cafe-que-dans-un-bureau-calme-238476

    1. Hi lechalote,
      Non, ton article n’est absolument pas plombent! Je le ferais lire à tout le monde! On n’a qu’une seule vie – en fin pour le moment 🙂 – et je voudrais dire moi aussi très souvent aux gens que je connais: « mais tu te rends compte à quel point tu perds ton temps pour ne pas VIVRE ta vie? » Alors merci pour cet article!:)

    2. C’est vrai que c’est impressionnant le nombre d’idées « géniales »(quoique! lol) que j’ai pu avoir dans des bistros!
      Par contre, les bruits de l’openspace ne doivent pas être du même ordre car à l’inverse ils embrouillent complètement mon esprit!

      1. Absolument d’accord. En open space, je passe mon temps au café, ou à fumer des clopes dehors, et à trouver des idées en rencontrant des gens. Quand je remonte, je fais ce que j’ai mis en place en, descendant, et je recommence. Ou alors je déconne en tchat avec un collègue, ou je partage mes achats en ligne avec ma jolie voisine, et nos réflexions sur l’entreprise 🙂

  15. En parlant de travail, j’ai envie de partager cet article avec vous : http://www.rue89.com/2013/02/10/avoir-moins-travaille-le-top5-des-regrets-au-moment-de-mourir-239485, la suite à lire en anglais : http://www.guardian.co.uk/lifeandstyle/2012/feb/01/top-five-regrets-of-the-dying

    Je cite : Ce n’est pas une enquête mondiale, mais le témoignage d’une infirmière anglaise qui a accompagné de nombreux mourants.

    « J’aurais aimé ne pas travailler autant » vient en première position pour les hommes. Les deux sexes confondus, c’est le regret d’avoir vécu plus en fonction des attentes des autres plutôt que d’avoir suivi son propre chemin. Viennent ensuite les regrets de ne pas s’être assez exprimé, celui d’avoir perdu le contact avec ses amis ou de n’avoir pas compris, à temps, que le bonheur pouvait être un choix…

    1. T’inquiètes, c’est très intéressant et pas plombant… et je suis réconforté de voir que c’est d’avoir trop bossé qui vient en première position! 😉

    1. Merci Eddie de ce podcast …
      Le déclic est venu sur une notion fondamentale dont parle Monique de Kermadec : être clair avec ses valeurs (et ne pas y renoncer) et s’adapter. À quoi ?
      S’adapter aux valeurs des autres ? Non. Surtout pas. C’est là source de souffrance et d’inéquation.
      S’adapter aux limites intrinsèques des autres :
      Le HPI gagne alors en tolérance et en patience. Personnellement, un sentiment malgré tout de gâchis de n’avoir pas su faire équipe ( par ignorance réciproque ) dans ma « vie d’avant « (Réalisatrice hier, thérapeute aujourd’hui ). Et il est bien connu que les HPI ont horreur du gâchis …

      1. S’adapter aux limites intrinsèques des autres.
        Oui.

        …Mais quand en toute honnêteté on n’arrive pas à imaginer comment fonctionnent les autres, … comment connaître leurs limites ?
        En creux se dessine une stratégie fondée sur l’apprentissage et l’observation.
        En creux se dessinne aussi l’importance d’accepter « position intellectuelle » que l’on ne fonctionne pas comme tout le monde, et alors rechercher les points de friction qui marquent les limites.. des autres ?

        1. « En creux se dessine une stratégie fondée sur l’apprentissage et l’observation. »

          Il me semble qu’une fois qu’on se sait hp, on apprend aussi ce que sont les np, et il est alors plus facile de comprendre (imaginer, observer, déduire…) comment ils fonctionnent et où se trouvent leurs limites ?

        2. L’histoire n’est pas  » d’ imaginer  » comment fonctionnent les autres. Les regarder vivre, agir, interagir et réagir. Et là on a tout. On peut même se payer le luxe de ne pas aller chercher les « points de friction ». Aucun intérêt et perte d’énergie. Maintenant que j’ai accepté l’idée que fonctionner comme 2% de la population, c’est ne rencontrer qu’une personne sur 99 individus qui percutera comme moi, c’est juste un fait acceptable. J’ajouterais même que cette personne ayant une chance sur deux d’être une femme ou un homme, c’est donc ramener la possibilité d’1/200 de rencontrer un alter égo. Autant dire qu’accepter la solitude est gage de tranquillité d’esprit.

          1. Il y a toujours une part d’imagination, on ne voit jamais les choses, les gens, les faits, objectivement, mais subjectivement, à travers qui on est, non ?

            Accepter la solitude, oui, tout à fait. Même les hp, fort peu nombreux, sont si différents les uns des autres qu’il est difficile de ne pas se sentir seul-e entre hp. Surtout que la plupart ignorent l’être et ne le sont donc pas pleinement.

          2. je réponds là à tournevis : vous amalgamez réalité / imagination , objectivité/subjectivité.
            Chacun a une interprétation ( donc subjectivité) de LA réalité qu’il vit ( qui est, par nature, différente d’un autre). Il s’ancre « de son point de vue ». Et ce n’est déjà pas si mal.
            « Imaginer » l’autre, c’est le rêver, l’hypothéquer de ce que pourrait être « son point de vue » … et cela personne ne le peut.

      2. Je suis bien d’accord sur ce point, comment pourrais-je m’adapter?
        Je suis clair sur mes valeurs mais je ne peux absolument pas m’adapter à celles que je cotoie quotidiennement aux boulot: injustice, médiocrité, étroitesse d’esprit, et j’en passe!
        Comment pourrais-je m’adapter à des personnes qui me donnent que des « copier/coller » à faire sur un ordi tant ils pensent que je suis un peu simple d’esprit. Pour s’adapter, il faudrait déjà se sentir respecté !

        Et comment m’adapter aux limites intrinsèques… Avant que l’on s’adapte à leurs limites il faudrait déjà qu’ils les connaissent eux même!!! Quand je vois mes chefs faire les fanfarons alors qu’ils mettent un temps fou à comprendre des choses simple et qu’ils font des choix stratégiques plus que discutable, je me dis que peut être il serait bon de leur dire où elles sont.
        Après, nous pourrions peut être voir ensemble comment s’adapter les uns les autres!!!

        1. J’ai bien ri en lisant ton comm, parce que c’est ce que je ronchonne à peu près chaque jour. Ca se termine en général par un « mais comment on peut être aussi c… » exaspéré. Exaspéré, parce que si le gars est content, pour de basses questions d’égo, on a aucune chance de faire avancer le schmilblick. C’est embêtant l’égo, il ne laisse pas prise aux arguments rationnels et il est plutôt belliqueux. J’ai la chance en ce moment de travailler dans une boîte où il y a pas mal de surdouillets, alors, ma respiration, je la prends avec eux, on peut s’indigner ensemble parfois, et construire derrière le dos des chefs. C’est à dire : au lieu de perdre son temps à taper sur l’équipe d’à côté, on bosse avec, mais en sous marin, sinon, c’est un drame (ça, c’est très récurrent dans les boîtes où je suis passée). Parfois, comme hier, avec quelqu’un que j’apprécie, je parle de la douance. C’est rare, mais je ne me trompe pas beaucoup je crois, et j’ai, non pas une somme de poncifs assommants en retour , mais un : je devrais peut-être aller regarder, depuis le temps…d’ailleurs, mon fils, ma fille m’inquiète un peu qui commence à me ressembler trop…En fait, j’ai l’impression d’avoir enfin une grille de lecture géniale qui m’explique pourquoi ça marche si bien avec certains et si peu avec d’autres, et du coup, je sais où je peux aller en confiance, ou pas. Finalement, c’est très rassurant pour moi. Je ne cherche plus tellement à comprendre « les autres », j’y ai déjà passé 38 ans, mais je sais maintenant où et vers qui aller me ressourcer, et en profiter pleinement, même 5 mn au café, ça me suffit souvent pour repartir.

    1. Excellent article, merci! M’est venue cette pensée ironique : seul pb, en France, ça fait 20 ans que c’est la crise, et je n’ai quasiment connu que cette forme de management. Sauf, en effet, rares exceptions, où le business tournait bien. Mais au premier coup de Mistral, hophophop, embargo sur le dialogue, et instauration d’une troupe chefaillons à tendance militaro despotique, avec QI et morale assortis . Et pour ce qui me concerne, démission et claquage de porte indigné, donc (mais là, je vieillis, ça devient moins facile à faire, donc yoga et méditation avant le grand chambard).

  16. +1
    Je suis en grande partie d’accord avec ce constat. J’ajouterais malgré tout dans le § « les tâches adaptées »: excellent pour trouver des concepts innovants dans à peu près tous les domaines, du moment qu’ils mettent sérieusement leur nez dedans!

  17. Il n’y a rien de bon à attendre des théories du « management » et de supérieurs hiérarchiques qui s’identifient à des « managers ». Ces théories et modes de gestion sont juste conçus pour pressurer les salariés comme des citrons. Expliquer le syndicalisme ou la lutte des classes aux salariés, sur-doués ou pas, voilà qui est plus… révolutionnaire…
    Ceci posé, la douance reste génératrice de difficultés dans le monde professionnel, telles qu’évoquées ici. Je retiens tout particulièrement à ce propos :
    – « Ils ont la capacité de mettre le doigt sur les problèmes présents et futurs de l’organisation. Ils savent également ce qui peut être amélioré et comment. »
    Cette malencontreuse habitude de « mettre le doigt là où ça fait mal » est effectivement terriblement destructrice sur le plan professionnel. Tout simplement parce qu’habituellement les organisations préfèrent ne pas régler les véritables problèmes ,cela remettrait en cause le fonctionnement de la structure, les habitudes de travail, les intérêts de certains acteurs, mais se contentent de produire les signes de leur résolution, où de leur prise en compte. C’est caricatural dans le domaine politique. Donc en général, on préfère tuer le messager pour préserver les routines et les intérêts existants.
    De fait :
    « Selon notre expérience, un certain nombre de valeurs comme l’intégrité, l’honnêteté, la fiabilité et l’équité jouent un grand rôle dans la façon dont les employés surdoués vivent leur fonction. Si ces valeurs ne sont pas partagées par leurs responsables et/ou collègues, cela peut provoquer une grande tension chez les employés surdoués.
    Cela peut provoquer le sentiment de n’avoir aucun pouvoir pour changer les choses, de ne pas être compris ou de ne pas être pris au sérieux. Ce qui peut, dès lors, conduire à un burn-out, à une dépression ou à des conflits au travail.
    Garder en mémoire que ces valeurs ne sont pas forcément partagées dans une organisation peut éventuellement prévenir ces effets négatifs. »
    Plus on s’élève dans la hiérarchie plus on à affaire au carriérisme et à la politique, et moins les valeurs d’honnêteté et d’intégrité sont importantes. Elles constituent un frein important à l’avancement ce qui génère globalement des hiérarchies de politiciens, de carriéristes, de sociopathes, avec lesquelles le surdoué entrera généralement en conflit.
     » Faites remarquer aux employés surdoués que même s’ils ont absolument raison sur un sujet, des éléments comme la discrétion, la résistance, les intérêts… sont également importants. »
    Les habitudes, routines, et intérêts personnels, sont bien plus déterminants que la vérité, la résolution effective des problèmes etc…
    « La politique en vigueur pour assurer le bon fonctionnement de l’entreprise est souvent suivie aveuglément par les employés. Un employé surdoué peut faire obstacle si il ou elle n’en voit pas l’intérêt, ou si il ou elle a le sentiment que cette politique n’atteint pas les objectifs attendus. »
    Et c’est souvent le cas…
    Dans ces conditions il est très difficile de supporter la hiérarchie et les relations hiérarchiques. Le plus simple me semble de trouver un profil de poste où l’on aura peu à faire à sa hiérarchie, où l’on sera relativement autonome, ou bien se mettre à son compte…

    1. Je suis tout à fait d’accord , nous ne pouvons pas nous adapter à un système du passé aussi pervers alors qu’il est urgent de préparé l’avenir, je vous renvoie aux livres de Alexander Bard et Jan Söderqvist  » Les Netocrates « – Une nouvelle élite pour l’après- capitaliste- Tome 1 et 2 – Edition Léo Scheer http://www.critiqueslibres.org/i.php/vcrit/17912

    2. Je suis également tout à fait d’accord avec Ivan. C’est bien beau la théorie de ce qui est un cadre de travail et des tâches adaptées pour les HP, mais il ne faut pas oublier qu’en face il y a des décideurs qui ne sont pas vraiment disposés à changer les choses…
      Les rares fois où j’ai vu un manager un peu moins bête et égocentrique que les autres, il s’est rapidement fait remercier par sa hiérarchie!
      Cela ne peut forcément pas changer puisqu’il faudrait que des personnes carriéristes, égocentriques, sans scrupules… donnent la paroles à des HP qui s’attaqueraient rapidement leurs intérêts en pointant du doigt leur incompétence et leurs incohérances.
      Donc en effet, cet article est très intéressant dans le meilleur des mondes possible, mais malheureusement pas dans la vraie vie!

      Bon certes, je suis quelqu’un de très aigri par le système… mais je le subis depuis beaucoup trop d’années!

    3. d’accord avec ca . La recherche ou les professions liberales, ou travailler a son compte sont bien plus adaptées a un HP que ces structures hierarchiques fabriques de con formatés.

  18. Et laissez les jouer au freecell pendant qu’ils remplissent XL ou qu’ils téléphonent, ça améliore leur productivité même si ça ne fait pas « pro » dans l’open space 🙂 (je plaisante…quoique!)

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